Interview faite par mail par Matthieu

Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu s’il te plaît présenter le groupe Wizardthrone sans utiliser le mot “metal” ?
Mike “M. Archistrategos” Barber (guitare) : Si Mozart, Michel-Ange et Einstein avaient combiné leurs forces pour créer la meilleure oeuvre de tous les temps, et que cette oeuvre était un album de 45 minutes, ce serait probablement comme ça que sonnerait WIZARDTHRONE.

Le groupe est en réalité une alliance de guerriers intergalactiques, où et comment vous-êtes vous rencontrés ?
J’ai rencontré Chris (C. Hyperiax Bowes, claviers) en Angleterre vers 2008 et nous sommes devenus amis peu après. Les autres je les ais rencontrés grâce à Chris au fil des années dans différents endroits, et on a parfois travaillé ou tourné ensemble, donc une chose sûre de dire qu’on s’entend bien !

Vous avez décidé de joindre vos forces pour créer "Hypercube Necrodimensions", comment s’est passé le processus de composition ?
Généralement, je commence à travailler sur une idée, peu importe que ce soit une de mes idées ou une de l’un des autres gars, et Matt (M. Xaviculus Bell, guitare) me rejoint sur quelques idées. Chris et Jake (V. Morbistopheles Jones) contribuent également à la musique et une fois que le morceau a pris forme, Chris et moi travaillons sur les paroles.

Quelle est l’histoire de cet album ?
C’est essentiellement Chris et moi qui parlons depuis un moment de faire un projet de metal extrême. J’ai contacté Eric (E. Wizardthrone Brown) pour qu’il fasse la batterie dessus, et j’ai écrit le premier morceau, puis on a embarqué Jake et Matt pour compléter le line-up. Rapidement dans l’écriture, nous avons défini une direction musicale claire : nous voulions revenir à ces albums de black / death metal mélodique des années 90 / début 2000, un style qui semble avoir disparu récemment. L’art de l’écriture est quelque chose qui semble avoir été diminué dans la plupart des sous-genres de metal maintenant, et nous voulions vraiment essayer et démontrer que c’est toujours possible de faire un album dans ce style sans simplement avoir recours à quelques accords atmosphériques, une batterie simple et répéter des hurlements et des cris.

Le titre le plus singulier selon moi est évidemment "Beyond The Wizardthrone (Cryptopharmalogical Revelations Of The Riemann Zeta Function)", le dernier. Comment avez-vous décidé de créer un titre de treize minutes ?
J’avais une idée claire de comment l’album devrait être structuré - par exemple le morceau 6 devait être sinueux et progressif, donc il devait être suivi par un plus court, plus brut et dans ce sens il serait conclu par un opposé total. Le morceau lui-même a subi quelques réécritures avant que j’en sois heureux, mais au final je pense que c’est probablement le meilleur morceau dont j’ai fait partie, et tous les membres se sont donnés à 100% dessus.



Vous venez tous d’univers différents, comment avez-vous fait en sorte de rassembler toutes vos influences et de laisser de la place pour les autres membres ?
Tout le monde dans le groupe est un musicien très attentif, et nous sommes soit fans de ce style, soit nous avons déjà joué un style similaire dans d’autres groupes, donc ce n’était pas un souci, de plus nous nous respectons tous. Chris par exemple, a laissé la majeure partie de la composition aux autres qui connaissent de près le style, et il a offert son expertise lorsque nous ne le lui demandions. De la même façon, nous l’avons laissé travailler sur les paroles, et j’ai seulement été impliqué lorsqu’il m’a demandé de l’aide.

Il y a des invités sur l’album, Aleksi Munter (ex-Swallow The Sun), Florian Magnus Maier (Dark Fortress, Alkaloid) et Evan Berry (Wilderun), comment les avez-vous recrutés ?
Evan est un ami de Jake et je crois qu’il a très tôt proposé ses services. Je n’étais pas familier avec son travail précédent, mais dès que Jake m’a montré sa voix, ça a parfaitement pris sens de le faire apparaître, et il a également contribué à quelques super riffs du dernier morceau. Florian et Aleksi sont des amis à moi, mais j’avais également eu l’intuition qu’ils apporteraient quelque chose que nous ne pouvions pas créer - l’intention n’était pas d’avoir des “gros noms” en tant que guests, je suis allé vers eux pour leurs talents uniques. Et à côté, je suis un grand fan de Dark Fortress et Swallow The Sun depuis que je suis adolescent, donc c’était un honneur qu’ils y participent. clavier.

Le groupe a été annoncé en 2020, quelques mois après que le Covid-19 ait frappé la Terre. Est-ce que la pandémie a aidé à la création du groupe ?
D’un certain côté ça a accéléré le processus, c’est sûr. Nous avons créé le groupe peu avant que la crise n’arrive, mais je pense que l’album aurait pris beaucoup plus de temps si nous étions bloqués dans nos emplois du temps de tournées habituels. En même temps, c’est étrange que nous ayons maintenant sorti l’album et que nous ne puissions tourner pour le supporter avant un moment.

Comment as-tu fait face à la crise mondiale de manière personnelle ?
L’an dernier, travailler sur l’album a pris presque tout mon temps, donc c’était une sorte de bouée de sauvetage pour moi. C’était très satisfaisant de travailler aussi dur sur quelque chose, donc j’ai changé ma vision de la musique pour être plus professionnel, et maintenant je travaille dur sur la musique d’une certaine manière chaque jour, que ce soit écrire, enregistrer ou étudier.

Même si vous vivez dans le futur, la date de sortie de l’album a été fixée au 16 Juillet 2021, est-ce que vous avez des plans pour après cette date ?
Nous travaillons dur avec nos bookers pour trouver comment amener le groupe sur scène. C’est difficile en ce moment avec tous ces festivals et tournées qui sont déjà totalement remplis, mais ça arrivera !

Vous avez tous au moins un projet actif en dehors de Wizardthrone, comment allez-vous faire en sorte de donner du temps à chaque groupe ?
Il y aura toujours des trous dans les emplois du temps de nos autres projets, donc aussi longtemps que nous planifions tout à l’avance intelligemment, ça ne devrait pas être un problème.

Te souviens-tu de la première fois où tu as joué d’un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
Mes premiers souvenirs clairs, c’est un piano droit que mon père avait ramené à la maison, probablement quand j’avais 5 ans environ. Je n’étais pas très assidu jusqu’à ce que je commence à jouer de la guitare vers mes 13 ans, et depuis ce moment ça a pris le pas sur ma vie.



Qu’aimes-tu dans ta musique que tu ne retrouves pas dans la musique d’autres groupes ?
J’ai l’impression qu’il y a un véritable sens de l’amusement des musiciens sur cet album. Plus particulièrement dans le metal extrême, les gens se prennent beaucoup trop au sérieux - évidemment c’est important que tu te préoccupes de ton art, mais il peut arriver que ce soit au final ridicule. Se préoccuper de la qualité de la musique devrait arriver avant ce que tes amis dans la scène pensent de toi, et je pense que cette qualité rayonne à travers WIZARDTHRONE.

Quelle est ta meilleure et ta pire expérience en tant que musicien ?
Il y a eu quelques grands moments - tournée en Amérique du Nord et du Sud, le dernier album de Gloryhammer qui a atteint le top 10 en Allemagne. En tant que musicien qui enregistre, je peux assurément citer la réalisation de cet album. Peut-être que dans le futur mon avis changera, mais là je suis heureux à 100% avec cet album, ce qui n’était jamais arrivé auparavant !
Jusqu’ici le pire, je ne dirais pas le Covid vu que cela va sans dire pour tout musicien. Je dirais que c’était vers la moitié de ma vingtaine, j’étais presque en burn out au niveau des tournées, et je faisais avec le manque d’implication de mes précédents coéquipiers, et j’ai failli tout quitter. Heureusement, Gloryhammer m’a remis le pied à l’étrier, mais remplacer un musicien connu comme Chris, des fois ça te donne un peu de syndrome de l’imposteur. Je suis heureux de dire que c’est le passé et maintenant je me sens plus frais et motivé que jamais !

Est-ce-que tu as entendu parler de la scène française ? Quels groupes français connais-tu ?
En fait, je joue dans un groupe français appelé Deathcode Society, nous sommes un groupe de black metal d’Annecy. Nous enregistrons actuellement notre prochain album "Unlightenment" qui sortira sur Osmose Productions. Je suis un peu la scène black metal française - Seth, Deathspell Omega, Anorexia Nervosa, Glaciation, il y a trop de bons groupes à citer. J’aimais Yrkoon quand j’étais plus jeune. Igorrr est probablement l’un de mes artistes préférés de tous les temps, si c’est considéré comme du metal.

Et si je te demandais de comparer la musique de Wizardthrone avec un plat ? Lequel choisirais-tu et pourquoi ?
Si on reste dans un thème français, peut-être une tartiflette (rires). De délicieux riffs de viande et de pomme de terre recouverts de fromage coulant. Peut-être que ça vous fera renaître une nostalgie pour ces albums classiques de la même manière que le plat te rappellera des souvenirs de vacances dans les Alpes dans ta jeunesse.

Est-ce qu’il y a des musiciens ou groupes avec lesquels tu souhaiterais collaborer ?
Igorrr, Keygen Church. Je suis vraiment heureux avec les musiciens de metal que je connais, mais je pense que l’hybride avec la musique electronique est la prochaine frontière.

Dernière question, avec quels groupes aimerais-tu tourner ? Je te laisse créer une tournée avec Wizardthrone en ouverture et trois autres groupes !
Emperor en tête d’affiche, Bal-Sagoth avec le line-up complet, et Lost Horizon, avec Daniel Heiman qui revient à la place qui lui revient en tant que chanteur.

C’était ma dernière question, merci beaucoup pour ta disponibilité et ta musique, je te laisse le mot de la fin !
Merci de ton intérêt, nous avons hâte d’amener WIZARDTHRONE sur scène en France !


Site Officiel : www.wizardthrone.com