Interview faite par mail par Vince

Question toute simple pour débuter cette interview : pouvez-vous nous présenter War Inside ?
Terreur (chant) : WAR INSIDE est né en 2008, nous avions à l'époque le projet de fonder un groupe de black / death, dans la lignée de Behemoth et Dissection… formations dont nous sommes tous fans. Au fur et à mesure des répétitions et des concerts, notre son s'est affirmé et nous avons enregistré une première démo en 2011, puis un album en 2014 ("Welcoming The Crow"). Le deuxième ("S.U.T.U.R.E") est sorti le 18 Février sur le label Finisterian Dead End (distribué par Season Of Mist), structure chez laquelle nous avons signé début 2016 et qui fournit un travail remarquable. Côté scène, nous avons donné une cinquantaine de concerts depuis 2008. Nous gardons un excellent souvenir des plus marquants (Hellfest 2013, première partie de Belphegor sur deux dates, première partie de Svart Crown, de Severe Torture, d’Otargos, etc).

Comment s’est faite la rencontre avec Laurent (le boss de Finisterian Dead End) et comment en êtes-vous venus à signer sur son label ?
Laurent est un gros bosseur, nous lui accordons une totale confiance. Il est très agréable pour nous de déléguer tout ce côté "communication et distribution" afin de nous centrer sur ce que nous aimons le plus : jouer. Nous nous connaissions depuis 2013, et nous nous doutions que tôt ou tard, WAR INSIDE et Finisterian Dead End étaient amenés à travailler ensemble. Nous préférons très largement être signés sur un petit label prometteur qui fournit un travail passionné et humain plutôt que d'être dans les fonds de tiroir d'une plus grosse structure, c'est dans notre logique.

Quel effet ça fait de signer avec un label qui a désormais l’habitude d’envoyer ses groupes au Hellfest ?
C'est prometteur, mais nous ne fixons pas de plan sur la comète. Nous verrons par la suite ce que Laurent nous propose. Il est évident que si nous avons un jour l'occasion de rejouer au Hellfest, nous ne déclinerons pas l'offre !

Comment définiriez-vous votre style ? De quels sujets traitent vos paroles ?
Les paroles de "S.U.T.U.R.E" abordent énormément des thèmes corporels, la chair, ce qui vit et qui ne vivra plus un jour... ces textes traduisent une métaphore, celle de la conscience de sa propre mortalité. La terre qui nous recouvrira existe déjà, ainsi nous estimons que la pochette de ce nouvel album représente vraiment bien ce concept : le corps ici est déshumanisé, il n'est ici qu'un sujet, un outil de travail.

Comment en êtes-vous venus à la musique ?
Comme les plupart de nos comparses musiciens... à l'adolescence, en tombant sur ce qui devient plus tard des disques de chevet... nous avons tous le nôtre.

Et qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique extrême ?
Cela s'est imposé naturellement à nous. Nous adorons ça, tout simplement : C'est une sensation merveilleuse que de jouer une musique aussi riche et puissante.

Quels sont les groupes ou les formations qui vous inspirent ou qui vous ont inspirés ?
Nos inspirations sont nombreuses. Question influences, nous piochons autant dans la scène de Göteborg que dans le death polonais ou américain, sans renier notre côté black. Bref, nous n'essayons pas de suivre une procédure d'écriture standard, l'inspiration nous amène à nous nourrir de différentes choses pour composer nos morceaux. Notre seul critère, c'est que le rendu final soit puissant et casse des dents en live comme sur album.



War Inside a aujourd’hui à son actif un EP et deux albums, le temps passe vite n’est-ce pas ?
Et oui, déjà ! Le projet évolue dans le bon sens et nous sommes fiers du chemin parcouru depuis 8 ans.

Concernant "S.U.T.U.R.E", je crois savoir que les retours sont plutôt bons, voire très bons. Ca doit faire plaisir la reconnaissance de son travail, n’est-ce pas ?
Qu'ils soient des webzines ou des auditeurs, les retours sont excellents et ça nous va droit au cœur. Réaliser un album est un investissement énorme, cela coute beaucoup en énergie, en argent et en temps. Lire des compliments touchants dans des gros webzines français, dans Rock Hard ou les entendre tout simplement dans la bouche des auditeurs, c'est une belle récompense. Afin de soutenir les titres de "S.U.T.U.R.E", est-ce qu’il y a des concerts de prévus ? Si je peux me permettre, je trouve que vos morceaux sont taillés pour.
Nous n'avons pas encore pris le temps de nous pencher sur le booking, nous commençons juste. Mais oui, nous comptons bien défendre ce nouvel album sur les planches.

S.U.T.U.R.E jouit d’un très beau visuel et d’un soin particulier concernant le digipack, à qui devons-nous ce travail créatif ?
L'artwork de "S.U.T.U.R.E" est le fruit d'une collaboration entre le photographe David A.D. Photographies et le graphiste Romsnare (Dirtprod). Nous leur avons plus ou moins donné carte blanche, en leur transmettant néanmoins les paroles des chansons afin qu'ils captent le feeling visuel de l'album. Le résultat final est à la fois élégant et sale, à l'image de nos compos.

Qu'est ce qui se cache derrière l’acronyme "S.U.T.U.R.E" ?
Rien du tout, en fait ! Nous voulions juste faire un clin d'œil... aux points de suture.

Y a-t-il une équipe derrière War Inside ? Des acteurs de l’ombre, des personnes qui vous aident et vous soutiennent quotidiennement ?
Nous évoluons dans la sphère underground, en dehors de Laurent (Finisterian Dead End), de Arthur Lauth (Studio Brown Bear Recording) qui enregistre nos disques, et des amis qui travaillent nos visuels (Romsnare, David, Guillaume, Djé), le clan "actif" de WAR INSIDE est assez réduit. Mais nous pouvons évidemment compter sur le soutien de nos familles, de nos potes, de nos copines.

War Inside a-t-il un repère, une salle de répétition, un endroit, où le groupe se retrouve ?
Les deux guitaristes travaillent à Airbus, et il se trouve que leur comité d'entreprise met à disposition un excellent local de répétition pour les groupes qui souhaitent y jouer, à un prix très modéré... nous ne privons pas de ce plan en or.

On parlait des textes, qu’est-ce qui vous inspire ? Vous puisez votre inspiration dans le cinéma, la littérature, l’actualité ?
Tous mes textes sont d'inspiration personnelle, mais abordent continuellement le concept de la conscience face à la mort. Certains savent qu'ils mourront un jour... d'autres non. Pour ceux-ci, les paroles de "S.U.T.U.R.E" ont pour objectif de remettre les pendules à l'heure.

Qu’est-ce qui vous botte dans la vie ?
Composer et être sur scène !

Et qu’est-ce qui vous rebute ? Des choses que vous détestez ?
L'ennui.

Sur quels instruments et matériel évoluez-vous ? Êtes-vous endorsés ?
Nous ne sommes pas endorsés, un jour peut-être... voici notre matériel :
- Ed (guitare) : Vigier Marylin Mesa single rectifier Engl xxl.
- Nico (guitare) : ESP horizon Engl savage limited édition Laboga 3x12 mr Hector
- Matt (basse) : Spector Euro LX 5 Ampeg SVT 3 pro Baffle 4x10 classic ampeg
- Tom (batterie) : Batterie Sonor Cymbales Sabian Hardware Pearl
- Thomas (chant) : Sennheiser E945


Si on veut vous connaître davantage, War Inside a-t-il un site Internet, un Bandcamp ou tout autre site où l’on peut suivre votre actualité, écouter du son, regarder des vidéos, des photos ? Où et comment peut-on-vous soutenir (musique, merchandising) ?
Bien sûr ! Tout est dispo sur le net, voici les liens :
Facebook : facebook.com/thisiswarinside
Bandcamp : warinside.bandcamp.com
BigCartel : warinside.bigcartel.com
Site du label : finisteriandeadend.com/shop/fr/war-inside/39-war-inside-suture.html

Quel effet ça fait de dédicacer ses productions ? A la fin d’un set, prenez-vous le temps de parler un peu avec les fans, de partager un petit moment ? Est-ce que pour vous le contact est important ?
Le contact avec ceux qui se déplacent pour nous voir est primordial, au-delà d'une marque de politesse, c'est un plaisir. Nous ne bouderons jamais ça, c'est toujours agréable de causer autour d'une bière après un concert, on sympathise avec des gens cool.

D’où vient le nom du groupe au fait ?
Ça date de 2008. Nous cherchions un nom capable de synthétiser l'esprit schizophrène des textes et la violence des compos. WAR INSIDE s'est alors imposé facilement à nous, c'est un nom simple, facile à retenir, et conforme à nos thématiques.



Comment voyez-vous l’avenir de War Inside ?
Des concerts, et un troisième album !

Est-ce que graver la musique de War Inside sur un format analogique (vinyle, cassette) vous plairait ?
Nous adorerions produire un série de vinyles de nos deux albums, mais le coût nous rebute... à moins de trouver une boîte qui accepte de nous produire une "mini série" (30/40 exemplaires), nous préférons garder notre argent pour les prochaines sessions studio.

Etes-vous collectionneurs ? Ou êtes-vous plutôt fans de formats dématérialisés ? Plutôt tape trading ou internet 20 Mo ? Justement, en parlant du tape trading, est-ce que vous regrettez le temps où l’on s’échangeait des fanzines papiers, des cassettes, des catalogues dans de belles et grosses enveloppes à bulles ?
Nous n'avons pas connu cette époque en tant que groupe, tout simplement... du coup, on peut difficilement dire si c'était mieux ou moins bien. Nous partons néanmoins du principe qu’Internet est objectivement quelque chose de très positif pour faire connaître des groupes underground comme nous. Après, c'est sûr, ce sont Spotify et Deezer qui récoltent. Mais à notre petite échelle, nous estimons qu'il vaut mieux être écouté gratuitement sur le net que ne pas être écouté du tout. Nous n'avons pas d'objectifs "financiers" en tant que tel, et aimons goûter au plaisir de recevoir un mail d'un mec qui habite au Venezuela, nous disant qu'il adore notre son.

Quand vous écoutez de la musique, vous écoutez généralement plutôt quel(s) groupe(s), quel(s) style(s) ?
Nous sommes tous très ouverts musicalement. Nos préférences vont bien sûr au metal extrême, mais nous n'écoutons pas que ça... heavy, hard rock, blues, electro, hip-hop... tout est important, un musicien ne peut pas être inspiré s'il tourne en rond dans un style unique.

Comment voyez-vous la scène française ? Ne trouvez-vous pas, malgré tout ce que l’on dit, qu’elle est dynamique et se bouge à mort malgré tout ?
Elle se porte plutôt bien, non ? Nous restons des inconditionnels du boulot de Svart Crown et Necroblaspheme, par exemple... j'ai récemment découvert le dernier Glaciation, une merveille. Nous avons la chance de vivre dans un pays où les gens qui composent la scène sont moteurs et passionnés.

Une salle de concert, un lieu, où l’on peut écouter de la bonne musique, échanger, se rencontrer par chez vous ?
Le Ferrailleur, la Scène Michelet ainsi que les bars Road House et De Dannan sont pour ainsi dire les quatres points névralgiques de la scène metal nantaise, tout le monde s' y croise. C'est au final un petit microcosme, incluant beaucoup de personnes mais qui au final se connaissent toutes.

Les membres de War Inside travaillent ou sont étudiants ? Sont-ils rentiers, millionnaires peut-être !? (rires)
Nous avons tous un boulot à côté.

Comment écrivez-vous et comment composez-vous ? Vous vous voyez en répétition, ou êtes-vous adeptes de logiciels de création assistée ?
Nous composons essentiellement en répétition, en partant de riffs écrits au préalable par Ed et Nico (guitares). Naissent alors des idées, des enchainements, des breaks, puis des morceaux. Nous essayons de produire des compositions spontanées mais riches en harmonies de guitare, avec du groove. En tant que chanteur, je suis généralement le dernier à poser ma patte.

Parlez-nous un peu de l’apparition de Romaric de Malkavian (autre formation de l’écurie FDE) sur le titre "Name Us Defectiv"e. Comment cela s’est-il passé ? A ce sujet, entretenez-vous de bonnes relations, des liens d’amitié avec d’autres groupes, d’autres formations, associations ?
Sa session studio s'est très bien passée, c'est un bon copain et un excellent chanteur. Malkavian m'avait invité à partager la scène pour un feat lors de leur passage au Metal Corner, c'était la moindre des choses de convier Romaric sur un titre de "S.U.T.U.R.E" ! Sa voix à la Pantera correspond bien au punch de cette compo, c'était une évidence de le faire participer sur celle-ci plutôt que sur une autre. Plus généralement, on peut dire sans rougir que dans la région nantaise la scène metal est soudée. Malkavian, Atrocia, Devoid, Worms Eat Her, Enlightened, Hentgarm, Necrown, et plus encore... personne ne se tire dans les pattes et c'est agréable.

Une ou deux anecdotes, une situation un peu cocasse concernant War Inside ?
La fois où, par un concours de circonstances complètement fou, nous avons joué juste après Michael Jones (guitariste de J.J. Goldman, la voix anglaise sur "Je te donne")... le public (environ 200 personnes) n'était composé que de familles, ils ont littéralement fui. Ne sont restés que deux potes. Nous savions dès le départ que ça allait être un flop, mais nous avions accepté le défi car l'idée ne manquait pas de fun. On a le sourire aux lèvres chaque fois qu'on pense au viol auditif qu'on a dû infliger à ces pauvres gens. Et ça nous a permis de faire une bonne rencontre, aussi inattendue qu'agréable, Michael Jones étant quelqu'un de très cool, il était le premier amusé de la situation.

Une petite question, enfin remarque ou observation (c’est comme vous voulez) : en écoutant "S.U.T.U.R.E" j’ai parfois fortement pensé à un groupe qui a marqué les années 90 et 2000 (et qui m’a marqué et me marque encore bien évidement)... Si je vous dis Carcass, vous me répondez… ?
Évidemment !!!

Eh bien les amis, toute bonne chose ayant une fin, nous voici arrivés au terme de cette interview. Il ne me reste plus qu’à vous remercier chaleureusement, toutefois, un dernier petit exercice : je vous laisse le mot de la fin, vous avez tribune libre.
Nous espérons que le lecteur de cette interview aimera "S.U.T.U.R.E", on a mis nos tripes dans cet album ! Bonne continuation à French Metal, à très bientôt !


Le site officiel : www.facebook.com/thisiswarinside