Interview faite par mail par Matthieu

Tout d’abord, pourrais-tu vous présenter un peu, le groupe et toi ?
Adrian Marquez (basse) : SKELETAL REMAINS a été formé avec Chris Monroy à la guitare et au chant, Mike De La O à la guitare, et moi-même, Adrian Marquez sur les basses tonalités. (Ndlr : Maintenant, le line-up a un peu changé)

Comment fonctionne la création musicale dans Skeletal Remains ?
Eh bien d’habitude la musique arrive en premier puis les paroles et le titre est complet. Comment ça fonctionne exactement, c’est dans notre studio de répétition que Chris amène d’habitude des riffs et on lui donne notre avis, on bosse sur la structure, on met petit à petit les choses en forme. Un processus plutôt simple et naturel.

Le groupe est actif depuis sept ans maintenant, as-tu remarqué des changements sur la composition depuis le tout début ?
Ouais, clairement, je pense qu’on a beaucoup progressé et mûri depuis que le groupe s’est fondé. Tu peux entendre cette progression dans les albums. Il n’y a pas de limite à ce que tu peux apprendre ni à ce que quelqu’un s’améliore, alors on espère que ça continue.

Il y a beaucoup de groupes qui jouent du death metal de nos jours, comment est-ce que tu décrirais la patte de Skeletal Remains ?
En fait, il n’y a pas tant de groupes que ça qui jouent du death metal à la Floridienne ces temps-ci, et on met pas mal d’autres influences de côté aussi, ce qui nous donne le son qu’on a maintenant. C’est un peu compliqué à décrire, mais ça s’entend dans la musique. C’est un peu à part des autres groupes de death metal qui sortent en ce moment.

Vous avez changé de nom après la première démo, pourquoi avoir décidé d’adopter Skeletal Remains à la place d’Anthropophagy ?
L’une des raisons était qu’on pensait que ce serait difficile à prononcer pour pas mal de gens, en fait même nous on en a chié pour le dire (rires) ! Et parce qu’on pense que "Skeletal Remains" ça passe mieux, et ça correspond mieux à ce qu’est le groupe. La décision de changer de nom a été prise peu de temps après qu’Adrian Obregon et moi avons rejoint le groupe. On avait l’idée du nom en tête pour un projet, ainsi que le logo qui avait été fait bien avant qu’on y pense. La seule différence, c’est que le logo original de SKELETAL REMAINS avait trois crânes, un en haut et un sur chaque côté du logo. On est allés voir Chris avec cette idée, il a bien aimé et c’est comme ça qu’on est devenus SKELETAL REMAINS. Pour la petite histoire, “ Anthropophagy ” et Skeletal Remains ” viennent tous les deux de paroles de chansons du groupe Demolition Hammer !



J’ai remarqué que l’artwork était plus concentré sur un paysage en ruines que le premier, qui était concentré sur des cadavres, comment avez-vous pensé ces changements ? Comment c’était de travailler avec le fameux Dan Seagrave ?
Avoir son artwork fait par Dan Seagrave a toujours été un rêve pour nous, et c’était un véritable honneur qu’il nous a fait en acceptant de faire la pochette de "Devouring Mortality". On lui a donné quelques idées, tu vois, on lui a envoyé des images d’environnements cataclysmiques qu’on pensait coller parfaitement à ce qu’on allait faire concernant les paroles et tout. Ce qu’on a fait aussi, on lui a envoyé des morceaux de paroles de quelques titres. Et à partir de ça, il nous a fait ce truc qui nous a bluffés, c’était exactement comme on voulait que ce soit imagé. La pochette a vraiment une interconnexion avec presque tous les titres de l’album, et en particulier le titre éponyme, la mort est tout autour et tout le monde va se faire dévorer. On lui a aussi demandé d’inclure “Skeletal Mike” quelque part sur la pochette, il est sur tous nos artworks depuis les précédents albums (la dépouille squelettique couchée sur la tombe sur la couverture de "Beyond The Flesh" et le cadavre qui agonise dans les flammes sur la pochette de "Condemned To Misery") et on avait envie de continuer avec ça. C’est un peu comme notre Eddie (d’Iron Maiden), c’est la mascotte de SKELETAL REMAINS. Tu peux le trouver en bas à droite de la pochette, étendu dans sa tombe.

Vous avez joué au Hellfest en 2016, comment était cette expérience pour vous ? Vous aviez déjà joué dans de gros festivals ? Est-ce que vous préférez les petites salles ou les scènes de festival ?
On avait déjà joué dans quelques festivals à ce moment-là, mais le Hellfest est vraiment le plus gros de tous. C’était un super festival, toute l’équipe nous a bien reçus, ils étaient super accueillants, la nourriture était très bonne, les fans super réceptifs. On adorerait y jouer à nouveau dans un futur proche ! Honnêtement, ça nous importe peu, file-nous juste une batterie et des amplis, on va se pointer et jouer peu importe la taille de la scène ou de la foule !

Votre troisième album vient de sortir, comment vous vous sentez à propos de sa sortie ? Qu’est ce que tu peux nous dire sur le futur du groupe ?
On est super excités, on a hâte que tout le monde l’entende ! On est tellement satisfaits de ce que ça donne maintenant qu’il est fini, et c’était encore mieux que ce qu’on pouvait imaginer ! Pour le futur, qui sait, on est le genre de gars qui aiment vivre au présent, on baigne là-dedans autant qu’on peut. On s’occupera de ce que le futur nous apporte quand ça arrivera !

J’ai personellement ressenti des racines empruntées à Obituary et aux vieux Cannibal Corpse dans "Devouring Mortality", mais ça reste mon ressenti. Comment avez-vous bossé sur l’album ?
Honnêtement, on a fait exactement comme je te l’ai dis précédemment. La seule différence, c’est qu’on avait des dates imposées et tout. Et qu’on répétait 3 à 4 fois par semaine, et on avait notre boulot et notre vie de famille au milieu de tout ça. C’était très stressant, une sorte de passe difficile si on peut le dire comme ça. Mais au final tu vois pourquoi on devait faire tout ça. Et ça en valait clairement la peine pour nous.

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?
Pour moi, mon meilleur souvenir sur scène était au Party San (2013) on est arrivés à peine une heure avant de monter sur scène, avec une énorme gueule de bois et on avait pas encore décuvé de la veille parce qu’on avait fait la fête au Brutal Assault. On avait très peu dormi et on devait être prêts pour la Mainstage à 12h30, on était le premier groupe sur la Mainstage ce jour-là. Et à partir du moment où on a commencé, j’avais le souffle coupé parce que la foule n’a pas cessé de grossir pendant toute la durée du concert ! C’était le deuxième jour du festival, donc je pensais que pas mal de gens auraient la gueule de bois pour être devant la scène aussi tôt (rires) ! Et puis avoir Marc Grewe de Morgoth qui nous rejoint pour chanter "Body Count", c’était la cerise sur le gâteau d’un samedi fantastique. Et tout simplement, la soirée qui a suivi a été pour moi absolument géniale, je me souviendrai toujours de ce jour.

Est-ce que tu es plus du genre accro au travail, ou “employé de bureau” ?
Aucun des deux. Je suis plus le mec qui se dit “Bouge-toi le cul comme ça on peut rentrer à la maison !” (rires)



Quelle est ton souvenir de tournée le plus fun ?
Putain, il y en a plein, c’est difficile d’en choisir un (rires). En voilà un bon, on devait s’envoler pour Moscou, en Russie avec une correspondance et c’était au mois de Janvier donc en plein milieu de l’hiver là-bas, mais pour nous l’hiver il fait entre 5 et 10 degrés celcius, donc on y est allés avec des fringues normales, rien contre le froid ou autre. Et d’habitude quand tu atterris, il y a un tunnel pour aller jusque dans le terminal. Maiiiiis cette fois ce n’était pas le cas, on a atterri sur le tarmac et on a dû marcher jusqu’à un bus qui nous amenait à l’aéroport. Et Chris qui portait ces espèces de shorts de foot super courts a dû marcher avec un vent glacial, c’était vraiment inattendu. Tout le monde nous regardait, en particulier Chris avec son putain de tout petit short (rires) ! Et ce n’est qu’une de nos nombreuses histoires ! Peut-être qu’un jour on fera un documentaire sur notre tournée, comme ça tout le monde pourra voir la vie des gars de SKELETAL REMAINS.

Tu préfères une guitare lead épique ou une rythmique lourde ?
La guitare lead sans hésiter.

Est-ce que vous pensez que vous avec une sorte de “mission” qui est de préserver le death old school ? Car de nos jours il y a de plus en plus de groupes de metalcore, de groupes avec un son “moderne”, etc…
Non, on ne le voit pas vraiment comme ça, on fait et on joue ce qu’on veut parce qu’on en a envie, pour nous, comme une auto-satisfaction. C’est la chose la plus importante que tout le monde aime aussi, et c’est ce qui nous importe réellement. Mais une mission pour que le death metal reste en vie ? Non, le death metal ne mourra jamais.

Quel est le premier titre de metal que tu aies écouté ? Et celui qui t’a fait plonger dans le metal ?
Le premier titre que j’ai écouté c’était "Fight Fire With Fire" du meilleur groupe du monde Metallica, et je t’emmerde si t’es pas d’accord ! (rires) Je déconne ! Mais ouais, tout est parti de ce titre-là et c’est pourquoi j’écoute du metal et je joue ce qu’on fait aujourd’hui.

Pourquoi as-tu choisi de faire du metal en tant que professionnel ?
C’est un truc qui arrive, je pense, quand tu es fan de ce genre de musique, et maintenant il n’y a rien d’autre au monde que l’on préfèrerait faire (rires).

Imagine que tu es tour manager et que tu peux choisir trois groupes avec qui tourner, qui choisirais-tu ?
Demolition Hammer, Sepultura époque "Schizophrenia" et Metallica époque "Master Of Puppets".

Dernière question : quel est ton dernier coup de coeur musical ? Des groupes à nous recommander ?
Rude, Outre-Tombe, Necrot ou Carnation.

Merci encore pour ton temps, on espère vous revoir au Hellfest, je te laisse les dernier mots !
Merci d’avoir pris le temps de nous faire cette interview, c’était un plaisir ! Et ouais, avec un peu de chance on sera de retour au Hellfest ! On se prendra quelques bières ensemble !


Le site officiel : www.facebook.com/skeletalremainsdeathmetal