Interview faite par Byclown à Paris.

C’est dans l’ambiance moderne d’un grand hôtel du nord parisien que je rencontre aujourd’hui Roland Graspow, ancien guitariste de Helloween et frontman du groupe de metal symphonique Masterplan. Plutôt en forme et souriant, le soliste se révèle ultra loquace. Tellement même qu’à la fin de la demi-heure qui m’est allouée je n’ai pas pu poser toute mes questions. Bonjour, c’est votre première interview en tant que membre de Masterplan pour ce webzine. Avant de commencer, merci de vous présenter et de présenter le groupe.
Roland Grapow (guitare) : C’est vraiment la première fois pour ce magazine ? Cool ! Je suis Roland Graspow de MASTERPLAN et je suis ici aujourd’hui à Paris pour la promotion du nouvel album du groupe. Puisque c’est la première interview ça promet d’être excitant ! Bon le soleil est en train de nous quitter mais je suis ravi d’être ici dans votre belle ville.

Parlons un peu de vous ! Quand et comment avez-vous commencé à jouer de la guitare ? Est-ce le seul instrument que vous maîtrisez ?
Houlà ça ne date pas d’hier ! (rires) Je pense que j’avais dans les 7 ans et mon père avait acheté une guitare acoustique de marque allemande qu’il entreposait dans une pièce juste à côté de sa chambre à coucher. Lorsque mes parents n’étaient pas là, je prenais la guitare en douce et je m’amusais à faire la rock star devant le miroir. M’ayant surpris un jour, bien plus tard, il décida que j’étais "prêt à prendre des cours". Je suis donc allé à une école de guitare à Munich et je devais jouer des morceaux devant une quinzaine de filles, car nous n’étions que deux garçons dans la classe, ce qui était vraiment dur pour moi car j’étais très timide. Dès le départ j’ai su que je voulais jouer de la guitare électrique et pas de l’acoustique et des chansons folk allemandes. Au bout de 6 mois à ce régime, j’ai demandé à mon père de me faire sortir de là et immédiatement je suis rentré dans quelque chose de plus… (là il prend un air mauvais et lève le poing) "fort" et je me suis mis en quête de trouver un prof de guitare électrique pour devenir moi aussi un bon joueur de guitare électrique. J’ai commencé en écoutant de la musique et en essayant de rejouer les riffs, à la manière d’un autodidacte. Ma raison principale de jouer de la guitare à cette époque, de devenir une "petite rock star"», était que je voulais ressembler à mes idoles et jouer et chanter en même temps. Lorsque j’ai eu dans le s14 ou 15 ans, j’ai commencé à être connecté avec d’autres musiciens de Hambourg, et donc je me suis retrouvé avec des musiciens moins bons et de meilleurs musiciens que moi. Je me suis tout de suite rapproché des meilleurs pour apprendre à leur contact. Y a pas de secrets, ça ne marche que comme ça ! Je suis devenu rapidement très bon, mais ça c’est normal, quand tu es enfant, tu apprends vraiment très vite ! En 6 mois tu peux passer du stade "bof" au stade "très bon". A 17 ans je pouvais me vanter d’être très bon et j’ai passé un cap en termes de rencontre en commençant à jouer avec des gars de 19 ans. On a formé un groupe qui s’appelait Rampage, relativement côté à cette époque, et c’est grâce à ce groupe que j’ai été démarché pour jouer dans Helloween car ils me connaissaient, aimaient mon jeu de scène et ma technique, donc ils m’ont proposé le job. C’est de là que tout a commencé.
J’aimerais savoir jouer du clavier mais je suis vraiment trop mauvais ! Je m’en sers juste pour de la programmation. Je sais que maîtriser cet instrument peut s’avérer une force pour la compo de morceaux mais je n’ai aucune théorie sur cet instrument, j’y vais "touche après touche", au feeling. C’est évidemment super important pour les harmonies, d’ailleurs la plupart de mes meilleures chansons, toutes époques confondues, je les ai écrites au clavier. J’ai ensuite transposé ça à la guitare. Le souci avec la guitare, c’est que, pour moi en tout cas, ça paraît un peu facile, du coup je peux être tenté de commencer toujours par la même chose pour les orchestrations, tu sais, faire du power chord, qui en fin de compte n’amène rien au morceau pour MASTERPLAN. Apres, le power chord, c’est la marque de fabrique de AC/DC donc chacun son truc. J’ai besoin d’une réelle interaction entre la guitare et le clavier dans mes morceaux si je veux produire quelque chose de bien.

Patrick Rondat, lui aussi, utilise énormément le clavier pour composer ses morceaux, ce qui donne une couleur différente à certains de ses plans de guitare.
Ah oui ? J’avoue que je connais très peu Patrick Rondat. Me concernant, je n’utilise pas le clavier pour composer mes solos de guitares, je m’en sers pour composer les mélodies. En revanche, ça a dû m’arriver 5 fois de retranscrire à la guitare un plan que j’avais trouvé super au piano. C’est assez dur de transposer mais le résultat est vraiment super ! D’ailleurs, un de mes solos préférés avec Helloween vient d’une partie de clavier que j’ai transposé à la guitare. Je ne me rappelle plus du titre mais c’était sur l'album "The Dark Ride". Les mecs m’avaient demandé d’apprendre cette partie très difficile et de la jouer à la guitare. J’ai mis 4 jours je crois à l’apprendre et je suis revenu en studio. Là les gars m’ont sorti "Non, ce n’est pas la peine de la jouer c’est trop dur, pas grave on va prendre le synthé et le trafiquer pour que ça sonne comme une guitare électrique". Donc, je leur ai montré que je savais jouer ce solo et ils étaient bluffés. Ca m’a pris une heure à l’enregistrer et voilà, c’était dans la boîte.

Quels sont vos goûts musicaux? Ceux-ci ont-ils évolué depuis que vous êtes musicien pro ?
Mes goûts changent tous les deux ou trois ans, c’est une question d’époque. Dans ma jeunesse j’étais à fond sur Uriah heep, Deep Purple. J’ai été très à fond sur les claviers pendant un moment, avec Rainbow par exemple, mais bon Depp Purple ont aussi des claviers alors (rires), Journey, Foreigner, Toto. Toto est vraiment l’un de mes groupes préférés. Je tiens Steve Lukather en très haute estime et même encore maintenant, si tu écoutes bien mes solos de guitare, tu peux reconnaître certains plans de lui, typiques des années 80, mais qui collent parfaitement au metal. Même le blues. Si tu joues des plans de blues avec ce qu’il faut de disto et en y mettant du tien niveau agressivité, tu peux faire du Zakk Wylde, du John Sykes ou encore du Michael Schenker. Dans les années 90, dans ma grosse période Helloween, j’écoutais énormément de néo-classique, à la Malmsteen par exemple, mais maintenant, au jour d’aujourd’hui, je ne peux plus en écouter, j’ai fait une overdose. Mes goûts actuels sont encore différents de la période "Dark Ride". A présent j’écoute et apprécie des groupes modernes comme Korn ou Limp Bizkit. Un groupe que j’adore vraiment, à chaque fois ça fait grincer des dents mais qu’importe, c’est Rammstein. A chaque fois que je vais à leur concert avec ma petite amie je suis hypnotisé ! C’est vraiment un des seuls groupes dont je sois vraiment jaloux ! J’aimerais tellement jouer dans Rammstein, même s'il n’y a pas de solos, mais juste pour faire partie de ce truc énorme ! J’ai mon propre studio, je produis des groupes depuis 6 ans maintenant, et je me dois de rester à la pointe du "bon son" pour offrir une production de qualité avec un son actuel. Mon idole, dans le genre ingé son, c’est Andy Sneap, qui a collaboré avec nous sur les deux premiers albums de MASTERPLAN mais qui ne les a pas mixés. J’adore son travail avec Accept, Nevermore ou encore Testament. J’achète toujours les albums sur lesquels il a bossé, pour avoir une idée des meilleurs sons. Il est vraiment pour moi le niveau que je recherche à atteindre. Ce qui ne gâche rien c’est que nous sommes amis donc j’ai l’occasion de venir le voir souvent travailler et il m’apprend énormément de choses. J’ai passé 6 jours chez lui pour la nouvelle année, je pense que peu de personnes peuvent se vanter de ça, il m’apprend toujours énormément de choses même si je suis plus vieux que lui d’une dizaine d’années. (rires) Voilà pourquoi j’ai choisi de tout faire tout seul pour ce nouvel album. En plus du nouveau line-up, du nouveau son, je me suis senti d’attaque pour prendre l’album à mon compte.

Bien, comme je le disais précédemment, nous sommes ici pour parler de votre nouvel album "Novum Initium", avec un tout nouveau line-up. Ce titre signifie "nouveau départ" en français, L’avez-vous appelé comme ça à cause du fait que le line-up a énormément changé et que, de fait, le groupe prenne un nouveau départ ?
"New beginning"… c’est vrai que dit en anglais c’est bien pourri. (rires) Plus sérieusement, en Novembre de l’année dernière, alors que j’étais en studio en train de bosser sur l’album, la maison de disques nous a pressés de trouver un nom d’album pour commencer la promo. Personnellement j’avais les deux mains dans l’album, je n’avais vraiment pas le temps de me charger de ça, donc j’ai envoyé des mails aux autres membres du groupe pour voir s'ils avaient des idées. C’est énorme car au bout de deux heures seulement après l’envoi des mais j’avais déjà énormément de retours dont "Novum Initium" que nous avons choisi ! Le plus drôle, c’est que ce sont les 3 nouveaux membres du groupe qui ont trouvé ça ! Ce qui est cool, c’est que ce n’est pas la proposition et la décision d’une seule personne, je n’étais même pas dans l’affaire. Je suis content que ce soit les nouveaux membres qui aient trouvé ça, c’est important pour qu’ils se sentent vraiment dans le groupe. On avait retenu un second titre mais AFM n’en a pas voulu et a préféré celui-là.



Parlez-moi un peu des nouveaux membres du groupe.
Parlons du batteur en premier, car c’est lui qui est venu en premier en fait. Lorsque Martin est arrivé dans le groupe on s’est tout de suite mis au travail. Tu sais, je ne suis pas le compositeur principal du groupe contrairement à ce que les gens peuvent croire, même si c’est mon projet à la base. On est un groupe, une équipe, on compose en tant que tel, d’ailleurs, à son arrivée, on a bossé ensemble et je ne composai que 50% des chansons tout au plus. Pour la petite histoire, j’ai commencé l’écriture des morceaux il y a deux ans et à l’époque je cherchais un batteur. Mon collaborateur m’a parlé de Martin en me vantant son niveau mais je n’avais jamais entendu parler de lui. C’est seulement quand il m’a dit qu’il jouait dans Cradle Of Filth que ça a tilté à mes oreilles car j’avais déjà entendu ce nom-là et je savais que c’était un gros groupe, même si ce n’est pas du tout mon style de musique. Mon collaborateur m’a montré des vidéos de lui sur YouTube, en train de jammer dans le studio d’enregistrement. J’ai été totalement bluffé par son niveau énorme, sa technique, sa rapidité et sa frappe puissante. Il a clairement un côté très "metal" alors que mon ancien batteur, Mike, était plus dans un style fusion rock. Je suis toujours en très bons termes avec Mike d‘ailleurs mais, au sein du groupe, il n’a jamais su trouver sa place en tant que membre à part entière. Lorsque je donnais une idée, il disait toujours "Ok". Il n’apportait jamais aucune idée et se contentait de jouer ses parties, comme un musicien qui vient prendre son chèque. Cela ne me correspondait pas, j’avais vraiment besoin d’un vrai membre de groupe, avec son identité musicale, ses idées, quelqu’un qui s’investit dans le projet. Donc, Martin est venu au studio en bus, car il n’aime pas la voiture, 2 semaines après que nous nous soyons contactés et il m’a présenté une dizaine de chansons de lui déjà écrites et je me suis rendu compte qu’en plus d’être un excellent batteur c’était aussi un très bon compositeur. Sur " Novum Initium" il n’y a qu’une chanson de lui, car les chansons qu’il m’a apportées étaient, il faut le dire, plus dans le style de Cradle Of Filth que dans le style de MASTERPLAN, mais je suis intimement persuadé que, pour les albums futurs, il y aura plus de chansons écrites par lui. Toutes les chansons étaient bien mais trop éloignées de MASTERPLAN, mais la chanson en question "No Escape" colle vraiment avec notre univers. Il a une manière particulière de jouer de la batterie qui apporte une vraie plus-value à MASTERPLAN, en gros c’est un bon "investissement" si je peux m’exprimer ainsi.
Maintenant parlons un peu du chanteur ! L’ancien chanteur ne donnait plus aucun signe de vie. Je lui ai envoyé pleins de mails sur l’album, des trucs importants et urgents, et il ne me répondait jamais. J’ai même appelé sa femme pour savoir s'il était toujours en vie et elle me répondait "Il est très occupé, il te contacte bientôt". Au bout de 6 mois la coupe a été pleine et je lui ai envoyé un mail, auquel évidemment je n’ai eu aucune réponse, pour lui dire que c’était fini, qu’on ne pouvait pas attendre après lui pour continuer cette aventure et faire vivre MASTERPLAN. J’ai donc dû me mettre en quête d’un nouveau chanteur. J’avais alors 2 ou 3 noms en tête de gens qui auraient pu faire l’affaire mais celui qui se détachait le plus était Rick, que je connaissais depuis 6 ou 7 ans car nous correspondions beaucoup, il m’envoyait des liens vers ses performances scéniques avec Thunderstorm. Un truc que les gens ne savent pas forcément, c’est qu’à la base il n’est pas chanteur, il ne fait ça que depuis 10 ans, avant c’était un bassiste, et un sacré bon bassiste d’ailleurs ! En voyant ses dernières vidéos je me suis dit "Mince, mais il chante vraiment bien, et beaucoup mieux qu’avant". C’est quelqu’un qui est en constante progression et c’est fabuleux pour les perspectives d’avenir de MASTERPLAN ! Là je me suis dit qu’il était suffisamment bon pour rentrer dans les chaussures de notre ancien chanteur, je lui ai donc envoyé par mail une chanson-test, qu’on a envoyé à tous les chanteurs auditionnés du groupe depuis ses débuts, il s’agit du titre "Killing In Time". Crois-moi si tu veux mais il m’a renvoyé le titre après seulement 3 heures ! Je lui ai dit "Mais tu es fou, prends trois jours s’il le faut", et après j’ai écouté, et j’ai compris… J’ai été étonné et enchanté de sa performance vocale, alors j’ai envoyé ce titre au boss et on a convenu qu’il était parfait pour être notre nouveau chanteur.
Suite à ces deux changements, nous avons décidé de faire une réunion à Hambourg avec notre bassiste. Le premier jour il avait l’air OK mais en fin de compte il a changé d’avis. Il nous a fait part qu’il n’était plus si chaud pour faire des tournées, vivre la vie de musicien, d’autant plus que maintenant il a un super job, très intéressant et surtout très bien payé, qui lui prend pas mal de temps. Je crois que sa boîte fait des écrans géants pour les stades. Il est amené a prendre l’avion pour la Chine par exemple, c’est vraiment un job de dingue, totalement incompatible avec la vie de musicien. Et donc, pour en revenir à la réunion, il m’a dit un truc du genre "Tu as un nouveau chanteur, un nouveau batteur, autant avoir un nouveau bassiste aussi et faire peau neuve. Je pense que je peux enregistrer l’album mais après ? Il est certain que tu devras prendre un nouveau bassiste pour la tournée alors ça n’a aucun intérêt". Il est retourné avec son premier groupe Iron Savior, car c’est un tout petit groupe qui fait quelque chose comme 5 concerts par an maximum. Tout s’est très bien passé, pas de bagarre, juste une discussion entre amis. Il y a encore deux jours, il m’a envoyé un SMS de République Tchèque, pour me souhaiter bonne chance pour l’album et pour en avoir une copie à mettre dans son camion ! Je suis resté ami avec tout le monde, même avec le chanteur puisque de toute façon je n’ai aucune nouvelles de lui (rires) donc je ne sais pas ce qu’il pense. Je pense qu’il voulait être très connu avec MASTERPLAN, et après "Time To Be King", il a perdu tout intérêt pour le groupe. Il veut faire son propre groupe, avec son nom dessus, être le boss et être en charge de tout. Je lui souhaite que ça réussisse.

Combien de temps avez-vous mis pour composer cet album ?
J’ai commencé l’écriture en Août, il y a deux ans, on a écrit petit à petit. On a eu 6 rendez-vous de travail en tout entre Hambourg et le studio en Slovaquie. Les compos ont vraiment pris du temps, car j’aime travailler comme ça, toucher à tous les instruments, essayer pas mal d’idées. Tout était fini mais il nous restait à trouver un chanteur car on s’est retrouvés avec 14 ou 15 chansons instrumentales. Quand Rick s’est présenté au studio, je lui ai donné la plus grosse partie des chansons qu’il puisse bosser dessus pour trouver les paroles. Plus tard il est revenu au studio avec ses paroles et on a travaillé en étroite collaboration pour les mélodies de voix. Je pense que 70% des idées de mélodies vocales viennent de moi car, même si Rick est très bon, je sais ce qu’il faut pour MASTERPLAN. Je faisais exactement pareil avec l’ancien chanteur. Je chante une mélodie et Rick la chante juste après moi, mais bien mieux évidemment car je ne suis pas chanteur à la base.

D’où vient l’inspiration des paroles de cet album ?
Rick m’a demandé ce qu’il devait mettre dans les chansons, quels sont les thèmes qu’il devait aborder. Notre ancien chanteur écrivait toujours sur le même mood, avec des mots comme "time to be king", "hell", "fire", "dark" etc… C’est plutôt cool mais quand ton vocabulaire tourne autour de 15 mots ça devient vite compliqué de faire un album. J’ai dit à Rick d’utiliser aussi ces mots mais de ne pas en être prisonnier, d’aller au-delà de ça. Garder les mots signifie garder l’identité du groupe, ce à quoi je tiens, mais avec ce nouveau line-up, c’est l’occasion rêvée de faire évoluer le groupe dans une direction un peu différente. Je lui ai dit que, peu importe ce qu’il ferait, il devait rester positif, toujours. Il a eu un énorme impact sur cet album. Sur les 14 chansons il en a écrit 10, j’en ai écrit 2, ça m’a rappelé la période du premier album. J’ai écrit "Novium Initium" et "Back To Avalon".

Vous avez enregistré et mixé cet album tout seul, ce qui est une première avec Masterplan. Dites m’en plus à propos de ce gros challenge.
A vrai dire je m’étais déjà essayé à ça sur le dernier album mais cela n’a pas été du tout concluant, il y avait toujours quelqu’un pour venir me voir et me dire "Je trouve que cette chanson est pas terrible" et l’ancien chanteur en rajoutait toujours une couche. Du coup, au bout d’un moment, j’ai craqué et pour avoir la paix je suis allé en Finlande pour faire mixer tout ça. De retour au studio, je n’ai pas trouvé le résultat bon, il y avait toujours comme une sorte de distorsion continue qui sortait de mes enceintes et j’avais en plus le droit à pas mal de réflexions. Je me suis donc dit qu’à l’avenir, je le ferai par moi-même, quoi qu’il arrive, mais j’avais cette appréhension que le label, en écoutant le CD me dise "On n’aime pas l’album". En Novembre, je leur ai amené le CD non mixé, en les prévenant bien que c’était encore cru et non mixé, et ils ont commencé à dire "Oui mais ça sonne pas top…", mais je vous dis que ce n’est pas ENCORE mixé ! Donc je suis retourné mixer l’album puis je leur ai proposé le produit en Janvier, en ayant ajouté des solos de guitare et de la voix. Le processus a vraiment été long mais je suis satisfait du résultat.

Parlons un peu de la tournée. Jouerez-vous en France ?
On a joué la semaine dernier en Suisse, en tant que tête d’affiche d’ailleurs, pour un festival, et le mec du son bosse pour All Access, qui est une boîte de tourneurs de Hambourg qui travaille notamment avec Avantasia, Gamma Ray et donc nous. Nous avons convenu d’une tournée pour Octobre où la France est incluse. On n’ira pas jusqu’en Espagne car la distance est trop grande mais la France c’est sûr. Je ne sais pas si je devrais lâcher le morceau maintenant mais… Oh et puis allons-y, on a eu une offre pour jouer en première partie de Gamma Ray pour l’année prochaine.

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
Scorpions, car j’adore ce groupe et j’ai une petite amitié avec Rudolf Schenker en plus, musicalement ça pourrait le faire. Rammstein, même si ça collerait pas.

Une dernière chose à dire pour conclure cette interview ?
J’espère vraiment que les Français aimeront cet album et lui laisseront une chance, sans le comparer aux premières œuvres du groupe, donner une chance au nouvel album sans comparer le nouveau line-up avec l’ancien. Mon album préféré de Machine Head n’est pas celui où figurent les meilleures chansons mais celui où, à mon sens, le son de la guitare est le meilleur. Il y a pas mal de groupes qui ont changé de style, de line-up, mais ce n’est pas pour ça que je leur ai tourné le dos. Je leur ai laissé leur chance et j’ai bien fait.


Le site officiel : www.masterplan-theband.com