Interview faite par mail par Davidnonoise

Salut, commençons par la classique bio de Progenies pour les lecteurs de French Metal.
PROGENIES est né au début de l'année 2008. David était à la recherche de musiciens dans le but de former un groupe de death metal. Après plusieurs changements de line-up le groupe se stabilisa par l'arrivée des frères Hubert et Xavier et le groupe adopta le nom "Eyeless". Pendant plus d'un an, le trio fut en quête d'un quatrième membre afin de compléter la formation et décida de rechercher un guitariste plutôt qu'un claviériste. Pendant cette période, nous avons enregistré une démo auto-produit et écrit plusieurs compositions qui définirent le style et les sonorités d'Eyeless. En 2009 le groupe parvint enfin à se compléter par l'ajout de Simon à la guitare. En Décembre 2009, Eyeless entra aux Red Well Studios pour y enregistrer "The All Seeing Eye", un EP contenant 4 nouvelles compositions. À la fin de l'année 2011, Eyeless changea son nom pour "Progenies" afin d'éviter tout trouble légal avec un autre groupe portant le même nom. En début 2012, nous sommes entrés de nouveau en studio afin d'y enregistrer "Beings Of Flesh". Enfin, au milieu 2014 la chanteuse Karina s’est jointe à la formation.

Vous mélangez brutalité et éléments progressifs, comment se passe le travail de composition, car le mélange du brutal et du progressif est un exercice assez compliqué, non  ? Il faut que tout s’emboîte parfaitement et paraisse couler de source.
Pour être franc, c’est une question à laquelle nous n’avions pas réfléchi. La majeure partie du travail de composition se fait en groupe et notre style a grandement évolué au fil des ans. Ce qui a commencé avec une blague, soit d’insérer une transition jazz inattendue, a fait place à des passages mélodiques ou acoustiques qui sont un peu devenus notre signature. Nos influences étant très variées, chaque membre apporte son grain de sel. Avec les années, cette combinaison brutal / prog., nous vient plus aisément et naturellement.

Les parties progressives me font penser à du Opeth, je retrouve la même émotion et musicalité dans Progenies, d’où vous vient cette inspiration plus prog  ?
C’est très flatteur merci. Il est vrai que nous sommes presque tous de grands fans d’Opeth. À l’époque de la création de "Beings Of Flesh", c’était notre principale influence. Cependant, nous écoutons aussi d’autres groupes associés à ce style  : Yes, Genesis et Dream Theater par exemple. La musique progressive sort du cadre habituel et ne se met aucune barrière. Notre désir de créer des pièces non conventionnelles est intimement lié à cette musique, nos influences.

Il me semble que l’album a pris pas mal de temps entre le début de sa composition et sa sortie, c’est dû à quoi ce long délai  ?
Il est vrai que tout ce qui a touché cet album a été long. D’abord,  l’album nous a pris un temps fou à composer. Certaines pièces étaient même déjà écrites alors que nous étions encore qu’un trio et plusieurs de ces chansons ont été modifiées avec l’arrivée de notre deuxi-me guitariste. La fin de "Necropolis Pt. 1" a été écrite en plein milieu d’une session d’enregistrement. Simon avait amené cette finale, qui devait servir de matériel pour un futur album mais le reste du groupe en a décidé autrement. Ensuite, il s’agissait de notre première préproduction et de notre première vraie expérience dans un studio professionnel. Les timings n’allant pas toujours, nous avons dû faire quelques compromis au niveau du temps afin d’accommoder les chanteurs invités en fonction des disponibilités des studios. Nous voulions obtenir le meilleur résultat possible, et c’est pour cette raisons que la préparation de l’album a été si longue.



Le chant oscille entre intonations black metal et vocaux plus puissants, est ce un choix ou simplement une façon de chanter non calculée et naturelle  ?
Il s'agit d'une façon naturelle que David a de chanter. Nous avons mis à profit cette qualité afin de donner un maximum de diversité à la musique, nous permettant de ne pas limiter la composition des riffs à cause d'un chant trop linéaire. Sur "Beings Of Flesh", nous avons poussé l'audace jusqu'à des vocaux encore plus lourds, exécutés par Hubert, notre ancien bassiste, qui possède un chant très guttural. Par contre, sur les prochaines compositions, la voix black metal sera mise à profit de plus en plus, David ayant plus d'affection quant à ce type de voix et plus de facilité à l'exécuter. De même, avec l'ajout de Karina, la voix féminine va permettre beaucoup de contraste.

Vous avez une chanteuse qui n’apparaît quasiment pas sur "Beings Of Flesh", ça veut dire que vous avez déjà des choses en boîte pour un futur proche  ?
Effectivement. Karina s’est jointe à nous récemment afin d’élargir nos horizons musicaux et de combler les multiples pièces où nous avions invité d’autres chanteuses à se produire. Vous aurez la chance de l’entendre sur un court album en production qui sortira dans un futur proche. C'est d'ailleurs cet enregistrement qui nous a permit de faire sa connaissance et qui l'a amenée à être dans le groupe.

La pochette de l’album est assez exceptionnelle, à qui doit-on ce travail  ?
Le visuel de l’album est signé Pascal Laquerre. Il s’agit d’un artiste québécois qui a également travaillé pour des groupes comme Aeternam et Kataklysm. Il a exécuté avec brio l’idée de base de la pochette. Le logo, quant à lui, est une conception de notre guitariste Simon.

Comment décririez-vous la musique de Progenies à quelqu’un qui ne connaît pas le groupe  ?
PROGENIES est un mélange d’Opeth, de Meshuggah, de Dream Theater et d’autres groupes prog. On y ajoute du jazz, des passages planants et quatres musiciens qui ont une volonté de créer une musique unique.

Pouvez-vous expliquer un peu le contenu des lyrics de "Beings Of Flesh", est ce un album-concept  ?
Non pas du tout. Comme les pièces ont été écrites sur une longue période, il nous aurait été difficile d’agencer le tout. Les textes étant signés par trois des membres, chaque pièce possède sa propre histoire. Par exemple, "In Death" raconte l’histoire d’hommes étant poussés à faire un choix entre survivre et en ayant une dette éternelle envers la mort, ou mourir afin de conserver leur liberté. Par contre, certaines pièces ont bel et bien un lien entre elles. "Necropolis" Pt. 1 et 2 sont des suites l’une de l’autres (évidemment), alors que "Genesis", "Nemesis" et "Regeneris" racontent l’histoire de la création d’un monde, de sa destruction de la main de l’homme et de sa reconstruction.

"Regeneris" est un titre a part sur l’album, comment est-il né ? N’avez-vous pas eu peur de dérouter l’auditeur en proposant un morceau comme celui-ci  ? Personnellement, je l’ai trouvé énorme.
En effet, c’est une pièce assez particulière. Au départ, nous avions comme intention de concevoir quelque chose de moins chargé et nous l’avons construit autour d’un riff où la tension augmente au fur et à mesure que la chanson avance. À vrai dire, nous ne pensions pas quelle aurait cet effet, c’est l’une des préférées de plusieurs auditeurs. C’est un des moments forts sur l’album où nous avons beaucoup joué sur les textures en y ajoutant, entre autre, des narrations.

J‘ai énormément accroché aux côtés prog de l’album, ils font preuve de créativité et de beaucoup d’émotions, c’est important pour vous de faire passer plein d’émotions à celui qui l’écoute  ? Où voulez-vous emporter l’auditeur quand il écoute votre album  ?
Au contraire, croyez-le ou non, on ne force jamais la chose. On construit nos pièces sur le moment et nous ne choisissons pas d’inclure intentionnellement une émotion. Ce qui nous anime, c’est plutôt de jouer avec les textures afin de sortir des standards musicaux qu’on entend trop souvent.



Sur une échelle, de 1 (facile) à 10 (galère), à combien estimez-vous la difficulté pour sortir "Beings Of Flesh" ?
8/10, mais le résultat en vaut largement la peine.

Quels sont les retours pour l’album au niveau des chroniques et des fans  ?
"Beings Of Flesh" est encore méconnu du grand public, cependant les retours sont tous très positifs. C’est très encourageant et ça nous motive à faire encore mieux la prochaine fois.

Le Québec semble renfermer d’excellents groupes, très créatifs qui osent proposer des morceaux qui sortent du cadre qu’on a l’habitude d’entendre en général, as-tu une explication  ?
C’est peut-être dû au fait que nous sommes une société libre et qui prône grandement la culture sous toute ses formes. Tel que mentionné plus haut, nous avons essayé auparavant de composer des morceaux "standard" et nous nous sommes vite rendu compte que notre zone de confort se trouvait ailleurs.

Le Québec semble renfermer d’excellents groupes, très créatifs qui osent proposer des morceaux qui sortent du cadre qu’on a l’habitude d’entendre en général, as-tu une explication  ?
C’est peut-être dû au fait que nous sommes une société libre et qui prône grandement la culture sous toute ses formes. Tel que mentionné plus haut, nous avons essayé auparavant de composer des morceaux "standard" et nous nous sommes vite rendu compte que notre zone de confort se trouvait ailleurs.

Quel est l’avenir proche pour Progenies  ?
Tel que mentionné un peu plus haut, un EP est prévu pour bientôt. Notre style ayant évolué, ce sera plus brutal et les pièces seront plus courtes. Autrement, nous continuons à composer de nouvelles pièces qui figureront sur un futur album. Un projet "opéra-metal" pouvant s’apparenter à Nightwish ou Epica est en train de germer dans nos têtes. Nous voulons faire de chaque album un projet unique avec ses influences propres.

Voilà, la conclusion vous revient, à vous de terminer cette interview et merci pour l’excellent album  !
C’est nous qui vous remercions. Merci pour les commentaires et bien sûr, merci aux fans qui continuent à se procurer l’album.


Le site officiel : www.facebook.com/progeniesband