Interview faite par mail par Matthieu

Bonjour et merci de ton temps. Tout d’abord, pourrais-tu vous présenter, le groupe et toi ?
Anders Schultz (batterie) : Bonjour. Le groupe est composé de Johnny à la basse et au chant, Fredrik à la guitare lead, Tomas à la guitare rythmique, et celui qui répond aux questions, c’est moi… Anders à la batterie.

Vous êtes souvent décrits comme faisant partie du “Big Four du death metal suédois”, est-ce que vous aviez le sentiment que le groupe deviendrait aussi important au début ?
Eh bien je ne pense pas que quiconque à l’adolescence ne pense aussi intensément au futur (rires)… Cependant on avait un plan depuis le début alors au moins on savait ce qu’on voulait. Mais bien évidemment, aucun de nous ne pouvait prédire que tout allait se mettre en place.

Votre treizième album, "The Hunt For White Christ", va bientôt sortir, comment est-ce que vous vous sentez à ce propos ?
On se sent merveilleusement bien. Bien sûr ce serait une mauvaise chose si ce n’était pas le cas, qui veut faire un album dont il n’est pas heureux ? Mais plus sérieusement, je pense que c’est l’un de nos meilleurs albums de tous les temps et on en est extrêmement fiers. Il y a déjà quelques titres qui sont sortis, et ils ont visiblement reçu un bon accueil, ce qui correspond à mon impression. Donc c’est que du positif.

Pour cet album, vous avez signé chez Napalm Records, comment est-ce que c’est de travailler avec eux ?
Oui c’est notre premier album avec eux. Pour le moment ça se passe bien, je pense que nous avons un objectif commun et ça se voit, donc c’est ce qu’on veut.

J’ai remarqué que certains titres sont très mélodiques, comme "The City Of Jorsala Shall Fall" ou "You Will Fall", alors que j’ai ressenti une atmosphère très old school sur "By The Western World" ou "Lead Us Into War". Comment s’est passé le processus de création musicale pour cet album ? Est-ce que c’était différent des autres albums ? Et du début ?
Eh bien je ne suis pas certain que ce soit vraiment plus mélodique que sur les albums précédents. Mais nous mettons toujours un point d’honneur à développer notre propre style à l’intérieur des lignes pour rester fidèles à l’esprit d’UNLEASHED et bien sûr ça signifie que l’on doit mélanger un peu le tout et ajouter de la variété. Il n’y a pas vraiment de différence entre le processus pour celui-ci par rapport aux précédents. On a trouvé un bon processus de travail je pense. Cependant il y a aujourd’hui d’énormes différences avec les débuts. Au début, on passait 4 ou 5 jours sur une semaine dans un studio de répétition, etc… et c’est clairement impossible de nos jours avec les responsabilités de la vie de tous les jours que nous rencontrons.



Est-ce que vous aviez des plans ou idées pour l’artwork ?
Ouais l’artwork est vraiment une partie importante de l’album. A la fois en tant que première impression pour le public bien sûr mais il doit également correspondre aux paroles et au thème de l’album. On avait des plans et des idées de prêtes, ensuite ça a juste été une histoire de partage avec l’artiste et un travail collaboratif jusqu’à ce que ce soit terminé. On trouve que l’objectif est atteint.

Comment te sens-tu quand vous montez sur scène pour jouer devant beaucoup de monde, comme en festival ?
Eh bien je ne me sens pas vraiment différent que ce soit un gros festival ou une petite salle en réalité. Les deux ont leurs qualités et un ressenti différent. Evidemment, tu te sens tout-puissant quand tu montes sur scène devant des dizaines de milliers de personnes.

Donc ce n’est pas vraiment différent quand tu joues dans de petites salles ?
Comme je l’ai dit, il y a différentes sensations pour différentes situations. C’est plus un sentiment de toute-puissance quand tu es devant des milliers de personnes, mais c’est aussi agréable dans une petite salle pleine où il y a un autre niveau de proximité avec le public.

Vous avez joué au Outch Fest en France plus tôt dans l’année, mais aussi au Fall Of Summer en 2016 et au Hellfest en 2014. Qu’est ce que vous pensez du public français ?
Ouais, ce festival est vraiment cool, on a adoré. J’espère qu’ils vont continuer, vu que c’était la première édition, j’espère qu’ils ne vont pas en rester là. Mais ouais, les Français sont géniaux, on a souvent une fosse très bruyante et qui hurle.

Est-ce qu’on peut bientôt s’attendre à une nouvelle tournée ? Peut-être des concerts en France ?
On va voir quelles options on a quand l’album sortira. Mais c’est clairement notre plan de jouer autant que possible et à autant d’endroits que possible également.

Unleashed était parmi les premiers groupes de death metal en Suède, et vous avez toujours cette approche old school de la musique, mais il y a beaucoup de groupes “modernes”, est-ce que tu en écoutes également ? Qu’est-ce que tu en penses ?
Eh bien je ne suis pas certain qu’il faille se donner une approche moderne ou du moins différente parce que tu es nouveau. Je pense que peut-être il peut y avoir une différence au niveau des techniques d’enregistrement mais ce qui importe le plus n’est pas l’approche que tu as, c’est le ressenti dans ce type de musique. Donc si tu as ça, peu importe que ton groupe soit nouveau ou ancien.

Et à propos de l’évolution du death metal de manière généraliste ?
Bien sûr il y a eu beaucoup d’évolutions de manière générale. C’est quelque chose qu’il faut toujours prendre en compte. Ce que je veux dire, c’est que quand on était encore que des gamins qui commençaient à écouter du metal, ça s’est rapidement envenimé… On est partis du heavy metal au speed metal, thrash et ainsi de suite… Ensuite c’est devenu du death metal parce que tu voulais toujours aller plus loin, être plus extrême. Et c’est toujours comme ça. Et si tu ne peux pas être plus extrême, tu dois évoluer d’une autre façon, en apportant de nouvelles choses ou autre chose. Mais c’est un processus assez constant avec la plupart des choses.

Quelle est ton anecdote de tournée la plus drôle ?
Eh bien il s’est passé tout un tas d’histoires drôles ou folles voir bizarres depuis trente ans qu’on fait ça, c’est certain. C’est difficile de ne penser qu’à une seule, ou de choisir la plus drôle. Ce que je veux dire, c’est qu’on s’est fait arrêter, expulser, on s’est perdus, on a raté des tourbus, on s’est blessés, on s’est battus, on a été impliqué dans des émeutes… Ouais, tout ça s’est passé. (rires)



Quelle est votre principale inspiration, à la fois pour la musique et les paroles ?
Eh bien c’est aussi difficile à dire. Ce que je veux dire, c’est qu’au début on s’inspirait évidemment des choses qui nous affectaient. C’est la raison qui te fair commencer à jouer, tu t’inspires de tes groupes et artistes préférés. C’est aussi un moteur pour faire quelque chose par toi-même, pour créer quelque chose. Et maintenant après tant de temps à faire ça, je pense que c’est plus une inspiration intérieure.

Est-ce que tu préfères une guitare lead épique ou une rythmique massive ?
C’est une question difficile je trouve. Personnellement, j’irais plus vers la rythmique massive… mais j’oserai même dire : et pourquoi pas les deux ? Je pense que dans notre cas, c’est en effet ce que Fredrik fait étonnamment bien. Bien qu’il soit excellent guitariste et que ses solos sont juste prodigieux, il s’arrange toujours pour les intégrer à la musique et ne pas faire en sorte que ce soit quelque chose mis sur le dessus.

Quel est le premier titre de metal que tu aies écouté ?
Waow, je ne me souviens pas vraiment… C’était il y a un long moment. Mais je me souviens que parmis les premiers groupes que j’ai connus, il y avait "Fast As A Shark" d’Accept qui m’a époustouflé (rires) ! Je devais avoir 9 ans ou quelque chose comme ça.

Pourquoi avoir choisi de faire du metal en tant que professionnel ?
Eh bien je suppose que ça n’a jamais été un choix. Premièrement, c’est ma vie, donc je ne jouerais rien d’autre, peut être deux ou trois trucs pour le plaisir de temps en temps. Mais c’est ma vocation, et c’est dans notre sang. Et puis le fait que ça soit venu de cette manière et que nous soyons encore là est vraiment cool.

Imagine que tu es tour manager et que tu puisses choisir trois groupes avec qui tourner, qui choisirais-tu ?
Eh bien j’aimerais tourner avec des groupes dont j’aime la musique, ou des bons amis, parfois même les deux. On a déjà tourné avec un paquet de nos vieux groupes favoris, ce qui a toujours été un honneur pour nous.

Dernière question : ton dernier coup de coeur musical ? Ou un groupe à nous recommander ?
C’est compliqué de n’en choisir que quelques uns, il y a énormément de bons trucs qui sortent. Mais Konkeror, Nocturnal Graves, Vanhelgd et Hell Militia font partie de ceux que je recommanderais.

Je te laisse le mot de la fin !
Merci pour cette super interview. "The Hunt For White Christ" vient de sortir, alors j’encourage tout le monde à l’écouter ! Et il y a plein de dates de festivals et de concerts qui vont arriver dans les prochaines années ! Hail Odin !


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