Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens ! The Scalar Process, vu les sujets que vous abordez, je suppose que le nom du groupe à un rapport avec les champs scalaires abordés en physique ?
Eloi (guitare) : Tout d'abord, merci pour cette interview ! En effet, le nom du groupe a plusieurs significations. À la base, le nom vient de la définition de "Scalar" qui est un outil en physique utilisé pour le calcul d'une masse d'un objet, de distances ou de vitesses. Quant à la définition de "Scalar Process", elle désigne une échelle hiérarchique (je l'ai découvert bien plus tard, à mes dépens). Comme tu l’as justement dit, nous empruntons ce nom pour son origine scientifique et physique, mais aussi pour sa dimension informatique.

Vos influences ne se limitent visiblement pas à la musique, les thèmes abordés semblent toucher à l'univers, à l'astrophysique voire même à l'esprit en général. Du coup je suppose que vous prenez vos inspirations dans plusieurs domaines différents ?
Mathieu (chant) : Effectivement ! De mon côté, cela peut aller des films et univers cinématographiques jusqu'à certains aspects philosophiques, des grandes questions existentielles qui peuvent être universelles ; la croyance, l'identité, notre place dans ce grand tout. Disons que je ne peux pas être hermétique à d'autres formes artistiques.
Eloi : Oui, comme le souligne Mathieu, nous sommes inspirés par l'art en général et la science, mais aussi, bien sûr, par nos vies personnelles.

Qui a réalisé cette superbe pochette ? En plus de bien rendre, elle résume bien les thèmes que vous abordez. Entre la planète étrangère, cette lumière qui émane de la tête de ce personnage et qui évoque instantanément l'esprit et l'arbre qui, métaphoriquement, peut avoir plusieurs sens, on a un bon aperçu de ce qui va être abordé sur "Coagulative Matter".
Eloi : Pour la pochette de l’album, j'ai décidé de faire appel à Bastien Jez, qui avait déjà réalisé des artworks pour d'autres groupes tels qu'Exocrine ou Promethean. En effet, l'album englobe la totalité des thématiques abordées en une seule image. On évoque un protagoniste confronté à divers tourments personnels, la dépression, et à une nostalgie très profonde. L'accent est mis sur les ressentis de ce personnage, avec beaucoup, voire énormément, de métaphores qui s’illustrent par cette pochette, où absolument tous les thèmes abordés se rejoignent et se coagulent, d'où le nom de l'album.

D'ailleurs, avec une telle pochette, est-ce qu'une version vinyle serait envisageable un jour ?
On ne peut rien vous promettre pour l'instant, mais on l'envisage réellement.



Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, ce doit être terriblement frustrant de sortir son premier album et de ne pas pouvoir le défendre sur scène. Vous en profitez pour appuyer sur d'autres moyens d'expression, peut-être visuels ? Vous gérez ça comment ?
Au-delà des concerts, nous avons aussi l'envie de développer une imagerie unique et originale dans le milieu du death metal, c'est vraiment quelque chose sur laquelle nous nous penchons actuellement.

Certains promoteurs pensent que le live en streaming va continuer à cohabiter avec le vrai live une fois que celui-ci sera redevenu possible. Que pensez-vous de cette solution de substitution ? Tous les groupes ne semblent pas forcément l'apprécier, ce qui est compréhensible.
Il y a plusieurs points de vue possible, cela va permettre à de jeunes groupes d'être plus facilement diffusés et écoutés en live. D'un autre côté, cela peut diviser le public, entre celles et ceux qui resteront chez eux et les autres qui se déplaceront en salle. Le réel problème serait la diminution de fréquentation des salles de concerts.

Le groupe est formé depuis cinq ans, vous avez commencé la composition depuis combien de temps ? Parce que mine de rien, c'est sacrément touffu tout ça !
Eloi : J'ai commencé à composer en juin 2016 en parallèle de mon ancien groupe Derealized (qui a splitté un an plus tard). À l’origine, le projet n'avait pas vocation à devenir plus gros, et puis avec le temps, l'idée de faire un album puis un groupe s’est imposée. Mais l'une des principales raisons du délai de sortie est nos vies personnelles.
Mathieu : Ce fut un long chemin semé d'embûches ! Mais qui eut son lot de plaisirs et d'avancées.

Chose assez surprenante, vous n'avez pas de bassiste, c'est un choix ou vous n'avez tout simplement pas encore trouvé la perle rare ? Et du coup qui en joue sur l'album ?
Eloi : Il se pourrait bien qu'on dévoile bientôt notre nouveau bassiste, mais je n'en dis pas plus ! Du reste, ce n'était pas vraiment une question de trouver la perle rare mais plutôt de savoir où sont les bassistes. À la base, la volonté était d’avoir un projet purement solo, j'ai donc enregistré et composé la totalité des lignes de basse sur cet album.

D'ailleurs est-ce qu'il y a un noyau dur de compositeurs ou c'est plus collégial ? Parce que vous opposez deux mondes différents : l'un technique et brutal et l'autre plus atmosphérique et mélodique. Du coup ce sont des goûts communs à tous les membres ou vous vous partagez les tâches ?
Eloi : J'ai assuré la composition sur l'intégralité de l'album, donc les influences sont assez centrées sur mes propres inspirations. Néanmoins, il s'avère que j'ai quand même beaucoup de chance d'avoir le point de vue de Mathieu, avec qui nous n'avons pas exactement les mêmes gouts musicaux, et c'est tant mieux d'ailleurs !
Mathieu : Eloi est le chef d'orchestre du groupe, je ne tiens modestement que le rôle d'assistant / conseiller musicalement parlant, et vocaliste évidemment ! Rôle qui, par ailleurs, me convient à merveille ! Mais je pense que nous avons tous deux ce mélange en nous. Nous avons des goûts qui peuvent se rapprocher, mais les raisons de nos appréciations ne sont pas forcément les mêmes.



Comment avez-vous attiré tous ces guests ? Vous avez simplement invité des gens dont vous aimez le travail ou vous les avez rencontrés en tournées avec d'autres groupes ? On dirait en tout cas que les morceaux ont été faits pour eux, notamment "Ink Shadow", sur lequel la touche Fallujah se mélange bien à votre style.
Eloi : Tous les guests de l'album sont des coups de cœurs, sans exception ! J'ai rencontré Scott Carstairs à Lyon lors de la tournée européenne de 2019 d'Obscura. Suite à ça, j'ai décidé de le contacter sur Facebook, et peu à peu est venue l'idée de lui proposer un guest spot. Pour ce qui est des autres guests, c'est presque le même genre d'histoire. Nico de Kardashev m'avait repéré fin 2017 et, par la suite, j'ai connu Mark (le vocaliste) qui s'est proposé de lui-même pour faire le chant dans “Mirror Cognition”. J'ai connu Clément Denys (Fractal Universe) quand j'étais dans Derealized, on a partagé la scène à un moment. Suite à ça, je l'ai pris en tant que batteur de session. Tommy Bonnevialle est également une connaissance de longue date et j'observais avec beaucoup d'intérêt son travail au piano. Il a réalisé le solo à la fin du titre éponyme de l'album. Et enfin, Aline, aka Enlia, est une amie de longue date, plus active dans la scène pop. Chanteuse, c’est elle qui a réalisé les chœurs sur “Azimuth”.

Qui a produit "Coagulative Matter" ? Pour un premier album, il sonne de façon puissante, et même si je sais qu'avec la technologie actuelle il est plus facile de bien sonner, ce n'est pas forcément le cas de tout le monde.
Mathieu : Il faut encore remercier Eloi pour son génie créatif ! Je suis d’accord, intense et puissante sont les bons mots pour décrire mon ressenti de la production.
Eloi : Merci pour le retour élogieux ! Comme le mentionne Mathieu, j'ai réalisé la production de l'album et l'enregistrement, excepté la batterie qui a été jouée par Clément Denys et enregistrée par Flavien Morel au studio de Boundless Productions.

Merci d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter vous avez carte blanche !
Merci beaucoup pour cette interview, on espère que la situation s'arrangera d'ici peu et que l'on pourra enfin défendre cet album sur scène ! En attendant, nous préparons un futur clip, et nous sommes actuellement à l'écriture du second album ! Notre album est bien entendu toujours disponible sur notre label Transcending Obscurity Records et aussi sur le site officiel du groupe.


Le site officiel : www.thescalarprocess.com