Interview faite par mail par Matthieu

Bonjour et pour commencer, merci de prendre de votre temps pour mes questions ! Comment décririez-vous Sol Draconi Septem à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ?
Tauon : SOL DRACONI SEPTEM est un projet de black metal mélodique / industriel basé sur un concept entièrement dédié à la saga Hypérion écrite par Dan Simmons. Le groupe est un trio composé de Muon (composition, backing vocals, synthés), Tauon (batterie et arrangements) et Kauon (écriture, chant lead, guitare, synthés, saxophone). Nous n'hésitons pas à expérimenter musicalement par le travail du son, l'ajout d'instruments peu communs dans le black metal et par nos compositions qui nous sortent du schéma habituel.

Le groupe est sur le point de sortir "Hyperion", son premier album. Comment s’est passé le processus de composition pour vous ? Est-ce que vous êtes satisfaits du résultat ?
Tauon : Très satisfait, c'est rare que j'arrive à écouter un album auquel j'ai participé.
Kaon : C’est un bon album, mélodique et efficace, avec quelques éléments surprenants pour l’auditeur. Mon but est que le prochain soit encore plus déroutant.
Muon : Très fier du rendu final, j'ai dû l'écouter énormément mais après la finalisation et je ne m'en lasse toujours pas ! Le processus de composition a été particulier, j'ai apporté les squelettes guitares à Tauon qui y a intégré la batterie puis Kaon nous a rejoint et nous avons retravaillé le tout avec les synthés et le saxophone. Ça a été deux longues années de travail mais ça valait le coup !

Côté son, le groupe est principalement tourné vers un black metal aux accents indus, mais on trouve également d’autres influences dans votre musique. Qu’est ce qui vous inspire pour écrire ?
Kaon : La drogue, évidemment ! Sans rire, personnellement je me nourris de toutes sortes d’influences, et je fonctionne beaucoup par réactions à la musique, en mode jam. Il y a beaucoup de spontanéité dans les parties que j’ai écrite sur cet album.
Muon : Les premiers morceaux on été composés à une période où j'écoutais énormément de groupes comme Sojourner, Saor et In Vain. Ce qui a apporté le côté mélodique du projet. Après, j'écoute de tout, beaucoup de metal industriel, du black metal, du metalcore, du jazz, du rap et j'en passe … J'ai très peu de barrières niveau musical.

On retrouve également des sonorités moins conventionnelles, comme un saxophone, comment vous est venue l’idée d’intégrer cet instrument à votre musique ?
Kaon : Je joue du saxophone depuis plusieurs années, et puisque c’est le meilleur instrument de la Terre, il me semblait normal de l'ajouter au projet.

Au niveau de l’univers et des paroles, vous vous basez sur l'oeuvre de Dan Simmons, qu’est-ce qui a motivé votre choix ?
Kaon : Les cycles d’Hyperion et Endymion sont des chefs d’oeuvres de la SF, mais trop méconnus et trop peu usités. Baser notre musique sur ces livres, c’est une façon pour moi de rendre hommage à ces oeuvres !

Quelle est la relation entre l’artwork et le côté musical de l’album ?
Tauon : L'artwork a été réalisé par Guibz. Il représente "The Shrike" (Le Gritch en vf.) qui est l'antagoniste central (et énigmatique à souhait) de l'épopée d'Hypérion. En dire trop à son sujet serait du spoiler donc n'hésitez pas à lire les livres.



Il y a trois guests dans l’album, Bornyhake (Borgne), A.K. (Merrimack, Decline Of The I, etc...) et Quentin Fourreau. Comment avez-vous fait appel à eux ? Comment s’est passée votre collaboration ?
Muon : Ce sont des artistes avec qui je collabore ou avec qui j'ai collaboré par le passé avec mes autres activités. L'entente s'est passée très naturellement, leurs voix apportent un gros plus à l'album et il se peut que ça ne soit pas juste un one shot… Affaire à suivre !

Vous avez été contactés par Time Tombs Production pour la sortie de l’album, alors qu’à peine deux singles étaient sortis, comment s’est passée la prise de contact ?
Muon : Joker. Time Tombs Production est un label que j'ai monté en partenariat avec mon amie la plus proche car notre association d'organisation de concert (Black Speech Production) est à l'arrêt à cause de la crise sanitaire, et nous avions l'envie de nous diversifier. Nous avons d'ailleurs signé Aran Angmar (black metal avec le batteur de Carach Angren et le chanteur de Saille), Herrschaft (metal industriel / electro) et Nullentropy (metal extreme / prog). Il y'a beaucoup de bonnes choses à venir avec ce projet, on se focalise sur la sortie de belles éditions limitées avec des visuels très travaillés.

Quel est le titre de l’album qui vous parle le plus ? Que ce soit à jouer ou au niveau de l’ambiance.
Tauon : A jouer, "The River Léthé's Taste is Bitter" sachant que j'ai eu 3 minutes pour l'apprendre avant de l'enregistrer. Niveau ambiance "The Avatar" et enfin niveau thématique "The War Lover".
Muon : J'ai un affect tout particulier pour "The Man Who Cried God", c'est le premier morceau que j'ai écrit et cette mélodie principale ne m'est pas sortie de la tête depuis haha ! Au niveau rendu final : "The River Léthé's Taste Is Bitter", le solo apporté par Sven a transcendé ce morceau, c'est également pour ça qu'on l'a choisi comme premier single.

Le Covid-19 a foutu en l’air pas mal de choses l’an dernier, et c’est malheureusement parti pour continuer, mais est-ce que l’album en a été impacté ?
Muon : Un petit peu au niveau de la promotion et de la mise en place de la distribution, tout a dû être fait en distanciel et pour le moment nous n'avons pas pu mettre en place la distribution aux USA par exemple.

Comment avez-vous vécu les deux périodes de confinement en tant que groupe ? Et de manière personnelle ?
Tauon : Que ce soit au niveau du groupe que personnellement, j'ai très bien vécu ces confinements. En tant que misanthrope, ne pas voir de gens m'allait très bien. Le calme, peu de bruit, la nature qui reprend un peu ses droits... Je pouvais pleinement me consacrer à travailler mon instrument pour les différents projets dans lesquels j'officie.
Muon : Le premier confinement m'a permis de me focaliser sur la finalisation de cet album, et le second a permis la création du label et le lancement de la promotion. Cependant, je suis au chômage partiel depuis Mars 2020 et ça commence à être très pesant.
Kaon : Les confinements ne se sont pas trop mal passés, plein de temps pour la musique et les films. C’est plutôt maintenant que ça commence à être dur. Les jours redeviennent beaux, mais on est toujours dans l’ombre par rapport à la suite des événements.

Est-ce que vous avez prévu quelque chose pour fêter la sortie de l’album ? Ou même pour un futur plus lointain ?
Tauon : Une soirée raclette est obligatoire.
Kaon : Manger ? J‘arrive !
Muon : Je valide pour la raclette. Le fromage c'est la vie. Deux soirées de sortie étaient prévues mais avec la fermeture des bars c'est foutu, on verra pour le prochain album !



Quel aurait été votre métier de rêve si vous n’aviez pas été happés par la musique ?
Kaon : Mon métier idéal, ça serait d’avoir un revenu de base ou un salaire universel pour pouvoir me consacrer à la musique.
Tauon : Sûrement illustrateur ou ostéo / kiné. Sinon je rejoins Kaon.
Muon : Bonne question, potentiellement quelque chose en lien avec l'histoire, archéologue par exemple.

Quel est votre regard sur la scène black metal française ?
Muon : Nous avons une scène riche, je pense par exemple à Blut Aus Nord, Throane, Deathspell Omega, Au Champ Des Morts, Khaos Dei… Et des personnalités exceptionnelles pour lesquelles j'ai un profond respect et une grande admiration comme Dehn Sora (Throane, Treha Sektori...), Stefan Bayle (Au Champ Des Morts, ex-Anorexia Nervosa…), Phil (Debemur Morti), A.K. (Decline Of The I…) et tellement d'autres. Nous n'avons pas à rougir par rapport aux pays Nordiques et surtout il ne faut pas oublier qu'en France nous avons les premiers labels de Enslaved, Immortal et énormément d'autres groupes cultes.

Avez-vous des hobbies ou des occupations autres que la musique ? Je pense connaître la réponse, mais est-ce que vous réussissez à vivre de votre musique ?
Tauon : Oui, je lis beaucoup, je pratique les arts martiaux traditionnels et je joue un peu aux jeux vidéo. Pour l'instant oui, j'arrive à en vivre.
Muon : Un peu de jeux vidéos, un maximum de voyages… Et oui, j'en vis également, je travaille dans une entreprise de backline.
Kaon : Beaucoup de photos, de films et séries, de lecture. Et toujours plus de musique. J’adore apprendre et acquérir des nouveaux instruments. Personnellement, je ne vis pas financièrement de la musique, j’ai mon travail à temps plein à côté.

A quel plat français pourriez-vous comparer la musique de Sol Draconi Septem ? Pourquoi ?
Tauon : Les crêpes car elles ont la forme de planètes perdues dans l'espace.
Muon : Plutôt une galette on n'est pas loin de la Bretagne. (rires)
Kaon : Un tacos : On peut mettre plein de choses dedans, et ça a un petit goût de reviens-y.

Dernière question : Je vous laisse créer la tournée de vos rêves avec Sol Draconi Septem en ouverture et trois autres groupes français ! Même question avec trois groupes internationaux.
Tauon : Pour la scène française : Vosegus ça collerait pas mal, sinon pour le plaisir Hypno5e ou encore The Great Old Ones dans la période "EoD". Pour la scène internationale : Arcturus, Ishann et White Ward.
Muon : Pour la France j'aurais dit : Decline Of The I, Demande A La Poussière et Woest. Niveau international : White Ward, Khonsu et In Vain !
Kaon : Pour l’international, j’aimerais jouer avec The Comet Is Coming, clipping. et Brain Tentacles ?.

Merci encore pour le temps que vous m’avez accordé, je vous laisse les mots de la fin !
Tauon : In the Beginning was the verb !


Le site officiel : www.facebook.com/soldraconiseptemfr