Interview faite par mail par Phenix

Bonjour Pierre, dans un premier temps, même si je sais que tu doit peut-être en avoir marre de te présenter, mais après m’avoir fait "souffrir" sur la chronique de Melted Space tu me dois bien ça ! (rires). Plus sérieusement peux-tu nous parler un peu de toi, ton parcours musical jusqu'à ce fameux Melted Space ?
Pierre Le Pape (piano / composition) : Bonjour ! Avec plaisir, donc je m'appelle Pierre Le Pape, je suis le claviériste des groupes Embryonic Cells et Wormfood. Mon parcours musical est assez classique : J'ai fait mes études au Conservatoire en piano, solfège et disciplines théoriques (analyse, harmonie, contrepoint, histoire de la musique...) mais également en electro-acoustique, puis je suis allé me perfectionner à l'Ecole Normale de Musique de Paris où j'ai appris la composition de musique de films. De plus, j'ai fait un détour par 2 écoles de jazz pour me rendre compte que ce n'était pas forcément mon truc. Sinon j'ai eu mon premier groupe de metal au lycée avec mes copains puis au fur et à mesure des rencontres et de mes divers déménagements, je suis passé dans des groupes de plus en plus sérieux pour atterrir dans il y a 5 ou 6 ans dans Embryonic Cells puis plus récemment dans Wormfood.
Ce qui m'a conduit à MELTED SPACE est assez simple, c'est mon prof d'electro-acoustique qui m'a motivé à composer un album "solo" afin de faire mes premières armes en production, j'ai donc créé cet univers bizarre qu'est MELTED SPACE, une sorte de dernière étape du voyage que Dante décrit dans la "Divine Comédie". Après donc avoir composé ce premier album, j'ai voulu en composer un autre beaucoup plus metal et en utilisant la voix, j'ai donc lancé le chantier de "The Bringer Of Light" qui ne devait pas être aussi long au départ, puis les choses ont évolué et m'ont conduit à ce double album que je viens donc présenter aujourd’hui.

Parle-nous de cet album, comment est née et a mûri l’idée de "From The Past" ?
Eh bien cela s'est fait progressivement. Comme je le disais précédemment, je n'avais que "The Bringer Of Light" en tête au départ et je ne pensais pas du tout faire un double album, mais les idées ont afflué et j'ai donc écrit "This Immortal Love" dans la foulée. Cette partie étant plus courte, je ne disposais que d'une demie heure de musique, j'ai donc voulu faire une partie qui serait un pendant à celle consacrée à Lucifer et je suis parti sur le sujet intarissable des dieux de l'Olympe. Il est vite apparu que je ne pouvais pas parler de tout en 20 minutes, je ne me suis donc pas imposé de limite de temps... Pour les 3 parties j'ai fait un plan de façon à garder une ligne directrice surtout pour les dieux, je savais que ce serait très long à écrire. Cela m'a bien aidé tout au long de la phase de composition et m'a permis de garder une certaine cohérence notamment au niveau des transitions. Il est quand même plus pratique de savoir vers où on va, surtout quand on doit écrire pour autant d'instruments et de chanteurs !

Tu avais initialement prévu un nombre de chanteurs sur ce projet ou cela s’est découlé durant le processus de création / composition ?
Cela s'est fait au fur et à mesure de la composition et de l'écriture. Justement pendant l'étape du plan auquel je faisais référence juste avant. C'est le moment où je décide du nombre de personnages à faire entrer en scène et donc du nombre de chanteurs et de musiciens.

En parlant de l’aspect de la composition, d’où et surtout comment t’es venue l’idée d’un tel projet ?
Comme je le disais en me présentant, cela est venu lors de l'écriture du premier album, j'avais essayé de poser les fondations d'un univers suffisamment vaste pour que je puisse y intégrer ce que je voudrai par la suite. Après la composition de "There's A Place", le premier album, j'ai voulu approfondir cela en m'intéressant aux habitants de MELTED SPACE, j'ai donc commencé par l'âme perdue la plus connue : Lucifer himself. Pour théâtraliser cela je lui ai adjoint des démons provenant de civilisations différentes et pour pimenter un peu le débat, je leur ai opposé des anges. Cela m'a permis de beaucoup jouer sur les ambiances, l'orchestration, les textes... Pour ce qui est de "This Immortal Love", l'inspiration se trouve également dans "There's A Place" dans lequel il y a un morceau intitulé "Le Soleil". Je voulais donc aborder le thème de la Lune car j'aime la symétrie ! La légende de Séléné et Endymion permettait d'aborder le sujet sous un angle pour le moins assez poétique et imagé, tout en faisant intervenir différents personnages. Enfin pour les dieux, là c'est différent car j'étais complètement immergé dans ce deuxième album. Je cherchais un sujet permettant un développement suffisamment long pour faire un pendant à la partie consacrée à Lucifer et équilibrer l'album. La thématique des dieux de l'Olympe est venue assez naturellement car c'est un sujet qui me passionne depuis que je suis enfant.

Parle-nous du visuel de "From The Past", qui l’a réalisé et qu’est ce qui a mené à ce rendu final ?
C'est Régis "Nornagest" Lant qui l'a réalisé et c'est Olivier Lomer, son collègue du Blackout Multimédia Studio qui a finalisé le digipack. Tous les deux ont fait un travail magnifique ! Comme pour le premier album, je voulais une représentation de ce que pourrait être MELTED SPACE : un endroit vaste et paisible mais duquel se dégage quelque chose de puissant. Une vision également cinématographique à l'image de la musique, de façon à ce que l'auditeur (et heureux possesseur du digipack), puisse s'immerger entièrement dans cet univers décrit en musique. Le but est d'écouter la première piste de l'album en regardant la pochette et de plonger directement dans MELTED SPACE.

Il y a un travail assez pharaonique, saurais-tu nous dire le temps qu’a pris l’élaboration de "From The Past" de la première à la dernière note ?
Cela m'a pris 3 ans à écrire, composer, enregistrer et produire, puis il a fallu un peu plus d'un an pour trouver comment sortir l'album lui-même, faire le clip et faire la promo. Entre la première note écrite et la date de sortie, il y a presque 4 ans et demi ! C'est très long, des fois je me demande comment j'ai fait pour arriver au bout sans me décourager...

Il n’a pas du être évident d’enregistrer un tel projet, peux-tu nous expliquer comment ça s’est passé via les divers protagonistes de "From The Past" pour réussir à synchroniser le tout sachant que chacun à ses propres occupations musicales qui ne sont pas des moindres pour certains ?
En effet c'est même la partie qui a été la plus difficile : gérer les emplois du temps... Il m'a fallu être assez organisé et surtout patient car certains chanteurs ou musiciens étaient en tournée, en enregistrement pour leur propre groupe... Etant tous répartis aux 4 coins de la France, il a fallu trouver une solution idéale à chacun en fonction de ses disponibilités, de sa situation géographique, des studios disponibles, des contraintes budgétaires. Chacun a mis beaucoup de bonne volonté et finalement tout à pu se faire dans de bonnes conditions. Il y a eu bien évidemment des petits imprévus de temps en temps mais tous les participants on fait preuve d'un professionnalisme exceptionnel et d'une rare efficacité !

Au niveau de l’enregistrement, comment as-tu sélectionné les divers studios d'enregistrement et comment ça s’est passé pour jongler d’un studio à l’autre sachant que tu es passé par divers pays tout de même ?
Comme je le disais, cela s'est fait au cas par cas, certains avaient leurs habitudes dans un studio particulier, d'autres préféraient que je sois là et sont donc venus enregistrer chez moi, je suis même allé enregistrer Virginie (Goncalves, Kells) dans son salon, elle était entre 2 tournées et ne disposait que d'une matinée, finalement c'était plus qu'il n'en fallait puisqu'elle a tout enregistré en une heure !
Pour ce qui est du mixage cela s'est passé sur 2 studios : Celui de Jean-Christophe Banaszak, mon ancien prof d'electro-acoustique. Il a un studio très bien équipé et très adapté à ce que je fais, j'y suis donc allé les yeux fermés. C'est par ailleurs quelqu'un d'exceptionnel, un puits de science, et comme c'est lui qui m'a formé, nous avons les mêmes références, il me connaît très bien et savait exactement vers où je voulais aller. Il a donc mixé les parties orchestrales de l'album. Le mixage global, lui, s'est fait au Walnut Groove à Amiens, chez Axel Wurthorn (Carnival In Coal) que l'on ne présente plus. Lui aussi est un musicien exceptionnel avec un savoir-faire impressionnant. Nous avons énormément discuté, échangé, c'est quelqu'un de vraiment très ouvert et de très drôle ! Je lui ai quand même fait passer un sale hiver avec mes 200 pistes... Néanmoins, le résultat dépasse mes espérances les plus folles.
Enfin pour le mastering, c'est Franck Hueso (Hacride, Klone) qui s'en est occupé. C'est également quelqu'un de très compétent et qui a apporté beaucoup à ce projet. Je ne les remercierai jamais assez tous les 3 car ils ont fait un travail de titan ! Je ne regrette vraiment pas d'avoir travaillé avec eux.



T'étais-tu fixé une deadline sur ce projet ?
Non et je crois que j'ai bien fait car sinon je serai devenu fou ! Blague à part, je me suis toujours dit que si quelque chose ne se faisait pas maintenant, c'est que cela ne devait pas se faire. De là soit j'attendais le bon moment, soit je passais à autre chose. Je pense que cette philosophie m'a permis de faire les bons choix, ce que je ne regrette évidemment pas. Même encore maintenant, je me dis que chaque chose doit se faire en son temps. Je mets toujours le bien du projet avant et si je sens que je dois travailler avec quelqu'un, j'attends le bon moment pour que cela se fasse, même si pour cela il faut attendre plusieurs mois.

Si tu devais classer "From The Past" dans un genre musical, lequel serait-ce et comment expliquerais-tu ce choix ?
Eh bien je ne pense pas trop me tromper en définissant cela comme de l'opera metal car cela fait intervenir plusieurs personnages dans un contexte musical assez scénarisé et qu'il y a une trame principale qui unit toutes les parties (ce que nous résume Dante dans le dernier titre).

Un double CD pour un album, voilà un format peu commun, c’est un choix volontaire pour séparer le book I du book II et III, où c’est un choix que tu a dû t’imposer face à la durée de "From The Past" ?
Et bien il y a deux raisons à ce double album: Déjà le book I qui remplit le premier CD est assez dense car il n'y a pas de pause et tout s'enchaîne, la pause physique du changement de disque permet à l'auditeur de prendre son temps avant de passer à la suite qui est tout aussi riche et dense, voire le cas échéant de s'arrêter là et de reprendre plus tard, tout le monde n'a pas forcément 1h30 d'affilée pour écouter de la musique. De plus, toutes les parties mise bout à bout font 81 minutes donc cela ne rentrait pas et il aurait fallu rogner un peu partout pour pouvoir faire rentrer le tout sur un seul CD. Cette solution ne me plaisant pas trop, j'ai opté pour la pause. Cela a donné lieu à ce beau double digipack, dont je suis très fier, malgré les réticences que cela a amené de la part des labels.

"From The Past" est sous le label Season Of Mist, comment ça s’est passé, quelle fut leur réaction face à cet album ?
Plus exactement, l'album est sous le label de Totentanz Prod, qui est mon propre label et est distribué par Season Of Mist. Néanmoins ils se sont très vite manifestés pour que l'on travaille ensemble et ont toujours été ouverts à la discussion. Collaborer avec eux dans un premier temps sous la forme d'une distribution s'est imposé comme la solution la plus adaptée au format ambitieux du projet. C'est une véritable chance car ils font du très bon travail et c'est un label qui est une référence pour beaucoup de gens.

Clairement on jongle entre divinités et époques mais on n’est pas vraiment perdu à l’écoute de "From The Past" et je ne pense pas que cela se traduise simplement dans le fait de passer d’un book à l’autre... Tu es passé de la mythologie grecque en passant par le latin, en évoquant les démons, les anges, archanges et j’en passe, ça a été difficile pour toi de donner un ordre quelque peu "logique" à tout ça ?
Pas vraiment... Je suis comme un enfant qui organise une grande histoire avec tous ses jouets, ça lui semble logique et cohérent alors qu'en fait ils viennent tous d'horizons et de contextes différents. J'ai à peu près la même démarche, j'ai créé mon petit univers dans lequel je peux faire intervenir tous les personnages que je veux et je me fais mon histoire dans ma tête en ne me fixant aucune limite. Du coup ça reste cohérent pour moi. La partie difficile est que ça le reste une fois hors de ma tête et mis en musique. C'est là qu'interviennent les recherches, les plans détaillés, les maquettes, les différents musiciens, chanteurs, ingé-son... En fait je ne dirai pas que cela a été difficile mais très intéressant : j'ai eu la chance de rencontrer plein de gens très expérimentés pour la plupart et j'ai découvert plusieurs façons de travailler, de faire, j'ai même certaines fois redécouvert ma musique. Une grande expérience et aventure très enrichissante.

Le book II, le plus court, parle-nous en s’il te plaît. Pourquoi avoir amené cet "intermède" entre les book I et III ?
Et bien c'est le deuxième que j'ai écrit. Je sortais de la longue gestation de "The Bringer Of Light" et je voulais faire quelque chose de plus léger, qui me demanderait un peu moins de temps à finaliser. En effet, il ne m'a fallu qu'une semaine pour l'écrire et l'arranger ce qui est extrêmement court par rapport aux autres. Quand il a fallu faire le tracklisting, sa place s'est trouvée assez naturellement au début du deuxième CD, en laissant les Olympiens ensemble et en reprenant avec quelque chose de plus léger et moins grave que le book III mais malgré tout entraînant. Je pense que si je l'avais mis avec les autres dieux, le CD 1 aurait été assez indigeste, et si j'avais inversé avec "The Bringer Of Light" personne ne serait allé jusqu'au bout du deuxième CD. Pour ce qui est du contenu, cela raconte une histoire d'amour : Séléné a endormi Endymion afin de le garder éternellement jeune et beau. Néanmoins, une étoile vient lui faire la morale tout en la prévenant qu'à la prochaine éclipse, un dragon va tenter de la dévorer.

Qu’est ce qui, personnellement, t’a le plus marqué dans l’élaboration de "From The Past" ?
Les bonnes rencontres que cela m'a permis de faire. Je me suis fait plein de copains et copines avec qui partager ma passion pour la musique !

Tu as travaillé toute l’orchestration et les textes, mais ça veut dire que chaque protagoniste, chanteur ou instrumentiste n’avait plus qu’à se poser et jouer ou chacun a-t-il pu mettre son grain de sel sur les morceaux le concernant que ce soit instrumentalement ou vocalement ?
J'ai tout travaillé en amont,oui, donc chacun savait quoi faire. Néanmoins, chacun a été libre de changer ce qu'il voulait, je pense notamment aux chanteurs, pour adapter les lignes de chant à leur voix ou parce qu'il entendait d'autres choses. Adrien (Grousset, Hacride) a fait un travail vraiment conséquent sur les parties de guitare qu'il s'est approprié magistralement et a amélioré. Je ne suis pas guitariste donc écrire pour une guitare était quelque chose d'assez hardu pour moi. Cela s'est amélioré depuis, notamment grâce à cette collaboration. Il faut dire qu'il joue extrêmement bien, comme tous les musiciens présents, donc au bout d'un moment, je savais que je n'avais aucune limite, ce qui est très pratique pour la créativité.
Le fait que chacun ait véritablement interprété son rôle en changeant une note par-ci par-là a donné énormément de vie et de profondeur à l'album, je trouve cela même magique ! Si tu prends "We Are Gods Of Ancient Times", ils ont tous été libres de faire leur ligne de chant. Un gros pari car 11 chanteurs en roue libre, il y avait le risque que la sauce ne prenne pas... Quel moment magique, au moment de mettre toutes les voix ensemble et d'entendre que cela allait s'imbriquer parfaitement (c'était un beau bordel évidemment, mais déjà quelque chose se dessinait car ça fonctionnait, la magie était là alors qu'ils ne s'étaient pas concertés !).



Avec "From the Past" envisageais-tu simplement de faire un album ou avais-tu réfléchi à d’éventuelles représentations en live ?
Au départ, je n'envisageais qu'un album mais plus le temps passe, plus l'idée du live est présente.

Penses-tu concrètement nous offrir ça un jour ?
J'aimerais, j'ai même commencé à y réfléchir mais cela demande beaucoup de travail et de moyens logistiques, humains, financiers et réunir tout le monde ou en tout cas une partie pour des répèt' et quelques concert est un vrai casse-tête chinois ! Donc je pense que ça ne pourra pas se faire dans l'immédiat mais je ne désespère vraiment pas de le faire un jour. En fait j'en ai très envie car étant musicien dans la vie, j'aime la scène donc partager ma musique sur scène avec le public serait pour moi une joie immense !

Si t’as besoin d’un bassiste tu penseras à moi ? (rires)
Je note !

Dans ma chronique, sur l’Acte IV : Sanctus, j’ai relevé un point linguistique sur le terme "Sabaoth". Lorsque l’on dit "Deus Sabaoth" cela est traduit aujourd’hui par "Dieu de l’univers" alors que le terme "Sabaoth" insiste plus sur la notion d’armée ce qui se traduirait par "Dieu de toute les armées". Cette traduction ayant gêné l’image initiale véhiculée par le texte du Sanctus ma question est assez simple au final... Est ce pour cette subtilité du langage que tu a choisi le Sanctus pour clôturer l’ Acte III ?
Oui tout à fait! J'applaudis ta remarque (et toi par la même occasion pour avoir poussé tes recherches jusque-là) car presque personne n'a relevé la chose ! Les anges, ayant combattu les démons, se recueillent et remercient Dieu de leur avoir donné la force pour le combat. Le contexte est donc assez guerrier, dans mes recherches j'avais noté ce point linguistique qui m'avait beaucoup plu par la contradiction entre le texte et ce qu'il est censé véhiculer. Je ne pouvais rêver mieux pour l'utilisation que j'en ai fait.

Es-tu fou ? Je t'avoue me l'être demandé plusieurs fois à l’écoute de "From The Past" sur certains passages où vraiment j‘avais le frisson ou en percutant certaines subtilités où vraiment il faut creuser le citron un grand coup. (rires)
Eh bien je me le demande régulièrement car pour se lancer là-dedans, il ne faut pas être très net...

Plus sérieusement tu avais déjà une connaissance étendue de tout ce que tu évoques dans "From The Past" ou il y a tout de même un travail intense au niveau recherche ?
En fait, je m'intéresse à tout cela depuis que je suis enfant. Comme beaucoup de trentenaires, j'ai grandi avec les "Chevaliers du Zodiaque" et les "Cités d'Or", je me suis donc très vite penché sur ces questions et cela ne m'a jamais vraiment quitté. Néanmoins, il a fallu quand même quelques recherches pour réviser tout cela et avoir une vision très claire des moindres recoins de toutes les légendes auxquelles je fais références, je me suis abreuvé de Victor Hugo, Dante et autres bonnes lectures pour parfaire ou refaire mes connaissances.

Peux-tu nous parler de Dante, voilà bien un personnage qui m’a laissé on ne peut plus perplexe quant à son rôle réel au sein de "From The Past" ?
Eh bien Dante est un personnage récurrent chez moi et dans l'univers de MELTED SPACE car c'est une personnage que j'affectionne tout particulièrement, notamment dans la "Divine Comédie" que je citais précédemment. C'est mon ouvrage préféré! Dans MELTED SPACE, il a un rôle de porte-parole, car comme je le disais en présentant le projet, MELTED SPACE est la dernière étape fictive de son voyage initiatique. Il n'intervient qu'à la fin pour faire une synthèse de tout ce qui s'est dit, tout ce qui s'est passé et évoquer un hypothétique futur par le biais d'une prophétie. C'est un personnage qui reviendra c'est sûr ! De plus travailler avec Arno (Strob, Carnival In Coal) est un tel plaisir que je ferais tout pour !

Allez, tiens le coup ! Il reste 30 questions (rires). Tout simplement, au travers de cette interview pour French Metal, aurais-tu un message quelque peu personnel que tu voudrais faire passer aux artistes avec qui tu a travaillé sur ce projet ou autres ?
Eh bien je vais en profiter pour les remercier une fois de plus pour tout ce qu'ils ont apporté à ce projet, leur professionnalisme, leur travail, leur talent... Je m'arrête là mais la liste serait longue !

Y aura-t-il une suite de "From The Past" ?
Oui, je pense mais il est encore trop tôt pour dire vraiment comment... "From The Past" m'a demandé énormément d'énergie et de travail, il faut donc que je prenne le temps de me ressourcer un peu avant d'attaquer autre chose. C'est pour cela que je travaille avec d'autres groupes en ce moment comme Destinity, dont j'orchestre le prochain album, ou Sons Of Secret dont je produis l'EP. Cela me donne l'occasion de faire autre chose. Néanmoins, je ne reste jamais bien loin de MELTED SPACE donc... affaire à suivre !

Voilà le genre de questions que je n’ai vraiment jamais posé... au vu de la chronique et de cette interview, si tu avais une question à me poser laquelle serait-ce ?
Là comme ça, non je n'en vois pas car c'était très complet ! J'en profiterai juste pour remercier Sébastien Brodart qui a réalisé le clip "All together" dans lequel j'accompagne la très talentueuse Virginie Goncalves (Kells). Il a un très grand sens de l'esthétique et a fait des merveilles !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout, j'espère que je vous aurai donné envie de venir découvrir l'album. Merci à toi pour tes questions, à bientôt peut-être au détour d'un concert de Wormfood ou Embryonic Cells et longue vie à French Metal !

Merci beaucoup pour le temps que tu nous as accordé pour cette interview.


Le site officiel : www.meltedspace.com