Interview faite par mail par Loreva

Hello le groupe et merci de m'accorder un peu de votre temps, pour faire commun pourriez-vous me presenter le groupe ?
Cazu (guitare) : Salut à toi et merci de nous accueillir sur French Metal ! STONECAST est en fait un groupe de R’n B, malgré ce que pourront en dire les étiquettes. Nous devons la naissance de ce groupe à la passion que Kanon et moi avons pour ce style de musique, et à l’envie d’apposer notre pierre à l’édifice, à notre manière. Nous avons donc remplacé le chant rappé par du screaming, qui est plus agressif pour exprimer notre haine de la société, et la boite à rythme par un vrai batteur. On a également ajouté quelques guitares électriques. A cause de ça, on nous a immédiatement étiquetté heavy metal, alors qu’à l’origine nous voulions passer sur Skyrock et Fun Radio… c’est un échec total !! (rires)

Comment  vous êtes-vous rencontrés ?
Kanon : (chant) : A l’origine, tout est parti d’une rencontre avec Cazu en Mai 2002, suite à une annonce passée sur le web. Son groupe d’alors s’était mis en quête d’un metalhead pouvant hurler à la Ripper / Barlow. Moi je ne savais pas chanter mais hurler c’était largement dans mes cordes ah,ah ! Je n’ai pas eu l’occasion d’auditionner car ils ont splitté mais j’ai gardé contact avec Cazu en espérant qu’on pourrait monter un truc ensemble. Quelle ne fut pas ma surprise car on se connaissait déjà sans le savoir depuis des années. Entre autre, on a fait partie des rares élus à recevoir la "bénédiction" du Metal God en 2000, à sa sortie de l’Elysée Montmartre. Il nous a mis sur la voie. Et si je puis me permettre : "Nos chemins se sont croisés il y a longtemps, hasard ou destin, nul je ne retiens, que cette force qui nous transporte" Inherited Hell, Chapître 7 - Compagnons par STONECAST.
Cazu : Exact ! Et il ne nous a fallu pas plus d’une demie journée pour comprendre qu’une grande amitié était en train de naitre entre nous. A l’époque j’étais à la fac, je n’y suis pas resté longtemps d’ailleurs…c’est là que j’ai rencontré un batteur qui a rejoint le groupe avec son pote soliste…l’histoire n’aura pas duré un an, le courant ne passait ni humainement ni musicalement…C’est alors que j’ai fait la connaissance de Gama, et j’ai immédiatement été séduit par son jeu de batterie, son toucher précis faisait des ravages ! Gman a complété le line-up le mois suivant, grace à une annonce postée sur internet ! Pour les bassistes, nous en avons usé un paquet avant de trouver la perle rare en la personne de Beev’, également sur Internet, et une demie heure seulement après qu’il ait mis son annonce en ligne (rires)… vive la technologie ! Ce fut le timing parfait.

Quelles  sont vos influences ? Expliquez moi votre choix d’évoluer dans votre style plutôt heavy metal.
Kanon : S’il y a bien un style qui nous a donné envie de faire de la musique à la base, c’est sans aucun doute le heavy metal à travers des groupes mythiques tels que Manowar, Iron Maiden, Judas Priest ou encore Iced Earth. Ils nous ont donné la flamme et l’envie d’apporter notre pierre à l’édifice, en développant une identité musicale propre. Ce sont d’ailleurs plus des sources d’inspiration que des influences, car dans le groupe nous avons chacun des horizons musicaux assez variés. Le point de départ est donc heavy metal, mais nous ne nous imposons aucune limite tant que nos morceaux restent cohérents. Cela se ressent fortement sur l’album, il est riche en atmosphères diamétralement opposées.
Cazu : Je crois qu’on a pas choisi… cette musique nous a pris aux tripes quand nous étions jeunes, elle nous a accompagné dans les meilleurs moment comme dans les pires. Par exemple étant plus jeune, je me souviens que lorsque j’avais la frousse de me présenter à un entretien d’embauche, j’écoutais du Manowar. Ca me donnait la force d’affronter n’importe quel pingouin en costard et de me présenter sous mon meilleur jour. J’ai toujours été ouvert à d’autres styles de musique, mais celui-ci était le seul à me faire autant rêver : Le heavy metal est un mode de vie, de pensée. C’est aussi une attitude : Nous nous sentons forts et vivant au travers de cette musique qui est intensément épique, puissante et théâtrale.

Parlez nous de votre album, de l’enregistrement, sa conception etc…
Cazu : Nous avons commencé à préparer l’album en Janvier 2008, après avoir arrêté notre choix sur 10 pistes…Nous voulions privilégier la qualité à la quantité et avons passé beaucoup de temps à peaufiner ces morceaux et à les tester sur scène pour leur donner une âme et avoir un certain recul sur leur impact en live. Bref, il y a eu un gros travail de fond sur le ressenti général… nous voulions trouver un équilibre entre la richesse des arrangements et une certaine spontanéité, meme si cette dernière aura été calculée…Evidemment, nous avons fait quelques erreurs et nous les assumons totalement, cela laisse planer une certaine candeur à l’ensemble, ce qui donne une âme à cet album. Nous voulions éviter de faire un album aseptisé et pour cela, Thomas (Tibéri) nous a beaucoup aidé. Nous étions d’accord dès le début pour proposer un son "coup de poing", très power. Nous nous sommes d’ailleurs inspiré du son de Machine Head. Notre son a contribué à apporter une touche d’originalité dans un style où il est très dur d’innover de nos jours, car tout a été dit ou presque. Alors quitte à ne pas avoir inventé la poudre, autant savoir la faire parler (rires) !

Comment ce dernier a-t-il été acceuilli par le public et la presse ?
Kanon : On a eu de bonnes, voire de très bonnes chroniques dans l’ensemble, aussi bien en France qu’à l’étranger. Quelques étaient moins enthousiastes, mais personne n’a descendu notre travail en flèche, au contraire elles étaient encourageantes. On ne peut pas plaire à tout le monde, surtout quand on se fait critiquer, pardon chroniquer par quelqu’un pour qui le heavy metal n’est pas un style de prédilection ah,ah !
Cazu : Honnêtement je ne me souviens pas avoir lu une seule chronique qui nous casse en deux, la plus mauvaise était au moins encourageante. Ce qu’on peut en retenir en tout cas, c’est qu’ on sera attendu un minimum pour le prochain album… alors qu’avec "Inherited Hell" nous ne sortions de nulle part pour la plupart des médias.

Vous l’avez autoproduit ?
Kanon : On a tout financé de notre poche, on s’est donné les moyens d’avoir les moyens dans la mesure de nos moyens, sans aucun support autre que notre chaise pour ne pas tomber le cul par terre en discutant avec les labels. D’ailleurs je remercie sincèrement les personnes ayant gracieusement participé à la conception de "Inherited Hell". Ils nous ont aidés bien plus qu’ils ne le pensent, qu’ils le sachent.
Cazu : Y’a aussi le fait que pendant des années, on aura préféré mettre 20€ dans la caisse commune plutot que d’emmener nos petites amies au cinéma (rires) !



Parlez nous de votre titre "Compagnons", pourquoi avoir choisi de la chanter en Français ?
Kanon : Sur le thème de l’amitié je souhaitais m’exprimer en Français parce que c’est bel et bien à mes amis que je m’adresse. J’espère que nombre de ceux qui écouteront ce morceau s’y retrouveront aussi. Je n’aurais pas pu mettre autant de conviction dans des paroles écrites ou chantées en Anglais. Et aux critiques qui me sortent que "Compagnons" c’est franchouillard et que c’est dommage que STONECAST ne soit pas signé en France… Ahlala, les gars je peux rien pour vous. Je comprends que certains soient allergiques au chant Français et je le respecte. Le remède risque d’être pire que le mal donc mieux vaut sauter la piste n°7, je vois que ça. Pour ce qui est du mythe franchouillard j’invite nos détracteurs à venir le vivre d’eux-mêmes lors de nos concerts et on en reparlera après.

Parlez nous de votre experience en studio, des souvenirs ?
Kanon : Ca s’est très bien passé avec Thomas (Tibéri), j’aimerais vraiment pouvoir retravailler avec lui. Il a apporté énormément au groupe pendant l’enregistrement. Son enthousiasme nous as beaucoup aidé, et souvent facilité les choses. C’était la première fois qu’on passait un mois en studio donc on avait un peu d’appréhension, un sentiment qui s’est vite dissipé au moment ou il a appuyé sur "REC" ah,ah !
Cazu : Nous étions tous exités pour notre grande première. Un peu anxieux aussi je dois dire… on voulait que tout soit parfait et je ne sais pas si le résultat l’est, certainement pas non, mais nous nous avons utilisé au mieux nos ressources et le temps qui nous était imparti. J’aurais voulu assister à chaques prises de chaque instrument et chaque ligne de chant mais c’était impossible. Plus l’album prenait forme et plus l’émulsion nous gagnait ! Une idée supplémentaire naissait, on a tenté, défait et refait des prises etc… Je garde un souvenir mémorable sur la fin de "Compagnons", où nous sommes censés faire un gros bordel avec nos instruments : Gama devait maltraiter ses futs au maximum mais ce n’était jamais assez pour Thomas qui lui disait chaque fois d’en faire un peu plus, alors il le poussait dans ses derniers retranchements : "Encore, encore t’arrête pas !!!" et Gama, le regard en détresse ne savait plus quand s’arrêter (rires)… on s’est bien marré !

Comment ça se passe avec votre label ?
Cazu : Nous allons bientôt prendre contact avec eux afin de faire un premier point… quelles sont les retombées médiatiques et éventuellement financières 6 mois après la sortie du CD.
Kanon : Underground Symphony est un petit label dirigé par des gens passionnés. Chez eux la qualité prime sur la quantité, et le metalhead a le sentiment d’en avoir plus que pour son argent quand il achète un CD estampillé Underground Symphony. On a pu bénéficier d’un très beau packaging pour notre album, pour une somme plus que raisonnable pour le portefeuille du metalhead. Là où ça coince c’est quand on découvre que les réseaux de grande distribution imposent des marges de folie sur le prix de vente en magasin. Et après on s’étonne que le metal ne soit pas vendeur, ou que les gens téléchargent à fond… Bref, je conseille à ceux qui voudraient se procurer "Inherited Hell" de l’acheter directement sur le site d’Underground Symphony ou d’Underclass Music, notre distributeur Français. Il y a un lien direct sur notre MySpace (www.myspace.com/stonecastmetal). C’est le seul moyen de l’acheter à un prix vraiment raisonnable.

J’ai lu sur MySpace que vous recherchiez un manager, avez-vous trouvé la perle rare ou cherchez-vous encore ? Sinon quelles qualités devrait-il avoir ?
Kanon : Nous avons des pistes mais rien d’officiel. Le manager qui s’occupera de nous devra être prêt à défendre les intérêts du groupe bec et ongles. Il devra avoir la volonté de vraiment croire en STONECAST, et ne pas se contenter de discours stériles et de promesses sans lendemain. D’ailleurs nous ne croyons plus aux beaux discours tant qu’il n’y a pas du concret sur la table. Ce sera un travail d’équipe, nous souhaiterions un manager qui soit en quelque sorte le sixième membre du groupe.
Cazu : Et qui sache de quoi il parle… Bien sûr on a pu se rendre un petit peu compte de comment ça se passe de ce côté, et c’est justement ce qui nous pousse à trouver quelqu’un d’autre pour s’en occuper (rires). Chat échaudé craint l’eau froide… Heureusement, y’a des gens qui sont faits pour ce job.

Quels sont vos prochains concerts de programmés ?
Kanon : Aucun pour l’instant. C’est de plus en plus difficile pour nous de démarcher sans l’aide d’un tourneur ou d’un manager. Ce sont des fonctions à part entière, et nous, en tant que musiciens, elles nous échappent. Il faut savoir que nous ne demandons qu’à jouer le plus souvent possible. Nous sommes ouverts à toute proposition alors n’hésitez pas à nous contacter.
Cazu : En 2009 nous avons fait très peu de dates. Nous espérons sérieusement que l’année prochaine sera faste en concerts.

Qu’est qui vous a marqué cette année musicalement ?
Kanon : L’évènement de 2009, c’est le Hellfest, sans aucun doute ! Bravo, vraiment bravo et merci aux organisateurs d’avoir pu mettre sur pied une telle affiche et un tel festival en France. C’était cultissime, je ne suis pas prêt de l’oublier.
Cazu : Oui, le Hellfest sans hésitation est l’évènement majeur en 2009. C’est de loin le meilleur fest auquel j’ai assisté ! Sinon en terme de sortie, j’ai adoré le "Addicted" de Townsend, qui n’a rien de révolutionnaire mais qui porte drolement bien son nom. Sinon dans un registre plus dramatique, je retiendrai cette année l’explosion des ventes de places de concert sur internet… on a atteint des sommets avec le piratage. Tous les gros concerts de l’année était sold out dans les 10 minutes après leur mise en vente en ligne. Et c’était pire dans les Fnac et Virgin, ma copine faisait la queue depuis plus d’une heure avant l’ouverture pour avoir deux places pour Metallica. La vendeuse en a vendu 2, et basta ! Tout le monde s’est fait niquer. Ensuite on t’annonce pendant 6 mois que le concert est sold out et le jour J tu vois des vendeurs au black qui te revendent des places deux fois plus chers. Et quand tu regardes bien, les gradins ne sont jamais pleins. Tout le monde est perdant, sauf le tourneur bien sûr. Ca ça m’a marqué !

Un petit mot pour la fin ? Le mien sera merci et vive l'OM (rires) !
Cazu : Et que Ben Arfa se casse au mercato (rires) !! Merci pour cette interview fort sympatique.
Kanon : Merci à toi Loreva pour cette interview, et à tout ceux qui soutiennent, ou vont soutenir STONECAST. J’espère bien descendre quelques chopines avec vous à l’occasion d’un concert. Metal to the Metals !!!


Le site officiel : www.myspace.com/stonecastmetal