Interview faite par mail par Vince

Bonjour Mindlag Project ! Une petite question toute simple pour débuter cette interview : comment ça va ?
Manu (guitare / chant / piano) : Bonjour Vince ! Tout va bien de notre côté merci.

Vous vous êtes formés en 1999, vous fêtez donc cette année vos 18 ans, quel effet cela fait-il ? Il en dû s’en passer en 18 années… !
En effet, merci de nous rappeler à quel point nous avons vieilli ! (rires) Beaucoup de choses se sont passées depuis tout ce temps, et nous sommes les premiers en nous étonner d’être toujours debout et d’avoir conserver une envie intacte de faire de la musique ensemble.

Comment définiriez-vous votre style, votre univers musical ?
C’est assez complexe de se définir, car nous sommes sensibles à beaucoup de formes d’arts et de courants musicaux différents. Nous essayons d’être nous-mêmes… mais pour essayer de donner une idée, disons que nous sommes des enfants des années 80 qui se sont éveillés musicalement pendant l’âge d’or qu’étaient les années 90 pour la musique metal / rock alternatif. Nous essayons de capturer toute l’énergie que nous avons en trop et de la renvoyer à nos auditeurs, en essayant de jouer avec les ambiances qui nous touchent.

Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous présenter votre héros Jon De Grimpclat ?
C’est un sombre dandy, professeur de langue ancienne à la base, qui a pour passe-temps favoris de massacrer des gens qui semblent le mériter selon lui. Il est actuellement en prison, c’est pour cela que c’est aussi le background de notre nouvel album "Clinamen".

Trois EPs, deux albums, vous commencez à avoir une sacrée carrière je trouve !
Tout est relatif, j’ai personnellement l’impression que nous démarrons à peine, et que les choses sérieuses sont à venir.

Huit ans se sont écoulés entre vos deux derniers efforts musicaux, N’est-ce pas trop "grisant" ?
Je dirais plutôt que c’est frustrant… et c’est pour cela que nous allons tâcher de ne plus attendre aussi longtemps avant de sortir nos albums. Mais parfois la vie fait que les choses ne se passent pas comme on l’aurait souhaité. L’essentiel étant de ne jamais abandonner.

Qu’est-ce qui inspire les membres de Mindlag Project ?
L’être humain sous toutes ses coutures… surtout sa part d’ombre.

Des sujets, des choses qui vous rebutent ou à l’inverse vous attirent ?
Je pense que rien ne nous rebute, au contraire nous aurions même tendance à être attirés par l’étrangeté et les choses qui font fuir nos congénères. A l’instar de notre mentor Baudelaire, nous essayons de montrer la beauté qui réside en toute chose, même ce qui a une mauvaise connotation.



Vous voici donc aujourd’hui avec votre nouvelle offrande musicale sous les bras, le très bon "Clinamen", quel effet ça fait ?
Je dirais que c’est libérateur. Et d’ailleurs c’est le thème central de cet album. La contrainte qui libère, qui s’entrechoque avec la liberté qui contraint… et le fait de se placer dans un univers carcéral, au sens propre et figuré, nous a aider a étayer notre propos.

On peut dire que Mindlag Project est habitué des colonnes de French Metal, comment est accueilli "Clinanem" généralement ?
A vrai dire nous ne cherchons pas absolument à le savoir, mais les retours que nous avons sont positifs. On nous dit souvent que nous sommes "plus énervés" qu’auparavant. Je pense surtout que la production de cet album est différente, et que nous avons chercher a servir les émotions avant tout. Ce qui peut être déroutant aussi d’ailleurs.

Racontez-nous un peu votre tournée en compagnie de Six Feet Under et Illdisposed…
Nous en gardons de très bons souvenirs, et nous avons pris conscience de beaucoup de choses en nous confrontant au public étranger. Ce fut d’ailleurs une agréable surprise, car nous avons été plutôt bien accueillis partout. Je crois que c’est à ce moment que nous avons réalisé que l’important est de rester soi-même en toute circonstance, et que nous gagnerions a cultiver notre singularité, sans trop écouter les critiques, bien qu’elles partent souvent d’un bon sentiment.

Des dates live sont-elles d’ores et déjà programmées afin de soutenir "Clinamen" ?
Pour le moment nous nous concentrons sur la sortie physique de l’album et sur sa promotion, car rien ne sert de foncer tête la première sans avoir effectué ce travail-là. C’est une chose que nous avons appris de nos erreurs passées. Mais nous serons bien sûr au rendez-vous dès que les planètes se seront correctement alignées pour nous, nous vous le garantissons.

En 18 ans de carrière pensez-vous ou diriez-vous que des choses ont pu freiner Mindlag Project ?
Nous n’avons été freinés que par nous-mêmes je pense… mais il faut du temps pour se faire une idée cohérente de soi-même et du monde qui nous entoure. Je pense donc que c’était un temps de gestation nécessaire.

Comment voyez-vous l’avenir de Mindlag Project ? Des projets ?
Nous voulons faire un maximum d’albums avant de quitter ce monde, vivre de bons moments, et rester nous-mêmes. Nous grandissons à travers notre musique, voila notre réel projet, et je pense qu’il est assez ambitieux.

Mindlag Project a-t-il une antre, un lieu où le groupe se retrouve ?
Je me plais à penser que notre antre est quelque part en chacune des personnes qui est sensible à notre musique. C’est une sorte de refuge spirituel pour moi en tout cas, et je sais que je ne suis pas seul dans ce cas, c’est ce qui donne un sens à tout ça.



Un groupe, un lieu à conseiller aux lecteurs de French Metal ?
En ce moment j’écoute le groupe Leprous, mais je pense que bon nombre de lecteurs les connaissent déjà, car ils sont là depuis un moment. Et en termes de lieu, je n’en ai pas vraiment qui me vienne en tête, l’essentiel je pense, c’est de s’y sentir bien quand on trouve son lieu de prédilection, et de fuir les endroits anxiogènes autant que faire se peut.

Que pouvez-vous nous dire sur Batcat Records ?
C’est un tout nouveau label que mon frère a créé, car c’est quelque chose qui lui tient à cœur et le passionne depuis des années. Cela nous permet d’avoir une certaine indépendance, c’est ce que nous recherchons pour le moment.

Une anecdote, une situation rigolote à partager avec les lecteurs de French Metal ?
Les plus rigolotes sont malheureusement indicibles, et il y en a beaucoup trop… mais je dirais seulement que nous avons failli laisser un membre du groupe dans les toilettes d’une station service en République Tchèque. Mais heureusement pour lui, il a pu rejoindre le tour bus in extremis.

J’ai vu sur votre site web que vous rendiez hommage à une figure, une "gueule" de la scène, Mika Bleu qui, hélas, nous a quittés beaucoup trop tôt, il laisse un grand vide derrière lui car il était aimé et apprécié de tous, un petit mot à son sujet ?
Mika était une des personnes les plus passionnées et dévouées que j’ai pu rencontrer dans le monde de la musique. Il avait un grand cœur, et était très drôle. Sûrement le plus gros fêtard que j’aie connu, et ce n’est pas peu dire... Il a fait un travail génial pour le groupe à l’époque où nous avons signé sur son label Customcore avec Toto. Cela remonte à 2004 mais cela semble être hier… en tout cas je suis certain qu’il restera dans le cœur de tous ceux qui ont eu la chance de le connaître.

Si vous deviez partir avec un seul album, peu importe le lieu, ce serait lequel ?
"Darkside Of The Moon" de Pink Floyd.

Pensez-vous que du thrash, en passant par le death et en terminant par Pink Floyd, il n’y a qu’un pas ?
S’il n’y avait qu’un pas, ce ne serait pas drôle, c’est ce qui est bien avec la musique. Ca fait voyager. Et comme disait Frank Zappa, il n’existe que deux styles de musique : la bonne et la mauvaise.

Comment voyez-vous la scène française ?
Je ne vois pas forcément de frontières dans la musique, mais je constate que les groupes français commencent à prendre une place de choix sur la mappe monde. Je pense surtout à Gojira, qui est un bel exemple de réussite et d’authenticité.

Un Facebook, ou tout autre site pour vous suivre, acheter vos créations ?
Voici notre site internet : www.mindlagproject.com et notre Facebook : www.facebook.com/mindlagproject.

Nous voici arrivés à la fin de cette interview, merci les copains de nous avoir accordé un peu de votre temps, je vous laisse le traditionnel mot de la fin !
Merci Vince et French Metal pour cette interview, et à tout ce qui ont pris le temps de la lire. N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez discuter. Et à bientôt sur la route.


Le site officiel : www.mindlagproject.com