Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gars, The Amenta est enfin de retour avec un nouvel album ! Pourquoi avons-nous dû attendre aussi longtemps depuis "Flesh Is Heir" ?
Timothy Pope (samples / programmation) : C'est bon d'être de retour ! Le délai entre ces albums s'explique principalement par le fait que nous étions épuisés et artistiquement vidés après les intenses compositions, enregistrement et tournée pour "Flesh Is Heir". Ce processus a été épuisant et nous sommes tout de suite partis en tournée au niveau local et international. Au fur et à mesure que nous approchions de la fin de la dernière tournée nous sentions que nous manquions totalement d'inspiration. Nous savions que si nous essayons d'enregistrer un nouvel album à ce moment là nous nous répéterions ou aurions fait un album qui n'aurait pas été parfait juste pour repartir en tournée, parce que notre inspiration était totalement vidée. Nous avons décidé de disparaître pendant un moment et de simplement jouer avec notre musique, expérimenter, nous réinventer sans faire écouter ça à un auditoire extérieur. Nous avons dit à tout le monde que nous ne jouerions plus live et qu'il ne fallait pas attendre d'album malgré le fait que nous avons recommencé à composer presque immédiatement.
Quand nous avons composé ces morceaux nous avons utilisé une astuce (inconsciemment je pense) que nous avons déjà utilisé et qui consiste à écrire pour un autre projet plutôt que pour THE AMENTA. Disparaître de la vue du public nous a permis d'enlever toute pression extérieure, commencer un nouveau projet nous a permis d'enlever toute la pression interne puisque nous n'avions pas un historique sonore derrière nous auquel coller. Après avoir écrit peut être dix morceaux pour un nouveau projet nous avons réalisé que notre cœur était toujours avec THE AMENTA et que plusieurs de ces morceaux, avec quelques changements au niveau de l'instrumentation, pouvaient devenir les graines d'une nouvelle direction intéressante pour THE AMENTA. Après ça, il a suffi de retravailler les morceaux et nous sommes partis directement dans les démos du chant et l'enregistrement de toute cette monstruosité. Ce processus a pris un bon moment mais nous convient très bien, donc le prochain devrait arriver carrément plus vite.

Qui a réalisé l'artwork ? La pochette est assez intrigante, on y voit la tour de Babel sur un cœur encerclé par des barbelés.
L'artwork a été créé par le légendaire Metastazis qui a fait de l'excellent travail pour des groupes comme Ulver, Paradise Lost, Psycroptic, Mayhem etc. C'était très inspirant et un vrai plaisir de travailler avec lui. Nous lui avons fourni quelques paroles, un stream de l'album et un résumé très succinct des images et thèmes qu'abordent l'album. Il est rapidement revenu vers nous avec des croquis et ce cœur nous a immédiatement frappé. Alors que le sens de l'album est constamment et délibérément changeant, nous avons senti que ce cœur avait la profondeur et le pouvoir intrigant que nous espérons avoir dans nos paroles.

Une des caractéristiques de votre musique est qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre. Avec "Revelator" on peut entendre beaucoup de nouvelles choses pour The Amenta, est-ce que le concept de l'album ou sa thématique générale vient avant la musique ?
Pour nous la musique vient toujours en premier, mais comme toi nous ne savons jamais à quoi nous attendre. Quand nous composons de la musique, nous nous assurons surtout en premier lieu qu'elle nous intéresse et qu'elle nous inspire. Cette façon de faire fait que quand nous écrivons un album la musique qui nous excite est celle qui sonne nouvelle ou inhabituelle à nos oreilles. Si nous devions simplement répéter une formule ou faire une nouvelle version d'un morceau que nous avons déjà enregistré nous nous ennuierions et je pense que nous laisserions tomber l'idée avant de la pousser trop loin. Notre façon de travailler requiert que nous soyons excités à propos d'une idée pour pouvoir l'amener du stade de la composition au morceau final qui apparaît sur l'album. Cette fois nous avions trois albums et plusieurs EPs derrière nous. Répéter ne serait-ce qu'en partie ces sons n'était pas une option mais nous n'étions pas sûrs de la nouvelle direction que nous voulions prendre. Ces dernières années nous avons expérimenté différentes idées (comme mentionné plus haut, certaines étaient testées dans l'idée d'un nouveau projet) jusqu'à ce que nous découvrions des sons qui nous paraissaient excitants parce que nouveaux. Cain (Cressal, chant) a alors répondu à la musique que nous avions écrite en introduisant de nouvelles idées que cette musique lui avait suggéré. Partant de là, il a commencé à utiliser différentes voix et à repousser les limites de ce que les gens pensaient entendre de la part d'un chanteur de THE AMENTA. Ceci nous a poussé à notre tour à continuer à travailler notre musique et à prendre ses idées vocales en compte. Ce procédé a donné un album qui, même s'il est ancré dans le metal extrême, explore des atmosphères et des sons étranges et nouveaux.
Les paroles et le concept de l'album n'imprègnent pas la musique dans les étapes intiales. La musique sort d'un vide et nous arrangeons et changeons les paroles en nous basant dessus. Normalement j'écris les paroles après que la plupart des morceaux soient terminés. J'ai cette fois commencé à les écrire bien plus tôt sans toutefois les amener dans le processus de composition avant que l'on en soit aux démos vocales. La base des morceaux était déjà posée au moment où je j'ai amené les paroles, encore que la façon dont Cain a interprété les paroles a amené certains morceaux a être réarrangés ou changés plus tard.



Chaque album est différent mais sonne comme The Amenta. Est-ce que le groupe a un noyau dur de compositeur ou le travail est plus collégial ?
Historiquement notre musique a toujours été écrite par Erik (Miehs, guitares) et moi. Nous avons entièrement écrit les premiers albums et depuis que Cain nous a rejoints en 2009 il est devenu le troisième membre du groupe de compositeurs. Alors que le procédé décrit plus haut est basé sur l'expérimentation et le fait de découvrir de nouvelles idées, la clé de notre son se trouve dans le fait que nous sommes fondamentalement intéressés par les musiques extrêmes, sombres et sales. Nous avons tous les trois des goûts complètement différents en musique et si tu devais comparer les listes de nos influences elles seraient extrêmement variées. Comme Cain nous l'a fait remarquer, tu peux être sûr que 33% des inspirations de chacun horrifieraient les deux autres. Mais nous avons tous les trois un intérêt commun pour la musique tendue, inconfortable, sombre et extrême. Donc je pense que ça devient pour notre musique la base ou l'endroit à partir duquel nous allons expérimenter. Cela ne nous intéresse pas de jammer sur une valse à l'accordéon. Nos expérimentations consistent à trouver un nouveau et excitant moyen de réinventer ce noyau dur de black et de death sale.
Malgré quelques tentatives par le passé, nous n'avons jamais réussi à mettre en place cette "démocratie de groupe" que certains arrivent à tenir. Notre musique est incroyablement ouverte et expérimentale mais elle requiert une véritable compréhension de ce qui sonne de façon correcte, en opposition à des bizarreries sans intérêt qui seraient là pour le plaisir d'être bizarre. C'est ce triste fait qui explique que beaucoup de gens, y compris d'excellents musiciens, ont d'horribles goûts musicaux (ou en réalité des goûts musicaux qui ne se connectent pas aux nôtres). Nous avons trouvé qu'un plus petit groupe était le meilleur moyen de s'assurer que notre musique était expérimentale et cohérente.

"Revelator" sort dans une période trouble dans laquelle le live n'est pas possible et sans certitude de la date à laquelle le live pourra revenir. Comment vivez-vous ça en tant que groupe ?
Nous sommes chanceux ici en Australie puisque nous avons été épargnés par la plupart des vagues de cette pandémie. Alors qu'il y a toujours des restrictions aux frontières des différents états qui compliquent les choses (puisque nous vivons tous dans des états différents de l'Australie), la société en général est ouverte. Nous avons des concerts dans le pays, même si cela se fait avec des réductions de la capacité d'accueil pour permettre la distanciation sociale, donc il y a au moins quelque chose pour le live. Évidemment les tournées internationales sont hors de question en ce moment, ce qui pose problème de plusieurs façons puisque c'est un bon moyen de promouvoir un album. Mais ce n'est pas vraiment une inquiétude pour nous. Notre intérêt et notre excitation pour ce groupe résident principalement dans le fait de composer et d'enregistrer de la musique. Le live est fun et c'est sympa de faire des concerts mais ce n'est pas ma préoccupation principale (ni celle d'Erik ou de Cain je pense). Notre groupe repose fondamentalement sur l'art que nous créons, pas sur la re-création de cet art dans un contexte live. Je préférerais commencer l'écriture d'un nouvel album plutôt que de partir dans une tournée de deux mois dans les pires salles d'Amérique du Nord.

On peut voir un changement de look et d'imagerie depuis vos débuts. Vous aviez un look assez "cyber" pour "Ocassus", puis un look façon terroristes pour "nOn"». Il semble que vous ayez une approche plus réaliste maintenant, est-ce motivé par les textes ou les thèmes explorés par les paroles ?
Je ne pense pas que ce soit directement lié aux paroles, même si cela joue clairement dans le processus. Je pense plutôt que les paroles et l'imagerie reflètent qui et ce que nous sommes au moment de la création. Tu parles par exemple de "nOn", quand nous écrivions et composions cet album les infos étaient pleines de terrorisme sous toutes ses formes, cela nous a paru naturel de refléter cela dans les paroles et dans l'imagerie. Le thème de cet album était la saturation médiatique et l'effet que cela a sur les personnes qui sont accros à ces médias. Cela venait de l'observation et de la colère et cela s'est manifesté à la fois dans les paroles et dans l'imagerie puisqu'elles sont complémentaires de l'aspect émotionnel du processus de création.
C'est la même pour "Revelator". Beaucoup de choses ont changé dans nos vies depuis 2013, quand nous avons sorti "Flesh Is Heir". Je pense que l'une des choses que nous avons commencé à explorer, sans en discuter et sans être conscient que les autres le faisaient aussi, a été l'effet du subconscient dans le processus de création. Les paroles étaient une expérience visant à permettre au subconscient de dicter l'imagerie et les thèmes. Sans que je le sache, Cain explorait le même genre d'idées avec son art. Quand il a fallu construire l'imagerie de l'album, Cain avait toutes ces idées qui ont opéré à un niveau inconscient sur lui à partir de la façon dont il avait interprété la musique que nous avions créée (dont les paroles représentent, évidemment, une partie). La réponse la plus courte serait de dire que nous essayons à chaque fois de trouver l'imagerie qui colle le mieux à l'album. Cela collait pour celui-ci, cela changera à chaque fois.

Est-ce que "Revelator" est un album concept ? Certaines lignes ou certains mots reviennent plusieurs fois et on trouve plusieurs références à la tour de Babel.
"Revelator" n'est pas un album concept au sens strict du terme, il est une narration ou un examen continu d'un concept clé, mais d'une certains façon il a des aspects d'album concept, comme les ont tous nos albums. La clé des idées derrières les paroles, comme discuté plus haut, était de laisser le subconscient suggérer des thèmes ou des phrases. Pour faire ça, j'ai utilisé une méthode différente pour écrire les paroles. Par le passé, j'aurais d'abord pensé à un thème, comme le thème de "nOn" que j'ai mentionné plus haut, et j'aurais écrit des paroles qui servaient ce thème. Cette fois, au lieu d'écrire un ensemble de textes, je portais un livre avec moi pendant plusieurs années dans lequel j'inscrivais les phrases telles qu'elles me venaient. Je ne permettais pas, délibérément, qu'une phrase en influence une autre, elles ont toutes été écrites de manière isolée sur une période d'au moins trois ans. Parce que j'écrivais les phrases qui me passaient par le tête, elles sont nées de mes obsessions et des choses auxquelles je pensais au moment où elles me sont venues. Au bout de ces trois années, ces phrases constituaient une cartographie de ma pensée sur cette période. Lorsqu'il a fallu assembler ces phrases disparates en textes, j'ai plongé dans le livre pour essayer de trouver des phrases qui avaient l'air de fonctionner ensemble une fois juxtaposées, comme un collage d'images. Ces phrases ont une fois plus fonctionné à un niveau subconscient, je n'ai jamais cherché à leur trouver un sens précis mais j'ai laissé une impression de justesse générale définir si la juxtaposition était efficace.
Cette façon de faire a donné un collage de phrases qui ont commencé à avoir plusieurs niveaux de lecture. Une des choses qui m'intéressent le plus est de penser que l'art n'existe que dans l'esprit de l'auditeur ou du spectateur. C'est une forme qui est "interprétée", pas énoncée. L'art fonctionne en donnant certains codes, certains indices que le public prend et ré-assemble en un schéma ou un sens particulier dans sa tête. C'est ce que j'ai voulu faire pour le public. La raison qui fait que certaines phrases apparaissent et réapparaissent est la même que celle qui fait qu'une image va réapparaître dans un collage. A chaque fois qu'elle est utilisée, elle signifie quelque chose de différent parce qu'elle est juxtaposée à quelque chose de différent. Tous ces mélanges de sens change le sens général de la phrase. Mais il y a une autre notion clé là-dedans, à chaque fois qu'une phrase est utilisée elle porte en elle le sens précédent, cela donne un palimpseste de sens et la phrase devient plus riche à chaque fois qu'elle est utilisée. J'espère que cela intrigue le public et que cela permet une interprétation personnelle.

On peut trouver des jeux de mots ou des néologismes dans les paroles (comme "Parasite Love", "Parasite", "Parazeit" etc...). Dans une certaine mesure, cela me rappelle James Joyce et sa façon de jouer avec les mots et de les mélanger. Est-ce qu'il a été une influence pour l'écriture des textes ?
Je suis vraiment content que tu mentionnes ça. James Joyce a été une énorme inspiration pour les paroles de l'album. Pendant la création des paroles, j'ai lu plusieurs fois "Finnegans Wake" et "Ulysses" (quoique peut-ont vraiment lire "Finnegans Wake" ? Ne me suis-je pas plutôt noyé dedans ?). Une des principales choses que j'ai remarquées, surtout dans "Finnegans Wake", c'est qu'à un moment tu deviens complètement perdu et étourdi au milieu de cet amas de références et de jeux de mots. Il y a tellement de jeux de mots qui mélangent plusieurs langues que j'ai remarqué que cela forçait mon esprit à interpréter et à créer un sens personnel qui diffère probablement de celui que Joyce a voulu y mettre. L'esprit humain a besoin de quelque chose de construit et quand il se retrouve face à quelque chose qui a l'air aléatoire, il cherche à construire un schéma ou à lui trouver un sens qui pourrait lui permettre de comprendre cette aléatoirité. A partir du moment où Joyce a commencé à faire des jeux de mots en norvégien, j'ai remarqué que je ressentais les mots d'une façon différente. Au lieu de les voir comme des signifiants porteurs de sens, j'ai commencé à interpréter les mots comme des faits concrets, j'ai commencé à voir des mots dans les mots et ce que Roland Barth aurait appelé "le Texte", là où les mots et les phrases commencent à prendre de multiples significations à travers les différents travaux et auteurs qui constituent une toile, un ensemble de sens que les mots prennent à chaque utilisation répétée.
Cela mène à une des idées principales derrière la façon dont les paroles ont été écrites et pourquoi on y trouve tant de jeux de mots : je voulais englober cet ultra-texte, que le sens ne soit pas seulement contenu dans les paroles telles qu'elles étaient écrites, mais qu'il soit aussi contenu dans l'interaction qu'à le lecteur / auditeur avec les mots et avec ses souvenirs d'autres écrits. Il y a des références à d'autres paroles (à la fois les nôtres et celles d'autres groupes), des références à des films, à de la littérature et à des aspects de la vie quotidienne comme les infos. Je voulais que ces choses modifient et façonnent le sens des paroles pour en faire quelque chose de vivant. Idéalement elles auraient autant de sens qu'il y a d'auditeurs. Chaque personne les prend, les interprète et se les approprie, exactement comme sont forcés de le faire les lecteurs de Joyce.



Deux clips ont été tournés pour cet album, qui les a réalisés et quand les avez-vous tournés ? Ils sont dérangeants, sombres et du coup collent parfaitement à ces deux morceaux.
Il y a eu trois clips (jusqu'à maintenant) pour l'album. Le premier a été fait pour le morceau "Sere Money", le deuxième pour "An Epoch Ellipsis" et le troisième pour "Psoriastasis". S'ils partagent tous partie un "monde" commun, les clips de "Sere Money" et "Psoriastasis" sont plus liés entre eux qu'avec celui de " An Epoche Ellipsis". Les deux vidéos ont été conçues par Cain, notre chanteur qui, pour le coup, a travaillé avec un talentueux réalisateur de films et un de ses amis appelé Garth Hurley (de crtfilms.com.au). Garth a réalisé, filmé et édité ces clips et a fait un travail phénoménal. Il y avait aussi une énorme équipe pour chaque clip, nous avions des lumières, des opérateurs caméras, du maquillage mais aussi des danseurs de ballet, des assistants, de petits enfants et même un bébé. C'était une énorme tâche mais je suis content de voir que tu penses qu'ils collent aux morceaux. Cain a travaillé de manière autonome sur ces clips, Erik et moi recevions régulièrement des nouvelles verbalement mais en gros nous n'avons vu les clips que lorsqu'ils étaient au stade final d'édition, nous avons donc eu le plaisir d'être soufflés par ce que les gars avaient réalisé. En travaillant de façon assez similaire par rapport aux paroles, Cain a laissé son subconscient lui suggérer des images et des scènes que lui Garth réaliseraient. L'intégralité du clip de "Sere Money" et une majorité de celui de "Psoriastasis" ont été tourné pendant le pic de restrictions dans ce pays (qui n'était pas très élevé). Heureusement, nos restrictions à cette période étaient relativement mineures par rapport à d'autres endroits du monde mais cela voulait dire que les membres ne pouvaient pas être dans le même état et que Cain et l'équipe ne pouvaient se rencontrer qu'en extérieur, aux endroits des tournages, puisque seules quelques personnes pouvaient se retrouver en même temps à l'intérieur d'un bâtiment. Cain et Garth devaient aussi trouver une équipe qui serait heureuse et partante de se retrouver, car même si c'était autorisé beaucoup ne voulaient pas sortir à ce moment. Les dernières parties du clip de "Psoriastasis" ont été tournées lorsqu'il n'y avait plus de restrictions et que nous pouvions emmener des enfants sur les lieux de tournage, car ils n'auraient pas été en sécurité pendant la période précédente.
Le clip pour "An Epoch Ellipsis" par contre a été un effort de groupe. Tous les membres du groupe ont trouvé une personne pour tenir la caméra et installer des lumières chez eux et ont monté un décor chacun chez soi pour qu'il soit similaire sur tous les plans. Garth a une fois de plus filmé Cain dans l'eau et a pris toutes nos performances pour assembler le clip. On y trouve aussi un excellent collage de cet brillant artiste, Lagomorphosis (www.lagomorphosis.com). Ce clip a été tourné lorsque les restrictions dans nos états respectifs avaient été allégées mais que nous ne pouvions toujours pas nous rendre dans d'autres états pour tourner ensemble. Malgré les restrictions nous sommes contents du résultat qu'à donné le clip.

Le groupe a signé chez Debemur morti cette fois et The Amenta colle bien avec son catalogue. Debemur Morti ne signent que ce qu'ils aiment et leurs groupes ont toujours une forte personnalité musicale et quelque chose à dire. Recherchiez-vous ce type de structure en particulier ou c'était juste une bonne opportunité ?
Quand nous avons décidé d'envoyer notre album pour voir si des labels étaient intéressés, Debemur Morti était en première position sur notre liste exactement pour ces raisons. C'est un label qui place l'aspect artistique de la musique au dessus des considérations commerciales. Ils recherchent un art qui leur semble avoir du sens et qui atteint leurs standards de qualité très élevés. Le roster du label est excellent et nous sommes très honorés d'en faire partie. Je pense qu'ils conviennent parfaitement à notre groupe. La musique que nous faisons est bizarre, même dans le contexte du metal extrême, donc elle requiert un label qui apprécie la musique pour son étrangeté. Nous avons très vite remarqué que DMP étaient aussi excités que nous par nos nouvelles sonorités, c'était donc un choix évident.

"Revelator" est le premier de vos albums à sortir en format vinyle, je suppose que vous êtes contents de le voir de retour ?
La sortie d'un album en vinyle est quelque chose que nous sommes très excités d'enfin accomplir. Par pure chance, le tracklisting se prête très bien à un album coupé en trois parties, et même si nous ne l'avions pas imaginé comme ça à la base, c'est devenu ma façon préférée d'imaginer l'album. Séparer l'album en trois parties crée trois chapitres de l'album, ce qui permet de mettre l'emphase sur certains morceaux plus que ne peut le faire une sortie CD, digitale ou cassette.
Même si je ne peux pas dire que je suis un collectionneur, j'ai certaines pièces très chères en vinyle. Certains albums méritent ce genre de traitement. Je pense que l'artwork fait pour "Revelator" ( y compris la gravure sur la quatrième face) et la façon dont le tracklisting se sépare parfaitement en trois parties font de l'album un candidat parfait pour une version vinyle. Nous aimerions sortir aussi nos précédents albums en vinyle et nous en avons brièvement parlé avec Listenable Records. C'est un très bon moyen de contrer la dévaluation de la musique causée par le streaming.

Merci d'avoir répondu à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter vous avez carte blanche !
Merci beaucoup pour l'interview ! Merci de votre intérêt pour le groupe. Pour tous ceux qui pensent pouvoir traverser ce mur de mots et qui s'intéressent à la musique extrême qui ne sonne pas comme les autres, écoutez "Revelator". Il détruira votre esprit.


Le site officiel : www.facebook.com/theamenta