Interview faite par mail par Matthieu
Bonjour et tout d’abord, merci de prendre de ton temps ! Comment décrirais-tu la musique
d’Unflesh sans utiliser le mot “Death Metal” pour quelqu’un qui n’a jamais entendu parler du
groupe ?
Ryan Beevers (chant / guitare / basse) : Je décrirais le son du groupe comme agressif, sombre
et mélodique. J’ai simplement décrit notre musique par le passé comme du metal extrême,
vu que je pense qu’il y a beaucoup d’influences dans la musique, qui viennent de différents
genres de metal et même différents genres de musique mis ensemble.
D’où vient le nom du groupe ?
Le nom du groupe vient à la base du titre “The Unflesh” du groupe Dark Fortress.
Avec le temps, la signification du nom "Unflesh" a évolué à mes yeux et est maintenant un
nom parfait pour la manière dont les paroles sont écrites et les sujets dont parlent les
paroles.
"Inhumation", votre deuxième album, va bientôt sortir. Comment vous vous sentez ? Est-ce
que tu es heureux de ce que vous avez accompli ?
Je suis très fier de "Inhumation". Je pense que l’écriture a évolué de la manière que je
l’avais envisagée et je considère cet album comme un grand accomplissement pour moi
personnellement, mais aussi pour le groupe. Je suis également fier des petits mais nouveaux
éléments ajoutés au son de cet album. Je pense qu’il y a une atmosphère puissante au sein
de cet album que l’auditeur peut approfondir. J’ai toujours été le plus grand fan de ce genre
de musique qui me fait ça en tant qu’auditeur, et qui m’a fait commencer à jouer à la base.
Comment s’est passé le processus de composition de cet album ? Est-ce qu’il a changé par
rapport au premier album ?
Je ne pense pas que le processus de composition ait trop changé par rapport au
dernier album. D’habitude, ça commence avec quelques riffs ou une progression d’accords
que j’ai puis ça éclot progressivement de là. La seule chose qui était différente était l’objectif
dans mon esprit, quand j’écrivais ces nouveaux titres. Pour "Inhumation", j’avais une idée
radicalement différente de comment l’album devait se dérouler et quelles étaient les
intentions. Je voulais accentuer les atmosphères et les vibrations tout en gardant le son que
nous avions établi sur les deux précédentes sorties.
Quelle est l’histoire derrière "Inhumation" ? Qu’est ce qui t'inspire pour créer musique et / ou
paroles ?
Pour "Inhumation", le concept des paroles tourne autour de la détérioration et de la
déshumanisation de l’âme. Chaque titre parle à un différent aspect ou émotion de ce
concept. Quand l’auditeur atteint le dernier titre de l'album, le concept que j’ai évoqué a pris
sa forme complète. J’ai été inspiré par différentes expériences de vie dont j’ai fait
l’expérience pendant que j’écrivais l’album. Beaucoup des paroles que j’ai écrites sont
quelque part couvertes de manière métaphorique et symbolique.
Sur cet album, le titre que j’aime le plus est "To Renounce Flesh And Blood", mais quel est ton
titre préféré ? Ou celui que tu aimes le plus jouer ?
Oh c’est très cool ! J’aime ce titre aussi, et les paroles sont très personnelles de mon
point de vue. J’aime vraiment tous les titres pour différentes raisons sur cet album. Des titres
comme "Vast Forest Of Impaled Cadavers", "Dehumanized Legion" et le titre éponyme sont mes
favoris à jouer actuellement.
Le groupe a débuté en tant que projet solo, mais après ton premier EP tu as décidé de réunir
des membres, pourquoi avoir décidé ce changement en groupe complet au lieu de projet
solo ?
En fait, le groupe a débuté en tant que projet solo car je ne connaissais pas
personnellement des personnes qui pouvaient jouer comme ça. Je ne connaissais pas de
batteurs qui pouvaient jouer aussi vite et précisément. Heureusement, j’ai pu contacter
Hannes (Hannes Grossmann, ndlr) pour le premier EP. Mais j’ai toujours eu l’intention de
faire d’UNFLESH un groupe complet.
Après la sortie du premier album, le line-up a changé et tu es le seul membre original, est-ce
que c’est facile d’accueillir de nouveaux membres ?
C’était vraiment génial d’avoir de nouveaux membres qui entrent dans le groupe.
Orin et Jeff sont des amis à moi depuis un long moment, donc ce n’était pas difficile du tout
de les accueillir dans le processus de l’album Inhumation, et j’ai hâte de voir ce que nous
allons faire dans le futur !
Même si les deux albums sont très bons, je ressens que "Savior" est plus technique, alors que
sur "Inhumation", il y a plus de mélodies dans ces parties techniques. Est-ce que tu as la
même sensation ?
Je pense qu’il y a assurément une évolution. J’ai consciemment travaillé sur des
moyens de développer le son d’UNFLESH et de ne pas suivre les tendances populaires
actuellement. J’ai également essayé de lentement partir du death metal technique en tant
que tel, car je pense que personne ne fera mieux que Necrophagist l’a fait. Je pense qu’il y
aura toujours un aspect technique dans notre musique vu que c’est comme ça que j’écris et
que je joue. Sur "Savior", je voulais écrire la chose la plus intense et rapide possible que je
pouvais faire à l’époque. Après avoir fait ça, je voulais évoluer et amener les choses dans
une direction plus sombre et sinistre, alors les objectifs ont changé au niveau de l’écriture. Je
ne veux pas non plus sortir encore et encore le même album, c’est franchement bête.
D’où vient ton amour pour le death metal et ses sous-genres ? Te souviens-tu de la première
fois que tu as pris un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
Mon amour du death metal vient de ce que ça me fait ressentir. Tous les groupes de
death et black old school des années 90 ont toujours été spéciaux pour moi. Les endroits
où ça m’amène émotionnellement et comment ça a été un échappatoire pour moi, je
l’aimerai toujours. J’ai toujours été inspiré pour créer ma propre musique aussi. J’ai débuté la
guitare quand j’avais dix ans, mais je n’ai pas pris ça au sérieux avant mes douze ans,
quand je me suis réellement intéressé à des groupes comme Iron Maiden, Judas Priest,
Motörhead, Black Sabbath, les anciens Metallica, etc…
Si ce n’est pas du death metal, quel morceau t’a initié à l’univers du metal ?
Ca devait être "Number Of The Beast" d’Iron Maiden. Mon père m’a fait découvrir, avec
une cassette quand j’étais très jeune. J’ai écouté l’album entier juste en observant la
pochette en permanence, je trouvais ça magique.
Je sais qu’à cause du Covid-19, il y a eu beaucoup de choses reportées en 2020 et 2021,
mais est-ce que tu as déjà des plans pour le futur du groupe ?
Pour l'instant, on se concentre surtout sur la sortie du nouvel album. Je veux attendre
et voir ce qui arrive de la situation du Coronavirus avant de faire des plans publics pour le
futur.
D’ailleurs, comment avez-vous vécu la pandémie en tant que groupe ? Comment l’avez-vous
gérée personnellement ?
Heureusement pour nous, l’album était totalement terminé quelques mois avant que
la pandémie ne frappe et que tout soit arrêté. Vu que nous n’étions pas spécialement en
période de live à cette époque, nous n’avons pas vraiment été tant affectés que ça au niveau
des aspects logistiques du groupe. La manière dont j’ai fait face à la pandémie
personnellement, eh bien j’ai simplement beaucoup écrit et travaillé un peu. C’est assez dur
d’être emprisonné à un endroit en permanence avec cette quarantaine, mais je pense que
c’était le bon moment de travailler sur des choses pour lesquelles je n’avais pas vraiment de
temps avant, alors j’ai essayé de le prendre de cette perspective.
Est-ce que c’est simple de vivre en tant que musicien aux Etats-Unis ? Est-ce que vos
revenus musicaux vous permettent de vivre, ou est-ce que vous devez garder un travail à
côté ?
Ce n’est absolument pas simple, nous devons tous travailler en dehors du groupe
pour gagner notre vie, ce qui nous va. Je ne prévois pas que nous allions gagner l’argent de
Bon Jovi en jouant du death metal, vu que ce n’est pas comme ça que ce monde fonctionne
(rires).
Est-ce que tu as des hobbies en dehors de la musique ? Que serait ta carrière de rêve si tu
n’avais pas commencé la musique ?
A côté de la musique il y a deux ans, je me suis vraiment intéressé à la cuisine et j’en
apprends encore de ce côté-là. Peut-être que dans un autre univers je serais chef dans un
restaurant quelque part (rires) !
Et si je te demandais de comparer la musique d’Unflesh avec un plat américain ? Lequel
choisirais-tu et pourquoi ?
Je ne sais pas vraiment, mec. C’est difficile à dire puisque la plupart de la cuisine
américaine consiste juste à voler des idées de la cuisine d’autres pays (rires), l’Amérique est
assez peu originale de ce côté-là.
Quelle est ta meilleure et ta pire expérience en tant que musicien ?
Quelques unes de mes meilleures expériences sont des concerts que j’ai faits au fil
des années, mais une expérience que j’ai trouvée assez spéciale, c’est de voir notre album
en vinyle. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu accomplir. Les pires expériences en
tant que musiciens, il y en a trop à lister (rires) !
Dernière question : avec quels groupes aimerais-tu tourner ? Je te laisse créer une tournée
avec Unflesh et trois autres groupes !
C’est une question difficile. On ne passerait pas du tout dans ce line-up, mais
j’adorerais tourner avec Iron Maiden, Judas Priest et Exodus. Disons que ce serait ma
tournée de rêve.
C’était ma dernière question, alors merci beaucoup de m’avoir accordé de ton temps ! Je te
laisse le mot de la fin !
Merci beaucoup pour l’interview, et j’espère que tout le monde aimera le nouvel
album quand il sortira ! Cheers !
Le site officiel :
www.facebook.com/unflesh
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