Interview faite par mail par La Patte de l'Ours

Salut La Fin De La Société Telle Que Nous La Connaissons. Tout d’abord, comme pour toute interview conventionnelle, présentez vous aux lecteurs de french-metal.com.
Mathieu (guitare chant)
Dany (Basse / chant)
Kris (guitare)
Fanny (violoncelle)
Nico (chant / tuba / sampler)
Adrien(batterie acoustique / électronique)

Pourquoi un tel nom à consonnance réac’ et je dirai même pessimiste alors que sur scène vous êtes déguisés et que votre univers, proche de celui du cirque, fait preuve d’un sens de l’humour décalé ? Qu’est-ce qu’il signifie pour vous ?
LA FIN DE LA SOCIETE essaie de jouer sur les contradictions entre les genres, les individus et les styles, ce qui représente pour nous le reflet de la société actuelle (le ying et le yang, le bien et le mal, la haine et l’amour, etc.). Le nom du groupe est plus optimiste qu’il en a l’air dans le sens où la fin de la société (actuelle) peut être aussi le début d’une société meilleure, en tout cas en laquelle on croit. La musique que l’on produit est assez violente et à la fois festive, les personnages sur scène reflètent pour nous ce qu’il y a de bon et de mauvais en nous, c’est aussi pour nous le moyen de montrer que ce style musical n’est pas si caricatural, en effet on voulait sortir de l’image "death-métalleux-goth-morbido-darko-mégalo-négatif-égorgeage-de-cochon…" et représenter l’idée d’un chaos optimiste.

Vous avez déjà enregistré deux démos de très bonne qualité, où avez vous enregistré ?
Les deux démos sont auto-produites et enregistrées chez nous dans notre grange en plein milieu de la campagne landaise. Par contre pour "Cirkle" nous avons fait le choix de le masteriser au studio des Milans (Gojira) afin d’avoir une touche professionnelle.

Les séances d’enregistrement ne sont-elles pas longues et compliquées pour un groupe utilisant autant d’instruments différents ?
Pour l’enregistrement de "Cirkle" nous avons passé beaucoup de temps car nous voulions que le rendu final soit le plus proche de ce que l’on souhaitait. C’est Kristof, notre guitariste, qui s’est occupé du mixage. La difficulté pour lui était de faire ressortir le plus fidèlement possible tout les instruments et de marier harmonieusement l’acoustique (violoncelle, tuba, xylophone, etc.) et l’électrique. Par rapport au matériel utilisé (PC, table de mixage, compresseur et micros) le rendu final nous satisfait amplement.

Retrouve t-on tous ces instruments sur scène ?
Oui bien sûr, tout les instruments sont présent sur scène, le chanteur joue aussi les parties tuba et sampler, le batteur joue les parties electro, par contre nous essayons de compenser le gros travail de production et d’arrangement qui a été fait sur le CD, en particulier sur les voix et les guitares, par une énergie débordante et frénétique sur scène.

Avez vous toujours compté une violoncelliste dans vos rangs ou cet instrument s’est il rajouté par la suite ? Parlez nous de cette rencontre.
Fanny a toujours fait partie du groupe. Malgré sa formation classique, elle a toujours été influencé par le son rock et metal. Elle a rejoint le groupe naturellement, sans se poser de question, à la demande du batteur. Evidemment, il a fallu du temps à cet instrument pour trouver sa place au sein de la formation mais désormais elle contribue grandement à l’identité du groupe en amenant la touche douceur et sagesse dans un monde distordu et chaotique.

Votre batteur utilise une batterie électronique, chose peu commune dans le monde du metal. Est-ce comme pour le violoncelle ; un choix qui s’est effectué bien après la formation du groupe ou avez vous commencé avec ?
Notre batteur, Adrien, a toujours été très ouvert musicalement et le fait de jouer sur une batterie électronique lui permet d’élargir sa palette sonore, de mélanger les styles et les sonorités et puis de jouer des mélodies comme sur les morceaux "Cirkle", "Par La Racine" et "A Party Odyssey". Tout comme le violoncelle il a contribué à créer notre univers. Aujourd’hui Adrien a fait le choix de mélanger batterie acoustique et électronique pour obtenir un son plus rock sur scène.

Vous considérez vous avant tout comme un groupe de metal ou vous êtes vous forgé votre propre étiquette ?
Notre style est évidement à dominante metal et on le revendique, par contre on intègre de nombreux ingrédients à notre musique afin d’être en accord avec notre état d’esprit et notre façon de voir les choses.

Quelles sont d’ailleurs les influences d’une telle musique et d’un tel univers ? Qu’écoutent les musiciens de La Fin De La Société Telle Que Nous La Connaissons ?
Il faut savoir que chaque membre du groupe vient de milieux musicaux assez différents tout en ayant cette même base qu’est le Rock au sens très large du terme et l’ouverture d’esprit. Nico (chant) écoute actuellement du jazz et du funk (Primus, King Crimson, Jacco Pastorius, etc.) par contre il a été très influencé par des groupes comme Death, Morbid Angel et Atheist. Kritof (guitare) écoute principalement de l’electro et du hip hop (Squarepusher, Amon Tobin, Prodigy, DangerDoom, etc.) par contre il a été très influencé par des groupes comme The Dillinger Escape Plan, Slipknot et Nostromo … Mathieu (guitare) écoute des groupes comme Radiohead, System Of A Down, Jeff Buckley, Muse, Bjork, le compositeur Dany Elfman etc… Fanny (Violoncelle) est influencé par des groupes soul et trip hop (Portishead, Ez3kiel, Morsheeba, Fiona Apple, etc). Dani écoute principalement des groupes HxC, metal et trip hop (Portishead, Lamb, Meshuggah, Fantomas, The Dillinger Escape Plan, Metallica, Death, etc). Arien lui aime bien la pop-rock et ses ingrédients, des artistes comme Muse, Incubus, mais aussi Enya parfois pour se relaxer, mais il a été aussi très influencé par des groupes comme Monstrosity, Morbid Angel, Sepultura, Metallica, Death, etc...

Et comment nait un titre, comment composez vous ?
On ne se focalise pas sur une façon de composer. Chaque membre du groupe peut présenter un riff voir une compo au reste du groupe et ensuite chacun donne son avis et y emmène sa touche. On peut aussi travailler sur l’instant en répétition et trouver des riffs à ce moment là. Le but est que le morceau soit en harmonie avec l’idée du groupe, qu’il soit cohérent et qu’il plaise à tout le monde. Les paroles viennent par la suite par le biais d’images, de ce que nous inspire la musique et des émotions ressenties.



Parlez nous un peu de "Cirkle", ce maxi est vraiment varié et travaillé. Qu’évoquent ses 6 titres ?
"Cirkle" est pour nous un nouveau départ dans le sens où deux nouveaux membres (Nico et Dani) ont intégré le groupe peu de temps avant l'enregistrement, le chanteur et bassiste. Le CD aborde des thèmes comme la magie de l’enfance, l’émerveillement d’un gamin devant un spectacle de cirque ou bien le voyage au cœur d’un fête foraine. L’excitation et la bonne humeur priment car on se place et on place souvent le public dans la peau de ce gamin spectateur émerveillé. Bien sûr on retrouve aussi tous les ingrédients autour de ces thèmes qui caractérisent le groupe comme l’importance des couleurs, des lumières, des sons, des décors, des déguisements etc.. Les ambiances quelquefois sombres mise en relief par le violoncelle montrent aussi qu’il y a un envers du décor (incarné par des personnages comme le clown, le forain). Le déguisement ou le décor flamboyant cache parfois la misère de certaines personnes, à l'image de notre société actuelle. Ce côté absurde et contradictoire, on le retrouve dans les textes et la musique tout au long du cd. Et puis "Cirkle" c’est à la fois le cirque et le cercle. Le cirque, au sens figuré, c'est aussi pour l’idée de chaos, de bazar organisé haut en couleurs à l’image de la scène quand on joue. Et le cercle pour cette idée de boucle dans le temps pour que chacun puisse se remettre dans sa peau d’enfant, revenir à ses racines et revivre toutes ces émotions souvent oubliées par la faute de la société.

Préparez vous la suite de "Cirkle", votre dernier 6 titres ?
Actuellement nous sommes en phase de composition dans le but de sortir un album pour 2008, les prochaines compositions seront dans la continuité de "Cirkle", l’objectif pour nous est de ne pas se fixer de limite tout en gardant ce qui fait notre identité.

Avez-vous trouvé votre style définitif, votre expériences musicales ont-elles abouti ou vous laissez vous encore une grosse marge d’évolution voire de changement ?
Aujourd’hui le style de LA FIN DE LA SOCIETE est en perpétuelle évolution et à la recherche de nouvelles sonorités, nous pensons qu’il faut sans cesse se remettre en question et ne pas freiner les envies de chacun. Il est impossible de dire ce que sera le style du groupe dans les prochaines années.

Sur quelles dates avez vous joué depuis la sortie de "Cirkle" ?
On a joué à Saint Paul-lès-Dax en première partie de Gojira et Manimal, à Biarritz avec Gojira, à Capbreton avec Plèbe, à Ciboure dans le Pays Basque ainsi que dans le département landais etc...

Quelles sont les prochaines (un peu de pub ne fait pas de mal) ?
On va jouer notamment au Florida à Agen le 5 mai et au festival Euskal Herria Zuzenean fin Juin. 2 bonnes dates pour nous qu’on attend avec impatience.

Comment êtes vous acceuillis en général lors de vos concerts ? Jouez vous souvent devant un public qui ne vous connaît pas ou déplacez vous à chaque fois une foule de gens conquis à l’avance ?
En général on ne se focalise pas sur l’accueil du public avant de se produire en concert, chaque concert est différent et enrichissant. Aujourd’hui l’accueil est plutôt favorable et enthousiaste, nous commençons à avoir un public local voir régional qui se déplace régulièrement à nos concerts. Par contre nous savons que rien n’est acquis par avance, notre but est de se faire connaître nationalement, nous sommes bien sûr conscient que notre musique peut ne pas plaire et surprendre et tant mieux il en faut pour tous les goûts.

Que préférez-vous jouer en live, les parties vraiment violentes ou plutôt tout ce qui est "fanfaronnesque" ?
On aime tout jouer. Ensuite, tout dépend des membres du groupe. D’un côté certains préfèrent l’énergie de passages violents, d’autres apprécient les passages plus légers qui font place à la dérision et à l’amusement ou des ambiances plus posées ou sur des envolées au violoncelle comme sur "Par La Racine" ou "A Party Odyssey". Ce qui importe au final, c’est que chacun soit en accord avec la musique à tout moment et la vive au mieux pour partager ce qu’il ressent avec le public.

Comment un groupe tel que le votre perçoit-il l’évolution du metal français ?
Nous pensons que l’évolution du metal Français va dans le bon sens car de plus en plus de groupes font preuve d’ouverture d’esprit et arrivent à apporter un nouveau souffle à ce style. On a l’exemple proche de chez nous avec le groupe Gojira, qui réussit à créer des ambiances, des sonorités nouvelles et riches sur le plan émotionnel dans lesquelles chacun peut se retrouver tout en pratiquant une musique extrême, carrée et énergique. Par contre, concernant la médiatisation du metal en France, un cap est encore à franchir nous semble-t-il, pour permettre l’accès à cette musique au plus grand nombre et pas seulement mettre en avant des groupes "pour ado" pratiquant une musique aseptisée ou bien au contraire des groupes "pour métalleux" enfermés dans leur style.

Considérez-vous que vous avez votre mot à dire dans ce milieu ? Pensez-vous que vous contribuez vraiment à faire évoluer la diversité de cette musique ?
Notre but principal est de se faire plaisir et de partager ce plaisir avec le public. Après si l’on peut aussi apporter quelque chose de nouveau à ce milieu et contribuer à son ouverture d’esprit musicale et aussi sur le plan des mentalités, tant mieux, car nous sommes persuadés que c’est grâce à cela que les choses avancent.

Est-ce vraiment votre but ou bien votre démarche artistique est-elle vraiment spontanée, et vos chansons le reflet de ce qui vous trotte dans la tête ?
Quand la musique naît il y a toujours une part de spontanéité plus ou moins grande qui est le reflet de ce qu’on est, de notre parcours mais aussi de notre humeur, de nos influences etc. Par contre, entre le moment où émerge une idée, un riff, un thème des paroles et ce qui figure sur la galette, il y a toujours un gros travail de tri, d’appropriation, de transformation. On passe beaucoup de temps a donner du sens à ce qu’on l’on fait, du liant, à épurer ou apporter des détails pour qu’au final le morceau dure dans le temps et qu’on prenne toujours du plaisir à l’écouter.

Comment se dessine l’avenir proche de La Fin De La Société Telle Que Nous La Connaissons ?
L’avenir proche c’est les concerts, préparer un bon set et mettre encore plus l’accent sur l’aspect visuel, "théâtral" et sur l’énergie sur scène. Continuer les démarches pour jouer un max en France, se faire connaître, composer pour enrichir notre set et préparer un futur album.

Voilà, cette interview touche à sa fin, alors je vous remercie d’avoir eu la gentillesse d’y répondre et je vous laisse maintenant le mot de la fin, ou le jeu de mots, c’est vous qui décidez.
Le mot de La Fin : Ce n’est que le début ! Merci à toi Maxime pour ton intérêt. A très bientôt.


Le site officiel : lafindelasoc.free.fr