Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

Le nouvel album de Syrens Call est dans les bacs. Encore une fois ce groupe a su réaliser un alliage spécial entre heavy metal symphonique et progressif ainsi que hard rock mélodique, et ce "Raging Waters" a fait l'unanimité pour que sa diffusion soit encore plus grande qu'à l'accoutumée... Une véritable histoire d'amitié sur un fond musical metallique qui dure depuis plus de vint ans, voici ce qu'est Syrens Call. A travers une interview collégiale, sincère, intéressante et surtout marathonienne, vous pourrez découvrir tous ce qui motive ce merveilleux groupe, ils ont répondu aux questions, il ne vous reste plus qu'à lire leur réponses...

L'histoire...

Racontez-nous Syrens Call s'il vous plaît, mais pas ce qu'il y a écrit sur votre bio, ça on peut le lire... Non, je voudrais savoir comment vous arrivez à avoir un line-up aussi stable depuis plus de 13 ans ? Comment les relations entre vous sont restées depuis toutes ces années, est-ce que le groupe est une fondation qui relie tous les membres comme des amis avant tout, plus que des musiciens pros ou semi pros ?
Frank (claviers) : SYRENS CALL c’est un peu comme une grande famille depuis le temps que nous jouons ensemble. Nous avons avant tout un réel plaisir à nous voir pour déconner ensemble… ensuite s’il y a moyen de faire un peu de musique, pourquoi pas ! (rires)
Steph (guitare) : Pour ma part, je ne dévoilerai pas le nombre d’année depuis que Seb et moi jouons ensemble de la zic… Ce serait indécent ! En tout cas, quand tu évoques le terme "ami", c’est vraiment ce qui nous lie avant toute chose et la longévité du groupe n’est que la conséquence de cette amitié.
Seb (batterie) : Effectivement, il ne faut dire à personne qu’on joue ensemble depuis plus de 20 ans !!! SYRENS CALL c’est une famille et pas seulement entre nous six mais aussi avec le staff qui nous entoure. Il y a une réelle complicité et une envie de passer du temps ensemble qui se voit je pense quand on se déplace pour les concerts. Vu de l’extérieur ça doit faire bizarre parfois. Les gens doivent nous prendre pour des fêlés (rires)

Ensuite j'aimerais savoir, vu que j'ai obtenu deux de vos productions cette même année à savoir "Emoceans" et "Against Wide And Tide" et maintenant ce nouvel album "Raging Waters", si vos relations se sont améliorées malgré tout avec le temps avec Valérie, depuis son éviction en 2004 ? Est-ce que cette tension s'est apaisée...?
Frank : Très simplement, nous n’avons plus de contacts avec Valérie.
Steph : De mon côté, il n’y a aucune animosité même si nous n’avons plus de contact depuis son départ. Val a fait partie de l’aventure et a contribué au développement de SYRENS CALL.
Seb : Valérie est mon ex-femme. Nous avons eu un enfant ensemble, je garde donc le contact avec elle pour tout ce qui touche à notre fille.

Depuis maintenant 5 ans la talentueuse et non moins jolie Soraya a largement conquis son public ? C'est un des points forts du groupe finalement non ? D'ailleurs une petite commune de Gironde porte son nom, c'est dire...
Frank : Ca alors ! Je pense qu’elle l’apprendra ! C’est peut-être un fan-club qui a fondé une ville pour vouer un culte à Soraya, qui sait ! Ce serait compréhensible puisqu’elle nous a apporté beaucoup depuis son arrivée dans le groupe.
Steph : (rires) Ca ne m’étonne pas car en fait, Soraya est une grande amatrice de vin. Enfin, surtout de Muscat mais je crois qu’elle apprécie le bon vin rouge. Sinon, outre son charme, elle a apporté un professionnalisme indéniable au groupe de part ses qualités vocales. De plus, elle prend de plus en plus d’aisance sur scène. Je rappelle qu’elle ne vient pas du monde des excités du metal et ce n’était pas facile de prendre ses marques.
Seb : Soraya est non seulement talentueuse et pro mais elle a un caractère si facile à vivre qu’on croirait qu’elle est… un homme (rires)

2008 était l'année de "Live From The Abyss", DVD sorti à l'occasion de vos dix ans, enregistré à Comines, pari fou aidé par Thundering et surtout votre fan-base avec un packaging ultra comblé. Deux ans plus tard, quel bilan portez-vous sur ce genre de sortie, ce genre de produit ? Le résultat avec le recul est-il celui que vous espériez, auprès des fans d'une part, pour ceux qui vous suivent depuis tout ce temps, mais aussi auprès de vos relations professionnelles musicalement parlant ? Je veux dire est-ce que présenter un tel DVD ouvre certaines portes nationales mais encore plus internationales ?
Frank : Ce DVD a surtout permis de présenter la facette live du groupe. On nous dit souvent que notre musique prend une dimension plus puissante sur scène. Cela a je pense séduit un autre public, plus curieux de découvrir un groupe avec l’image qui va avec.
Steph : Le projet était très ambitieux. Certains peuvent déceler pas mal de petits défauts mais je tiens à dire que c’est du pur live sans quasiment aucune retouche. Je ne crois pas que ce DVD ait été fait pour développer le groupe au sens purement marketing mais plutôt pour être un condensé des 10 premières années de SYRENS CALL et rendre hommage à cette décade de pur bonheur.
Seb : C’est vrai que techniquement il y a beaucoup à dire sur ce DVD car nous avons fait avec les moyens dont nous disposions mais c’était un challenge que je voulais que le groupe relève pour fêter dignement ses 10 ans. Alors, non il ne nous a pas ouvert plus de portes que ça mais il nous a permis de nous faire plaisir et de combler nos fans les plus proches je le pense. C’est déjà beaucoup. Et puis je me dis qu’il n’y a pas tant de groupes de notre acabit en France qui ont pu sortir un tel objet. Je me trompe ? 

Et les regrets dans tout cela, est-ce qu'il y a quelques choix qui vous ont déçu ? Comment Syrens Call a-t-il géré ses décisions au cours de la dernière décennie, est-ce que c'est quelque chose de collégial et démocratique ou il arrive qu'il y ait quelques "couacs" de despotisme de la part de certains ?
Steph : Le fonctionnement de SYRENS CALL est très simple. Tout le monde a son mot à dire et ensuite JE décide !!! (rires) Sérieusement, toutes les décisions, je dis bien toutes ont été prises à la majorité. SYRENS CALL est à lui seul le symbole de la démocratie.
Seb : Ce n’est d’ailleurs pas toujours facile mais notre amitié nous permet de nous parler les uns aux autres en toute franchise et en toute liberté. Il y a bien sûr parfois des petites frustrations, elles sont inévitables, mais je n’ai pas un seul souvenir de véritables disputes entre les membres actuels du groupe. Des coups de gueule, des mises au point oui mais rien de plus. Et puis chacun d’entre nous a un peu son "territoire", je ne vois pas aller imposer à Soso de parler de tel sujet sur cette chanson ou à Franck de faire telle note plutôt qu’une autre. Chacun possède son petit pré carré.

La discographie de Syrens Call commence à bien se remplir maintenant, est-ce qu'avec le temps, il y a des titres qui vous déçoivent, des titres que vous aimeriez remettre au goût du jour, comme le font tous les groupes aujourd'hui, exemple Exodus, Manowar et j'en passe... ?
Frank : L’envie de dépoussiérer d’anciens titres est forcément présente lorsqu’on sait que l’on peut leur donner une autre dimension. Personnellement, je pense qu’il y a peut-être un ou deux titres du premier album qu’il serait intéressant de remanier, pourquoi pas pour le live. Un peu comme "Run & Fall" auquel j’apporte une touche plus symphonique en live. Après, les réenregistrer, c’est une autre histoire… Je ne pense pas… Priorité aux nouvelles compos !
Steph : Par ailleurs, on ne peut faire de la musique tout le temps compte tenu de nos professions et on se concentre sur les nouveaux titres pour avancer sans regarder en arrière.
Seb : Oui je suis d’accord le live est bien pour revisiter les anciens titres. On a juste fait une entorse à cette règle en réenregistrant "Aquatic Coma" en 2005 pour le mettre sur le mini CD "Against Wind And Tide". Mais c’est un instrumental qu’on joue très souvent en live et on voulait immortaliser la nouvelle version en studio.



La France...

Vous êtes un groupe Français, souvent, nous, gros paresseux que nous sommes ne percevons nos groupes qu'à travers notre presse metal "professionnelle" et nos webzines metal amateurs, mais il est assez difficile de savoir ce que pensent les autres pays de nos groupes... Je suppose que vous tenez plus ou moins un genre de book des reviews, reports, mails de fans extérieurs à la France. En toute honnêteté, ce qui devient rare de nos jours, tout le monde ne sachant par rester terre à terre, savez-vous comment est perçu Syrens Call par l'Europe déjà, puis peut-être par le reste du monde, si ce n'est grâce aux concerts, grâce au net ?
Seb : L’Internet permet effectivement de nous ouvrir sur le monde entier puisque nous n’avons pas eu la chance de nous exporter en live bien loin de chez nous (Belgique uniquement à ce jour en dehors de l’Hexagone). SYRENS CALL possède ainsi des fans partout dans le monde. Pour illustrer mon propos je dirai que la première interview réalisée pour la promo de "Raging Waters" a été faite pour l’Indonésie ! Bien entendu ce n’est pas un raz de marée planétaire mais il y a des gens qui nous apprécient un peu partout et qui le font savoir. Ils aimeraient qu’on vienne jouer dans leurs pays d’ailleurs mais c’est impossible pour le moment. Globalement nous vendons plus de disques à l’étranger qu’en France.

On voit maintenant en métropole, des groupes qui tiennent la route professionnellement dans votre "registre musical", vous en faites bien évidemment partie depuis longtemps. D'ailleurs je pense que tout le monde se professionnalise plus ou moins , plus ne plus laisser à l'underground que des miettes irrécupérables dont peu ne veulent... Comment vous voyez ce combat de la notoriété, de la reconnaissance, continuellement en France, ce n'est pas trop dur de tenter de percer quand on est dans un groupe qui nage dans la musique metal, même si la votre reste loin de l'extrême ? Quelles sont les concessions irréversibles qu'il faut faire pour avoir un rayon de lumière ?
Steph : Je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Chaque groupe a sa propre personnalité, dégage ses propres émotions. Le but est de prendre du plaisir. On peut regretter en revanche le peu d’occasion de jouer en France dans de bonnes conditions. Le metal reste tout de même relativement underground.
Seb : Nous ne recherchons pas la gloire. La plupart d’entre nous ne vie même pas de la musique. Nous jouons donc avant tout pour le plaisir. Evidemment un minimum de reconnaissance est souhaitable pour pouvoir poursuivre l’aventure car produire des disques n’est pas gratuit et il faut un minimum de rentrées financières pour pouvoir subsister. Je ne pose jamais comme étant en compétition avec les autres groupes. Je suis en compétition avec moi-même, je cherche à faire mieux à chaque fois, à avancer dans notre propre aventure. Et si la reconnaissance doit venir elle viendra non pas parce qu’on aura battu les autres mais parce qu’on se sera surpassé !

La scène Française du heavy / hard sympho / melo se développe, je retiens effectivement le nom de Syrens Call, mais aussi Whyzdom, ou encore Yotangor plus récemment, on peut peut-être y rajouter des combos comme Kells mais qui s'éloignent de la technique pour plus de rentre dedans plus immédiat... Votre scène Française c'est quoi pour vous ? Les groupes représentatifs de ce style de metal heavy, quels sont-ils à vos yeux ?
Frank : A vrai dire, je ne pense pas qu’il existe de groupes vraiment comparables à notre style. Je ne suis pas en train de dire qu’on fait une musique originale, que nous sommes les seuls à avoir inventé, mais je pense que beaucoup de groupes choisissent une direction principale, plus identifiable et nommable – la preuve, nous faisons de " la musique progressive heavy metal à tendance sympho hard" selon vos termes. Et encore il manque quelques aspects dans cette définition ! (rires)
Steph : J’aime bien les groupes que tu cites. Tu remarqueras que nous sommes du même monde mais que nos univers restent différents. On fait la musique que l’on ressent sans vouloir forcément rentrer dans un moule préformaté.
Seb : Il y a des groupes très pro dans le metal mélodique en France : Heavenly, Manigance et Headline en font partie par exemple.

Est-ce que vous vous sentez proches de groupes comme Anthropia, Adagio, Amartia, The Last Embrace... ?
Frank : Nous sommes proches d’Amartia, géographiquement déjà ! Et amicalement aussi ! Musicalement, sur certains aspects atmosphériques je pense. J’aime beaucoup Adagio mais je pense qu’on en est très loin. Leur musique est beaucoup plus speed et technique, avec une touche extrême même, et c’est peut-être l’un des seuls groupes Français de heavy prog à avoir une vraie notoriété à l’étranger. Ils ne sont pas légion malheureusement…
Seb : Les musicos d’Amartia sont nos potes. D’ailleurs Vince le guitariste apparaît sur notre DVD du concert anniversaire des 10 ans. Il était venu taper le bœuf sur "Show Must Go On".

Et si vous aviez eu l'opportunité de vous expatrier, ou plutôt de provenir d'un autre pays, vous permettant peut-être ainsi d'obtenir plus d'opportunités pour développer votre musique, votre notoriété, quel aurait-il été ?
Frank : C’est vrai que les groupes Français paraissent souvent moins armés que les étrangers. La faute peut-être à un manque de chanteurs maîtrisant bien l’Anglais, à un manque de moyens ou à un manque de culture rock dans notre pays. Il me semble que les pays Nordiques sont très créatifs et de nombreux groupes de talent y naissent chaque année. Seul problème la température et l’obscurité !!
Steph : Je crois que le Japon ou l’Allemagne peuvent être des pays hôtes bien intentionnés.
Seb : Même la Belgique m’aurait suffi !

Est-ce que parfois il peut y avoir de l'amertume, quand on voit comment certains groupes étrangers réussissent, sans jalouser Nightwish, Epica, After Forever, et à qui on peut en reconnaître du talent, mais on peut légitimement relativiser sur Within Temptation, Autumn, Amberian Dawn... non ?
Frank : Attention hein ! Within Temptation c’est plus que talentueux ! (rires). C’est peut-être pour moi le groupe à chanteuse qui fait la plus belle musique, les chansons les plus efficaces, même si leur côté larmoyant peut lasser. Il n’est pas forcément plus facile d’écrire dix vraies chansons avec des mélodies de chant qui tuent comme le fait Within. Je tiens à préciser que j’aime beaucoup Nightwish aussi. Mais bon là on parle de goûts ! Par contre, je ne jalouse aucun de ces groupes (Ps : allez un petit peu quand même !) car s’ils sont arrivés à ce niveau c’est qu’il y a une raison, du travail, et une petite fée porteuse de chance qui est passée par là. Si Syrens Call avait dû faire parti de ce haut du panier, ce serait arrivé il y a déjà 10 ans !
Seb : Attention Frank rien n’est perdu, plus d’un groupe a mis plus de 10 ans à décoller (rires)
Steph : Je ne les jalouse en aucune manière ! Par contre, je suis très exigeant à leur égard et chaque nouvel album doit être une tuerie !!! (rires). Ces groupes méritent leur succès et c’est toujours avec plaisir qu’on achète leurs CDs.

Les labels...

Bon, les années Brennus sont terminées et pourtant elles auront duré quelques bonnes années... Le bilan de cette coopération avec Brennus, en matière de distribution, en matière de contrat et en matière de promotion ? Est-ce qu'il y aurait eu des choses à améliorer ?
Seb : Si nous avons quitté Brennus ce n’est pas parce que nous étions mécontents du travail fait par le label. En effet chez Brennus les choses sont claires, les engagements respectés et on ne fait pas miroiter aux groupes des promesses qu’on ne tiendra pas. Mais les moyens du label sont limités et je pense qu’Alain Ricard avec qui je m’entends toujours très bien admettra que si un groupe veut s’ouvrir un peu plus sur l’international son label n’a pas vraiment les possibilités de la faire. C’est pourquoi nous avons signé chez Pervade qui travaille un peu plus sur l’international. Il est encore un peu tôt pour dire si nous avons fait le bon choix mais les ventes du DVD à l’étranger sont assez bonnes. On verra bien ce qui se passera pour "Raging Waters".

Et donc la coopération avec Thundering / Pervade est partie comment, depuis le DVD ? La signature pour ce "Raging Waters" a-t-elle coulée de sources ou a-t-il fallu avancer quelques autres atouts et palabrer encore quelques temps pour continuer avec eux ?
Steph : Non, pas du tout. Nous avons signé en fait pour 2 albums. Donc "Raging Waters" était la deuxième sortie de prévue dans le contrat après la parution du DVD en 2008.
Seb : Pervade nous a vraiment fait confiance en sortant un format extrêmement spécial pour notre première collaboration (digipak CD-DVD "Live From The Abyss"). Je voulais un bel objet mais ça coûte cher à produire ! En fait la sortie d’un tel "produit" était un pari extrêmement risqué pour Pervade car travailler SYRENS CALL pour la première fois avec un format atypique et un live en plus était difficile. Nous avons tous fait le pari que l’album studio qui allait suivre devait sortir assez vite et qu’il relancerait les ventes du DVD live. L’avenir nous dira si on a eu raison mais en concert on revend bien des DVDs donc si ça se passe comme ça chez les disquaires ou sur le net le pari sera gagné ! Rendez-vous dans un an pour avoir la réponse.

C'est juste pour celui-ci ou vous êtes liés un peu plus longtemps ?
Seb : Nous avons une option pour la suite de la carrière du groupe mais rien n’est fait.

La recherche de label n'est pas chose facile, maintenant il faut presque arriver avec un produit fini, studio mix, master, artwork, lay-out, et certains n'ont plus qu'à apposer leur logo, sur le pressage et le tour est joué. Mais ce genre de contrat est-il une bonne chose pour un groupe, est-ce que le point positif c'est la distribution outre frontières et si ce n'est que cela pourquoi ne pas finir le travail soi-même finalement ?
Seb : Nous sommes effectivement arrivés avec un album bouclé (son et visuel) puisque nous nous autoproduisons mais le tirage, la distribution et la promotion sont l’affaire du label et nous ne pouvons pas le faire nous-mêmes sauf à ne vendre que sur le net et aux concerts. Le fait de s’autoproduire permet de garder une liberté totale sur les choix artistiques, le label prend le relai ensuite pour la commercialisation et ça me va très bien comme ça. D’autant plus que la fabrication des CDs coûte quand même pas mal d’argent et que nous n’avons pas à prendre en charge cette dépense ce qui nous permet de mettre la priorité de nos investissements sur l’aspect artistique (se payer un mastering au Finnvox par exemple !). Evidemment en contrepartie on touche moins sur la vente de chaque CD vendu puisque c’est celui qui investit récupère plus sur les ventes. Un jour peut-être nous aurons un contrat d’artistes où c’est le label qui paye la production de l’album. Mais si c’est au prix de compromis sur notre liberté artistique alors je dis non tout de suite.

Vous avez tenté de signer avec des labels étrangers à petite ou moyenne échelle, c'est vrai qu'à petite échelle, il est plus facile de produire du grind et du brutal death, les petits labels étrangers producteurs de heavy sont moindre... Mais avez-vous démarché des maisons telles que Century Media, Nuclear Blast, où c'est la "boude attitude" de leur part ?
Seb : Nous avons considéré que pour le moment nous n’avions pas atteint un niveau suffisant pour "taquiner" les labels étrangers. Avec "Raging Waters" on commence peut-être à avoir des arguments (rires). En tous cas on avance étape par étape sans se précipiter. On verra bien jusqu’où on peut pousser le bouchon.

Qu'attendez-vous d'un label au final ?
Seb : Qu’il fasse son travail de commercialisation de notre musique. Tirage, promo et suivi de la distribution dans les réseaux pro. Si en plus on a la chance d’avoir un label qui peut financer les productions, c’est top !

A côté de cela, les services d'agence de promotion, de booking, sont-elles choses que Syrens Call utilise pour s'organiser, parce que sur votre site , je n'ai cru voir que des adresses Syrens Call ?
Seb : Notre label sous-traite la promo à une agence spécialisée (Epiphora). Nous ne travaillons pas avec une agence de booking pour le moment. Un des membres du staff s’occupe de cette tâche ingrate. A terme ça serait peut-être intéressant de le faire car il est difficile de se placer sur des bonnes dates quand on n’est pas introduit dans ce milieu des tourneurs !



Le visuel...

Aaah le visuel, il est chose importante dans la vie d'un groupe, c'est d'avoir un repère visuel, une signature. Vous l'aviez depuis vos débuts, avec toujours cette "queue de sirène" sur vos pochettes, la mer et tout l'environnement qui va avec qu'il soit spatial ou océanique. On a l'impression que vous avez un peu changé votre vision des choses. Déjà votre logo, juste les initiales, et la pochette est restée relativement simple. Comment vous expliquez cette métamorphose ?
Frank : Nous souhaitions tout simplement marquer un virage dans le visuel du groupe, à l’image de l’évolution que notre musique a pu connaître aussi. Nous avons reçu pas mal de réactions d’étonnement au parti pris de ne pas mettre le nom du groupe. Nous voulions justement interpeller et rendre les gens curieux à la vue de la pochette. Nous souhaitions quelque de sobre et de mature. Et si vous fouillez bien dans le livret, la queue de sirène est toujours là ! Quelque part, nous ne pourrons jamais complètement nous couper de l’univers marin et fantastique.
Steph : Le principal mot d’ordre était l’esthétisme et la sobriété. Je suis très content du résultat.
Soraya (chant) : On voulait une pochette adaptée au contenu de l’album, plus suggestive, comme le sont les thèmes abordés avec parfois différents niveaux d’interprétations. On s’éloigne un peu plus des thèmes fantastiques, et il était important que l’artwork soit cohérent avec le reste… mais je vous parlerais de tout ça un peu plus tard dans l’interview.

C'est toujours Fred Duvivier qui s'occupe de la chose, ou vous avez aussi changé de personne pour travailler sur cette pochette et cet artwork ?
Frank : Nous avons décidé de confier la réalisation de cette pochette à quelqu’un d’autre, pour marquer encore plus ce virage que nous souhaitions. Il s’agit ni plus ni moins du compagnon de Soraya, Nicolas Ksiazek, qui travaille dans l’infographie, et qui officie comme chanteur/guitariste dans le groupe Wido, et qui nous a d’ailleurs régalé de plusieurs interventions sur l’album. Cet homme a décidément beaucoup de cordes (vocales) à son arc !
Steph : On peut dire qu’il a fait du super boulot ! Nicolas connaît bien son affaire et, en ayant toujours notre mot à dire, il a en fait parfaitement répondre à nos attentes sans que l’on ne l’étouffe d’idée directrice ou multitudes de remarques.

Quand on compose un nouvel album, je suppose que les idées de matérialisation ne viennent pas tout de suite, la musique primant. Mais à quel moment de l'élaboration de "Raging Waters" vous avez commencé à penser l'imagerie, à quel stade de la composition ou de l'enregistrement vous avez eu le commencement de ce que vous vouliez faire ressortir pour ce nouvel opus ?
Seb : En général tout part du titre de l’album. On a mis pas mal de temps à choisir ce "Raging Waters" il y avait pas mal de prétendants mais aucun ne symbolisait mieux notre choix de rendre notre musique un peu plus musclée, directe tout en gardant le côté mélodique qui nous caractérise. Une fois ce choix arrêté on a demandé à Nico de faire des propositions et sur la base de quelques ébauches on a vite convergé vers ce visuel.

Et d'ailleurs, si vous n'aviez pas été limité, dans l'absolu, quel serait votre packaging idéal, tant en terme de graphisme (je veux dire avec qui auriez vous aimé travaillé) et en terme de format (je veux dire qu'est-ce qui vous aurait vraiment plu, une boîte, une pyramide...) ?
Frank : A budgets illimitées, idées démesurées !! On aurait pu imaginer un double digipack avec feuillets refermables avec artwork de Derek Riggs, ou alors un gros livre comme Rhapsody ou Ayreon ont pu le faire par le passé ! Mais sincèrement, nous avons tout de même obtenu ce que nous espérions grâce à Nico et à notre label.
Steph : Dans l’absolu, une pochette comme celle du dernier Anthriel me ravirait mais en terme de dessins, c’est de la pure merveille.
Seb : Je pense qu’il faut garder ce type de démesure pour des événements particuliers comme par exemple les 20 ans du groupe en 2017 !! (rires)

La musique et les paroles...

Bon Syrens Call, c'est dans sa globalité de la musique progressive heavy metal à tendance sympho hard. Mais on a l'impression que "Raging Waters" s'est un peu éloigné de vos origines peut-être plus metal prog pour s'aventurer d'avantage vers le rock hard progressif, ceci permettant d'élargir vos horizons. Je veux dire par là, qu'au delà de la conservation de la technique des guitares et du reste d'ailleurs, vos chansons sont encore plus aisées à retenir pour un public plus large, d'accord, pas d'accord ?
Frank : Complètement d’accord. Le maître mot lors de la composition des nouvelles chansons, c’était "accrocheur" (note de Seb : j’ai souvent entendu le terme "efficace" aussi pendant la phase de compo de "Raging Waters" !). Nous voulions orienter au maximum notre album vers une musique qui retienne immédiatement l’attention de l’auditeur, par des mélodies évidentes mais travaillées, tout en gardant une deuxième lecture pour les amateurs de heavy prog que nous sommes grâce à de la recherche dans les arrangements. Je disais plus haut que dans la musique de SYRENS CALL transpirait de nombreuses influences et je crois que c’est encore plus le cas sur cet album. Il y a des titres virant vers la pop, d’autres vers l’atmosphérique ou le prog, d’autres vers le hard FM, le tout saupoudré soit d’arrangements symphonique ou electro ou les deux !
Steph : Enfin electro, c’est à dose infinnimito… infinimisi…bref, c’est à dose homéopathique. Il est clair que l’on souhaitait un album avec des titres accrocheurs. Je pense que c’est le cas et les morceaux prennent d’ailleurs une autre dimension en live.
Seb : C’est un vrai bonheur pour moi de pouvoir mélanger des passages heavy metal, avec du prog, de l’AOR, du thrash parfois… Toute la musique que j’aimeuh, elle vient de là, elle vient du… Metal.

Malgré tout ce que je viens de vous dire concernant l'amplitude de l'ouverture musicale, on note tout de même que Syrens Call garde sa ligne de conduite prog, qu'on reconnaît toujours à la patte des guitares, ces petits sons typiques de la musique prog, King Crimson pour ma part, Ayreon, que je cite toujours et j'en passe... Quand vous composez vous avez à coeur, même si on ne se place jamais vraiment de limite, d'écrire des morceaux plus complexes qu'un simple couplet / refrain / couplet / refrain / break / refrain ? Comment vous imbriquez vos arrangements pour donner plus de relief aux morceaux ?
Frank : Je pars du principe qu’un album se doit d’apporter de la variété. Impossible pour moi d’écouter un AC/DC en entier par exemple, les titres étant tous construits de la même manière (je suis à la limite du préjugé car je ne connais que leurs tubes, mais tant pis !). Ainsi certains titres sont composés avec la ferme intention d’en garder une structure simple comme dans la pop (sur "Hang On To Life" par exemple), et d’autres sont là pour casser les habitudes et apporter plus de surprises, le morceau de 14 minutes "The Dance of Light" en étant le parfait exemple.
Steph : C’est aussi ce qui fait la particularité de SYRENS CALL. Beaucoup de groupes à chanteuse mettent un peu à l’écart les solos et les parties musicales un peu plus longues. SYRENS CALL mélangent les deux.
Seb : La variété dans un album c’est l’assurance d’éviter l’ennui. J’ai beaucoup aimé le heavy-metal old school mais après 8 titres identiques sur un album je capitule maintenant ! Mais j’ai plus de 40 ans ce qui explique peut-être cela. A 20 ans j’headbanguais comme un fou pendant une heure sur ces mêmes titres absolument pas originaux (rires).

"Fantasea" avait Kiss comme cover, "Against Wind And Tide" avait Depeche Mode comme cover, "Live From The Abyss" avait Queen, et qu'en est-il pour "Raging Waters" ? Rien ? Vous n'avez pas voulu vous rêvetir d'une nouvelle chanson en vous l'appropriant à la sauce Syrens Call ?
Frank : Et si, il y a une cover ! Il faut bien chercher ! En fait il s’agit plutôt de la reprise d’un thème de classique très célèbre, auquel de nombreux musiciens se sont déjà attelés. Nous avons donc fait notre version "Syrens Call". Les vrais covers, nous gardons ça pour le live maintenant. Nous avons par exemple interprété "The Final Countdown" lors du concert de lancement du nouvel album.
Steph : Cela ne veut pas dire que nous n’enregistrerons plus de reprise. La porte reste ouverte.

Et si la musique de "Raging Waters" est progressive et a évolué au regard des années passées, est-ce que votre écriture lyrique est elle toujours inspirée par les mêmes choses quatre ans plus tard ? Les paroles de "Emoceans" avaient été écrites par Valérie, celles de "Against Wind And Tide" par Soraya, est-ce que "Raging Waters" est toujours le fruit d'un esprit isolé ou l'oeuvre unilatérale d'un ensemble de musiciens ?
Soraya : Certains textes ont été écrits par Frank sur "Raging Waters". Comme je vous l’ai dit précédemment, sur cet album on s’éloigne un peu plus des thématiques "fantastiques". On trouve des thèmes plus "terre-à-terre" mais il reste tout de même encore l’univers marin sur quelques titres, notamment avec "Never Come Back Home" et "The Dance Of Light". Nous souhaitions marquer en effet un virage musical, mais ce n’est pas pour autant que nous souhaitions faire totalement "demi-tour".
Seb : La composition musicale est un effort plus collectif dans le groupe que l’écriture des textes ce qui à mon sens s’explique par le fait que Soraya doit parfaitement ressentir ce qu’elle chante pour faire passer des émotions et pour cela quoi de mieux que d’écrire ses propres textes ?

Et donc qu'est-ce qui t'a inspiré ? Tu écoutes la musique et tu imagines les paroles ou tu as des thèmes que tu propose afin qu'ils soient mis en musique ?
Soraya : De façon générale, c’est la musique qui m’inspire une thématique, selon l’émotion qu’elle dégage, et qu’elle génère en moi… Bien souvent, j’ai des idées de thèmes mais je ne les propose pas forcément, j’espère secrètement qu’ils colleront à un des morceaux, ceci étant dit, ce n’est pas toujours le cas… mais j’ai un imagination débordante (parfois trop)…. le tout c’est de l’exprimer en musique… là c’est autre chose…

A la fin de "The Dance Of Light", indépendamment de la beauté progressive et magique de ce morceau, j'ai noté un rapprochement évident avec le Canon de Pachelbel, maintes fois repris par beaucoup de métalleux à la guitare, et sans aucun a priori, même si c'est bien foutu, est-ce que cela ne fait pas trop "cliché" ? Cette question vous est-elle venue lors de la mise en place de ce passage ?
Frank : Nous y voilà ! C’était le thème auquel je faisais allusion quelques questions plus haut. Je comprends effectivement votre remarque, mais faut-il se refuser de faire quelque chose parce que d’autres personnes l’ont fait avant vous ? Quand on voit le nombre de groupes qui ont déjà repris "Enjoy The Silence", "Sweet Dreams" ou "Stand By Me" et j’en passe… Ces titres font l’objet d’une reprise presque tous les deux trois ans… Ca s’est imposé assez naturellement je dois dire.
Seb : Oui et je pense que là encore on y a mis notre patte perso donc non je ne vois pas pourquoi on se serait passé de ce clin d’œil sympathique à Mr Pachelbel.

A la fin de "The Dance Of Light", indépendamment de la beauté progressive et magique de ce morceau, j'ai noté un rapprochement évident avec le Canon de Pachelbel, maintes fois repris par beaucoup de métalleux à la guitare, et sans aucun a priori, même si c'est bien foutu, est-ce que cela ne fait pas trop "cliché" ? Cette question vous est-elle venue lors de la mise en place de ce passage ?
Frank : Nous y voilà ! C’était le thème auquel je faisais allusion quelques questions plus haut. Je comprends effectivement votre remarque, mais faut-il se refuser de faire quelque chose parce que d’autres personnes l’ont fait avant vous ? Quand on voit le nombre de groupes qui ont déjà repris "Enjoy The Silence", "Sweet Dreams" ou "Stand By Me" et j’en passe… Ces titres font l’objet d’une reprise presque tous les deux trois ans… Ca s’est imposé assez naturellement je dois dire.
Seb : Oui et je pense que là encore on y a mis notre patte perso donc non je ne vois pas pourquoi on se serait passé de ce clin d’œil sympathique à Mr Pachelbel.

La production...

En 1998, "Strange Reality", votre premier enregistrement avait été réalisé au LB Lab , sous la houlette de Stéphane Buriez évidemment, ce qui implique une certaine amitié entre vous je suppose... Mais déjà en 2002, vous aviez enregistré "Emoceans" dans votre studio perso, pour un mixage et un mastering avec Bruno Levesque (Silence) pourquoi avoir souhaité un travail plus personnel et ne pas avoir continué de bosser avec Steph Buriez ? Trop extrême ?
Frank : Il faut être honnête : nous ne pouvons nous offrir les services d’un producteur extérieur de par le coût financier que cela représente. Et puis en travaillant "chez soi" il n’y a pas ce facteur stressant du compteur qui tourne (et le temps c’est de l’argent !). Nous progressons d’album en album dans la production, et à moins d’avoir une somme d’argent allouée par le label pour l’enregistrement, il n’y a pas de raison que nous ne poursuivions pas dans cette voie du "tout fait maison" par la suite.
Seb : Il y a le côté financier mais aussi la liberté dont je parlais plus haut. C’est important pour moi. Et puis le confort de travailler à son rythme (important pour le batteur, ok je sors (rires))) quand l’inspiration est là…

D'ailleurs on retrouve Steph Buriez en guest chant sur "The Dance Of Light", c'est plutôt sympathique de l'avoir convié sur votre nouvel album, pourquoi lui et pas un autre finalement ?
Steph : Tout simplement qu’en matière de voix gutturales, c’est le meilleur en France. Et surtout, on a la chance de bien le connaître.
Seb : Un simple coucou sur le mail et il était partant. Un pur bonheur de bosser avec un gars comme lui.

Encore une fois, vous avez enregistré dans votre studio personnel, à moins que je ne me trompe, mais qui s'est occupé du mixage et du mastering ce coup-ci ?
Frank : Nous avons effectivement produit l’album nous même. Je me suis chargé des prises de son. Celles-ci se sont déroulées à plusieurs endroits. Le mixage a également été réalisé par mes soins. N’étant pas ingénieur du son, je me suis fié uniquement à ma petite expérience (le mixage de notre DVD live), mes oreilles et aux divers conseils que j’ai pu avoir de potes professionnels. Cela m’a pris énormément de temps cet été. J’en suis ressorti complètement lessivé, rassasié au point de jurer de ne plus jamais m’y frotter. Mais le jeu en valait la chandelle, et puis maintenant que quelques mois sont passés, pourquoi ne pas remettre les couverts pour le prochain album ! Le mastering enfin a été réalisé aux célèbres studios Finnvox en Finlande par Mika Jussila (Nightwish, Stratovarius, Edguy, Angra, Sonata Arctica…). Nous souhaitions monter d’un cran en la matière, et quand en plus on peut avoir un tel nom sur son album, pourquoi se priver !
Steph : Frank a réalisé un travail fabuleux. J’espère bien qu’il s’y recollera pour les 3 prochains albums !!!!
Seb : La plus belle reconnaissance de son travail ce sont les chroniques qui en général s’attardent toujours sur le son de "Raging Waters".

De la même manière dont la plupart des jeunes groupes misent sur une puissance inconditionnelle pour leur production, vous laissez plus de liberté à cette puissance, ce n'est pas le tout "grosse prod, grosse basse", au contraire c'est plus léger laissant à l'auditeur plus d'imagination dans son interprétation. C'est quelque chose que vous contrôlez, le fait de ne pas miser sur une prod absolument dévastatrice, laissant pour certains l'opportunité de cacher un manque de créativité ? Ce qui ici est tout le contraire du manque de créativité...
Frank : J’aurais été le premier à ne pas cracher sur un son plus puissant à la Nightwish ou Dream Theater. Mais là c’est vraiment une question de moyens. Ces groupes bénéficient d’une réalisation faite par de vrais professionnels dans de grands studios où chaque centimètre carré doit coûter plus cher que l’ordinateur qui m’a servi pour enregistrer et mixer notre musique. Nous vivons clairement dans un autre monde. Mais l’avantage aujourd’hui avec l’informatique c’est que la production d’un album doté d’un son plus qu’honorable est vraiment à la portée de celui qui voudra y passer "un peu" de temps. Les gros studios survivent donc grâce aux plus gros groupes. Et ce qui est triste, c’est que les studios plus petits ferment les uns après les autres de toute façon…
Seb : Ce qui me semble le minimum vital sur un album c’est que la contribution de chaque musicien soit audible. Ça parait con à dire comme ça mais essayez donc de percevoir les lignes de basse sur la plupart des productions metal actuelle. Elle est insignifiante. Frank a fait ressortir le travail de chacun sur "Raging Waters". Je pense que cela n’avait jamais été aussi bien fait pour SYRENS CALL auparavant.

Bon et au final, combien de temps aura pris l'écriture de ce nouvel album, tout mis bout à bout, et combien de temps vous aurez mis pour le mettre en boite, le mixer, le masteriser, le peaufiner ? Qu'est-ce qui aura été le plus astreignant ?
Frank : On peut dire que nous avons pris notre temps. D’ailleurs nous souhaiterions vraiment accélérer le rythme afin d’éviter que le prochain album ne sorte en 2016 ! Certains titres comme "Never Come Back Home" ou "Cruel Love" dataient dans les grandes lignes des sessions de compositions d’"Against Wind and Tide" en 2006, c’est pour dire ! Nous avons composé sur une longue période, maquetté à plusieurs reprises. Enfin l’enregistrement a commencé en Août 2009 pour se terminer en Mai 2010 (nous ne pouvions travailler que les week-ends ou pendant les vacances à cause de nos boulots respectifs), le mixage a été fait sur trois mois, de juin à août, et le mastering a été réalisé au tout début du mois de Septembre.
Seb : N’oublions quand même pas tout le boulot réalisé pour sortir le DVD live en 2008. On a pris une bonne année de dur labeur pour celui-ci. Ce n’est pas rien !



L'avenir...

Parlons un peu de votre deuxième DVD "The Other Waves" volume 2, c'est sorti, ce n'est pas sorti ? Qu'est-ce qu'il y aura dedans ? Quel concert a été enregistré pour figurer sur ce DVD ?
Soraya : Oui "The Other Waves" volume 2 est "sorti" mais il n’est pour le moment réservé qu’aux membres du fan-club. Il s’agit tout simplement d’un DVD "live" enregistré à l’Escapade d’Hénin Beaumont en Mai 2009. Une scène vraiment sympa, avec un très beau jeu de lumière, et filmé par une petite dizaine de caméras pro. La qualité de l’image est vraiment superbe. Ce concert fait parti d’un de mes meilleurs souvenirs musicaux.
Seb : Ce DVD fait partie d’une série de collectors réservés aux membres de notre fan-club. Il ne s’agit donc pas d’un DVD "officiel" estampillé Pervade. Nous voulons sortir des petits bonus pour nos fans les plus proches. Il ne faut pas considérer ces collectors comme des éléments à part entière de notre discographie.

Comme "Live From The Abyss" possédait quelques bonnes surprises, est-ce que vous y ajoutez d'autres choses anecdotiques ? Et surtout cet aspect "Réservé aux membres du fan club", est-ce que c'est une sorte de remerciement de la fidélité de certains fans, mais qui peut aussi limiter l'agrandissement des acheteurs non inscrits ?
Seb : La série "The Other Waves" a clairement été conçue pour les membres de notre fan-club. Ce sont des bonus pour les fans du groupe les plus acharnés. Ils ne sont pas d’une aussi bonne qualité technique que les produits "commerciaux" officiels mais ce sont des bootlegs qu’en tant que fans j’adore avoir quand un groupe me plaît vraiment.

Vous avez réalisé récemment votre concert de lancement de l'album sur une péniche Rock à Valenciennes, idée originale ayant réuni pas mal de fans, c'était comment cette soirée ?
Frank : Nous avons reçu un accueil formidable ! Il faut dire que la salle était en grande partie composée de nos proches, d’amis ou de connaissances. Le public était donc acquis à notre cause et cela s’est senti ! Nous avons rencontré malheureusement pas mal de soucis techniques mais l’essentiel est que tout le monde se soit bien éclaté, nous sur scène et les gens dans la salle ! Et puis quel bonheur de signer autant d’autographes à la fin du concert. Ca a bien dû durer une heure !
Steph : Un concert vraiment fantastique au niveau de l’ambiance. Les soucis techniques ne nous feront pas oublier l’accueil incroyable du public. Ce soir là, ils nous ont donnés l’énergie.
Soraya : C’est vrai que ce concert me laissera pour toujours un goût amer dans la bouche, car au-delà du fait que le lieu soit atypique et chouette, au niveau "technique" ça a été un pur cauchemar !!! Heureusement que le public ne nous en a pas tenu rigueur, ils ont été exemplaires !!!!! Sans eux, nous n’aurions pas tenu ces 2 heures de concert avec autant de niaque !!!! Sans eux, nous serions bien peu de choses… Je ne les remercierais jamais assez...

Est-ce que les projets de concerts, les plans sont déjà pas mal établis pour l'année à venir, que vous soyez en tête d'affiche évidemment mais même en ouverture de groupes plus notoires comme par le passé ?
Soraya : il y a quelques éventualités de premières parties intéressantes mais rien de concret pour le moment… wait and see…
Seb : Nous travaillons sur la programmation des concerts pour 2011. Nous pouvons déjà annoncés que nous serons le 22/01 à Bruxelles (14h en acoustique à la FNAC et à 20h en concert électrique avec Skeptical Minds). Un retour en terre Belge 10 ans après notre date au Metal Female Voice Fest avec Nightwish et Epica.

Les projets parallèles et la fin...

Quels sont les projets parallèles de chacun à part Syrens Call ? Je sais que Soraya bosse avec Vincent Vercaigne pour Melodic Stenza, mais est-ce que les autres membres ont des occupations musicales voire autres à côté de Syrens Call ?
Frank : Pour ma part, je joue également dans un orchestre de variétés (et oui !!) et je compose de temps à autre avec des amis musiciens de tous horizons (pop, electro, et surtout metal !).
Seb : Je suis bien trop occupé par SYRENS CALL pour ma part. je suis à 200% sur ce projet.

Allez, il est temps de nous quitter après ces interminables questions mea culpa. Je vous souhaite le meilleur pour la suite, de bonnes fêtes et une heureuse année 2011... vous avez demandé quoi pour Noël ?
Frank : Je crois avoir battu le record de l’interview la plus longue ! Je crois que cela témoigne d’un intérêt certain de votre part et je vous en remercie. Bonnes fêtes de fin d’année à tous !
Steph : Merci pour cette interview effectivement très riche ! J’ai demandé au Père Noël un PC a reconnaissance vocale pour répondre à la prochaine interview de French Metal !!!
Soraya : Je te remercie pour cette interview très intéressante !!! J’ai demandé au Père Noël des ears-monitors moulés… mais je viens de me rendre compte que Père Noël est fauché… 
Seb : Moi j’ai commandé des moules ear-monitorées mais c’est difficile à trouver sur le marché !


Le site officiel : www.syrenscall.com