Interview faite au téléphone par MissGayelles
Quelques mois après la sortie de leur premier album, "The Worshipping Mass", nous avons l'honneur de recevoir en interview le groupe Malkavian presque au complet.
Salut les gars !
Alex (batterie) : Bonjour !
Romaric (chant) : Hey !
Nicolas (guitare) : Salut !
Pouvez-vous nous présenter un peu votre groupe ?
Alex : Je vais laisser parler mes deux collègues, je ne suis pas là depuis le début de l'aventure.
Romaric : On s'est rencontrés au lycée, et après avoir jammé quelques temps ensemble, le groupe a pris forme concrète. On a vraiment commencé les concerts en 2008, et après avoir fait nos armes sur la scène locale, on a enregistré un EP "Novembrer Ends", sorti en 2009. Le line up a subi un changement de la section rythmique entre fin 2010 et début 2011, et c'est là que Florian (basse) et Alex (batterie) ont intégré le groupe. S'en est suivi pas mal de concerts, dont le Motocultor en 2011 (2e concert des gars avec MALKAVIAN ! Belle entrée en matière), et on s'est mis au boulot pour composer cet album ! Et nous voilà maintenant, prêts à défendre notre bébé !
Alex : Voilà. Je suis le dernier arrivé. Je connaissais Flo qui m'a proposé d'intégrer MALKAVIAN en 2012. J'ai écouté les morceaux, bossé dessus, et passé deux auditions avant de devenir un Malkavian.
Nicolas : A savoir que Flo lui-même a été rencontré par hasard dans un bar sur Nantes. la connexion s'est tout de suite faite et on évolue tous dans la même direction. Ce qui est très important pour la composition et la cohérence artistique
Alex : D'un point de vue artistique, l'étiquette "modern power thrash" nous suit depuis un bon moment. Ce n'est pas quelque chose de négatif, mais tout le monde se rend bien compte, à l'écoute de l'album, que nos influences sont vraiment multiples. Death technique, thrash "de base", musique traditionnelle camerounaise etc...
J'aurais plutôt dit au lieu de modern power thrash : thrash death hardcore, car il est vrai que ce sont des influences qui ressortent vraiment dans la musique de Malkavian, surtout sur l'album.
Romaric : En fait, comme dit Alex, il s'agit surtout d'étiquette, à laquelle nous ne nous attachons pas vraiment. Tu n'as pas tort, on retrouve des éléments de death, de thrash, et de hardcore, chose qu'on a admis avec le temps, la diversité, c'est peut-être ce qui nous caractérise. Il y a aussi toute l'expérience du groupe dont on se sert.
Nicolas : L'étiquette est quelque chose qui ne doit surtout pas nous enfermer, nous poser des limites.
De plus, les étiquettes c'est un peu propre à chacun.
Nicolas : Exactement, quand j' écoute "Wolverine Blues" de Entombed, je pense souvent qu'à l'époque cet album a été catalogué de death'n'roll et que s'il sortait aujourd'hui, ça passerait pour du hardcore bien lourd dans les riffs. le metal est un style qui évolue et ces étiquettes ont tendance à prendre le dessus sur la musique elle même.
Romaric : Effectivement, mais le public, l'auditeur a souvent besoin de se rattacher à un style afin de s'y retrouver, c'est comme ça ! Ça aide aussi à s'y retrouver parmi les milliers de groupes !
Alex : Moi j'aime bien les étiquettes. Il faut bien mettre un nom sur ce qu'on s'apprête à découvrir. Si un groupe est étiqueté heavy old school, tu ne t'attends pas à entendre du growl et des blasts.
Romaric : Je like.
C'est certain qu'il en faut tout de même ne serait-ce que pour les bacs, les distributeurs...
Alex : Voilà.
Et ce mélange d'influences, est-il lié au fait que vous écoutiez chacun des choses différentes, ou peut-être écoutez vous tous de nombreux styles différents ?
Alex : Disons qu'on a forcément de nombreuses références en commun. C'est logique. Mais chacun à ses préférences et sa façon de concevoir la composition via son instrument, et la musique. Tu vois ? Ils trouvent que j'écoute des truc chelous ou pourris parfois et inversement. Mais au final, la diversité permet d'améliorer la créativité de groupe. Il faut toujours parvenir à faire une musique variée ET homogène. Et cela passe, entre autre, par le fait d'écouter beaucoup de styles différents et d'en pratiquer également.
Romaric : Effectivement, cela vient du parcours de chacun, et on met en commun nos influences, sans trop y penser ou se forcer, ça vient naturellement. D'ailleurs, même au delà du Metal, on est tous très ouverts sur d'autres styles, et comme dit Alex, cultiver la diversité ça apporte forcément de la richesse à la musique. Pour ma part, j'écoute pas mal de folk, blues, southern rock, qui peuvent être plus ou moins affilié au metal, mais qui sont tout de même très différents.
Nicolas : Je peux très bien passer de Deicide à Masterboy dans la foulée. Donc oui je pense écouter de nombreux styles. Non plus sérieusement, je crois que c'est une chance d'avoir des influences communes tout en pouvant apporter nos influences propres. C'est sûrement ce qui nous permet d'avoir notre propre style.
Alex : Je prends des cours de musique depuis l'âge de 9 ans (j'en ai 21) et c'est vrai que j'ai eu la chance d'être confronté à énormément de styles et musiciens différents (jazz, funk, musique latine, orchestre etc...). Cela nourrit forcément mon jeu "metal" et donc a une influence sur MALKAVIAN.
Nicolas : On peut trouver des influences funk et jazz dans certains morceaux si on écoute bien.
Florian (basse) : (qui vient de nous rejoindre) Personnellement toute ma famille joue d'un instrument, de la musique variée tourne en boucle toute la journée (du jazz à la musique bretonne). Et avec un cercle d'amis avec une culture musicale éclectique, on a forcément plus d'inspiration pour créer notre style.
Romaric : Et même du dubstep. (ou pas)
C'est sûrement cela qui donne toute la richesse musicale de Malkavian et qui fait que votre premier album a été très apprécié par les critiques, surtout le côté Masterboy...
Romaric : Ouais, on surfe sur la vague revival dance.
Alex : Haha, je me suis même coupé les cheveux pour qu'on puisse toucher un plus large public. C'est dire l'investissement.
Sinon côté composition, comment ça fonctionne chez Malkavian, chacun compose de son côté et apporte un morceau presque fini aux autres, ou vous composer chacun des bribes que vous étoffez ensuite, ou tous ensemble à l'ancienne ?
Alex : En fait, Nico compose l'essentiel des morceaux, Il écrit des riffs de guitare, de basse (un peu) et une batterie sommaire. C'est notre base de travail pour les morceaux. Ensuite, il nous envoie ça. On donne nos avis sur ce qui va ou pas. On compose les parties de nos instruments respectifs en apportant notre touche perso (forcément). On le fait tourner en répèt', on en débat etc...
Romaric : Tout le monde apporte sa patte, mais oui c'est de Nico que partent les compos généralement, et il y a pas mal de taf entre Alex et Nico. Après, moi je bosse les lignes de chant, et Flo sa basse. C'est un travail de groupe en effet, mais organisé pour que nous puissions avoir des choses structurées à mettre en commun lors des répétitions afin d'être efficaces. Après le feeling passe forcément par là et en jammant, les morceaux évoluent.
Alex : Voilà, plusieurs morceaux de l'album ont évolué jusqu'à la dernière minute avant l'enregistrement par exemple. C'est vraiment important pour nous d'être satisfaits au maximum.
Nicolas : Pour l'écriture elle-même, tout dépend de l'état d'esprit sur le moment. il n'y a aucune limite. Jamais on se dit : "ça sonne trop death", ou moderne ou quoique ce soit.
Est-ce que ces morceaux évoluent encore ? Surtout pour la scène par exemple.
Alex : Très peu.
Romaric : Une fois enregistrés, on garde les morceaux, mais c'est vrai qu'en live, sur la voix par exemple, quelques petites variantes (apportant de l'énergie scénique par exemple) peuvent apparaître. Mais c'est tout.
Alex : Mes parties sont vraiment écrites à 90%. J'essaie de respecter au maximum ce qu'il y a sur l'album même si je peux me permettre quelques libertés ici et là bien sûr. (sourire).
Donc quand on vient vous voir sur scène, on a un son très proche de celui de l'album ?
Alex : Absolument. Enfin, on ne peut pas restituer en live toutes les subtilités d'arrangement qui sont possibles en studio bien sûr.
Romaric : Et le live est toujours différent dans un certain sens, et on axe pas mal sur l'énergie, c'est quelque chose de très important pour nous en live.
Alex : Exactement, il faut que ce soit fidèle mais qu'il y ait de la vie quand même.
Nicolas : L'important c'est de réussir à rendre les compos plus puissantes en live que sur album. Il est important de donner de l'ampleur à la musqiue en live. Après tout, c'est en concert qu'elle est censée trouver sa réelle existence.
Est-ce que vous travaillez beaucoup la scène ou vous laissez tout de même une grande part au feeling ?
Romaric : On travaille l'énergie bien sûr, mais on essaie d'être spontanés, même si le côté scénique de la musique se travaille forcément si on veut pouvoir faire en sorte que le rendu et le lien avec le public soient au rendez-vous. Ce qu'on veut c'est que quand le public sort du concert, il se soit pris sa dose !
Alex : Voilà, la spontanéité et le "show" sont possibles si on fait le travail en amont pour se désinhiber
Florian : On essaye d'avoir une certaine cohérence scénique, de bouger tous en même temps par exemple, afin de créer une entité.
Il est important pour vous qu'on voit Malkavian et non les musiciens de Malkavian, c'est ça ?
Romaric : Exactement, pour reprendre le terme de Flo, il est important d'avoir une "entité" Malkavian.
D'ailleurs Malkavian, un rapport avec les vampires déments ?
Nicolas : La vérité, c'est qu'à l'époque, au moment de chercher un nom, on est tombé d'accord (en fait j'ai fait un peu chier mon monde) pour ne pas avoir quelque chose qui sonnait anglo-saxon. Romaric est venu en répèt', a balancé ce nom et on a tous trouvé ça cool.
Romaric : Le côté dément nous plaisait bien aussi !
Plus pour la sonorité du mot donc, et quels sont les thèmes abordés dans les chansons de Malkavian ?
Romaric : Alors les thèmes sont globalement assez variés, mais si on devait trouver un fil conducteur sur l'album par exemple, ce serait le "combat" dans son sens large, que ce soit avec les autres, soi même, les épreuves de la vie, et même les zombies ! Après, bien sûr, au sein des morceaux, différents thèmes sont abordés, comme la vengeance, l'indépendance, des histoires plus surréalistes, ou bien des thèmes plus "personnels".
On entend souvent les artistes dire que la musique leur permet d'évacuer toute leur part sombre, la souffrance, etc, c'est un genre de thérapie, est-ce que c'est le cas pour vous ?
Romaric : Effectivement, que ce soit sur des titres plus énergiques, ou d'autres plus sombres, sur des thèmes plus légers, ou plus introspectifs, dans un sens c'est toujours une façon d'extérioriser, de communiquer, de se défouler. On n'est pas axés que sur le côté sombre cela dit !
Alex : "Music is life, life is music." - Henry Rollins.
Cette citation reflète le rapport que j'entretiens avec la pratique de notre art (et l'écoute aussi bien entendu).
Et est-ce que vous pensez que votre partenariat avec Finisterian Dead End vous permet d'aller encore plus loin dans la musique ?
Romaric : Effectivement, c'est notre premier label, et c'est vraiment une expérience et un échange très enrichissant pour le groupe. Avec Laurent, le label manager, il y a un réel échange, et un réel travail en concertation afin de développer le groupe, et nous nous sentons également investis dans le développement du label.
La signature avec Finisterian Dead End est clairement une étape importante dans la vie de MALKAVIAN.
Alex : Rien de plus à rajouter, Laurent est un type super sympa et très investi dans le développement de son label ainsi que dans l'épanouissement des ses "leaguers".
Avez-vous quelque chose à dire de plus, un message à faire passer ?
Romaric : Oui, venez nous voir en live, n'hésitez pas à nous contacter pour des dates, on ne demande que ça ! Notre album est toujours dispo sur le site de notre label : www.finisteriandeadend.com. Et on vous donne rendez-vous très bientôt en concert !
Nicolas : Et n'oubliez pas de vous bouger à tous types de concerts, le metal reste un style underground et c'est uniquement par la scène qu'il peut vivre.
Romaric : Amen !
Je vous remercie tous d'avoir participé à cette interview et souhaite bon vent à Malkavian avec plein de dates et d'albums.
Romaric : Merci à toi et à French Metal ! On a essayé de pas trop troller !
Bonne continuation à toi ! Et au plaisir de se croiser en concert !
Alex : Yes, merci à toi, c'était bien sympa. Des bonnes questions. (sourire)
A bientôt pour de nouvelles aventures...
Alex : A base de vampires et de zombies, ouais !
Romaric : Des trolls vampires !
Alex : Qui écoutent du jazz.
Romaric : Du post jazz.
Le site officiel :
www.facebook.com/malkavianmetalfr
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