Interview faite par mail par Jenny

C'est avec fierté que je m’apprête à poser quelques questions aux membres de Madball, sur leur nouvel album signé par le grand label Nuclear Blast et enregistré par Ken Susi, le guitariste de Unearth dans son studio System Recordings.

What's up ! Je m'appelle Jennifer et je suis ravie de pouvoir vous poser ces questions à propos de votre nouvel album.

Mitts (guitare) : Salut, moi c'est Mitts, le guitariste du groupe.

"Hardcore Lives", un cri, un emblème, une scène, d'où le choix du titre ?
C'est une phrase que nous utilisons depuis pas mal de temps, et c'est quelque chose en quoi nous croyons vraiment fort. Alors c'était une évidence pour nous que de l'utiliser comme titre d'album. On pourrait aussi appeler ça un emblème pour nous je pense.

Le son garde un dynamisme impressionnant et il y a cette constance dans l’exécution des compostions, d'ou provient l'inspiration ? Comment s'est passé l'enregistrement globalement ?
Comme tu le précises, nous essayons de faire en sorte que chacun de nos albums soient dynamique. Ce n'est pas évident car le hardcore n'est pas censé contenir de ballade ou de morceau plus doux qui pourrait changer l'esprit d'un album. Notre inspiration vient de tout ce qu'on peut aimer musicalement. Autant les vieilles musiques avec lesquelles nous avons grandi, que les choses plus récentes que nous écoutons actuellement.

Vous avez laissé une nouvelle fois Chris Haaris dit Zeuss (Hatebreed, Suicide Silence, Soulfly, Terror...) mixer "Hardcore Lives". Il avait déjà travaillé sur vos album "Legacy" (2005) et "Infiltrate the System" (2007). Une expérience à la hauteur de vos attentes ?
Ah ouais ! Il a fait un boulot formidable sur les albums précédents et pour celui-là, il s'est surpassé. Je pense que c'est l'album qui sonne le mieux à ce jour.

On trouve plusieurs featurings dont "True School" avec Scott de Terror, "My Armor" avec Toby de H2O, "Born Strong" avec Candace de Walls Of Jericho. Peux-tu nous parler de ces choix et des titres ?
Tous les chanteurs invités sur cet album sont de bons amis et font partie de groupes avec lesquels nous avons tourné. Nous n'avions jamais fait de featuring avant 2010, quand Roger Miret (Agnostic Front) a participé à l'album "Empire". Ça avait du sens compte tenu du rapport qu'entretient MADBALL et Agnostic Front. Alors Freddy a proposé à Scott, Toby et Candace de participer à ce nouvel album. Je pense qu'ils y ont apporté une touche vraiment cool.



Nous pouvons aussi découvrir deux titres bonus déjà parus "The Beast" (Sur l'EP "Rebellion" - 2012) et "Spit On Your Grave" ("Set It Off" - 1994) ré-enregistrés. Roger Miret avait d'ailleurs écrit les paroles de "Spit On Your Grave", que pouvez-vous nous dire de plus sur ce choix et ces titres bonus ?
Nous avons voulu refaire "The Beast" parce que nous pensons que c'est un morceau très puissant, et généralement, les EPs n'ont pas la même portée que les albums complets. Alors nous avons voulu le mettre un peu plus en avant. "Spit On Your Grave" a été réenregistré juste pour donner une idée aux gens de la façon dont on le joue en 2014. C'est un de nos plus vieux titres et quand il a été enregistré à l'origine, il était vraiment brut. Je pense que c'est une bonne chose de pouvoir l'entendre avec une production plus moderne.

J'ai pu comprendre que la chanson "Beacon Of Light" était destinée à la femme et au fils de Freddy. C'est un hommage très personnel mais qui nous fait prendre conscience que malgré toutes ces tournées, ces concerts, cette vie, il pense à eux. Partagez-vous certaines dates avec vos familles ?
Pour parler pour Freddy, sa femme et son fils sont tout pour lui, évidemment. Sa femme nous a vu jouer de nombreuses fois et l'année dernière, il a emmené son fils nous voir sur scène au Black N Blue Bowl à NYC. C’était un moment fort.

"Mi Palabra" ou l'importance de parler avec sincérité, vous avez su garder votre intégrité, votre passion de la musique, les amis, la scène, mais aussi la famille, c'est essentiel. Il faut faire ce que l'on dit, pas seulement parler pour parler. Cette chanson est révélatrice d'un état d'esprit en vogue particulièrement sur Internet. Les gens parlent, parlent et ne font rien. Pensez-vous que la nouvelle génération assume moins ses mots ?
Je ne fais pas d'amalgame entre la nouvelle génération et ce genre de personnes. Il y a toujours eu des personnes qui faisaient face, autant que de lâches. Internet est une chose merveilleuse, mais le revers de la médaille c'est que ça a donné aux lâches une place où ils peuvent s'exprimer sans en subir les conséquences. Mais je pense que la proportion entre les "parleurs" et les "acteurs" est la même que depuis toujours. Tu entends juste un peu plus le mauvais côté que par le passé.

Vous voyez cette scène, la scène hardcore, évoluer avec ses effets de mode et une jeunesse qui apprend des grands, de l'ancien. Je crois que le titre "True School" parle bien de ça, non ? "Respect the old ways, but it's a new day".
"True School" est une chanson parlant du fait qu'il ne faut pas juger un groupe ou une musique par son âge. Trop de gens passent leur temps à juger les choses sur le fait qu'elles soient ou non "old school". Pour nous, si quelque chose est vraie et réelle, ça a de la valeur peu importe si ça date de 1984 ou de 2014. Les groupes ou artistes que j'aime, j'aime ce qu'ils font tout simplement parce que j'aime... et pas parce que c'est cool d'aimer tel ou tel truc.

Comment arrivez-vous à garder cette rage et cette énergie ?
Le hardcore aura toujours un côté agressif, autant musicalement que dans les paroles. Peu importe l'âge que l'on prend, la maturité que l'on atteint ou à quel point on a grandi, il y aura toujours des choses dans la vie auxquelles tu t'opposeras ou que tu mépriseras. Nous essayons de canaliser ces sentiments dans nos chansons plutôt que d'une autre manière.



Si l'on veut vraiment vous connaître, il n'y a qu'à lire les textes de vos chansons. Un vécu, des passages de la vie difficile comme beaucoup de monde, des rumeurs à la con, des influences musicales diverses, notamment la culture hip-hop. Elle compte beaucoup pour Freddy ainsi que pour Hoya. Il n'y a que Freddy qui écrit ?
Toujours pour parler pour Freddy, il écrit la majorité des textes. Hoya en a écrit quelques uns dans les débuts du groupe, mais Freddy est le principal auteur.

Que pouvez-vous dire de plus aux personnes qui ont hâte d'écouter "Hardcore Lives" ?
C'est un album dont nous sommes particulièrement fiers, et nous pensons que cela représente vraiment MADBALL en 2014. Nous avons réalisé un album qui rassemble les deux côtés du groupes, le classique et le moderne. Il y a quelques surprises dedans, également. Nous ne voulons jamais faire un album sans évolution, et dans celui-ci nous avons gravi quelques marches supplémentaires, comme toujours.

Il se trouve que je suis d'origine portugaise et que j'aime Devil In Me, groupe de hardcore en provenance de Lisbonne. Vous avez partagé de beaux moments avec eux, une apparition sur le clip "The End", et Poli le chanteur a même tatoué Hoya lors du Groezrock. Vous vous retrouvez sur le Rebellion Tour 5, avec tous vos amis en fait dont aussi Biohazard, Wisdom In Cchains et Final Prayer. De bons souvenirs, une bonne équipe ! Ce genre de tournée resserre-t-elle les liens ?
Les gars de Devil In Me sont de bons amis en plus d'être un excellent groupe. Ils ont énormément de qualités humaines, tout autant que nos potes et familles à NYC, alors on a vraiment passé du bon temps avec eux.

Quelles sont vos attentes pour l'année prochaine ?
Nous allons reprendre la route et faire ce qu'on fait le mieux : jouer sur scène ! Nous sommes vraiment impatients de jouer nos nouveaux titres devant notre public, aussi bien pour les anciens que pour, espérons-le, de nouveaux fans !

Une anecdote à nous raconter sur la session d'enregistrement ?
Nous avons enregistré les bases de l'album dans le Massachussetts, juste en banlieue de Boston. Boston et New-York sont parfois deux mondes complètement différents. On parle la même langue, mais parfois il y a des expressions, ou même de l'argot, qui sont totalement étranger l'un pour l'autre. J'ai eu quelques grands moments de solitude quand je commandais des menus, et que je devais demander à Mike mon batteur (qui est de Boston) de traduire...

Vous devez être impatients de retourner les auditeurs avec ces nouveaux morceaux et je pense qu'ils vont apprécier ! Pensez-vous avoir apporté une nouvelle dimension à votre genre musical ?
Nous avons déjà testé quelques nouveaux titres lors de nos concerts. Ces morceaux ont reçu un bon accueil. Ce n'est pas évident de jouer de nouveaux titres car dans le hardcore, tout est fonction de la réaction du public. Mais les nouveaux sont très bien passés. Un peu comme une nouvelle dimension, je pense que quand tu écoutes "Doc Martens Stomp"... tu es en train d'entendre une nouvelle facette de MADBALL. C'est la première fois que nous avons intégré de la "mélodie" dans notre musique. Je pense que ça a été fait avec goût et que ça se marie bien à notre son.

Merci d'avoir répondu à mes questions, je vous souhaite une bonne tournée, une bonne sortie d'album et de belles rencontres musicales.
Merci French Metal.


Le site officiel : www.myspace.com/madball