Interview faite par LS Veg à Montpellier.

Satyricon est de retour sur scène en France pour célébrer la tournée de leur neuvième album, "Deep Calleth Upon A Deep". Cette date est mémorable car cela fait bien trop longtemps que notre ville n’a pas accueilli une renommée de la scène black metal. C’est donc un immense plaisir de recevoir le duo Satyr / Frost chez nous, mais comment rajouter une immense couche de bonheur lorsque j’ai appris que le groupe a accepté que je les interviewe. Ma toute première interview et avec la légende Frost de Satyricon. Un moment intense et sincère que nous avons décidé de vous faire partager.
Let’s go !

J’aimerais que tu nous parles de ce nouvel album de Satyricon, "Deep Calleth Upon A Deep". Lorsque je l’ai écouté, j’ai ressenti votre côté black 'n' roll mais en même temps, on peut remarquer un certain retour aux sources vers les premiers albums. Quel était votre objectif avec cet album ?

Frost (batterie) : On essaie de garder du dynamisme dans cet album. Tu remarqueras que chaque morceau ne se ressemble pas. On essaie d’expérimenter notre musique, qu’elle soit ouverte. Chaque morceau a sa propre personnalité avec une énergie spécifique. Je voulais ressentir les vibrations de la musique partout quand je jouais de la batterie. Garder l’esprit du son, avoir l’attitude et l’esprit. Je suis comme Sayr, on produit notre musique. Quand on produit un album, on l’écoute et il doit nous plaire. Je m’en fous de ce que les gens en pensent. Nous sommes dynamiques.

Satyricon est très connu pour ses deux vagues : la première qui est du black metal norvégien "true" et ensuite vous avez décidé de passer à un black plus rock 'n' roll. C’était une sacrée prise de risques car beaucoup de gens n’ont pas aimé ce changement, vu que pour beaucoup d’entre eux, quand on leur parle de Satyricon, ils ne jurent que par "Dark Medieval Times", "The Shadowthrone" et "Nemesis Divina". Mais Satyricon ne peut pas être réduit à ces trois albums. Vous vouliez vous enlever cette "étiquette" black metal, être plus moderne ou innover ?
L’innovation est une partie de l’esprit de notre groupe. Les gens peuvent penser ce qu’ils veulent mais lorsque l’on finit un album de SATYRICON, on le dédie pour nous. On décide de ce qu’on veut faire de SATYRICON, c’est comme lorsqu’on commence à écrire un livre, on va pas toujours se demander ce que les lecteurs en pensent. Notre musique n’est pas commerciale. On essaie, on voit si ça nous plaît. Venons-en au côté black 'n' roll, au black metal old school.



(je lui coupe la parole) Justement, vu que tu en parles, le black metal actuel connaît une mutlitude de nouveaux sous-genres tels que, par exemple, le post-black metal, le black psychédélique, le space black metal etc... Que penses-tu de tous ces nouveaus sous-genres ? Préfères-tu le black metal old school ou est-ce que tu penses que le black metal doit être plus moderne ?
Je vois le black metal comme tu vois le punk ou le jazz. C’est une attitude, il faut les émotions et l’attiude, si tu ne l’as pas ça ne marche pas.

Quand j’écoute les groupes de black metal norvégiens dits old school comme Ulver, Burzum, Darkthrone, Mayhem, Satyricon, Enslaved etc..., on peut ressentir une atmosphère froide, sombre, profonde et même haineuse. Et malgré votre changement de style, on ressent réellement que vous revenez à tout ça avec "Deep Calleth Upon A Deep".
J’aime les vieux SATYRICON, mais "Deep Calleth Upon A Deep" se veut probalement plus émotionnel. Le black metal old school c’est Venom, Bathory, Celtic Frost, Hellhammer avec cette influence punk. Pour comprendre le black metal, il faut en comprendre les racines. Si tu ne comprends pas les racines, ça marche pas. Le black 'n' roll est un terme contradictoire, car le black metal est une sous-branche du rock 'n' roll. On est contre ce terme.

 En dehors de Satyricon, tu as d’autres projets et je pense surtout à 1349 avec qui tu as d’ailleurs joué cet été au Motocultor Festival. Depuis 2014, 1349 n’a sorti aucun album. Y a-t-il un projet d’album en cours voire une tournée ?
Effectivement, j’ai pas mal de boulot avec SATYRICON mais on va essayer de sortir un album avec 1349 d’ici l’année prochaine.



J’ai vu Satyricon pour la première au Fall Of Summer festival l’année dernière. C’était un set spécial "Nemesis Divina" pour les 20 ans de cet album avec "Fuel For Hatred" et "K.I.N.G" joués à la fin. J’aimerais bien savoir ce que donne un set normal chez Satrycion. Vous vous basez plus sur les albums récents ou faites-vous un set accès sur la majorité de votre discographie ?
Ce qui est plus intéressant pour nous, c’est de jouer nos derniers morceaux car si on sort un album et que l’on fait une tournée, c’est pour mettre en avant notre nouvel album.

Pour cette tournée, vous avez décidé de jouer tout de même 5 dates en France, ce n’est tout de même pas négligeable malgré l’annulation à Paris suite à des problèmes techniques. Étant parisienne, j’ai beaucoup d’amis qui ont été très attristés de vous rater samedi dernier. Vous êtes un groupe fait pour le live et j’aimerais savoir justement ce que tu penses de la scène black metal française et du public français. Car quand je vois autant de groupes norvégiens jouer fréquemment en France tels qu’Ulver, Leprous, Mayhem... je me demande ce que vous pensez de nous.
Pour ce qui est de la date à Paris, nous reviendrons l’été prochain. J’aime beaucoup l’attitude du public parisien qui bouge beaucoup et qui a du caractère. J’ai beaucoup de bons souvenirs en France notamment à Paris.

On voit que vous aimez notre pays, on a été un des rares à avoir l’honneur d’avoir un set spécial "Nemesis Divina" et c’est album est un de vos chefs d’oeuvre.
La seconde date du Nemesis Divina Tour était au Fall Of Summer en effet. C’est très spécial pour nous d’avoir rejoué cet album car c’est beaucoup de souvenirs et de la nostalgie. J’aime beaucoup la scène thrash metal française notamment Agressor et j’aime bien aussi Massacra. Mais je ne connais pas trop les groupes récents.

Merci beaucoup pour ce temps accordé, Frost !


Le site officiel : www.satyricon.no