Interview faite par mail par Joe D Suffer

Bonjour, pour commencer pouvez-vous nous faire une brève présentation ?
Quentin : Salut, moi c’est Quentin ! Je suis à la guitare et au chant.
Adrien : Yo ! Je suis à la basse et au chant. On a commencé le groupe il y a un peu plus de 2 ans je crois. On est là pour se marrer. We want violence and fun !
Thomas : Batteur et caution intellectuelle du groupe. 

Quelle sont les influences du groupe ?
Quentin : Elles sont carrément vastes pour ma part. Ça dépend des moments. J’écoute de la musique tous les jours, j’aime vraiment ça. Bien sûr mon cœur bat à la chamade pour le punk hardcore et des groupes comme Career Suicide, Social Circkle, DMD… et des trucs comme Have Heart. J’aime bien Adrien, c’est un des mecs les plus curieux que je connaisse au niveau de la découverte de groupes. Quand je fais une trouvaille, il me fait : " ah ouais ca démonte ce groupe !". Donc, quand je le vois, je me prends 10 noms de groupe à découvrir dans la figure ! Je ne suis pas fan de tout ce qu’il me conseille mais pour la plupart c’est des trucs carrément cool.
Adrien : Georges Brassens et Charles Bukowski aussi. Peut-être même Jean Louis Costes. Sans oublier Dieudonné ! Tu rajoutes à ça des dessins animés Américains comme "South Park", "Beavis and Butthead" ou "Futurama" et t’es au-dessus des lois ! Sinon si tu veux parler de groupes dont on se rapproche au niveau du son, du style etc… Je n’y ai jamais vraiment pensé mais je dirais sans être très objectif qu’on tente de sonner comme Kill Your Idols mais avec des riffs qui se ressemblent moins. On veut juste jouer vite, c’est tout.
Thomas : Mais non, on n’a pas d'influences. On est une création originale. On s'est fait de nous-mêmes. Un peu comme le Big Bang (tu regarderas sur Wikipédia ce que c'est !)

Votre disque est très bon, c’est un concentré d’énergie qui va droit au but, comment s’est passé son écriture et son enregistrement ?
Quentin : L’écriture s’est faite simplement : on a écrit la musique puis les paroles. On a souvent des "mélodies" en tête, ou simplement des idées au niveau de la composition du morceau. Je me charge de la musique, Adrien des textes et Thomas rajoute sa touche de génie pour conclure. Par contre, au niveau de l’enregistrement c’était une tout autre chose, c’était carrément interminable ! Je te jure, les deux derniers mois c’était putain vivement la fin ! On a fait l’enregistrement à la maison et du coup ça nous a laissé un temps indéterminé pour concocter l’album. Bien sûr, tellement glandeur, on a laissé traîner les choses. Ensuite y’a des jours où bien sûr la voix puait ou alors on ne pouvait pas se capter à cause des emplois du temps de chacun. Bref c’était long, dur, (chiant ?) mais quand même drôle et jouissif (surtout à la fin !).
Adrien : Personnellement je me suis vraiment éclaté à écrire les paroles, j’adore ça. Mais les sessions d’enregistrement c’était vraiment la merde, ça prend un temps fou, on en branle pas une, on prend des cuites la veille, du coup on annule les parties voix qu’on devait faire le lendemain… Un disque dur a sauté aussi entre temps. A la fin de l’enregistrement on était super content mais pressé d’enregistrer à nouveau.
Thomas : J'ai rien fait. Je profite juste du boulot des autres. Merci les gars.

De quoi traitent vos textes ?
Quentin : Des trucs qui nous font rire tel un bon pet sous notre couette pour ensuite plonger son nez sous sa large parure et kiffer. Des trucs sur le skate, l’acharnement au boulot, des anecdotes… Pour les détails, c’est Adrien le scribe principal.
Adrien : On a des textes sur les flics, les pets sous la couette, sur les connards de 17 ans qui s’engagent en politique et qui croient défendre une cause en donnant des leçons. C’est des textes de gars frustrés, haineux qui ne veulent pas passer leurs vies à bosser. J’ai lu dans Télé Star que Jenifer s’était recentrée sur elle-même pour écrire les paroles de son dernier album. On essaye d’être de vrais artistes !
Thomas : Entre la haine et l'amour il n'y a qu'un pas. Ce pas, MISS AMERICA l'a franchi avec ce nouvel album étonnant.

Comment s’est passée la collaboration avec les labels, la distrib' ?
Quentin : Super bien ! On a connu Mika de Don’t Trust The Hype un petit peu avant qu’il nous propose de nous aider à sortir "Dirty Kids" et puis depuis c’est une histoire d’amour qui a débuté entre lui et nous. On le remercie à bloque parce qu’il nous aide vraiment beaucoup et pas qu’au niveau de l’album donc chapeau melon ! C’est vraiment une super rencontre ! Till de Guerilla Asso nous a vus une fois en concert où on était carrément rond comme des queues de pelles. On était sur le cul, d’une part par notre prestation où l’on enchainait les ratages et d’autre part, à la fin de cette folie, il vient nous voir pour nous proposer son aide pour le  skeud ! N’empêche qu’on a bien rigolé à ce concert et puis je crois qu’il avait un peu bu donc c’est peut être venu comme ça. Une fois la proposition lâchée il se voyait peut être pas faire marche arrière ! (rires) Non, en tout cas on le remercie aussi pour l’aide qu’il nous apporte ! Ensuite pour Les Disques De Géraldine c’est Adrien qui a croisé Romain Boule à un concert et qui était emballé il me semble ! Merci à toi Romain ! Et Chubby Brats Eat Pizza, qui est le label d’Adrien. Fais ta pub mec, c’est le moment de nous vendre du rêve ! 'Fin en tout cas, c’est vraiment cool d’avoir un soutien comme ça !
Adrien : On est super content de l’enthousiasme que certaines personnes ont eu afin de faire en sorte que cet album soit réalisé. C’est vrai que quand Till nous a proposé de participer à l’album on était sur le cul. Notre concert était désastreux. On était arrivé trop tôt au bar, on a tué le temps avant de jouer et on s’est tous les trois retrouvés sur scène dans un piteux état à faire de mauvaises blagues au micro. On est parti jouer sur Paris pour la release party, c’était vraiment un week-end excellent, on remerciera jamais assez Mika de Don’t Trust The Hype pour tout ce qu’il fait pour nous. Merci à lui pour sa volonté, son enthousiasme et sa gentilesse. Personnellement je suis attentif à tous les conseils qu’il peut nous donner, c’est vraiment devenu un très bon pote. J’espère qu’on sera amené à connaitre Romain plus personnellement !
Thomas : On m'envoie les interviews en dernier à chaque fois donc j'ai plus rien à dire. Je remercie juste les labels de ne pas nous brusquer. Ils sont assez cool avec nous même quand on est complètement à la ramasse et c'est du boulot.



On voit sur votre album des chansons en Anglais et en Français, quel type de chant préférez-vous ? Vos prochains disques seront plutôt chantés en Anglais ou en Français ?
Quentin : Je préfère le chant en Anglais. On avait déjà écrit deux textes en Français avant que les morceaux soient sur le CD donc on ne voulait pas les changer mais tout le reste en Anglais !
Adrien : Plutôt en Anglais je pense ! On écoute beaucoup de groupes qui chantent en Anglais, ça nous influence forcément. On emmerde les gars qui jouent une sorte de chanson Française en voulant "faire du Brassens". Je ne saurais pas dire si c’est un hommage ou une offense ! Je penche plutôt pour la deuxième réponse.
Thomas : En plus, quand on les transpose en Français, on se rend plus compte que les paroles sont ridicules.

Des projets, concerts, split CD… ?
Quentin : Des concerts ! Essayer de bouger du Nord ! Ca nous botterait carrément ! Allez les orgas ! Faites nous jouer ! On est gentil !
Adrien : On veut jouer à fond. Tous les week-ends, on veut bouger partout, rencontrer des gens, partir en tournée… J’ai envie qu’on sorte un EP trash, avec la blinde de titres super courts ! J’espère engrainer les autres !
Thomas : Tu ne peux pas faire des phrases comme un vrai journaliste ! 

Que pensez de la scène punk / hardcore… actuelle ?
Quentin : Hum… Je n’en sais rien. Y’a des concerts qui s’organisent, des démarches qui ne s’arrêtent pas. Apres je ne me sens pas forcément concerné par le fait de supporter quelque chose. Je vais aux concerts parce que ça me botte grave, sans vraiment me soucier du terme scène. Je vais retrouver des potes et de la musique. Si par ma venue au concert, à la tune que je peux dépenser au bar ou en distro ou que sur le fait de jouer quelque part ça peut aider à maintenir les concerts, etc alors tant mieux. Certains bars galèrent mais continuent à organiser des concerts, des assos ou organisateurs continuent à booker, des groupes continuent de tourner et jouer, et des gens continuent à venir aux concerts. Le but c’est de voir des groupes jouer et écouter leur musique. J’ai l’impression que ça roule plutôt bien. Des fois on voit des nouvelles têtes, nouveaux groupes, etc donc tant mieux. Après y’a des guerres ou autres merdes en rapport avec le régime alimentaire, les shoes, le style de musique… Ca par contre ça me passe carrément au-dessus du caillou. Je trouve ça ridicule de faire chier la dessus. Chacun fait ce qu’il veut. T’aimes pas ce groupe ? Ce n’est pas à ton goût ? Pas assez ceci, pas assez cela ? Tu représentes à toi tout seul le punk hardcore ? C’est bien, je m’en fous, fait pas chier. Les mecs qui t’imposent ce qui pour eux est juste je m’en branle totalement. Ecouter de la musique ou aller à des concerts c’est ce qui me botte. Choppe le texte de "The Punk Police Is Watching Me".
Adrien : J’adore aller à des concerts, voir des groupes, acheter des vinyles, des K7, dépenser une fortune là dedans sans rien regretter après. Depuis un peu plus d’un an je trouve que ça se rebouge pas mal sur Lille, des groupes se forment, des labels aussi (Give Us A Chance, Build Me A Bomb, Who Cares Records…), il y a des distros cool. J’adore certains lieux comme Le Détour, le CCL, La Chimère… Après je hais profondément les sortes de "philosophes du hardcore", ces mecs qui te prennent de haut si tu ne connais pas un groupe, ces connards arrogants qui critiquent sans arrêt certains groupes, labels. 
Thomas : Je me sens toujours un peu honteux quand il faut répondre à la célèbre question: "MISS AMERICA c'est quel style?" Je réponds punk hardcore sans grande conviction. Mettre des étiquettes c'est symptomatique du monde dans lequel on vit. Il faut aller le plus vite possible sans prendre le temps d'être curieux. Mettre des étiquettes ça sert à quoi à la base ? A choisir quelque chose rapidement sans avoir à chercher la perle rare pendant des heures. Or ce principe ne devrait pas se transposer à la musique. Ceux qui mettent des étiquettes sont les mêmes personnes qui marchent dans la rue sans lever la tête, sans regarder les gens, sans sauter à pieds joints dans une merde, comme ça, juste pour voir. C'est le même principe que les diplômes. "Tiens je te décerne un diplôme punk hardcore : toute la profession te salue ! Tu peux procéder au sacrifice d'une vierge sur l'autel de Black Flag, de Minor Threat et des Bad Brains". En plus personne n’a de diplôme dans ce milieu. Les gens savent même pas lire, je ne vois pas pourquoi on se fait chier à répondre.

Que pensez de l’éternel débat des groupes qui signent chez des majors ?
Quentin : Ils font ce qu’ils veulent, je m’en branle en fait. On a notre démarche, ils ont la leur. Y’a beaucoup de trucs dont je m’en fous en fait, c’est fou. Je n’ai jamais eu de contrat de major sous les yeux, je n’y connais rien. Je sais simplement que des groupes ont craqué le sac au niveau de la composition en signant chez des grandes structures. Je n’aime pas le formatage de la musique comme le font les majors. J’aime bien le milieu "underground".
Adrien : Personnellement je suis bien content qu’il y ait des groupes qui signent sur des majors. T’imagines si tout le monde s’autoproduisaient ou étaient sur des labels DIY ? Ca ne voudrait plus rien dire. J’espère que tout va péter !
Thomas : J'aime l'uniforme militaire. 

Un mot pour la fin ?
Quentin : Personne ne devrait se voir entrain de jouir. Merci pour l’interview !
Adrien : Merci à toi ! On a la salle de répèt' la plus retro encore en activité !
Thomas : Ta question est ridicule. 


Le site officiel : www.myspace.com/missamericafrance