Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

Un magnifique second album en main, sorti à l'automne chez Listenable, Livarkahil montre au monde qu'il est un groupe efficace et puissant. On peut parler de "Signs Of Decay" comme d'un album de death metal. Mais, si les Franciliens sillonnent les routes pour promouvoir leur tuerie, il restait quelques zones d'ombre à éclaircir, comment s'est passé ce "Tour Of Decay", qu'est-ce qui se cache derrière ce concept album, pourquoi des guests sur l'album... autant de questions auxquelles le hurleur HK a bien voulu répondre... Prenez votre café, installez-vous dans votre siège et commencez la lecture pour une interview de Livarkahil...

Salut à toi, content de pouvoir te poser quelques questions... Alors avant toute chose, si ce “Tour Of Decay” a plus ou moins mal débuté avec le climat qu'on a pu lire avec Hate et Vesania, il semble qu'il y ait eu de bonnes dates sympathiques, comme celle de Bordeaux, parmi quelques autres. Quel est le bilan à ce jour que vous pouvez faire de cette tournée ? Plutôt satisfaits dans l'ensemble de comment se sont déroulées ces dates ? Satisfaits du public, même si je suppose que ça devient dur de remplir une salle en France ?

HK (chant) : Effectivement la tournée avec les groupes Polonais que tu cites ne s'est pas du tout passée comme nous l'aurions espérer... Une partie des évènements a été relatée via divers webzines. Nous nous sommes retrouvés face à des groupes au comportement plus que douteux, envers les orgas, le public et surtout nous. Nous avons été contraints et forcés de devoir partir de la tournée que nous avions mis presque 1 an à monter. Tu peux donc imaginer notre déception. Néanmoins je pense que le groupe en est sorti grandi et surtout plus soudé que jamais. Pour le reste des dates tout s'est très bien passé ! Le public a eu un très bon accueil envers notre nouvel opus et nous sommes vraiment fiers de ce que nous avons accompli avec ce "Signs Of Decay" qui, il est vrai, prend toute sa dimension en live. Je ne pense pas que remplir une salle soit plus difficile ici qu'ailleurs. Il y a de plus de en plus de groupes qui tournent. Le public a donc un très large choix qui s'offre à lui et il ne peut donc pas aller à TOUS les concerts ce qui s'explique d'un point de vue financier. La concurrence est donc présente entre les groupes. Attention ça n'est pas une mauvaise concurrence mais c'est le jeu... A chacun donc d'offrir des concerts de plus en plus travaillés pour attirer le maximum de public. Bien évidemment le travail de promotion des organisateurs est à mettre en lumière car même avec une excellente affiche, si personne n'est au courant... Difficile de remplir une salle !

Qu'est-ce qui aura été le plus stressant dans tout ça ? L'organisation elle-même ou l'angoisse de se retrouver devant un moindre auditoire par rapport à ce que l'on envisage ou pas d'ailleurs ?
Il y a toujours le même stress quand tu montes sur scène tu sais. Chaque concert doit être parfait qu'importe les conditions ou le monde que tu as en face de toi. Tu te dois de jouer comme si ta vie en dépendait ne serait-ce que par respect pour ceux et celles qui sont dans la salle. Même si tu dois jouer par terre devant 20 personnes et bien tu le fais ! Un groupe sans le public n'est rien, donc pourquoi jouer aux stars ? Tout ça est si éphémère...

Et comment est accueilli ce nouvel album sur scène en règle générale ? Ça bouge en bas, ou c'est timide ?
L'album est très bien accueilli ! Il y a toujours deux clans en concert. D'une part ceux qui sont là pour bouger tant qu'ils le peuvent et ceux qui sont là pour regarder le show. Nous essayons, en effet, d'offrir un show visuel au public en plus de la musique. J'ai toujours pensé que ces deux éléments étaient liés. Il faut attirer l'attention sur sa musique tout en la gardant au premier plan ! D'autant plus que nous nous devons de défendre notre concept sur scène !

Bon, Livarkahil existe depuis 2006, et je trouve, vu que c'est d'autant plus dur en France de présenter quelque chose sans être descendu à tout va. Vous avez réussi en l'espace de deux albums à montrer quelque chose de vraiment professionnel, d'efficace et de puissant. La signature avec Listenable, label que j'apprécie beaucoup pour son répertoire sincère et original, vous a-t-elle apporté sincèrement ce que vous espériez et que vous n'aviez pas eu avec Deadlight ? Parce qu'étudier un contrat c'est une chose mais en voir ce qu'il propose réellement une fois que c'est signé c'est autre chose...
Depuis que le groupe existe il a toujours été question d'être les plus rigoureux et les plus "pros" possible. Nous tentons de proposer une musique la mieux faite possible (en terme de production, car les goûts et les couleurs...) ainsi qu'un visuel là encore travaillé. Sans doute est-ce cette rigueur qui nous a fait grandir dans le paysage metal français, mais nous n'en perdons pas de vu que nous n'en sommes qu'à nos débuts et qu'il nous reste encore énormément de choses à prouver et à faire ! Il est évident que de signer sur un label comme Listenable ouvre des portes plus importantes qu'un label comme Deadlight. Ca n'est en rien une critique car Deadlight fait un excellent travail, mais les moyens ne sont tout simplement pas les mêmes. Lorsque tu démarches des concerts ou autre et que tu dis que ton album est signé sur Listenable les gens t'écoutent différemment... l'argent appelle l'argent !

D'ailleurs, on a l'impression que vous n'avez pas beaucoup de chance parfois, pour avoir eu un premier label inexistant proche du néant, vous ayant fait vous orienter vers Deadlight, repoussant avec les problèmes de mixage du départ, une sortie d'un "First Act Of Violence" deux ans plus tard.... Ce qui n'a finalement pas laissé tellement d'écart entre le premier album et "Signs Of Decay" même si l'écart d'écriture existe vraiment... Est-ce que la vitesse de croisière est maintenant de mise pour pouvoir se laisser le temps normal pour jouer, composer, profiter et promouvoir sans que tout se bouscule ?
Le premier album a été composé en 2007 et a été enregistré en 2008 et est sorti en 2009 donc entre toutes ces étapes le processus de composition d'un autre album s'est mis en place. Au final entre l'écriture du premier et du second album il s'est passé 3 ans ! Ce qui est un délai raisonnable. L'autre élément est que je suis tout le temps en train de composer dans mon studio, je maquette énormément de choses pour en faire un tri et arriver à 10/11 titres que nous aimons. Ensuite nous les arrangeons ensemble pour enfin en faire un album ! C'est aussi simple que ça. De mémoire j'avais composé quelque chose comme 37 titres pour "Signs Of Decay" et seuls 11 ont vu le jour ! C'est donc dans l'ordre des choses. Et encore une fois, nous n'avons jamais rien précipité et nous faisons tout pour garder le contrôle surtout après les mésaventures du premier album...

Tu vois, quand on écoute "Signs Of Decay", évidemment vu les années qui les séparent également, on s'aperçoit qu'il y a une grosse évolution chez Livarkahil. Si "First Act Of Violence" laissait entrevoir malgré tout des choses plus groove, plus core et modernes, on sent que votre nouvel album a eu comme priorité légitime d'être nettement plus brutal, plus death metal, sombre et puissant. Qu'est-ce qui explique cette transformation ou plutôt cette mutation ?
L'envie. Tout est régi par l'envie ! Nous avions envie de faire album plus brutal, plus sombre... plus death tout simplement. Le premier album correspond à une époque et à un line-up. Le second est le fruit de musiciens ayant la même vision de la musique tout simplement. Et puis la musique est quelque chose de vivant qui évolue et qui se modifie avec le temps !

Je sais que Behemoth est un groupe que quelques uns d'entre vous apprécient pas mal. Et justement "Signs Of Decay" a pas mal été comparé à Behemoth, ce qui à juste titre n'est pas faux en soi. Et la comparaison est évidemment accrue du fait des Hertz Studio. Mais ce qui est intéressant c'est de lire des choses où, à partir du moment où vous êtes Français, parfois on va vous reprocher de ressembler à Behemoth, comme si c'était une tare ; alors que ce genre de choses on ne le reprochera pas à un groupe comme Hate -Indépendamment de tous problèmes liés à la tournée-. Je veux dire par là que le public Français est plus exigeant avec ses groupes, qu'avec ceux des autres pays. Je n'irai pas vous lécher quoi que ce soit, mais pour moi vous avez fait un bon boulot sur cet album que j'ai apprécié. Alors tout d'abord est-ce que cette comparaison récurrente avec Behemoth, vous l'avez bien pris vis à vis des critiques, et au final est-ce que cet un état de fait que vous aviez vous mêmes constaté à l'écoute du produit final de votre album ?
C'est vrai que Behemoth revient toujours dans les chroniques et la production du Hertz Studio y est pour beaucoup. Si nous avions sonné "Scandinave" les gens auraient sûrement trouvé un autre groupe auquel nous comparer ! Mais voilà il s'agit de Behemoth. Pour répondre à ta question : non la comparaison à Behemoth ne nous gêne pas et ceux qui trouvent que c'est du copier-coller Behemoth ont dû simplement entendre 2 accords et trouver que c'était les mêmes que les Polonais. On dit de Hate qu'ils ont une personnalité à eux... oui si on veut... le chanteur a la même voix de Nergal, les arrangements sont les mêmes et ça va jusqu'au look ! Un titre comme "Art Of Bleeding" est bien loin d'un Behemoth ou encore "The Flesh Of All Damned". Mais être considéré comme le pendant Français de Behemoth n'est en soit pas une tare bien au contraire !





Ensuite est-ce que parfois ce n'est pas trop dur de lire des critiques assassines juste parce que c'est bien pour certains d'être négatif, quand on sait tout l'investissement en terme de temps, d'efforts, de finances, de volonté qu'on peut mettre pour réaliser un album ? Et qu'un mec qui ne fait pas de musique parfois, peut se permette de dire des choses derrière son petit écran, sans être allé vérifier quoique ce soit...
Ca fait partie du jeu ! Tu ne peux pas plaire à tout le monde c'est aussi simple que ça. Certaines critiques sont pertinentes et d'autres purement gratuites il faut simplement savoir faire le tri dans tout ça et en tirer les bonnes conclusions. Et puis quand tu vois que 80% des chroniques sont excellentes tu prêtes moins attention au 20% restant...

Bon, revenons à nos moutons, si la préparation de cet album a duré plus d'un an entre le Hkstudio, le 8ball, le Bst et le mix / mastering au Hertz, Livarkahil met donc un grand coup énorme pour ce qui est du son. La puissance est au rendez-vous. Qu'est-ce qui vous semble prioritaire aujourd'hui : un son hyper puissant ou des chansons plus originales ? Parce qu'au delà d'écrire des chansons qui tiennent la route, certains mettent plus de cœur à produire un album qui dépôte au niveau du son plutôt que de s'inspirer véritablement dans les morceaux, ce qui parfois donne des albums avec une prod' merveilleuse et pourtant vide de toute étincelle...
Je suis assez d'accord avec toi. Mais nous faisons partie d'une scène où la production est aussi regardée que la composition... Ce que je veux dire par là c'est que si demain un groupe comme LIVARKAHIL sort un album avec une production moyenne personne n'écoutera et l'album sera descendu en flammes... Il faut faire les 2 : proposer une musique personnelle et produite. Sans tomber dans la surenchère de production pour masquer le manque de créativité.

Je l'ai dit, j'aime votre album et sans tomber dans la révélation divine, c'est un album qui percute, autant grâce aux morceaux, qu'à sa prod', qu'à l'imagerie que Livarkahil propose tant dans sa tenue vestimentaire que dans sa nouvelle pochette, mais aussi dans son concept album. Et justement ce concept album "d'autocratie religieuse", que vous proposez, c'est bien dans l'esprit, car ça attire les foules... mais j'aimerai en savoir plus sur ça. Je sais que tu expliques ce concept clairement sur votre site Internet, mais comment en es-tu arrivé à vouloir écrire une réflexion sur ce sujet ?
C'est une réflexion que j'ai toujours eu. J'ai grandi dans un environnement catholique mais je me suis toujours surpris à me dire "mais pourquoi on suit les paroles d'un prêtre qui n'en sait pas plus que nous sur Dieu ?". Et en grandissant la réflexion s'est affinée pour en faire un concept album ! La religion est un sujet extrêmement intéressant et profond. C'est à la fois une culture et une somme de connaissances incroyables ! Il est fascinant de voir comment une poignée d'hommes pieux peuvent arriver facilement à manipuler les masses en agitant simplement la menace de la colère de Dieu ou sa miséricorde...

Tu as dit que tu étais même allé voir des hommes de foi, cela veut-il dire que tu es allé parler à des prêtres et autres grands chefs d'offices religieuses ? Si tel était le cas, comment as-tu amené la chose, de quoi as-tu vraiment parlé et est-ce que tu as pu avoir des réponses à certaines questions, et est-ce que leur point de vue à pu te convaincre de certaines choses ?
Oui j'ai eu l'occasion de rencontrer des prêtres et un rabbin. Je leur ai expliqué tout simplement ma vision de la religion et ils ont été plutôt surpris de l'argumentation. De ce fait c'est plus une simple discussion qui s'est entamée plus qu'un affrontement. Il était intéressant de voir que, finalement, nos points de vue se rejoignaient sur beaucoup de points ! Je ne critique pas la religion mais son instrumentalisation tout simplement...





Et la rencontre avec Valentina Kallias s'est faite comment ? Parce que c'est un artiste qui semble proposer habituellement des choses plus romantiques, voire assez fleur bleue par moment et rares sont ses œuvres qui offrent cet aspect industriel, très urbain et sombre. Et justement votre pochette d'album me rappelle dans son côté sobre et imposant celle de Immolation "Majesty And Decay", bien que visuellement elle soit totalement différente, mais c'est l'esprit....
Se faire comparer à Immolation et Behemoth dans la même interview. !! (rires) Pour la pochette nous recherchions quelque chose de bien précis, à la fois industriel, moderne mais surtout une pochette qui reprendrait notre concept sur l'autocratie religieuse. C'est complètement par hasard que nous sommes tombés sur la réalisation de V.Kallias en fouillant sur le net ! Nous sommes littéralement tombés amoureux de cette pochette à croire qu'elle l'avait fait pour nous ! Après quelques modifications nous en étions pleinement satisfaits voilà tout !

Parlons un peu des invités, les frères Potvin (Lyzanxia) sont venus sur "Art Of Bleeding", ou Bst et encore INRVI "Heaven Shall Fall"... La présence de ces personnes n'est certainement pas le fait du hasard, je suppose qu'avant tout il s'agit d'amitié. Mais pourquoi avoir souhaité la présence "d'invités" quels qu'ils soient ? Est-ce que c'est quelque chose qui vous semblait indispensable pour la réalisation de cet album ? Et si tel est le cas... Mais pourquoi donc !!?
BST et INRVI sont des proches effectivement. Leurs démarches musicales et leur dévotion envers leur art est un des nombreux points communs que nous avons eux et nous. En ce qui concerne les frères Potvin c'est simplement que le titre parle du combat entre le bien et le mal qui existe dans l'esprit de l'Homme. Je voulais deux personnes qui interprètent le bien et le mal et quoi de plus intéressant que deux frères ! De plus, ceci renvoie à Abel et Caïn qui se sont déchirés pour l'amour de Dieu. INRVI est intervenu sur "Heaven Shall Fall", dont le titre parle de lui-même et la raison est tout aussi simple : l'esprit qui anime la démarche musicale de INRVI collait parfaitement avec les textes ! Quant à BST c'est une façon de lui dire merci pour son soutien et son amitié. Le titre sur lequel il intervient "Signs Of Decay" est le titre qui clôture l'album, et son intervention en toute fin de morceau résume parfaitement la notion d'autocratie religieuse. Pour répondre à ta dernière question : non ça n'est pas quelque chose d'indispensable mais il est vrai que s'adjoindre les services d'autres artistes et une chose qui vient nourrir un peu plus notre musique.

On classifie trop souvent Livarkahil dans le deathcore, ce qui peut se justifier par certaines syncopes. Mais il est vrai que "Signs Of Decay" tient plus du death metal qu'autre chose. Le truc c'est qu'on est loin du death metal traditionnel, comme on l'a dit les influences Behemoth font ce rapprochement mais votre identité apporte la modernité à la musique death. Aujourd'hui on a l'impression par rapport à quelques quinze ans en arrière, que ce sont les groupes qui jouent et qui décident de l'étiquette qu'on peut leur coller et non pas l'inverse. Avant un courant était lancé, et les groupes étaient happés par ce courant, on dirait que de nos jours chacun veut faire évoluer un style, en le rendant moderne... Alors finalement qu'est-ce que le death metal pour toi ? S'agit-il de tradition, est-ce que c'est figé ou au contraire on peut envisager une mutation tout en gardant son appellation d'origine contrôlée ?
Vaste sujet que voilà ! Le death metal pour moi, je dis bien pour moi, est une musique qui se doit être anticonformiste. C'est un style qui est là pour allier énergie, émotions et agressivité. Les puristes de ce style ne seront sans doute pas d'accord avec moi et je les comprends puisque j'ai grandi avec des groupes comme Death, Cannibal Corpse etc... mais qu'importe c'est ici ma définition de ce style. Le "death" est finalement un style vaste et riche où, comme tu l'as dit, chaque groupe en fait sa propre recette. Nous ne cherchons pas à rentrer dans une case, nous faisons du metal tout simplement. Nous faisons ce que nous avons envie de faire, ça ne va pas plus loin. Si demain nous voulons mettre des éléments autre que death dans notre musique nous le ferons tout en restant fidèles à qui nous sommes. Avant de vouloir aller vers autre chose il faut savoir d'où nous venons et pouvoir ainsi faire grandir sa musique sur les bases que les précédents groupes ont posé. C'est ainsi que le death a évolué et continuera d'évoluer.

Allez parlons un peu de votre clip. "Above All Hatred", morceau choisi pour la vidéo, outil promotionnel indispensable de nos jours.ça reste toujours un choix difficile et crucial quand on doit prendre un titre pour rentre visuel finalement la musique de son groupe, afin de toucher un peu plus le public ? Donc quels choix vous avez fait pour éliminer au fur et à mesure les morceaux qui ne vous représentaient pas autant que "Above All Hatred" ?
C'est assez simple : nous avons pris ce titre car il reste assez catchy dans l'esprit et surtout était plus "simple" à mettre en images. Il y a suffisamment de passages dans la musique qui laissent de la place pour l'image et inversement. Et c'était un des premiers titres à être terminé, du coup j'ai commencé à travailler sur ce titre pour le mettre en images en collaboration avec Julien Metternich qui l'a réalisé. Le challenge de ce clip était double : faire un bon premier clip et surtout que celui-ci soit représentatif de nous et de notre concept et je pense que le résultat est plutôt bon !

Est-ce que le label est intervenu à quelque niveau que ce soit dans les décisions à prendre quant aux orientations promotionnelles du groupe ? Je parle autant pour ce clip que pour une éventuelle conduite artistique ou musicale dans la présentation de l'album ?
Le clip et l'album étaient prêt bien avant la signature avec le label mais oui, Listenable nous a conseillé et accompagné sur la promotion du groupe et sur l'utilisation de nos "outils" (clip, album etc...). Mais artistiquement et musicalement les seules personnes qui auront leur mot à dire sont les membres du groupe et personne d'autre.



Et donc avec qui vous avez eu l'occasion de bosser pour réaliser ce clip ? Je suppose que le budget est assez limité, d'autant plus que c'est une expérience totalement différente de la réalisation d'un album non ?
Nous avons travaillé avec Julien Metternich que je connais depuis bientôt 3 ans maintenant. Il a vite compris notre concept et là où nous voulions en venir ce qui était bien plus efficace lors de la phase d'écriture du scénario ! Nous avions les mêmes idées et les mêmes envies pour ce clip ! La production d'un album est évidemment différente de celle d'un clip mais les enjeux sont les mêmes. Pourtant les écueils sont plus importants sur un clip. Sur un album tu as 10 ou 12 titres pour défendre ta musique et l'auditeur se fait lui même ses images en écoutant la musique. Pour un clip tu n'as que le temps de la chanson pour défendre ton image et ton message. Nous ne voulions pas tomber dans l'exercice facile du clip montrant un groupe jouer et une nana à moitié à poils se trémoussant... Nous voulions mettre en image notre message et notre univers musical. Ce clip a été écrit sur une année environ et produit sur 2 jours seulement... 1 an de travail pour 2 jours de tournage ! Mais le temps de tout écrire, trouver les gens, les endroits et surtout le financement... il faut ça ! Mais l'attente valait le coup !

Est-ce que encore plus qu'un album sur CD, on a un œil très critique quand on regarde son clip ? Est-ce qu'on se dit "tiens j'ai l'air con, ça craint" ou "putain le playback n'est pas carré" ou encore "ouah on voit plus un tel que moi à l'écran" ?...
Exactement ! Nous avons produit un album avec lequel nous avons placé la barre relativement haute et nous ne pouvions pas sortir un clip moyennement produit. Donc oui nous avons eu un oeil extrêmement critique et Julien a eu un rôle très important. Il nous a permis de "bien passer à l'écran !" (rires).

Quand on voit votre "évolution" de carrière, on s'aperçoit que Livarkahil, est monté d'un cran, musicalement, au niveau du label, au niveau du son, au niveau du clip, au niveau du line-up... c'est aussi quelque chose qui peut avoir un revers difficile dans le sens ou il faudra toujours progresser dans le bon sens pour le prochain album, monter encore quelques marches pour éviter de prendre une mauvaise claque. Alors après cette belle sortie d'album, la fin d'année approchant, quelle sera la nouvelle étape pour Livarkahil ? Comment vous avez envisagé l'année à venir ?
Nous ne nous mettons pas de pression. Encore une fois nous faisons les choses comme nous les voulons et toujours avec rigueur. Certes cet album a l'air d'avoir créé un petit "buzz" qui a attiré l'attention sur nous mais nous sommes bien conscients que ça n'est que le début ! Nous avons encore tout à prouver ! Mais fort heureusement pour nous il nous reste énormément de choses à dire et à écrire ! Nous travaillons sur un nouveau clip, de nouvelles tournées (qui se passeront mieux je l'espère ! (rires)) et je continue toujours à composer de nouvelles choses. Quant à savoir quand nous allons nous remettre à réellement composer ça je ne peux pas te répondre c'est encore bien trop tôt, nous devons encore défendre notre album qui vient, finalement, tout juste de sortir !

Exercice qui est très courant maintenant même chez nos groupes Français, beaucoup de membres se permettent de jouer dans d'autres formations pour laisser libre cours à leurs envies. Bizarrement chez Livarkahil hormis pour Skvm, je ne crois pas savoir que toi ou d'autres jouiez ailleurs que chez Livarkahil. Est-ce que ce groupe vous prend tout votre temps et vous n'avez pas de place pour autre chose ou c'est parce que vous n'en n'avez pas le désir ?
Neil (basse) joue dans un autre groupe et Skvm dans Temple Of Baal. Mais la priorité reste à LIVARKAHIL. C'est un "deal" que nous avons tous passé les uns envers les autres. Chacun fait ce qu'il veut mais reste disponible en priorité pour le groupe. Ceci est une évidence, courir après plusieurs lièvres en même temps n'a pour seul effet que de ne rien donner.

Avant de terminer, voici quels mots, ou noms sur lesquels je te laisse rebondir :

Temple Of Baal ?

Ahah ! je ne serais pas objectif !

La route et les concerts ?
Notre vie !

Le metal et l'argent ?
Pourquoi pas !

La religion évidemment ?
Nécessaire mais sans les religieux.

La politique peut-être ?
Nécessaire mais sans les hommes politiques.

Le death metal ?
Notre musique.

Le black metal ?
Dévotion.

La famille ?
Notre havre de paix.

"First Act Of Violence" ?
Nos débuts.

Hate ?
Au moins on aura appris que l'humilité n'est pas une notion partagée par tout le monde !

Le CD et le MP3 ?
Tu as oublié le vinyl !!

L'amour ou le sexe ?
Avec l'argent ce sont les moteurs de l'Homme.

Loudblast ?
Des potes, des pionniers !

Vernouillet ?
Un bon souvenir !

Bon eh bien, on a fini je pense. Merci à toi encore une fois pour ton temps. Avant de se quitter un petit rappel sur où est comment se procurer votre album ?
Sur notre site Internet sur le eshop de Listenable (shop.listenable.net) et bien sûr dans les Fnac / Virgin et iTunes etc... Merci à toi pour cette longue et intéressante interview !!!


Le site officiel : www.livarkahil.com