Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens, le nom du groupe vient du personnage de Dom Vriess dans "Alien Resurrection", un choix étonnant sachant que c'est un des films les plus détestés de la saga. Vous aimez le personnage ? L'acteur ? Ou c'était juste un moyen d'être seul contre tous ?
Chris (chant) : Bonjour à tous, alors, en effet, il était venu le temps de réfléchir au nom du groupe. On cherchait un truc simple (quoique) et efficace. Étant des fans de la saga "Alien", ça devait venir de là (Nostromo était déjà pris). La réflexion fut : "Tiens tu te rappelles du personnage de Dom Vriess, l’un des seuls acteurs français dans une saga américaine ?". On s’est dit que ça nous ressemblait bien… Un petit groupe français dans un style hautement américain (mais pas que, bien sûr…).

Du coup je suppose que les influences ne se limitent pas à la musique ? Le nom du groupe trahit l'influence du cinéma, est-ce que d'autres domaines entrent en jeu ?
L’Art en général je dirais… Autant des illustrations, des livres, des films et beaucoup de musique.

Ce sont les différents confinements qui vous ont donné l'idée de mettre ce projet en route ?
Nous sommes deux musiciens qui aimons expérimenter des choses, tester différents styles, différentes formations musicales. Les confinements nous ont donné du temps pour essayer autre chose que ce que nous sommes habitués à faire tous les deux dans Project For Bastards.

Apparemment les morceaux sont basés sur des idées vieilles d'une bonne dizaine d'années, qu'est ce qui a poussé à les retravailler maintenant ?
En effet, l’idée première des morceaux fut composée il y a de cela une bonne douzaine d’années. Les confinements ont eu pour effet de remettre le nez dans des anciens dossiers et là, ça a fait "boum" ! Il fallait remettre ces morceaux au goût du jour ! VRIESS venait de naître. Il y a eu des arrangements, des allers-retours de fichiers modifiés et un résultat dont nous sommes fiers.

Ce premier EP est divisé en chapitres, la question qui se pose c'est donc : est-ce un EP concept ?
Il n’était pas spécialement question de faire un concept en tant que tel, mais en associant chaque titre et ses paroles, une idée globale résumait bien le tout, le concept général qu’est la Vie… Chaque thème évoqué peut arriver à n’importe qui à un certain stade de sa vie.



Est-ce que Vriess va rester un projet studio ? Difficile de concevoir du live en ce moment, vous gardez quand même l'idée en tête ?
Rien n’est certain pour le moment. Nous attendons déjà de voir l’accueil qu’est réservé à cet EP. Ensuite, Greg et moi sommes des musiciens qui aimons le live et l’idée possible de mettre VRIESS sur les planches serait folle mais tellement appréciable ! L’avenir nous le dira. Évidemment, il faut aussi se dire qu’il va falloir trouver des musiciens de la trempe de Kévin et Linus…

On sent l'envie de quelque chose de plus cru que tout ce qui se fait en ce moment, loin des albums surproduits en plastique. Une démarche qu'on peut peut être rapproche de vos autres groupes grind et crust ?
Oui, tout à fait, nous faisons partie d’une scène plus "brute", loin des productions mainstream (même si certaines valent le détour), disons plus ancrée dans le réel. Je pense que ça fait partie de nous, la musique que nous créons reflète qui nous sommes et quelles affinités nous avons avec la scène en général.

Comment se sont passés la composition et l'enregistrement ? Vous avez réussi à rejoindre un studio avant tout ce bordel ou ça s'est fait chacun de son côté ?
Tout s’est fait chacun chez soi. Chaque enregistrement a été effectué à un endroit différent. Il faut dire que c’est assez pratique quand même, boire son café dans son salon et enchaîner avec des prises de chant. Toutefois, soyons francs, il est quand même difficile d’avoir le recul nécessaire sur nos prises ! Même si Greg et moi parlions tout le temps des enregistrements effectués, une aide supplémentaire aurait pu être bénéfique. Profiter d’un matériel plus professionnel d’un studio aurait été d’une grande aide. On ressort grandis de cette expérience et contents d’avoir pu concrétiser quelque chose juste par nous-mêmes.

D'ailleurs comment s'est fait le choix des musiciens de session ? Kévin Paradis, ça paraît logique puisque c'est un gros blasteur, mais Linus Klausenitzer officie d'habitude dans des groupes plus techniques, mélodiques ou progressifs.
Personnellement, j’aime cette scène death technique et le jeu des musiciens est tout simplement excellent. Linus, ayant bossé avec Obscura, fut notre choix numéro 1. Et ce que j’aime avec lui c’est qu’il a adapté son jeu de basse pour des lignes plus "rentre-dedans" sans descentes de notes etc... Quand nous avons reçu les pistes, on s’est dit que ça allait devenir un rouleau compresseur ! Kévin, quant à lui, fut la seule personne à qui nous avons demandé de faire les prises batterie. Il n’y avait pas d’option B, il fallait que ce soit lui et il a accepté. Il a amené des parties de batterie bien différentes et bien plus techniques que ce qu’il y avait sur les maquettes. Il a proposé des arrangements différents. Un vrai travail de pro ! Sans ces deux-là, nous n’aurions pas le même résultat final, ça c’est certain.



Le groupe formé est formé de deux membres, du coup les musiciens de session sont-ils amenés à changer en fonction des disponibilités ? Est-ce que le duo que vous formez restera le noyau dur en termes de composition ?
Pour le moment, VRIESS c’est Grég et moi, aucune discussion sur le fait de créer un groupe à part entière n’a été encore mise sur la table. Qui sait ce que réserve l’avenir et nous ne sommes pas fermés à l’idée non plus.

Qui a réalisé cette pochette qui nous montre un œil regardant le monde ? Une analogie de la surveillance de masse ? Ou simplement un visuel qui a de la gueule ?
Un peu des deux… La pochette a aussi une cohérence avec les paroles, que ce soit l’emprise de l’être humain sur cette planète, la surveillance de masse, cette lutte acharnée entre la nature et le modèle de société actuel… L’artwork a été réalisé par une jeune artiste (Laura Primot) qui a déjà effectué la pochette de l’album de Project For Bastards par exemple. Elle devrait se lancer dans la conception graphique pour les groupes, elle est très douée !

Pensez vous que le fait que le live soit encore incertain va couper l'envie de certains jeunes groupes de se lancer ? Avez-vous pensé à repousser la sortie ?
Non, les choses prennent plus de temps c’est certain et à la rigueur à défaut de live, les jeunes pousseront les portes de la MAO pour produire leur album, ça ne peut qu’être bénéfique. Nous ne pensions pas au live, du coup pourquoi repousser ? Au contraire les gens étaient tranquilles chez eux, parfait pour écouter un album. La situation revient tranquillement dans l’ordre et des lives sont possibles, les motivations restent intactes.

Merci d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter vous avez carte blanche.
Merci beaucoup de soutenir la scène et merci à vous tous qui lisez cette interview.


Le site officiel : www.facebook.com/vriessband