Interview faite par Byclown à Paris.

Première interview du groupe pour le webzine, ça fait plaisir ! Avant de vous harceler de questions, merci de vous présenter individuellement et de présenter le groupe.
Speed  (chant) : Salut je suis Speed, le chanteur de SOILWORK.
Ola Flink (basse) : Et moi je suis Ola, le bassiste du groupe.

Et Soilwork est ?
Speed : SOILWORK est un groupe qui a sorti son premier album en 98 mais on s’est formé vers la fin 95/début 96 et on a 9 albums à notre actif en incluant le double album qui va sortir.

Quelles sont vos influences musicales ?
Speed : Toujours dur de répondre à cette question car j’aime énormément de choses ! J’aime le classic rock avec des mecs comme Glenn Hugues (Speed est aussi le chanteur de Night Flight Orchestra, supergroupe de classic rock initié par Sharlee D’Angelo, le bassiste d’Arch Enemy. Interview sur le site.), le metal classique, avec des mecs comme Rob Halford, Dio. J’aime aussi des trucs plus pop, ou en tout cas easy listening, comme Peter Gabriel, Phil Collins, Genesis… Trop de trucs pour tout citer.
Ola : (Ola s’étouffe en avalant mon pain au chocolat, ce qui fait bien rire Speed) Dur, je dirais que j’aime le metal en général mais là encore j’écoute trop de choses pur en faire la liste.

Votre album préféré ?
Ola : Les premiers Sepultura. Sinon Opeth.
Speed : L’album qui a changé ma vie et qui m’a donné envie d’écouter du metal est "Number Of The Beast"  de Iron Maiden.

Première vraie question qu’on a déjà dû vous poser pleins de fois : pourquoi un double album ?
Speed : Je pense qu’on avait besoin d’un nouveau challenge quelque chose d’épique et de plus gros. On a eu un passé assez turbulent. Deux ans après "The Panic Broadcast", Peter (Wichers , le guitariste) est revenu dans le groupe et est reparti. On a eu besoin de repartir sur de bonnes bases, sur quelque chose de positif. On avait aussi besoin de se prouver et de prouver aux gens qu’il y a énormément de bons compositeurs dans le groupe. Tout y a mis du sien dans la composition de cet album. Je pense qu’en plus d’être vraiment cool c’est assez unique. C’est sûrement pourquoi cet album sonne si "diversifié" mais qu’il garde tout de même une certaine cohérence.

Depuis des années, votre style n’a eu de cesse d’évoluer. Ce double album est extrêmement éclectique, alors que pouvons-nous attendre de Soilwork pour le futur ?
Ola : Comme on nous l’a déjà demandé lors de précédentes interviews je te répondrai la même chose, à savoir qu’on en sait rien. D’un album à l’autre on ne sait jamais où on va finir. Ce qui nous importe c’est de créer, on a tellement encore à donner ! Le résultat sera sûrement inattendu !
Speed : Oh que oui !!

Et donc peut-être encore une fois un double album ?
Ola : Oui pourquoi pas ? Qui peut le dire ?

Björn, depuis un certain temps tu multiplie les side projects où tu nous gratifies de ta voix claire. Dans ce nouvel album, tu fais également la part belle au chant clair. En as-tu assez de hurler après toutes ces années ?
Speed : J’adore toujours gueuler dans le micro, mais il est vrai que j’ai trouvé sur le tard une nouvelle manière de m’exprimer (à travers le chant clair). Le plus important c’est la "présence", que tu chantes en chant clair ou pas, il faut qu’il y ai toujours de la présence. D’ailleurs, même en chant clair, le résultat peut paraître brutal ! L’important est que les gens ressentent des émotions et j’adore l’exercice de mixer les voix.

Björn, je vois que tu as écrit la majorité des paroles sur l’album, alors que Ola, tu n’as écrit qu’une seule chanson. Björn, tu as tant de choses que ça à raconter ? C’est juste impressionnant le nombre de lignes sur chaque chanson !!
Speed : (rires) Ouais c’est vrai.



Et donc, les paroles de tes chansons sont tirées de tes expériences personnelles ou bien, parfois, les gens te soufflent des sujets à l’oreille sur lesquels écrire ?
Speed : Tu sais, sur cet album j’écris sur les choses de la vie, sur les questions existentielles. Des fois à la fin d’une journée où tu as eu une grosse préoccupation, tu te poses des questions auxquelles tu ne trouves pas de réponses, bien que tu y réfléchisses à fond. C’est un peu un voyage : tu réfléchis à quelque chose, tu ne trouves pas la réponse, c’est ça qui rend la chose intéressante et obsédante. C’est la relation que j’ai, personnellement, avec les choses, ma manière de dédramatiser les sentiments car des fois, ils veulent m’envahir pour me faire peur, me faire chuter. C’est assez personnel.

Et Ola, ta chanson ?
Ola : J’ai écrit un texte, histoire de quand même faire quelque chose dans la conception !! Tout le monde est assez ouvert dans le groupe, c’était donc le moment pur moi, dans ce double album, d’écrire quelque chose d’assez personnel.

Combien de temps avez-vous mis pour l’écriture et l’enregistrement de l’album ?
Speed : On a pris 8 mois pour l’écriture et 2 mois pour l’enregistrement, dans un studio pro.

Parlons un peu de nos compatriotes !! Sylvain en premier. Parle-moi un peu de son travail sur cet album.
Speed : Sylvain a écrit 3 morceaux dont un instrumental, et sinon il joue des solos sur quasiment tous les morceaux et il a énormément apporté sur les parties lead. Il se ramène toujours avec pleins de nouveaux trucs. Parfois on pense qu’il fait partie d’une autre planète tant les mélodies qu’il ramène sont hallucinantes. Personne ne peut ramener ça, excepté Sylvain (rires). C’est un mec extra.

Au tour Dirk à présent. Il me semble qu’il n’a pas écrit de chansons mais en tout cas il assure à la batterie comme d’habitude !!
Speed : Effectivement il n’a pas écrit de textes mais il a énormément apporté sur tous les arrangements et sur l’aspect général de l’album.

Avec 2 gars français / belges dans le groupe, n’est-il pas trop difficile de travailler ? Vous ne devez-vous voir que pour les enregistrements et les tournées non ?
Ola : Bof, maintenant on fait avec ! Dirk est à L.A., Sylvain à Paris, Speed au Canada et le reste en Suède. Tout est une question d’organisation.

Et donc vous vous voyez uniquement pour les tournées et les enregistrements ?
Ola : Plus ou moins. On se voit quand même un peu plus souvent car il faut bien répéter ! De toute façon quand on est sur la route ou en studio, on passe pas mal de temps ensemble !!

Vous ont-ils appris quelque chose sur la cuisine française ?
Speed : Sylvain adore ses vins, il en ramène à chaque fois !
Ola : Il est drôle, à chaque fois qu’il voit du vin en tournée, il dit qu’il préfère toujours le sien et il gueule tout le temps car il dit que le vin français qui se vend à l’étranger est vraiment trop cher.

Cet album, de mon avis, en plus de sa taille et donc du nombre de chansons qu’il propose, est le plus éclectique du groupe. On y retrouve, en plus des nouvelles choses, des parties qui font penser à "Natural Born Chaos", "Stabbing The Drama" ou encore "The Panic Broadcast". Vous n’avez jamais cessé d’évoluer musicalement depuis vos débuts donc, n’avez-vous pas peur de vous perdre dans cette course à la nouveauté, de ne plus sonner comme du Soilwork ?
Speed : Non pas du tout, je ne pense qu’il faille avoir peur de ça car ça n’arrivera jamais. On change dans notre musique car la vie change, c’est le développement humain. On a besoin de ça pour rester intéressant ! De plus tous les membres du groupe viennent d’horizons musicaux différents donc on établit la ligne directrice principale, où veut aller, mais à côté de ça, c’est très ouvert pour l’expérimentation. On parlait de Sylvain y a 5 minutes et c’est vrai qu’il a amené énormément de nouveaux éléments dans le groupe, un vrai vent frais, Dirk aussi d’ailleurs. Sylvain a un sens de la mélodie incroyable ! Lorsqu’il fait un solo pour la première fois, c’est déjà très près de l’esprit "Soilwork". L’esprit collectif est bien là, surtout maintenant car tout le monde compose, mais je pense que tout le monde a envie que l’esprit "Soilwork" reste, on le sent comme ça.

Vous jouez tous les deux de la guitare et vous avez composé des titres sur cet album.
Speed : Oui, j’ai personnellement composé les songs "Living Infinite 1 et 2". C’était vraiment intéressant comme expérience de prendre la guitare et de se mettre à la compo, c’est assez nouveau et stimulant.

A ce rythme-là, vous allez faire comme DragonForce et échanger vos instruments sur scène !
Ola : (rires) Ouais ça pourrait être drôle !
Speed : Qui sait ce qui peut se passer !

D’ailleurs bon courage à celui qui va devoir prendre la batterie après Dirk !! Lui aussi, comme Sylvain, est d’une autre planète, c’est un batteur extraordinaire.
Speed : C’est vrai, et c’est aussi un super mec.

Vous pouvez m’en dire plus sur vos dates de concerts pour 2013 ?
Speed : On va revenir en France c’est sûr ! Je serai excessivement surpris si cela ne se faisait pas ! Ca n’aurait pas de sens de ne pas passer lors d’une tournée européenne ! On a fait une tournée avec All That Remains et on n’est pas passé par la France, je n’ai pas compris… Je suis persuadé qu’on va venir !

Peut-être jouerez-vous au Hellfest ?
Speed : Peut-être oui, on est toujours en phase de booking. Cela ne nous déplairait pas ! Cela fait longtemps que nous ne sommes pas venus en France et c’est un mal alors si on peut rattraper le temps perdu !

Et peut-on espérer une setlist plus longue du fait de ce double album ? Peut-être 2 heures de spectacle ?
(Ola et Speed rigolent) 
Ola : Oula non !!!
Speed : 1h30 au max ! Personnellement, qunad un groupe joue plus d’une heure et demie, je commence à me faire chier.
Ola : Ca fait long sérieux ! On a fait ça au Japon une fois et c’était très long !!

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
Speed : Mastodon, Opeth. Et bon, Metallica, mais je crois que tout le monde veut faire une tournée avec Metallica. Il faut aussi que ça soit bénéfique pour le groupe en termes de genre musical.
Ola : Il serait je pense intéressant de tourner avec un groupe un peu différent, genre Tool. Il serait intéressant à mon sens de voir le mélange des gens du public dans la fosse.



Quels sont vos projets pour 2013 ?
Speed : Que me dit mon agenda… Je lance une marque de guitare appelée Elegy Guitarworks avec un associé. Je vais sûrement devoir encore déménager ! On va faire des guitares à 6, 7 et 8 cordes. Ca sera vraiment du haut de gamme !
Ola : Personnellement rien de neuf, juste la vie en générale. Peut-être vais-je devoir travailler ma technique de slap à la basse. (rires)

Et un projet perso ?
Ola : Peut-être je ne sais pas du tout. Pour le moment je n’ai pas de piste et SOILWORK me prend énormément de temps.

Speed, où en est ton projet de groupe de death old school ?
Speed : Oula, quand ai-je bien pu parler de ça (rires) ! Pour le moment c’est en discussion avec Dirk de faire un groupe de grindcore/ death-metal.

Le chanteur de Trivium cherche de bons musiciens pour faire son projet de groupe de black-metal, alors pourquoi pas ?
Speed : Ah ouais, pourquoi pas !
Ola : Cool ! Matt est un gars adorable en plus et très talentueux.

Et il est super pote avec les gars d’In Flames !
Ola : Oui, ils sont dans des projets de restaurant ensemble, ils se connaissent bien ! C’est une bonne chose.

(Je joue sur l’ambiguïté de Matt Heafy de Trivium et le mec de In Flames, en tête à tête au restau) De la bonne bouffe, du bon vin, désolé, je n’ai pas ma guitare sèche… C’est un coup à chanter du Bee Gees ça !
(Ola et Speed sont morts de rire) Speed : Ouais, le truc super romantique, avec le petit verre de vin et la tête qui bouge en rythme sur des slows !

Quelques bougies… "Hey mec, t’essayerais pas de vouloir me baiser par hasard ? Non ? Ah ok pardon !"
(Hilarité générale avec rire nerveux, milieu de journée oblige)

Parle-moi des clips de cet album.
Speed : Il y aura 2 ou 3 clips pour cet album. On a pas encore décidé le nombre exact de clips ni même sur quelles chansons on va faire ça mais cela ne saurait tarder. C’est assez dur car on est souvent sur la route, alors bon, faire une vidéo avec des instants backstage ce n’est pas terrible… On n'a jamais travaillé avec Patrick Ullaeus (réalisateur de clips pour In Flames entre autres) alors c’est une option.

Votre meilleur souvenir en tournée ?
Speed : On a eu une requête de la part de Bill Ward (premier batteur historique de Black Sabbath), qui voulait être sur la liste pour assister à notre concert à L.A.! Evidemment on a accepté. A la fin du concert je l’ai vu dans le balcon, c’était énorme. Il est même venu nous saluer à la fin du concert !

Vous auriez pu l’inviter à chanter une chanson avec vous !
Speed : Bill Ward, chanter une chanson ?

Bah pourquoi pas ?
Speed : (rires) Ouais après tout pourquoi pas ! Je crois qu’il a déjà chanté une fois mais je n’en suis pas sûr. Un truc old school avec une coupe afro et des grosses lunettes où il chantait en même temps qu’il jouait.
Ola : Personnellement, mon premier concert japonais à été une très belle expérience. Je ne savais pas à quoi m’attendre et j’ai été halluciné de l’accueil qu’on a reçu.

Votre pire moment ?
Speed : Notre première tournée en van.
Ola : Quoique, c’était surtout bien marrant en fin de compte. Perso, le premier départ de Peter a été très dur pour moi.

Une dernière chose à dire pour conclure cette interview ?
Speed : On s’excuse car cela fait trop longtemps que nous ne sommes pas venus n France pour jouer. On vous aime toujours rassurez-vous (rires), je suis sûr à 99% qu’on viendra en France pour cette tournée !


Le site officiel : www.soilwork.org