Interview faite par mail par Loreva

Venus de l'Est de la France tout comme moi, pourriez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Salut Loreva, et merci d'avance pour tes questions. RIKTUS est un groupe de metal de l’Est de la France, nous jouons ensemble avec le même line-up depuis presque 10 ans. Nos influences sont variées, des vieux Pantera ou Metallica à Unearth ou In Flames. RIKTUS c’est 5 potes et officiellement : Vincent Le-Gac (guitare), Michel Watrin (guitare), Florent Mescolini (basse, Fançois DelFrate (batterie), Sacha Muller (chant).

Amis d'enfance, comment vous a pris l’idée de former un groupe ?
Tous à la fois passionnés de musique, mais aussi musiciens depuis notre plus jeune âge, il y a eu un moment où, après avoir testé plusieurs styles, plusieurs expériences différentes, on s'est retrouvé pour former RIKTUS. L'idée est surtout venue de partager nos expériences musicales, d'essayer de progresser et d'avancer ensemble.

En 10 ans d'existence, quel résumé feriez-vous et quel aura été votre meilleur moment ?
Impossible de résumer 10 ans de vie en commun, de scènes et de répèt'. Chaque Noël que nous passons ensemble est mémorable, on adore être en studio ensemble chez nos amis, on boit l'apéro à chaque répète depuis toujours, et on est toujours heureux de monter sur scène après plus de 100 concerts. Chaque chose est importante, en retenir une seule n'est vraiment pas évident. Alors pour moi le meilleur moment c'est le premier concert depuis plus d'un an à Auboué, quand on va se préparer il y a 10 personnes devant la scène et quand on arrive sur scène la salle est quasi remplie avec un public de folie. Après autant de temps d'absence ça nous a tous fait vraiment chaud au cœur !

Parlez nous de votre dernier album "Devotion". Comme je suis curieuse, je veux tout savoir de sa conception à l'enregistrement.
On a pris une bonne année de break pour tout composer et maquetter, c'était à la fois utile pour réussir à sortir le meilleur de nous même mais je crois qu'on avait aussi besoin de se poser, en répèt', sans avoir de pression au niveau du temps. Ensuite, on a fait deux préprods chez nous dans notre salle de 3m² (!) et quand on avait bien calé tous les clicks et qu'on avait une bonne idée du son et des arrangements qu'on voulait, on est allé enregistrer tout ça. On à l'habitude de bosser avec des gens qu'on connaît, on a donc travaillé avec Yann à "mon studio" pour les prises batteries et Le Mix. On a bossé avec Philippe Matge pour les prises guitares et basses à la kulturfabrik, au Luxembourg avec Julien Brenier pour les prises chant à la Rockhal et enfin c'est Christophe Edrich qui a masterisé l'album. On a également réalisé des petites vidéos sous forme d'épisodes pour que les gens puissent suivre notre enregistrement, on y voit comment les micros sont placés, quel matériel on utilise et pas mal de moments de vie.

L'artwork représente bien le nom du groupe, c'est l’œuvre de qui ?
C’est tout le boulot de Laurent et son équipe. Nous on parle, on échange, on discute... Lui, il analyse, propose et enfin on débat et on commence à faire des croquis. Le temps de la discussion avec tout le monde est important pour nous quand il s’agit de réaliser un artwork soigné. On attache autant d’importance au cover qu’à une autre partie de la réalisation d’un album. On a bossé avec Laurent Witz et une partie de la team de Zeilt Production au Luxembourg. C’est également Laurent qui a fait "Dégénération" et on voulait faire un artwork plus aseptisé, moins glauque mais plus froid, rappelant un côté presque trop parfait pour être réel. On peut dire qu’on a voulu expliquer le nom de notre groupe au travers de ce design, c’était une des idées principales. Sur "Devotion", je pense que c’est la cohésion du groupe qui s’affirme d’elle même, et vu qu’on bosse avec les même personnes depuis longtemps, ces personnes ressentent les émotions qui passent au travers de notre travail et essaient de les transcrire au mieux dans leur art. On a passé pas mal de temps sur ce côté visuel et on en est vraiment satisfait, on a tout fait de A à Z, avec nos amis de la sélection des models aux photos, en passant par les retouches et les incrustations 3D, comme pour les précédentes productions, et ça pour nous c’est une chose essentielle.

Et comment s'est passée la collaboration en studio avec Yann de Mypollux ?
Nous avons beaucoup appris avec Yann, nous avions besoin de lui pour les prises batteries et le mix. Son nouveau studio "mon studio" à Nancy est très agréable et nous y sommes resté environs 2 semaines. Sa façon d’enregistrer les batteries était la bonne, la méthode qui finalement nous convenait, on est très content de son travail sur Devotion. En plus Yann travaille vite et bien, ce qui nous a permis de prendre le temps qu’il fallait sur d’autres choses. Dans tous les cas, avec le recul ou à chaud c’était le bon choix pour RIKTUS sur cet album puisque tout le monde est convaincu du résultat au sein du groupe.



Quoi de nouveau dans ce dernier album par rapport aux autres ?
L’évolution principale pour moi c’est le fait de tout jouer au click, en studio et en live pour cet album. Il y a aussi plus de mélodies, un petit coté "emo" remarqué par beaucoup d’auditeurs qui n’était pas voulu de notre part. Il y a aussi des petits soli par ci par là qui n’étaient pas présents avant et nous sommes super satisfait de notre son 100% enregistré par des amis de nos régions !!! Globalement le son nous convient plus que "Dégénération", il y a 10 vrais morceaux, pas d'interlude. Ensuite il faut aller l'écouter pour savoir, c'est difficile pour nous de rester objectif, c'est pour ça qu'on a mis l'album en écoute complète sur notre site (www.riktus.net).

Quelle chanson préférez-vous sur ce dernier ?
Dur dur... J'aime bien "The God's Anger Rest" mais c'est très personnel et en même temps ça évolue, ça change. Je crois qu'on les aime toutes !

Quelles retombées avez-vous reçues jusqu'à présent ?
Excellentes, honnêtement les chroniques et critiques sont très bonnes, les retombées presse également et, plus surprenant, les ventes également ! Il faut dire aussi, qu'au niveau national, Anticraft (notre distributeur) travaille super bien, il s'occupe de la mise à dispos de "Devotion" d'une manière exemplaire ! On le trouve partout et bien placé, on attend maintenant nos premiers résultat après deux semaines de mise en vente.

Vous avez débuté votre tournée à Auboué avec L'Esprit Cu Clan, qu'avez-vous à nous dire là-dessus ?
Super concert, surtout pour une reprise. Le public aurait pu être plus nombreux mais les gens qui se sont déplacés étaient fous. Tout s’est vraiment très bien passé sur nos dates, la technique, l’accueil, le public : rien à redire ! En plus sur cette date on a particulièrement pris plaisir à jouer puisqu’on avait arrêté longtemps, on jouait effectivement avec l’EDC et c’était notre première date pour la sortie d’album !

Et des assos qui ont fait que tout ça soit possible ?
Un grand bravo à tout l’équipe des Carreaux du Rock, tous les bénévoles de cette asso sont vraiment au petit soin avec les artistes et ça c’est super appréciable. De l’accueil jusqu’au départ rien à redire. Cette asso mérite vraiment qu’on la soutienne pour qu’elle puisse continuer d’organiser des évènements de cette envergure. Un merci également à Vacarm, notre partenaire, qui a sponsorisé et assuré la com’ sur l’évènement !

Que pensez-vous de la scène metal en ce moment, y a-t-il un groupe qui sort du lot à vos yeux ?
Je pense qu’on peut facilement différencier la scène metal internationale de la scène metal Française. J’ai beaucoup de mal avec la France, les lieux pour jouer du metal sont réduits, jouer en semaine devient de plus en plus difficile. Même les tourneurs et les professionnels partagent ce point de vue. Par contre, si tu fais de la pop ou de la chanson à textes tu es le bienvenu à peu près partout. Disons qu’avec le temps j’ai l’impression que tout ce qui touche au rock’n’roll en France restera underground. La différence avec les autres pays est flagrante, le metal Européen est en plein essor avec la multitude de groupes Danois, Norvégiens ou Suédois qui ont leur son bien spécifique, les Allemands avec leurs grosses pointures et les nombreux lieux où tu peux aller jouer dans les pays de l’Est. Je ne reviens pas sur l’Angleterre et les États-Unis qui ont une multitude de groupes qui partent en tournée pendant des mois entiers. Heureusement que nous avons Gojira qui a permis de montrer qu’un groupe Français pouvait y arriver, c’est un des seuls que je connaisse et il était temps qu’on ait un "chef de file" dans l’univers du metal Français.

Et maintenant, quels sont vos projets ?
Cet été on essaie d'enregistrer les mêmes morceaux avec des instruments acoustiques et de la voix clean… Histoire que les personnes qui n’écoutent que ça et qui n’ont pas les oreilles habituées aux sons saturés et violents ne soient pas choqués et prennent quand même le temps d’écouter notre boulot. Je ne peux pas t’en dire plus tout simplement parce qu’on n’en sait pas plus nous même, on va essayer de garder un maximum de spontanéité et on pourra savoir si ça fonctionne seulement après l’avoir enregistré. A la rentrée on a un projet de tournée dans les pays Scandinaves pour 10 dates sur 10 jours avec nos amis de Kayan.

Un petit mot pour la fin ?
Merci beaucoup pour l’intérêt que tu portes à notre musique, j’espère qu’on aura l’occasion de se revoir en live bientôt !!! Bonne et longue vie à French Metal. Continuez comme ça et bravo pour votre dernière compilation.

Merci beaucoup de nous avoir accordé cette interview et je vous dis bonne route pour la promo de "Devotion".


Le site officiel : www.riktus.net