Interview faite par mail par Grouge

Salut les gars ! Tout d'abord, pouvez-vous nous raconter en quelques mots quelle est l'histoire d'Upheaval, depuis sa formation en 2008 ?
Brendan (basse) : Salut, le groupe a été formé en 2008 par Luigi (guitare) et moi-même (basse), dans l’optique de créer un projet de pure technical death à la Necrophagist. C’est en découvrant la nouvelle scène canadienne de l’époque, comme Despised Icon ou Beneath The Massacre, que nous avons décidé d’allé enregistrer notre premier EP "Incubate The Wasteland" au Québec, dans le Nothern Studio de Yannick St Amand. Nous tenions vraiment à générer ce coté extrêmement chirurgical et mécanique dans notre musique. L’EP a été mixé et masterisé par Andreas Magnusson (The Black Dahlia Murder, Beneath The Massacre…) et est sorti en 2011 via le label canadien Galy records. Suite à cela, on a du faire face à pas mal de soucis internes concernant le line-up. Steph nous a rejoints en 2012, initialement pour nous dépanner sur quelques dates, puis de manière permanente compte tenu de l’apport bénéfique qu’il représentait. L’enregistrement de "Cathegrism" a débuté en Novembre 2012 en région parisienne. Nous avons confié la production à Antoine Lussier (Ion Dissonance). S’en est suivi une période que l’on peut qualifier de chaotique, marquée par de nombreux changements de batteurs. L’arrivée de Vince derrière les fûts remonte à l’été dernier, et vient boucler un line-up qui n’a jamais été aussi bon selon moi. Nous avons finalement décidé de sortir "Cathegrism" par nous-mêmes en Janvier 2015.

Pour moi, vous faites clairement du technical death, pur et dur. Quels sont les groupes qui vous ont le plus influencés et auxquels on peut peut-être vous comparer aujourd'hui ?
Comme je l’ai dit précédemment, initialement nous étions très axés sur des formations comme Necrophagist, Beneath The Massacre, Origin ou Ion Dissonance… Pour "Cathegrism", nous avons essayé de travailler davantage sur les ambiances, à l’image de The Acacia Strain ou The Tony Danza

En général, lorsque j'apprécie autant du technical death, il n'est pas français. Pensez-vous que les groupes français ont du mal avec ce style ou, à l'inverse, ils existent et ne sont juste pas assez connus (ou alors je vis dans une grotte et je suis passé à côté) ?
Pour être tout à fait honnête, on ne s’intéresse pas trop au reste des formations extrêmes en France… On peut même dire qu’on s’est grandement détaché du metal en général. J’aime en écouter quelques fois, avec des formations comme Decapitated ou Fleshgod Apocalypse (qui sont vraiment très bons), mais… Ils sont étrangers ! Je pense que nous sommes arrivés au stade où UPHEAVAL s’inspire d’UPHEAVAL. Nous faisons notre musique, sans essayer de comprendre ce qui se fait à coté.



Comment se déroule la composition d'un morceau d'Upheaval de nos jours ?
Nous réfléchissons d’abord à l’ambiance que l’on essai de retranscrire. C’est clairement la chose la plus importante, avant les notes ou les riffs. Luigi compose et enregistre la base du morceau de son coté, puis nous retravaillons le produit ensemble. Ça fonctionne comme ça depuis le début.

Parlons un peu de votre album, "Cathegrism", car c'est à la suite de la fessée qu'il m'a mise que j'ai eu la chance de pouvoir réaliser cette interview. Comment se sont passés la composition et l'enregistrement ?
C’est bien si tu as aimé à ce point. Tu sais, cet album ça fait 2 ans que nous l’avons enregistré, et du coup avec le temps, tout les cotés négatifs s’exacerbent, et on finit par ne plus voir que ça. Par conséquent ça fait vraiment très plaisir d’avoir tant de retours si positifs sur cet album, dans lequel nous avons donné notre maximum. La composition s’est faite durant l’année 2012. Nous avons pris notre temps, avons retravaillé les morceaux autant que possible, quitte à tout reprendre à 0. L’enregistrement en lui-même s’est très bien passé, et à duré 4 mois je crois. Nous avons choisi de faire un maximum de choses par nous-mêmes, de manière à vraiment garder le contrôle sur le processus.

Ce qui m'a littéralement scié les oreilles, c'est votre impressionnante technicité, notamment à la guitare. Est-ce que vous avez suivi des formations particulières pour en arriver là ? Vous n'êtes pourtant pas très vieux !
Merci c’est très sympa de dire ça. Nous ne composons jamais en nous disant "Hé les mecs, soyons le plus technique possible et étalons les notes". C’est plus une démarche au service de l’ambiance et de la dynamique du morceau. Des titres comme "Our Own Salvation" ou "Will To Power" illustrent assez bien ce processus. Nous ne nous empêcherons pas d’écrire ou de sortir un morceau juste parce qu’il est "moins  technique" qu’un autre. Le plus important, c’est la dynamique et les émotions que tu arrives à véhiculer avec ta musique. "Upheaval" signifie bouleversement, et c’est tout à fait ce que cela me traduit en termes de sentiments… Ça et le chaos !

Les mélodies de votre album sont plutôt sombres. Est-ce que vos paroles le sont également ? De quoi parlent-elles ?
Et bien je pense que Steph serait le plus à même de répondre à cette question, dans la mesure ou c’est lui qui a écrit la plupart des paroles. Je pourrais en tout cas dire que nous avons tenté de traduire notre sentiment sur le thème de l’Apocalypse dans sa globalité. Mais pas l’Apocalypse au sens religieux du terme (bien que nous en ayons également parlé), non, celle que chaque individu se doit de mener pour faire imploser les liens et les chaînes qui l’entravent, que ce soit de part le système, la morale, la famille, les religions, ou l’argent. Pour cela, il doit mener un combat qui lui est tout à fait intime, et qui l’amènera à se détruire lui-même afin de renaître en un individu complètement libéré, capable de penser et d’agir par lui selon son propre gré.

Votre album a été masterisé par Antoine Lussier, à qui l'on doit plus de 350 productions. Comment s'est passée cette rencontre ?
Antoine est un ami de longue date (depuis notre enregistrement au Canada). Un soir nous avons discuté avec lui de notre volonté de sortir un album, et il s’est immédiatement porté volontaire pour le produire. Un peu plus tard, Alex Erian (Obey The Brave, avec qui nous avons fait un feat. sur l’album), nous a dit qu’il venait de faire produire le nouvel album d’OTB par Antoine, et qu’il était vraiment très satisfait de cette collaboration… Du coup ça a bouclé la boucle !



À l'heure du tout numérique, où peut-on se procurer votre album en version matérialisée ?
L’album devrait sortir au printemps via Galy Records.

J'ai lu que vous aviez fait quelques premières parties intéressantes, notamment Eths. Est-ce qu'il y a de gros groupes qui correspondent plus à votre style avec qui vous avez eu la chance de tourner ?
Le mini tour au Royaume-Uni avec Black Tongue était vraiment bien ! Ce groupe dégage une rare violence sur scène, c’est tellement lourd et plein de haine… Du coups à nous 2, ça faisait 2 façons très différentes d’amener le chaos, mais ça rendait la soirée vraiment extrême.

Pensez-vous que cet album puisse vous permettre de vous produire sur de plus grosses scènes ? À titre d'exemple, pourra-t-on vous voir jouer cet été sur un grand festival en Europe ?
Je n’en sais rien, on espère, on verra bien ce qui se passera…

Après ce premier album qui sonne un peu, je pense, comme une consécration, que peut-on vous souhaiter pour la suite ? Des groupes avec lesquels vous rêveriez de jouer ?
Trouver un bon label capable de vraiment travailler pour nous serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver. Nous travaillons actuellement sur un nouvel EP, vraiment plus noir et malsain que tout ce qu’on a pu faire jusqu’à présent. Nous ne sommes plus là pour plaire ou tenter de coller à la vision de telle ou telle mouvance… En fait on s’en fout même carrément ! Nous allons vivre et traduire au maximum la noirceur des émotions que nous souhaitons véhiculer, et pour le reste, et bien on verra ! Pour les groupes, je pense qu’à l’unanimité Meshuggah… Et Korn bien sûr.

En tout cas ce fut un plaisir de vous écouter et de réaliser cette interview, j'espère avoir l'occasion de vous voir sur scène, notamment à Lille (où je vis), qui commence à s'activer un peu niveau concerts métal, après quelques années de calme, ça fait plaisir. Bonne continuation. Je vous laisse le mot de la fin.
Merci à toi et French Metal. Hail Satan.


Le site officiel : www.facebook.com/upheavalofficial