Salut les I Pilot Dæmon, on ne devrait plus avoir à vous présenter mais il faut bien commencer par le début. Je vous laisse présenter le groupe comme vous l'entendez aux lecteurs de French Metal.
Romain (chant) : I PILOT DÆMON c'est 4 potes qui jouent une musique intense et nerveuse depuis 2005/2006, des concerts un peu partout de Madrid à Helsinki, 3 disques au compteur dont le dernier qui est tout frais.

Parlez nous un peu de "Come What May", votre dernière galette. Qu'est-ce qu'elle représente pour vous ?
Romain : Fierté. C'est vraiment la meilleure chose qu'on ait pu faire avec ce groupe.
Baptiste (batterie) : C'est vrai que j'en suis fier aussi... mais pour moi la première idée qui me vient à l'esprit c'est surprise (bonne surprise...). L’album s'est fait à 80 % en studio, je n’étais pas là pour les 2 dernières semaines de prises, et j'ai découvert le disque alors qu'il était pratiquement terminé. J’ai redécouvert le chant de Romain, et les qualités de compositeurs de Sylvain et Romain.
Romain: J'ai l'impression qu'il se rapproche de ce qu'on cherche à faire depuis le début. La production qui est plus sale et inconfortable tout en étant plus massive, Sylvain a vraiment fait un boulot de malade, des prises au mastering, on a vraiment de la chance de l'avoir dans le groupe, c'est l'un des meilleurs guitariste que je connaisse et en plus c'est un super "producteur" ! J'ai l'impression que notre touche s'est affirmée, qu'on a poussé les potards au max, plus lourd, plus rapide, plus mélodique, plus noise… personnellement, je suis très heureux du travail sur le chant. 

Parlez nous un peu des thèmes que vous abordez dans vos morceaux ?
Romain : Pour "Come What May" j'avais envie de passer à autre chose, d'être moins noir ou négatif,  Je voulais que les textes soient plus proches de la réalité, de nos vies, avec des chansons lourdes, sombres et dures mais aussi des choses drôles, positives, une pincée d’espoir et de confiance en soi. Chaque titre exprime une face différente, du coup ça passe de "Bonne Nuit Personne" à "Ose Rêver", d'une chanson pleine de philanthropie comme "We Deserve Happiness" à un titre plombé comme "Black At Heart" ou même "El Salvaje". C'est difficile à résumer... même si ça reste trivial au fond : l'amour, le sexe, la mort, le destin, la malchance, l'ivresse et la gueule de bois.

Comment se passe le processus créatif au sein du groupe ?
Baptiste : Sylvain amène 70% des riffs et Romain les 30% qui restent. Après on s'engueule, on se parle plus pendant des semaines, on redevient potes, on se tombe dans les bras... et ça fait un morceau. Et après on finit le morceau en studio. Finalement c'est un peu comme n'importe quel groupe de rock.
Romain : Sur ce disque je n’ai pas composé beaucoup, juste pas mal de "The Life Collider" en fait… je me suis vraiment concentré sur le chant. En général Sylvain arrive avec un brouillon de riff, on le fait tourner en discutant de où on veut amener le truc, de quel genre de morceau ça va être. Ensuite tout se passe dans le local à 4… il y a juste les textes que je préfère écrire chez moi au calme.

Peut-on avoir une petite explication concernant la pochette de l'album, cette photo ?
Romain : C'est une photo de Dorothea Lange prise en Californie au début du siècle dernier. Cette famille de migrants en Californie est sur la route avec juste une valise et leurs espoirs. Ils restent unis… ça résume bien qui ont est, nos doutes, nos questions, les textes du disque… On arrive à des âges où tu commence à regarder en arrière, où la vie te force à faire des choix sans savoir où tu vas réellement, on fait du mieux qu'on peut… advienne que pourra

Comment envisagez-vous l'avenir du groupe ?
Baptiste : Meilleur... espérons.
Romain : Avec ce disque on a ouvert certaines portes, osé de nouvelles choses et on se rend compte qu'on peut vraiment aller plus loin encore. Il me tarde vraiment de voir ce que vont donner le prochains titres, et bien sûr défendre "Come What May" sur scène.

Le groupe en un mot ?
Romain : Minerve
Baptiste : Burger King

Existe t-il une question que vous aimeriez que l'on vous pose ? Si oui faites vous plaisir, écrivez la et répondez-y !
Romain : "Pourquoi avoir mis votre disque en téléchargement libre ?"
Eh bien parce qu'aujourd'hui il ne sert à rien de lutter contre ça. Les gens qui achètent des disques achètent des disques, ceux qui téléchargent n'achèteront pas de toute façon… si ça peut permettre à la musique de circuler et de ramener de nouvelles têtes aux concerts ça nous va très bien. D'ailleurs les 3 labels qui s'occupent de l'album ont dit oui de suite, sans avoir besoin de discuter ou de les convaincre. 

Pouvez-vous évoquer pour nos lecteurs de French Metal, le meilleur et le pire souvenir concernant le groupe ?
Romain : Je crois qu'on sera assez d'accord pour dire que le pire c'est une date à Aarlon en Belgique avec Time To Burn et The Lost Boys. C'était dans un bar face à la gare avec un public dont la moitié semblait sortir de l'émission Strip-tease. Rien n'était prévu, 2 bananes pour le repas, pas de sono, pas d'hébergement... Au final le mec nous a fait dormir dans une maison qui était à la vente depuis 1 an... vide, sans eau, sans électricité. On est tous tombé malade et ça a bien bousillé le reste de la tournée. Le meilleur, je dirai à Waldassen, un petit bled Allemand à la frontière Tchèque. La salle était bondée et du début à la fin c'était la folie, que se soit sur scène ou dans le public.
Baptiste : Pour le meilleur on peut parler de la tournée entière avec Anything But Yours pendant laquelle on a quand même bien rigolé... pour le pire je suis d'accord avec Romain.
Romain: La dernière tournée en Finlande avec Time To Burn c'était vraiment puissant aussi. Quand t'es sur un ferry remplis de russes bourrés sur la mer Baltique, à traverser les fjords, tu te dis que "c'est fou" ! 

Quels sont les dernières sorties, albums qui vont ont marqués ?
Romain : Dans les sorties récentes, j'ai beaucoup aimé l'album solo de Julie Christmas, on l'a d'ailleurs beaucoup écouté pendant la tournée avec Time To Burn. Dernièrement j'ai aussi beaucoup écouté "The Fool" de Warpaint et le nouveau Ty Segall qui le montre sous un jour plus pop et mélodique, moins sale que par le passé mais vraiment bon... 
Baptiste : En ce moment j'aime bien Gonzales, pas mal de trucs que mon colloc’ Didier (10.12) me fait écouter et j'accroche bien sur une paire de gars du collectif (Antiherøes ...) Just For Fun, mais bon c'est plutôt electro.

En vous souhaitant bonne continuation je vous laisse le mot de la fin…
Romain : Merci à ceux qui continuent d'acheter des disques et à ceux qui se déplacent aux concerts, merci à toi.

Le site officiel : www.myspace.com/ipilotdaemon