Interview faite par mail par Sam

Salut les mecs, on va déjà faire une présentation du groupe histoire de rafraîchir la mémoire de tout le monde.
Alors nous sommes MY ONLY SCENERY de Metz… toujours le même line-up depuis 2006. Nous évoluons dans un style plutôt post-hardcore même si on nous a déjà collé pas mal d’étiquettes différentes… Depuis notre création, nous avons sorti 2 Eps ("Begin To Walk" en 2008 et "Until We Breathe" en 2010) ainsi que notre premier album "We Are" en 2013 signé chez M&O Music. Nous avons eu la chance de faire quelques bonnes dates en France mais aussi en Angleterre, en Belgique, au Lux et en Allemagne aux cotés de groupes tels que Circa Survive, La Dispute, Sick Of It All, Celeste, Fei Comodo, Attack Attack

Vous êtes de Metz, bourgade de l’Est de la France et région grande pourvoyeuse de bons groupes ces dernières années (X-Vision, Tess…), quelle est l’interaction dans cette région riche musicalement entre les différents groupes ?
En dehors des orgies hebdomadaires ? Et bien l’interaction est plutôt riche en fait car nous sommes plus ou moins tous potes… du coup nous avons pas mal d’échanges que ce soit pour des concerts, des collaborations, des fêtes ! Nous appartenons d’ailleurs tous au même collectif : "La Colonne" (collectif de potes qui font des trucs artistiques) où figurent à nos cotés les groupes Tess, Expect Anything, Two Steps Forward, Aleska,Fifteen (ex-X-Vision) ou encore Your Pride ; mais nous sommes très proches d’autres groupes du grand Est comme Smash Hit Combo ou DCA… en bref : c’est une grande famille !

Vous aviez sorti un premier effort et là votre premier album "We Are" est sorti avec quelque chose de très intéressant, plus puissant, dans la continuité du premier. Une plus grande maturité j’ai trouvé. D’où tirez-vous celà ?
Et bien je pense que nous avons nous-mêmes mûri et que nos influences, notre composition et notre musique ont évolué en parallèle…mais sans vraiment s’en rendre compte car nous n’avons pas forcément l’impression d’avoir changé quoi que ce soit ; et puis il y a cette sorte d’escalade sur les morceaux qui fait que chaque morceau terminé nous force inconsciemment à pousser plus loin pour le suivant.

Votre CD alterne des constructions "déconstruites", avec des passages rentre-dedans s’entrecoupant de passages avec juste une guitare en fond, des paroles torturées. Quelles sont vos influences ?
Nous avons tous des influences différentes qui vont de l’electro au jazz en passant par le hip hop et le metal extrême mais elles auront tout de même tendance à se croiser sur toute la scène rock, hardcore, post hardcore, emo de ces 20 dernières années. Je pourrais citer des groupes comme Everytime I Die, Glassjaw, Deftones, At The Drive-In, La Dispute, Defeater, The Chariot, Envy, Thursday, The Bled, The Raconteurs, Kvelertak… mais il y en tellement d’autres !

Comment s’est déroulé le processus de composition, êtes-vous depuis longtemps sur la création de ce CD ?
En fait, nous n’avons jamais composé "pour un album"… nous mettons parfois des mois à composer 1 seul morceau, du coup, nous ne nous sommes jamais arrêtés de composer. Quand est arrivé le moment du premier album, nous avons simplement pris les morceaux que l’ont aimait le plus pour les mettre sur une seule et même galette ; certains dormaient depuis des années, d’autres étaient fraîchement composés ou pas encore terminés et nous avons même composé notre dernier morceau en studio pour capturer l’ambiance de l’enregistrement.

Bien produit et avec une véritable recherche musicale dans sa "couleur", cet album dénote pas mal de ce qui peut se faire dans le paysage du metal français, est ce une volonté délibérée ou est ce venu au fur et à mesure des compositions ?
Il y a un peu des 2 je pense… nous ne faisons pas vraiment du metal, ni vraiment du rock… du coup nous n’avons pas travaillé le son en fonction de ce qui se faisait déjà mais plutôt dans le sens d’optimiser l’efficacité de chaque morceau. En plus de nos 4 oreilles nous avons pu bénéficié de celles de Chris Edrich qui a co-produit l’album et de Simon Muller (Expect Anything) qui était aux manettes et au mix. Nos morceaux, la cohésion entre nous et pas mal de travail en amont nous ont également permis d’enregistrer l’album en live (sauf le chant qui sera rajouté après) afin de garder toute l’énergie que l’ont peut dégager en concert ; ce qui collait parfaitement à l’ambiance de l’album et la couleur des morceaux…d’ailleurs, après cette expérience, nous ne voudrions plus enregistrer autrement ! Pour finir, l’album atterri dans les mains d’Anthony Chognard (Smash Hit Combo) qui nous a fait un super boulot sur le master.

La plupart de vos morceaux ont une durée supplémentaire à la moyenne, on oscille entre 4 et 6 minutes pour l’ensemble des morceaux de cet album, ce qui est plutôt inhabituel, avec souvent des groupes proposant des morceaux faisant en-dessous de 4mn ou 4mn maximum, comment expliquez-vous cela ?
C’est souvent ce que nous dit le chronomètre quand on finit un morceau… en fait, comme je l’ai dit précédemment, on met parfois plusieurs mois à finir un morceau et, même si un morceau n’est jamais vraiment terminé et figé, on arrête la compo lorsque l’on est simplement contents du résultat… on se fout complètement de la durée des morceaux car on ne compose pas pour la radio ou la télé mais d’abord pour nous. On ne se pose pas de questions à l’avance…

Quel est votre univers, vos paroles, les thèmes abordés ?
Contrairement à notre précédent EP "Until We Breathe" qui abordait surtout le thème de l’environnement, "We Are" aborde beaucoup de thèmes différents comme la consommation, la religion, la guerre, l’esprit de communauté, la conscience, les animaux… ce sont des thèmes très généraux abordés de manière plus personnelle. Quand Yohann écrit les paroles, il les fait toujours lire au reste du groupe pour être sûr que tout le monde est d’accord avec les idées du texte. De manière générale, la musique est toujours un grand défouloir… ce qui donne toujours un ton accusateur aux paroles.



L’année 2013 est maintenant passée, quel bilan faites vous de celle-ci ? Au niveau musical, tournées, dates, rencontres ?
La sortie de notre premier album est plutôt pas mal pour cette dernière année je pense ! Concernant les dates, nous n’avons pas fait tant de concerts que ça mais nous nous sommes concentrés sur des plans agréables dans des villes sympa, avec des groupes avec qui on s’entend bien… on a donc pû partager quelques dates avec nos potes de Tess, de Smash Hit Combo, Expect Anything ou Two Steps Forward. Niveau rencontres… toutes nos dates nous ont permis d’en faire, notamment dans des villes comme Bordeaux ou Montpelier. Je pense qu’on a passé une "belle" année 2013.

Pour parler du changement d’année, quels sont vos projets pour 2014 ? Des dates ? Un clip ?
Pas mal de projets pour 2014 : des dates, des collaborations, des clips, toujours de la compo et donc des nouveaux morceaux !

Quel est l’album qui vous a le plus marqué en 2013 ?
Nous devons tous avoir un album préféré différent…je pense qu’on pourra tout de même se regrouper sur "Letters Home" de Defeater ou peut-être l’album éponyme de Kvelertak.

Quelle bonne découverte live en 2013 ?
Je ne sais pas vraiment pour les autres… mais pour ma part ce sera Dan Deacon qui m’a mis une bonne fessée en live !

Votre meilleure date de 2013 ?
Je crois qu’on sera tous d’accord pour dire que c’est le Sonisphere France 2013 : une scène énorme, devant un public immense et surchauffé et tout ça partagé avec quasiment tous les groupes de notre collectif !

Votre meilleur moment de groupe à ce jour ?
Je dirais qu’en plus du Sonisphere et de notre date à La Flèche d’Or avec Circa Survice, notre meilleur souvenir restera notre tournée en Angleterre avec le groupe feu The Perfect Crime… nous avons vraiment passé de supers moments et il n’y a absolument rien à jeté si ce n’est notre retour précoce en France à cause d’une crise d’appendicite de notre ingé son (Simon Muller) qui gardera à vie les marques de la tournée sur son bide !

Et le moins bon  ?
Je pense que les autres seront d’accord avec les 2 que je vais citer : le "Modul" à Sarrebrück où nous avons accumulé pendant notre set tous les problèmes techniques imaginables ; l’autre était une date dans un café concert en Belgique (j’ai occulté les noms de la ville et du bar)… nous étions congelés dans ce bar ultra glauque et presque vide… vous avez déjà vu le film "Calvaire" ? Voilà…

La question est posée de façon un peu récurrente à tous les groupes, mais dans un paysage metal français composé à la fois de plein de groupes mais qui restent tout de même très "en marge", comment voyez-vous l’évolution de cette scène metal française ?
Je ne vois pas la scène metal en France de très bonne augure… effectivement il y a énormément de groupes et même beaucoup de très bons ! Mais pas assez d’endroits pour jouer et un système qui réduit de plus en plus l’égalité des chances et opportunités de dates pour les groupes français : le prix excessif des "tour support" (payer pour jouer est déjà excessif en soit), cloisonnement régional encore trop important, les SMAC qui ont tendance à bouder le métal, monopole parisien sur la prod des tournées internationales et la quasi exclusion des groupes provinciaux…en bref, beaucoup de problèmes qui, comme dans plein d’autres domaines, poussent les groupes à s’orienter vers l’étranger pour jouer. (Sauf s’il s’agit de jouer dans des conditions parfois horribles dans des petits bars non équipés et où il y a pourtant des listes d’attente longues comme le bras car il n’y a plus qu’eux pour faire jouer les groupes de meétal aujourd’hui) C’est pour ça qu’ici, on se rassemble et on se bouge.

Je vous remercie de vos réponses, vous souhaite un bon début d’année 2014 et vous laisse le mot de la fin ! Bonne route !
Merci à toi pour tes questions et nos vœux à toute votre équipe pour 2014… pour finir je dirais qu’en 2014 nous serons partout, nous, les potes, La Colonne pour brûler vos yeux et vos oreilles…car il y a aussi des couilles (et des escalopes !) dans l’Est !


Le site officiel : www.myspace.com/myonlyscenery