Interview faite par mail par Cassie

Salut les gars. C'est la troisième fois que vous êtes interviewés par French Metal et comme on dit souvent, jamais deux sans trois ! Cette fois c'est pour parler de votre nouvel album "God Is An Automaton" dont la date est prévue pour le 24 Septembre. Une petite introduction sur cette merveille ?
Ben (chant) : Eh bien disons que c’est un album dont nous sommes très satisfaits, parce qu’il est plus maîtrisé et plus rentre-dedans que notre album précédent. Certains diront que nous n’avons pas forcément expérimenté beaucoup, mais l’idée avec "God Is An Automaton" était de faire un album justement plus épuré, et aussi une synthèse de ce que nous avions pu faire auparavant, presque une manière de fêter nos bientôt dix ans d’existence. Je crois que nous avons atteint notre but dans ce cas précis.

"God Is An Automaton" est en fait le cinquième titre figurant sur l'album. Pourquoi ce choix ?
Ben : Tout simplement, j’avais envie de coller au côté plus brut de l’album et disons faire dans le traditionnel en utilisant le titre d’un de nos morceaux comme nom pour le disque. Après j’avais le titre de l’album avant que le morceau soit composé : celui-ci s’est retrouvé morceau éponyme car il représente une certaine articulation dans notre album.

D'ailleurs ce n'est pas ce titre que vous avez choisi pour une première diffusion mais "The Line Of Least Resistance". Pouvez-vous justifier ce choix ?
Drop (guitare) : C’est à mon avis le morceau le plus accrocheur du disque, avec son refrain "bateau" qui reste dans la tête. Pour être honnête, cela a été pendant longtemps le morceau que j’aimais le moins de l’album, je n’assumais pas d’avoir composé un riff comme celui du refrain (rires). Mais c’est le titre que tout le monde, sans exception, accrochait à la première écoute, même les gens qui ont eu la chance d’écouter les démos, ou de traîner au studio durant l’écriture de l’album. J’ai beaucoup entendu cette petite mélodie sifflée par des gens à côté de moi. Le but d’un single étant d’accrocher direct et de rester dans la tête, le choix s’est donc fait de toute évidence.

Dans quelle ambiance la composition de ce nouvel opus s'est-elle faite ?
Ben : Une excellente ambiance et surtout très productive. On s’est fixés déjà une deadline assez stricte et surtout on est partis dans l’idée de faire ça de manière rock’n’roll, sans trop se prendre la tête, pour là encore rester dans l’optique dans album immédiat et épuré. De plus, comme nous travaillons maintenant dans le studio de Drop, le Downtone Studio, qui est très bien équipé, on avait à disposition tout ce qu’il fallait pour pouvoir composer sans problème et ce dans une ambiance pour ainsi dire conviviale.

Vous pouvez être honnêtes, y-a-t-il eu quelques aspects négatifs lors de la composition ou l'enregistrement ?
Drop : Franchement, aucun. Comme te l’a dit Ben ci-dessus, la compo s’est passée dans un cadre "idyllique" et reposant, sans stress malgré la deadline qu’on s’était fixée. Nous avons tout enregistré dans mon studio sans se prendre la tête, en changeant des trucs par-ci par-là, car nous avions le temps. Puis je suis parti à Los Angeles 3 semaines pour travailler avec Rhys Fulber sur les synthés et les arrangements, ce fut une expérience extraordinaire et encore une fois, extrêmement plaisante. Puis Rhys a mixé de son côté, m’envoyant les versions qui évoluaient au fur et à mesure de son avancement, une bonne surprise par jour pendant 1 mois. C’était carrément une partie de plaisir ! On va essayer de compliquer tout ça pour le prochain (rires).

On doit la pochette de l'album à l'un des membres de Septicflesh (Seth Siro Anton). Pourquoi avoir fait appel à lui ? Dans quelle(s) condition(s) cela s'est fait ?
Drop : On a commencé à en parler lors d’un concert de Septicflesh ici en Suisse où nous l'avons rencontré. Il était très inspiré par le titre de l'album et nous a dit qu'il se réjouissait de bosser dessus. Venu le temps pour lui de s'y atteler, nous lui avons fourni en premier lieu les pré-mixes des morceaux ainsi que les paroles, sans lui donner aucune indication, car c'est le genre d'artiste qu'il faut laisser libre d'exprimer son art. Lorsque le mix a été terminé nous lui avons envoyé une version "upgradée" des morceaux et c'est à partir de ce moment qu'il a vraiment avancé sur le travail. Nous lui avons également fourni les photos pour le booklet, prises par Anthony Dubois, et il nous a renvoyé un mail pour nous dire que ces dernières l'avaient beaucoup influencé pour la finalisation de l'artwork. Je trouve le résultat moins original que "The Pulse Of Awakening", qui était, il faut le souligner, un peu éloigné du style habituel de Seth, mais néanmoins nous sommes pleinement satisfaits de l'artwork de ce nouvel album. Pour ma part, je préfère ce design à celui de l'album précédent.

Une fois encore, vous avez signés chez Listenable Records. Vous y êtes tellement attachés qu'il vous est impossible de voir ailleurs ?
Ben : Euh non, disons que nous avions encore des obligations contractuelles vis-à-vis de Listenable pour encore un album. Il faut savoir qu’un groupe signe rarement pour un seul disque, ce qui est compréhensible sachant que développer un groupe prend du temps pour un label. Après dans le contexte actuel, Listenable Records reste un label qui nous a bien convenu.

Tout au long de l'année, vous avez publié des studio reports. Un moyen pour vous de faire partager l'évolution de l'album ou bien de faire languir vos fans ?
Drop : (rires) Beaucoup ont vu ça comme une manière de faire languir les fans. Mais c’était surtout pour partager ce qu’il se passait en studio, derrière les lumières de la scène, quelques chose que les gens ne voient pas souvent. C’est tellement facile de nos jours et partager des choses avec les fans, surtout avec l’arrivée de Facebook, alors pourquoi les en priver ? J’aurais adoré que mes groupes préférés fassent ça à l’époque. Je pense que c’est quelques chose de très important qui va avec l’air du temps, autant profiter et partager le maximum de trucs. Un peu comme une journée "portes ouvertes" dans le studio ou le local, sans limite de place. C’est quelques chose que nous allons continuer à faire.




L'album sort le 24 Septembre en France mais seulement début octobre en Amérique. Comment se fait-il ?
Drop : Il y a toujours un peu d’écart entre la sortie européenne et américaine. Cette fois il va se passer qu’une semaine entre les deux, ce qui est une grosse évolution par rapport à l’album précédent, les Américains avaient du attendre plus de 6 mois avant d’avoir l’album distribué chez eux. C’est pour cela d’ailleurs que nous avions ajouté une chanson bonus à leur édition.

De plus, votre album n'étant pas encore sorti, de nombreuses appréciations positives le concernant de la part de votre public vous sont revenues. Une fierté pour vous ? Un objectif atteint ?
Ben : Oui, avoir autant de retours positifs est particulièrement motivant. Bien sûr nous faisons attention à ce qui se dira dans la presse spécialisée également, car en avoir des bonnes sera un plus, mais bon, on sait très bien que comme d’habitude il y aura à boire et à manger dans le lot, et de plus j’ai l’impression parfois qu’il existe un décalage entre les goûts du public et les critiques. Dans tout les cas, on est très satisfaits d’avoir pu faire un album qui plaît à l’ensemble de nos fans.

Comparé à vos anciens albums, pensez-vous que "God Is An Automaton" est votre meilleure production ? Du moins, celle qui vous ressemble le plus ?
Ben : Il est difficile de répondre à cette question car elle est extrêmement subjective. Chaque album de SYBREED est un instantané du groupe à un instant "T", du coup aucun nous définit mieux qu’un autre puisqu’il ne représente le groupe qu’à une période précise. En ce qui concerne l’éternel problème du "meilleur album en date", je ne peux pas juger de sa qualité objective. Par contre je crois qu’au niveau exécution c’est notre album le plus maîtrisé car les morceaux me semblent être très fluides, compacts et presque "faciles d’approche", alors que ce sont des monuments d’horreur technique à jouer par moments.

Vous allez prochainement partir en tournée afin de défendre votre nouvel album. Appréhendez-vous cette tournée ? Une date en France va-t-elle se rajouter ?
Drop : Nous allons faire quelques dates en Europe en Octobre avec Mnemic et Hatesphere, mais malheureusement on ne passera pas par la France … Nous allons ajouter des dates françaises, en tête d’affiche je pense, courant Décembre. Nous nous réjouissont de pouvoir tester les nouveaux morceaux sur scène, car ils ont été composés dans cette optique et ceux que nous avons déjà tourné en répèt' sont extrêmement fun à jouer, on va bien se fendre la gueule et j’espère que le public partagera ce sentiment.

En même temps que la sortie de l'album, votre site web ainsi que votre merch seront remis à jour. Pour quelle raison avoir décidé que ces trois nouveautés sortiront le même jour ? Et d'ailleurs, pourquoi tout refaire à neuf ? Vous estimez que le tout sera une sorte de "renaissance" pour le groupe ?
Ben : Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est une renaissance, mais en tout cas on a bel et bien le sentiment d’avoir passé une étape ce qui implique des changements profonds. Donc il est vrai que nous avons voulu marquer le coup en en faisant une refonte générale : personnellement j’ai le sentiment que nous avons atteint un palier et que s’ouvre maintenant une nouvelle époque pour SYBREED que ce soit musicalement comme au niveau de l’image, du business, et de tous les éléments satellitaires à la vie d’un groupe. Nous avons toujours été un groupe en perpétuelle mutation mais je pressens un bond en avant dans l’année à venir.

Pas mal votre idée du compte à rebours sur votre site officiel. On dirait celui pour la fin du monde. Par l'occasion, vous y croyez ?
Ben : Personnellement pas des masses, je suis plutôt partisan de la notion "d’éternel retour" et surtout adepte de la rationalité, donc le millénarisme et l’obscurantisme n’ont eu trop de prise sur moi : je n’ai pas sourcillé à la veille de l’an 2000 et son fameux bug qui devait éradiquer la civilisation humaine, de même que je ne crois pas qu’un calendrier créé par une société antique et toute archaïque puisse prédire et valider le destin du monde. Je dois avouer quand même avoir du mal à comprendre la persistance de ce genre de superstition dans les sociétés occidentales… un besoin de punition maladif peut-être. Bref, ça sera un pseudo-événement jusqu’à ce qu’on nous programme encore une autre soit-disant fin du monde dans les quatre à cinq ans à venir inspirée de quelconque autre croyance ancienne : la seule apocalypse que je prévois personnellement, vu que le 21 Décembre est un Vendredi, c’est une belle quantité de gueule de bois le 22 au matin, littéralement comme au figuré.

Peut-être avez-vous quelque chose à rajouter, concernant votre nouvel album ? Ou votre future tournée ?
Drop : Surtout au niveau de notre nouveau site Internet, pour ceux qui l’ont déjà visité, on a une page "store" qui sera remplie de belles choses dès le mois de Novembre, faut surveiller ça de près ! On espère vraiment jouer en France très vite, c’est un pays où nous avons une fanbase solide et fidèle, et on a toujours de bons souvenirs de concerts par chez vous. Alors à tout bientôt !

Pour la troisième fois, French Metal vous remercie de lui avoir accordée cette interview. Si toutefois vous avez quelque chose à dire à ses lecteurs, c'est le moment ou jamais !
Drop : Merci pour la troisième fois également, j’espère que vous apprécierez l’album et j’espère vous croiser tout bientôt sur la route !


Le site officiel : www.sybreed.com