Interview faite par Byclown à Paris.

Hello, on a le plaisir de se retrouver pour parler de la sortie de votre deuxième album “Destructive By Nature”. Pour rentrer dans le vif du sujet (et pour éviter de répéter ce qui a pu être dit dans la première interview), sur votre nouvel album je contaste qu’il y a eu deux changements de line-up : Vincent (Perdicaro) a remplacé Loic (Colin) à la basse et Clément (Rouxel) a remplacé Dirk (Verbeuren) aux fûts. Dis m’en un peu plus sur les raisons de ces changements.
Franck (guitare) : Concernant Dirk, qui est un super pote, il est batteur de Soilwork, de plus il habite aux States, à Cleveland plus exactement, je crois même qu’il bouge sur Los Angeles dans pas longtemps, tu comprendras donc que niveau logistique, ça devenait vraiment impossible… Ne serait-ce que pour assurer des dates ponctuelles en France, ou des festivals, c’est juste impossible. Surtout que Soilwork tourne pas mal… Oui c’est vrai, de plus il est batteur de session aux States, c’est comme ça qu’il gagne sa vie. Il nous a dit de continuer avec le batteur de Lyzanxia, qui est notre pote aussi, ce qui paraissait logique, car ONE-WAY c’est avant tout une histoire de potes. Concernant Loic, pour la partie basse, je crois qu’il a quitté pas mal de choses en musique, au profit de sa vie de famille. Nous sommes très axés sur la vie de tournée, la teuf non stop, et je ne pense pas que ça soit sa philosophie de vie musicale. De fait nous avons demandé au bassiste de Lyzanxia de venir nous rejoindre, c’était vraiment plus simple, de plus ça nous permet de garder cette ambiance "entre potes", bonne ambiance et on sait où on va.

Les nouveaux venus ont-ils pris part à la composition de l’album ou pas du tout ?
A la base on a l’habitude de composer à trois, Guillaume, mon frangin et moi. Sur le premier album même la batterie avait été amenée par guillaume va une drum machine. Sur cet album en revanche Clément et "Perdi" (Vincent) ont vraiment participé aux arrangements, à l’ambiance générale.

Dans quels groupes le batteur a-t-il déjà joué ou joue-t-il encore ?
Clément joue actuellement dans T.A.N.K et Zuul Fx.

Il me semble que même le guitariste soliste de T.A.N.K joue dans Zuul Fx…
Oui effectivement il y fait des remplacements. Concernant "Perdi", il joue dans General Lee qui st un groupe de post hardcore vraiment excellent.

Puisque tu as plus que largement participé à la création de cet album, quels sont les albums qui, justement, t’ont inspiré, que tu as souvent écoutés ?
En "metal", j’écoute beaucoup Nine Inch Nail et Faith No More, après il est vrai que je me suis pas mal éloigné de ma période où j’écoutais vachement de death metal… je serais plus à écouter de la musique de bruitiste tel Fantomas, des trucs comme les premiers Dilligner Escape Plan… Ce qui est marrant c’est que, quand on compose avec ONE-WAY, on écoute quasiment pas de metal mais carrément de la musique pop rock des années 80.

Spécialement pour se détacher de ça ou c’est inconscient ?
Non c’est totalement inconscient. On écoute vraiment du "tube"...

Pour le côté "catchy" ?
Oui exactement ! En fait on écoute des chansons, pas du Soilwork par exemple, un truc super speed avec de la batterie triggée à mort, pas du djent. Quelque chose qui a une âme. Je ne me souviens plus trop des titres qu’on a pu écouter ou pas. Tu sais, quand on compose, on fait à peu près un titre par jour, alors quand tu as composé pendant 8 heures dans ta journée, tu n’as pas forcement envie d’écouter de la musique après .On se mate des vieux films à la con genre "Commando" ou "Point Break" et voilà. Bon après Guillaume écoute en boucle tous les soirs "October Rust"  de Type O Negative, ou alors le bruit de son sèche-linge… A la fin on en a ras le cul. (rires)

Le sèche-linge, l’horreur, ça ressemble à du Skrillex…
Ah putain ouais carrément ! (rires)

Apres la musique, les concerts. Quels sont ceux qui t’ont le plus plu dernièrement ?
J’ai vu un concert l’année dernière qui m’a vraiment plu, mais ça n’a rien à voir avec le metal, c’est Seth Gueko, du rap manouche. C’est super vulgaire, ultra macho, mais le concert était vraiment fendard ! Il joue le côté manouche en caravane à fond, un peu à la "Snatch", mais "Snatch du pauvre". Ca m’a vraiment fait délirer. Il y avait pas grand monde, et c’est un public spécial, je ne me sentais pas franchement à l’aise dedans mais j’ai adoré. Y’a aussi Macéo Parker, l’ancien chef de la section cuivre de James Brown. A plus de 70 piges, il joue avec son fils à la batterie, et il tient 2h30 de concert à fond la caisse, et quand il reprend tous ses vieux tubes qu’il a composé pour Brown… La grande classe.

Plutôt éclectique donc…
Carrément, mais de manière générale il FAUT être ouvert d’esprit, aussi et surtout pour écouter du metal (sourire en coin), c’est pas donné à tout le monde.

Concernant l’enregistrement du premier album, vous aviez fait ça de manière un peu anarchique, en enregistrant ci et là telle ou telle partie, comme il était possible de le faire à ce moment là. Pour ce nouvel album avez-vous répété le processus ou avez-vous fait ça de manière plus "cadrée" ?
Il est vrai que pour le premier album on a tout composé en 12 jours, après pour l’enregistrement Guillaume est allé en Suède, Dirk a pris une journée pour enregistrer la batterie. Pour le second album rien à voir !! On a tout fait à notre studio (comprendre le studio des frangins) et le Dogs In The House, le studio de Guillaume. Le faire chez nous est super agréable ! Déjà ça nous évite de courir partout, ensuite on connaît l’acoustique, on connaît le matos.

Et pour l’enregistrement vous avez tout fait à la suite ?
On a pas mal espacé tout ça. On a fait la batterie, après on a attendu 2 ou 3 jours pour faire la basse et les grattes et après on attendu un peu pour faire le chant, déjà parce qu’on avait le temps, ensuite parce que Guillaume voulait vraiment être dans un mood spécial pour enregistrer ses parties. Il a traversé une partie tres sombre de sa vie à ce moment là où il buvait énormément, réflexion faite il boit toujours énormément, il a donc préféré attendre un peu plus d’une quinzaine de jours pour enregistrer la voix.

Le fait d’enregistrer "à la maison" a-t-il influé sur le résultat final ?
Oui carrément. Déjà c’était vraiment plus cool, on n’avait aucune pression, on commençait et finissait à l’heure qu’on voulait. On n’était pas tributaire d’un mec qui venait appuyer sur les boutons, on faisait ça nous mêmes.

Et pour le mastering vous avez pris votre temps aussi ?
Avant de faire le mixage, on a attendu d avoir digéré la production, pendant presque 1 mois. On a pris un peu de temps pour le mixage car d’habitude ça nous prenait entre 3 et 4 jours mais là ça nous a pris un peu plus d une semaine. Concernant le mastering on en a fait deux, et on a choisi le deuxième, sachant qu’on a pris un jour pour chaque mastering. On a mis en gros un mois et demi de l’enregistrement au mastering. On aurait clairement pu tout boucler en 15 jours mais on a pris notre temps, ce qu’évidemment on n’aurait pas pu faire dans un autre studio.



Je trouve que cet album, bien qu’il contienne des chansons plus "bourrines" que sur le précédent opus, est davantage "easy listening". Avez-vous travaillé dans une direction particulière pour que certaines chansons soient très catchy, d’autres plus bourrines etc…
Déjà, on compose en fonction du rythme. C’est arrivé pleins de fois que l’on se dise "Tiens on va faire un titre à 120 BPM, 160…". Je sais pas pourquoi, c’est juste un délire qu’on s’est fait.Ca vient de notre méthode de travail, on essaye de bosser le plus relax possible, sans se prendre la tête, car on fait de la musique avant tout pour nous ! Ca peut paraître égoïste comme manière de bosser mais c’est comme ça. On fait la musique qu’on veut entendre. Pour cet album, au lieu de faire 12 jours de compos, on a fait 4 sessions de compos, et donc à chaque session on était dans des moods différents, ce qui a amené à des morceaux plus contrastés. Le truc est que Guillaume voulait faire quelque chose d’encore plus mélodique car ça le saoule de brailler… A la base c’est un chanteur, pas un hurleur. Il a fait ce qu’il voulait, comme il l’entendait. Cet album est la suite logique du premier.

Est-ce que tu penses que, du fait que vous ayez tous des groupes à côté, et donc des méthodes de travail différentes, il a été difficile de s’accorder tout au long des étapes ?
Non pas du tout car mon frère, Guillaume et moi sommes sur la même longueur d’onde. On a chopé une façon de bosser relativement spéciale, qui n’a rien à voir avec Lyzanxia, avec Mnemic… Curieusement on s’entend super bien, c’est aussi pour ça que le groupe marche bien musicalement parlant. Apres il est vrai que, lors de la production, on rajoute pas mal de gimmicks qui nous font plaisir mais tout se fait de la manière la plus naturelle possible, ca va à une vitesse incroyable !

Que peut on attendre en terme de tournée et de dates de la part du groupe pour 2012 ?
C’est vrai que de part nos emplois du temps respectifs c’est assez dur à gérer. On joue la semaine prochaine avec Gojira à Nantes, dans une super salle. On bosse avec notre tourneur pour caler beaucoup de dates. On aurait voulu tourner dès maintenant mais, par exemple, aujourd’hui tu as le festival de Bourges qui commence, donc la plupart des responsables de salles sont là bas. En Mai les salles programment de moins en moins et en Juin elles ne programment clairement plus rien.

De plus en été, c’est plutôt la période des fests…
C’est vrai, en plus ils ne sont pas fans de ONE-WAY, ce que je peux comprendre. Je trouve que c’est plus cool de dire "On n’aime pas l’album donc on programme pas" que de dire "Désolé on a plus de place" ; dans un sens c’est plus honnête, de plus on a déjà joué au Hellfest avec Lyzanxia. En plus géographiquement, on habite à côté, alors on ne va pas commencer à faire les plans mafia… Apres les fests, tout est booké de partout. L’album arrive un peu "entre deux eaux". On est en train de bosser sur pas mal de dates à la rentrée. Déjà en ce moment on tourne un nouveau clip…

Il y en a déjà un qui est sorti d’ailleurs…
Oui, celui du gagnant du concours vidéo qu’on a lancé en Février. Celui qui est en prévision sera un truc en 3D, donc on a pas mal de boulot, on va pas rester sans rien faire non plus. Le but pour nous maintenant c’est de tourner à fond ! On s’éclate trop en tournée !

Parle-moi un peu de ce fameux concours vidéo…
Et ben, on n’avait pas d’idées du tout ! Que ce soit idée du réalisateur et idée de ce qu’on allait bien pouvoir faire comme clip. Est ce qu’on allait nous voir jouer ou pas ? Et c’est là que j’ai lancé l’idée du jeu concours en me disant "Puisque on va pas nous voir jouer, autant lancer un concours !". On a la chance en France d’avoir plein d’écoles de vidéos, qui forment des gens tres créatifs. Il y a des BTS audiovisuels dans tous les sens partout en France, des grandes écoles à Paris… Du coup on a lancé cette idée là, on a eu une cinquantaine d’inscrits et une vingtaine de participants. Au final on a eu 11 clips finis. Y'a des gens qui ont fait chanter des gens à notre place, y’a des gens qui ont fait des petits scénarios et on s’est dit "J’aurais jamais pensé à ça" et c’est ça qui est super intéressant ! Du coup, pour le deuxième clip, on a fait appel au gagnant du concours du premier clip, qu’on a eu directement au téléphone. Il était ultra content et il nous a proposé de refaire un clip mais beaucoup plus sérieux cette fois-ci. Là, pour le coup, on nous verra en train de jouer, il y aura pas de scénario comme un court métrage !

Y'a bien un gars qui a essayé de faire un clip en pâte à modeler, à la Killswitch Engage non ?
En stop motion ! Y'a effectivement un gars qui s’est lancé dans l’idée mais c’est un truc de fou, un boulot de malade.

Parlons un peu de la pochette de l’album. Je sais que vous êtes très attachés au visuel, en témoigne la pochette de votre premier album sujette à controverse (voir précédente interview). Que représente la pochette du nouvel album ?
On a travaillé avec le même photographe que pour le premier album, c’est un type fabuleux.

Mais du coup, la pochette de l’album me fait penser à un métal en fusion que l’on mettrait dans de l’eau…
...C’est exactement ça ! (étonné). Je pense pas trahir un secret mais… et puis Alain (le photographe) s’en fout je pense. En gros, on lui envoie l’album, les paroles de chansons, et on lui laisse carte blanche. Il a compris les paroles à sa manière, on a tous notre manière de comprendre les choses et en fait il a coulé des bronzes dans de l’eau ! (On parle bien du metal hein, même si la phrase prise en tant que telle peut paraître épique !) Il a balancé des blocs de bronze dans l’eau et les a shooté en vitesse lente pour avoir le mouvement. Quand on a vu le produit fini on a adoré ! Perso, j’ai pas compris tout de suite comment il a fait, ou même ce qu’il a fait, mais j’ai trouvé ça énorme.

Un petit mot pour conclure l’interview pour les lecteurs de French Metal ?
…Putain, vous vous bougez le cul, c’est hyper bien ! L’histoire de la maxi compil', c’est quand même un super truc. Vous faites partie des gens qui font que le metal marche de mieux en mieux en France, le metal Français surtout, et ça c’est cool.


Le site officiel : www.one-waymirror.com