Interview faite par mail par Murderworks

Salut, pour la première question tu n’échapperas pas à la traditionnelle présentation du groupe.
Samuel Eymonym (guitare) : Salut Murderworks. Johan a démarré le projet en 2005 avec le bassiste de l’époque, puis TimCod et moi avons rejoint NEMOST en 2007, les premières scènes ayant eu lieu en 2008. Cette même année Thybo nous a rejoint derrière les fûts puis Merry est arrivé à la basse en 2009.

N’ayant pas eu l’occasion d’écouter la démo, les 3 morceaux qui se sont retrouvés sur l’album étaient-ils très différents des versions finales ?
Disons que tout groupe doit débuter, et avec le recul on peut dire que cette démo était nettement moins mature que l’album ! Il n’y a que le titre "Orcus" qui n’ait pas trop évolué, mais "Sardanapale" et "Whisper" ne sonnent pas du tout de la même manière, sans parler de la production nettement en dessous de ce qu’on a obtenu pour "The Shadow’s Trail". Ca nous a permis de nous lancer, de donner un CD à écouter aux salles de concert, mais c’est une étape qui est maintenant derrière nous et il n’y aurait pas vraiment de sens à rééditer cette démo.

Pour un premier album c’est surprenant d’entendre que vous avez déjà une personnalité affirmée, même si certains ont émis des comparaisons avec Opeth (que je n’ai pas remarquées, oui il y a des passages acoustiques mais Opeth n’en ont pas le monopole). Tout ceci est d’autant plus respectable quand on sait que "The Shadow’s Trail" était une autoprod à la base.
Il était très important pour nous de ne pas avoir la sensation de refaire ce qui a déjà été fait. La pire des critiques qu’on aurait pu nous faire aurait été "c’est très bien fait mais ça n’apporte rien de neuf". Or beaucoup de gens nous disent comme toi que nous avons atteint cet objectif et nous en sommes très flattés. Cependant nous ne nous sommes pas nécessairement fait violence lors de la composition pour sortir des sentiers battus : cette identité musicale est venue d’elle-même, par l’addition de nos diverses influences.

Comment s’est déroulé l’enregistrement de l’album, avec les moyens du bord ou vous êtes quand même passés par un studio ? Parce que le son est quand même très bon.
Merci ! Disons que de nos jours on peut obtenir un son très correct pour un coût modique par rapport à un enregistrement pro. Les guitares, la basse et le chant ont été enregistrés chez Lucas d’Angelo que nous connaissons depuis les débuts de NEMOST. Pour la batterie, les fûts ont été programmés mais Thybo a enregistré les cymbales au Capitol Studio grâce à quelques heures gagnées au FallenFest. Une fois tout ça mixé, on avait déjà un album qui sonnait bien, mais ce n’est qu’après le mastering de Sylvain Biguet qu’on a pu avoir une telle qualité sonore.

Quelles ont été vos influences (musicales ou non) pendant la composition et l’écriture de "The Shadow’s Trail" ?
En réalité l’écriture des morceaux s’est étalée sur plusieurs années donc il me serait très difficile de lister tout ce qui a pu influer sur la composition de l’album. En ce qui me concerne, j’écoute et j’ai écouté beaucoup de choses différentes donc je ne saurais pas te dire quelles sont mes influences principales, certaines personnes nous disent par exemple qu’on sonne comme tel ou tel groupe qu’on a jamais écouté donc on est en droit de penser que nos influences sont difficiles à cerner. Sur un plan plus personnel, je dirais qu’on retrouve dans notre musique des émotions qu’il est généralement difficile d’exprimer dans notre société, que ce soit la haine, la colère, la tristesse ou le désespoir. La musique est comme tout art une façon de sublimer ces émotions qui touchent tout le monde mais dont on parle peu.

N’ayant pas eu les textes sous les yeux je me demandais fort logiquement quels sujets étaient abordés dans ceux-ci. Et par la même occasion d’où vient le nom du groupe ?
NEMOST est la contraction des deux mots latins Nemo (le néant) et Mostellum (le spectre). Je laisse à chacun le soin d’interpréter comme il l’entend la juxtaposition de ces deux termes. Quant aux textes, ils traitent de sujets assez variés, que ce soit de la mort du roi assyrien Sardanapale, du dieu romain Orcus ou de thèmes plus personnels comme la fragilité de la vie humaine sur Whisper.



Sur la pochette on voit une sorte de rosace, que représente t’elle ? Pochette sympa d’ailleurs, qui l’a conçue ?
C’est notre chanteur TimCod qui a conçu cette pochette en y intégrant la rosace originellement dessinée par Arthur Sire qui, remaniée par TimCod, est devenue notre logo. Quant à sa signification, elle peut faire penser à une mandala à certains, un cercle de magie blanche à d’autres, toujours est-il que c’est une part importante de notre identité visuelle.

Sinon j’ai vu que vous avez depuis été signés chez Great Dane Records, qui est en train de bien agrandir son catalogue. Tout ça me donne l’impression que la scène metal française se porte de mieux en mieux niveau qualité, vous avez le même sentiment vu de l’intérieur ?
La scène hexagonale est en effet des plus prolifiques et on découvre parfois des groupes méconnus qui n’ont rien à envier aux grands. J’ai envie de citer nos camarades de Mehtnakriss qui proposent un death melo des plus inspirés, ainsi que Seide qui officie dans le black metal sombre et mélancolique.

Le fait d’être signés va peut être apporter d’autres opportunités en live, d’ailleurs ça donne quoi Nemost sur scène ? Les parties acoustiques sont conservées ou vous arrangez les morceaux comme certains groupes en les "métalisant" ?
En live on privilégie les morceaux les plus énergiques parce qu’on veut vraiment voir les gens bouger et s’éclater. Mais les morceaux comportant des parties acoustiques sont joués tels quels, même si parfois l’usage de la guitare acoustique peut être délicat pour raison technique, auquel cas on joue ces passages à la guitare électrique en son clair.

Quels sont les projets du groupe pour 2011 ?
Tout d’abord nous avons un concert de prévu à Paris, à la Scène Bastille, le 13 Mars avec Mehtnakriss et Pestifer, un excellent groupe de death venu spécialement de Belgique pour l’occasion. D’autres dates sont à confirmer et nous les annoncerons tout au long de l’année. En ce qui concerne le studio, on compte y retourner avant la fin de l’année pour enregistrer notre deuxième album dont on joue déjà les premiers titres en live. Le prochain opus s’annonce clairement plus "metal" même si les parties mélodiques y gardent une place de choix.

Merci de m’avoir accordé de ton temps, je te laisse le mot de la fin. Si tu as quelque chose à ajouter c’est le quart d’heure carte blanche.
Merci à toi pour cette interview et merci à French Metal d’offrir une telle visibilité aux groupes Français. En France on oscille souvent entre chauvinisme et auto-flagellation, aussi je vous suis reconnaissant de porter un regard franc et honnête sur notre scène nationale, sans angélisme ni préjugés. Long live French Metal !


Le site officiel : www.myspace.com/nemost