Salut à vous les Stupid Karate et merci à vous de m'accorder cette interview. Bon, tout d'abord, où est-ce que vous étiez passés depuis un an ou deux ? J'ai l'impression de ne plus voir que Jodie Faster partout à Lille, mais aucune trace de vous ! La dernière fois que je vous ai vus, ça devait être au Bobble, où nous étions une dizaine de personnes à tout casser.
Denis (basse) : Salut Hugo ! C’est simple, STUPID KARATE a mis la clé sous la porte il y a un peu moins de 2 ans suite à mon départ pour le Canada. Je suis rentré de mon périple il y a quelques mois et nous avons profité pour finaliser l’enregistrement de notre troisième EP, qui était en suspens, et pour reprendre les répétitions. Durant ces 2 années Théo (chant) et Mathieu (batterie) ont créé Gummo, un groupe jouant du grind avec la guitare de Brian Welch. Je ne suis pas sûr de comprendre le concept.

Je suis content que vous m'accordiez cette interview parce que ça faisait longtemps que je voulais vous parler de votre reprise des Ramones, "Pet Sematary". Avant de l'écouter, pour moi, Ramones, c'était juste un nom sur les t-shirts que portaient les nanas au collège... Aujourd'hui, j'en écoute en boucle du Ramones ! Je trouve que votre reprise est très éloignée de l'originale, ce qui est malheureusement trop rare de nos jours, où les covers se contentent de tenter de copier bêtement quelque chose pour finalement aboutir à un résultat plutôt loupé (coucou les groupes qui jouent du Nirvana à la fête de la musique). Votre reprise évite justement ce cliché pour offrir une chanson toute nouvelle et franchement réussie. Du coup, je me demandais : comment vous en êtes arrivés à reprendre ce morceau et comment l'avez-vous retravaillé à votre sauce ?
Les Ramones, pour nous, sont avant tout un groupe à tubes. Ils ont une capacité incroyable à balancer des vers d’oreilles avec seulement 3 notes. Ils font partie de ces formations des années 1970, que nous adorons, mélangeant punk et pop comme The Undertones, The Damned, The Jam, Buzzcocks, Dead Kennedys… C’est un de nos groupes de référence en plus de formations récentes plus brutes et plus rapides comme Suicidal Tendencies, Ceremony, Limp Wrist ou G.L.O.S.S.. Reprendre les Ramones, pour nous, est une évidence. Seulement les reprendre sans les adapter c’est souffrir de la comparaison. Nous ne pouvons pas être aussi bon que l'original alors autant tenter de créer autre chose.

On va parler un peu de "Snack Or Die", votre nouvel EP. Je l'ai trouvé beaucoup plus abouti et mieux travaillé que les précédents, moins brouillon, on ne va pas se le cacher. Est-ce que l'écriture et l'enregistrement ont été différents de vos deux EPs précédents ?
Merci ! Cet EP est différent en tout point de nos deux précédents. D’abord sur le fond car c’est le premier composé par Stéphane. Ensuite sur la forme. Nos deux premiers EPs ont été enregistrés en quelques jours, en live. Pour celui-ci, l’enregistrement a été réalisé par pistes séparées et s’est étalé sur plusieurs mois. Il est donc moins brut que les anciens, tous deux composés et enregistrés dans l’urgence.

J'ai également trouvé qu'il était assez différent dans la mesure où ce nouvel opus offre quelque chose de plus metal, plus rock'n'roll parfois, et un peu moins punk... Est-ce que vous avez aussi cette sensation et si oui, comment est-ce que vous l'expliquez ?
Cela s’explique avant tout par Stéphane. Dans ses compositions il a mélangé ses références avec celles de Mathieu, Théo et moi-même. Il a essayé de créer un pont entre chacun d’entre-nous, entre le punk, le grind, le punk-rock, le metal… C’est aussi le premier EP où nous faisons un featuring, en l'occurrence Nwoon de Listix, où il y a un solo, où figurent un ou deux riffs composés par moi-même, où nous mettons des effets de voix... Tout cela nous a permis d’avoir un EP à la fois proche et différent de ce que nous avons produit jusqu’ici.

Dans quoi est-ce que vous puisez votre inspiration pour nous faire rire ?
Depuis le début ce qui nous unit c’est notre amour commun pour les films d’action, les films bis et les nanards. Les films bêtes quoi. Nous piochons là-dedans mais aussi dans notre volonté de ne pas nous prendre au sérieux. Avec Théo nous nous demandons souvent qu’est-ce que nous pourrions faire de vraiment con pour nos prochains clips, titres de chansons ou textes. Pour répondre donc directement à ta question, nous puisons notre inspiration dans notre profonde et sincère stupidité.

Comment a été réalisée cette très belle pochette ? Je suis fan des couleurs !
C’est Max de Maxi Cat Sérigraphie Radioactive qui en est responsable ! Il l’a réalisé avec un clavier et une souris d’ordinateur je crois.

Est-ce qu'on peut s'attendre à la sortie d'un premier album, riche en contenu, prochainement ?
Je ne suis pas sûr que nous soyons compatibles avec le format album. Nos morceaux dépassent rarement les 90 secondes. Sortir un album reviendrait à composer au minimum 20 morceaux, soit le total de nos 3 EPs. Nous aimons beaucoup le format court, cela nous permet d’écrire et d’enregistrer vite. Puis c’est aussi beaucoup moins coûteux. Nous n’avons pas encore véritablement abordé entre nous le sujet de la suite à donner à "Snack Or Die". Personnellement, j’aimerais beaucoup un EP de 3 ou 4 morceaux maximum. Mais c’est au final toujours Théo, le tyran, qui décide de tout.

Bon, est-ce qu'on va enfin pouvoir vous revoir en 2020, notamment à Lille et aux alentours ?
Nous reprenons tout juste les répétitions. Nous avons un premier concert de programmé à Lille, à la Gare Saint Sauveur, le 14 Février 2020. Pour la suite tout dépend si des orga ont envie de voir ou revoir nos tronches.

Une anecdote croustillante à nous raconter sur un de vos lives ?
C’était à Seattle en Février 2017, lors de notre tournée nord américaine. Mariah Carey était venue nous rendre visite dans les loges. Nous ouvrions pour Alien Ant Farm, Mathieu était très stressé car c’est son groupe préféré. Pour lui changer les idées, Mariah l’a défié à un jeu d’alcool. Résultat il a joué totalement ivre et a fini le set en vomissant sur Dryden qui passait malheureusement par là.

En tout cas, merci à vous de m'avoir accordé cette interview. J'espère vous revoir bientôt en concert. Je vous laisse le mot de la fin. Au plaisir !
OK USA !

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