Interview faite par Byclown à Paris.

Bonjour, nous sommes ici pour parler de la sortie de votre nouvel album "Fifth Son Of Winterdoom", qui est votre cinquième album depuis la création de votre groupe il y a un peu plus de 10 ans. Première chose, puisqu’il s’agit de la première interview de votre groupe pour mon webzine, merci de vous présenter, de présenter votre groupe et de nous raconter un peu votre histoire.
Dushan Petrossi (guitare) : Salut moi c’est Dushan, je suis le guitariste et le compositeur des chansons. Tu as Vassili Moltchanev à la basse, Marc Boals au chant, Ramy Ali à la batterie et Andreas aux claviers.

Ah ? Andreas n’apparaît pas sur la photo de groupe ni sur les crédits du dernier album sur votre site. C’est un claviériste mystère ?
Ah bon ? C’est une grosse erreur de mise à jour alors ! Mais je t’assure qu’il fait bien partie du groupe. (rires) (Ndlr : sur le site officiel du groupe, l’actu est encore faite sur la sortie du précédent album, c’est dire…)

Et qu'en est-il de Roma au grunt ?
Il n’a jamais été un membre officiel du groupe, juste un guest. Comme tu peux le constater, il n’y en a pas sur cet album, bien que j’aurais pu en mettre sur un ou deux morceaux. Souvent les gens en live me demandaient pourquoi j’avais un second chanteur alors que celui-ci n’apparaissait que sur un ou deux morceaux. Pour raconter l’histoire du groupe en quelques mots, j’ai créé IRON MASK en 2011 et j’ai signé avec un petit label en Finlande pour le premier album. J’étais bloqué musicalement avec mon premier groupe donc j’ai dû créer celui-là pour m’ouvrir à un autre univers. Ca a été compliqué de coupler les deux groupes, avec deux labels, et malheureusement ça a du se finir au tribunal avec mon ancien label… Heureusement, j’ai gagné. Ça m’a permis d’avoir légalement deux groupes sur deux labels différents, et ce qui est cool c'est que les deux groupes ne se court-circuitent pas. Le premier est plus doux, plus symphonique, et IRON MASK sonne plus hard rock.

Avant de parler du nouvel album, nous allons parler un peu du précédent, "Black As Death", paru en 2011. Quels ont été les retours des gens sur cet album ?
Vraiment supers ! C’est un album qui a marché partout dans le monde, c’est quasiment celui qui a le mieux marché avec "Hordes Of The Brave". Le nouveau est bien parti aussi ! D’ailleurs le dernier et "Black As Death" se ressemblent beaucoup stylistiquement parlant. J’aurais pu sortir un double album mais bon, c’est sorti comme ça.

Quelle a été votre sensation sur la tournée qui a suivi cette sortie d’album ?
On n’a pas tourné énormément car une fois le disque sorti, on s’est remis en studio pour enregistrer le nouvel album. Néanmoins, sur les concerts qu’on a faits, on a eu vraiment de bonnes réactions du public, les gens chantaient… Lors de nos dates en Europe, on a fait un clip en Ukraine. ("God Punishes, I Kill")

Est-ce que les critiques que vous avez eues ont influencé la composition du dernier album ?
Non pas du tout. J’écris avec le cœur et je suis très hermétique aux critiques à ce que les gens disent ou écrivent. Je fais ce style de musique car j’aime ça et je ne vais pas me mettre à écrire du néo metal ou du thrash pour faire plaisir aux gens. Quoique, pour en revenir au thrash, on a quelques passages dans le dernier album avec des blast beats.



Qu’est-ce qui vous inspire en général pour composer vos morceaux ?
J’ai été très influencé par les guitaristes des années 80 et 90. J’aime bien Gary Moore, Malmsteen, Iron Maiden, même des groupes plus énervés comme Slayer ou Annihilator. Je mets tout ça dans les morceaux que je compose, que ce soit dans des titres directs ou plus progressifs car j’aime la musique progressive.

Parlons donc à présent de "Fifth Son Of Winterdoom". Combien de temps avez-vous mis pour composer cet album ?
J’ai commencé à composer en Juillet / Août de l’année passée et j’ai mis environ 6/7 mois avant d’aller en studio pour enregistrer la batterie. Une fois qu’on est entrés en studio c’est allé assez vite. On a enregistré la batterie dans un grand studio au sud de l’Italie car le producteur, responsable du studio, m’a fait une belle offre car il est fan d’IRON MASK. Pendant ce temps, l’enregistrement des voix se faisait à Los Angeles. On a dû travailler un peu comme ça, par echanges Internet. Avec les maisons de disques, mieux vaut ne pas traîner et être toujours en avance par rapport au planning sinon ton prochain disque sort 4 ans après et ce n’est pas bon.

Du coup, n’est-ce pas un peu compliqué de répéter avec un chanteur qui habite à L.A. ?
C’est sûr qu’on ne peut pas répéter toutes les semaines mais, 1 semaine avant chaque début de tournée, il vient, on répète tous les jours et on part jouer. A chaque fois ça se passe bien.

Au niveau de la compo, rien de changé, c’est toujours vous qui faites tout ?
Exactement. Après, comme je te disais, le chanteur vient, il apporte quelques corrections aux paroles car il est natif d'un pays anglo-saxon et pas moi. Pour les mélodies rien ne doit changer car je compose en adaptant les instruments à la ligne de chant donc il doit vraiment faire attention à ce qu’il change, sous peine de ne plus coller aux instruments, de passer du mode Mineur au mode Majeur et inversement. Pour les autres musiciens c’est un peu plus simple. Si le batteur veut apporter une modification sur sa partie par exemple, je dis oui. Ca évolue souvent dans le bon sens.

Parlons des paroles de cet album. Est ce un concept album autour d’un seul thème ?
Ce n’est pas vraiment un concept album. Il y a deux ou trois morceaux qui traitent de la disparition de mon père sur cet album alors que sur le précédent ça parlait de la disparition de ma mère. A part ça ce sont toujours des thèmes différents. "Back Into Misery" parle du décès de mon père, la ballade aussi, "Fifth Son Of Winterdoom" aussi, qui est le titre le plus personnel car ma mère et mon père sont tous les deux morts en hiver, et je suis le cinquième fils de la famille et c’est le cinquième album. Cela rejoint ce que je te disais tout à l’heure sur le fait que cet album et le précédent sont assez proches.

Quelles sont les différences musicales que vous avez voulu apporter à cet album par rapport au précédent ?
Je dirais que j’ai voulu faire des choses plus progressives. Cela s’explique surement par le fait que j’ai composé pas mal de morceaux sur une basse, alors que d’habitude je compose à la guitare ou au piano. Ca donne une couleur à cet album, quelque chose que je n’ai jamais fait avant donc c’est bien.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire Iron Mask ?
La plupart des groupes qui font du symphonique, ou qui essayent d’en faire, se ressemblent tous vraiment beaucoup. De mon côté j’essaye vraiment d’apporter une touche plus hard rock, plus thrash, et même un peu celtique à la Gary Moore. Je suis content de constater que les gens entendent cette différence. On m’a dit que je faisais du Malmsteen, mais sur ce nouvel album, il n’y a qu’un seul morceau néoclassique.



Que pouvez-vous me dire sur l’orientation musicale du groupe pour les prochains albums ?
Je pense que le prochain va être un peu plus agressif. Il y aura peut-être moins de morceaux courts "commerciaux". Je connais déjà le titre mais je ne peux pas te le dire (sourire). Je suis sur la compo du prochain Magic Kingdom, mon autre groupe, mais le IRON MASK commence à sérieusement germer.

Parlons un peu des dates qui vont venir soutenir cet album. Jouerez-vous en France ?
Tout dépend. Pour le moment on est en train de monter ça, on attend pas mal de confirmations en Europe. On a rien de prévu pour le moment pour la France mais on adorerait venir jouer, car on a pas mal de gens qui nous demandent. On travaille aussi sur une participation en festival. On est en train de chercher le groupe qui fera notre première partie.

Parlez-moi de votre plus gros moment "spinal tap" avec ce groupe.
C’était en Espagne. On s’est mis à genoux avec mon bassiste, pour faire le show et on a joué côte à côte mais voilà, à l’époque je ne coupais pas mes cordes en tête de manche, du coup mes cordes se sont emmêlées avec les cordes du bassiste. On est resté deux minutes comme ça et on a carrément dû arrêter la basse pendant 30 secondes pendant le morceau, le temps que le guitar tech vienne démêler tout ça. C’était assez drôle on était par terre et on pouvait plus se relever. Du coup, depuis ça, je coupe très à ras mes cordes de guitare. (rires)

Pensez-vous réaliser un clip vidéo ou une vidéo live pour cet album ?
On a profité d’une petite tournée au Benelux pour prendre des videos live afin de faire le clip de "Rock Religion".

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
Iron Maiden, ou Johnny Hallyday.

Vos coups de cœur musicaux du moment ?
J’écoute surtout des vieux trucs, je suis pas mis à jour.

Du coup, qu’écoutez-vous le plus en ce moment ?
Mon nouvel album avec IRON MASK, pour être sûr de ne pas refaire la même chose dans le prochain. (rires)

Ecoutez-vous des groupes de metal français ?
Je connais bien Didier, du groupe Deadline, mais c’est tout. Vu que je suis rarement en France, bien que je sois francophone, je connais peu les groupes français. J’entends, par ci, par-là, que les gens en France ne se bougent plus pour aller en concert, c’est assez triste. Je suis resté sur les vieux trucs comme Iron Maiden, mais seulement les albums des années 80. J’ai pas trop aimé ce qu’ils ont fait après "Fear Of The Dark", d’ailleurs je n’ai même pas écouté le dernier album. En gros heureusement que Dickinson est revenu, maintenant c’est même lui qui pilote l’avion, il n’est pas con !! Ils ont même sorti la bière, qui n’est pas mauvaise d’ailleurs !

Est-ce que de boire cette bière fait mieux jouer de la guitare ?
Ah je ne sais pas, si après 5 ou 6 bières tu joues, en tout cas tu joues du blues !

Avez-vous une dernière chose à dire pour conclure cette interview ?
Penchez-vous sur le dernier album, et l’avant-dernier aussi car ils vont de pair. Ca vous permettra de voir toute notre diversité musicale et je pense que ça va pousser pas mal de gens à venir nous voir et acheter le CD.


Le site officiel : www.iron-mask.com