Interview faite par mail par JU

Salut aux membres de Idensity, pouvez-vous me faire un historique de votre groupe ?
JP (batterie)  : Bonjour, IDENSITY est un groupe que nous qualifions de death metal progressif, nous revendiquons nos influences death, sans pour autant nous limiter à cette mouvance. C’est autour de cette idée que le groupe est né fin 2008 lors de ma rencontre avec Alain, notre lead guitariste et principal compositeur. Le line-up s’est étoffé au cours de l’année suivante jusqu’à l’arrivée de Mayline au violon en 2010.

Est-ce par les goûts apportés de chacun, vos points communs, un certain accord ou entente que vous avez décidé de jouer du progressif death metal (c'est écrit sur votre album, vous ne pouvez pas me mentir à ce niveau-là) ?
Chris (chant)  : Les groupes qui nous marquent musicalement sont : Opeth, Nevermore, Devin Townsend, Katatonia, et plus récemment Septicflesh. Ce sont en effet ces goûts communs qui nous ont rassemblés et nous rassemblent, que ce soit lorsque nous composons ou encore pour les sorties concerts. Chacun y rajoutant sa personnalité pour créer l’identité propre du groupe.

 Comme je disais dans la chronique de votre album, votre style est très personnel, notamment au niveau du chant. Je suppose que celui-ci a été pas mal retravaillé aux formats analogiques et numériques ?
Chris : En alternant chant clair et voix death, on essaye de créer des ambiances différentes et de retranscrire des émotions diverses. Je n'aborde donc pas le chant de manière "traditionnelle death metal", mais plutôt progressif, au sens large du terme, il s’adapte au ressenti que l’on veut transmettre, au service du morceau. Comme nous travaillons surtout sur les ambiances il peut aller chercher des influences lointaines, tant au niveau des arrangements que du traitement numérique.

Que vous apporte la touche supplémentaire jouée au violon renforçant l'identité de votre groupe ?
May (violon) : C'est un peu comme pour le chant. Les tonalités employées, et certaines rythmiques agressives, vont créer une tension qui est compensée par les mélodies au violon. Je pense que cet instrument a apporté un vrai plus dans la musique d'IDENSITY, en enrichissant les mélodies, en apportant un côté "romantique" et torturé.

Parlez-moi de votre album "Serenity" : combien de temps a-t-il fallu pour le produire, quels sont les moments sur lesquels vous avez passé énormément de temps à travailler dessus, vos difficultés s'il en y a eu à surmonter ?
Antoine (guitare) : "Serenity" est notre première réalisation, et nous l’avons entièrement produit en "home studio". Personne dans le groupe n’est ingé-son, donc nous avons dû développer une méthode de travail nous permettant d’appréhender les logiciels de MAO parallèlement aux prises d’enregistrement, investir dans du hardware, des micros etc… nous avons beaucoup appris et nous avons une riche expérience qui sera mise au profit du prochain album, nous ne réitérerons pas certaines erreurs commises lors du premier. Je dirais donc qu’il a occupé nos soirées et nos weekends de Janvier à Juillet 2011, plus particulièrement la validation du mixage, avant l’envoi aux Studios Hertz pour le mastering.

Et quelles ont été vos principales influences qui vous ont plongés dans le metal ?
Chris : Moi c’est simple à 11 ans je suis tombé sur la pochette CD d’un ami qui contenait, le "Black Album" de Metallica, "South Of Heaven" de Slayer et "The Best Of The Beast" de Maiden, de quoi commencer en beauté !
JO (basse) : A 15 ans, je me cherchais musicalement, et un beau jour un ami me prête "Metropolis Pt 2: Scenes From A Memory" de "Dream Theater" : LA révelation ! Pendant 6 – 7 ans, je n'écoute que du progressif, puis je découvre l'univers du death avec Strapping Young Lad et Devin Townsend puis rapidement Opeth : deuxième baffe metal.
Antoine : C’est à l’âge de 14 ans que mon cousin me fait découvrir le "Black Album" de Metallica. Cela a été pour moi une claque musicale. L’émission "Best of Thrash", diffusée tard dans la nuit sur la 6e chaine, a ensuite contribué à renforcer ma culture metal et m’a fait arrêter la guitare classique et mes années solfèges pour m’acheter ma première guitare électrique.
JP : Je devais avoir 14 ans quand je suis tombé sur la pochette du "Live After Death" d’Iron Maiden, moi qui n’y connaissais rien, j’ai été stupéfait et immédiatement intrigué. J’ai pu écouter le live en magasin et ce fut la révélation, j’ai enchainé la même semaine avec des albums de Megadeth, Paradise Lost, Sepultura, Metallica. Depuis tout ce temps je suis toujours accro au metal ; en tant que batteur ces groupes ont eu une grande influence sur mon jeu.
May : Mon premier choc a été lors de mes 10 ans lorsque j’ai découvert 3 albums des Deep Purple dans un carton chez moi. Première fois de ma vie que j'écoutais un tel truc, mes parents écoutant peu de musique, c’est toujours en fouillant que j’ai pris ce genre de claques Et ce jour-là, révélation ! Jj'ai retrouvé cette énergie qui m'a tant marquée dans  le violon, qui peut totalement exprimer cette fureur de vivre, notamment dans le jeu de certain violonistes tels que Nigel Kennedy, un vrai furieux du 4 cordes !



Votre style de jeu death progressif metal n'est pas le style de musique a ccessible au plus grand public en France. Quelle est la tranche d'âge et les catégories socio-professionnelles que vous visez essentiellement ?
JO : On ne "vise" pas de gens en particulier, on fait avant tout la musique qui nous plaît, après on constate que les personnes qui nous suivent ont entre 20 et 35 ans, comme nous quoi !

Concernant votre clip "Serenity" (super production), qui est à l'origine du scénario et réflète-t-il vraiment l'image de votre groupe ?
JP : Le clip a été réalisé par Benoit Boyer, qui réalise, en plus des clips, des courts métrages. Le scénario et le visuel ont donc été gérés par lui et soumis à notre approbation. Le but était d’illustrer la narration du morceau "Serenity" avec des flashbacks portant sur "Nevermore", les deux chansons étant liées par les paroles. Nous illustrons donc plus le récit que l’image du groupe proprement dite.

Que représente la pochette de l'album et que signifie-t-elle ?
Antoine : La pochette a été réalisée par notre chanteur Christophe qui est "designer" dans la vie, en collaboration avec le talentueux photographe  Alex Stoddard.
Chris : Je travaille l’univers visuel de nos albums parallèlement à celui de nos compositions, ils s’enrichissent mutuellement, et c’est très intéressant de travailler un graphisme dans le but d’exprimer visuellement nos ressentis exprimés dans notre musique. Dans le cas présent, ce sont les sentiments exprimés dans l’album et l’identité du groupe qui sont exprimés. Le personnage au visage caché exprimant la recherche d’identité ("Man In The Masses") sa quête à façonner son destin ("Ocean Of Sand", "New Year’s Eve"), impossible car géré par une force supérieure (les fils rouges symbolisant les fils des Parques de la mythologie Romaine). Ensuite l’univers visuel global illustre les ambiances romantico-torturées présentent chez IDENSITY.

Qui dit sortie d'album dit arguments pour le défendre. Pouvez-vous m'en dire au moins trois ?
JP : Je dirais tout d’abord parce que nous nous autoproduisons, qu’on y a donc mis toute notre âme et toutes nos tripes, et ce tout le long du processus de création et de production. Que nous faisons de la musique pour nous évader, et faire voyager l’auditeur dans notre univers. Si nous réussissons à vous toucher émotionnellement, alors le pari est réussi !

Des projets de concerts à venir et dans quels secteurs ?
JO : Il n'est pas facile de se faire connaitre quand on est un groupe de metal en France et aujourd'hui c'est en live qu'on peut toucher le plus de personnes. C'est pour ça que nous organisons et produisons régulièrement nos concerts... mais c'est aussi pour assouvir notre addiction à la scène ! Nous avons joué plusieurs fois dans des salles comme le Klub ou la Scène Bastille, ou à l'occasion de festivals. Nous sommes en préparation de plus gros évènements pour 2012 mais en attendant, vous pouvez nous retrouver cet hiver dans les cafés/concerts de la capitale. Le 6 Janvier au café-concert "l’adresse rock" dans le 9eme, nous sommes aussi en préparation d’une date à Versailles début février et une autre fin Février à Bordeaux, à suivre donc sur notre site.

Et pour finir, on dit ce que l'on veut à partir d'ici...
Antoine : Nous sommes actuellement en phase de composition pour l’album suivant, et parallèlement à ça nous planifions nos dates de concerts pour 2012. Ces démarches de recherche et d’organisation de dates peuvent être pesantes, donc nous recherchons activement un tourneur, alors si vous êtes intéressé pour nous produire, n’hésitez pas !
JP : Le metal est et restera underground en France, ce qui en fait une scène active et passionnée. Nous nous amusons à croire que si nous étions en Suède ou en Finlande, il en serait autrement , mais nous remarquons que cette scène metal Française est très riche et organisée, autour des associations, des webzines ou des magazines papiers spécialisés qui sont ouverts et nous offrent généralement une belle tribune. Cela reste cependant difficile de se faire entendre du grand public et des labels, mais nous essayons d’accrocher un producteur qui sera sensible à notre projet musical et qui nous aidera à diffuser "Serenity" et ses petits frères qui suivront.
Chris : Pour l’instant Great Dane Records  semble répondre à nos attentes, nous concrétiserons bientôt avec eux je pense. Vous retrouverez toutes nos infos sur notre site. N’hesitez pas à nous rejoindre sur Facebook. Et à venir découvrir notre clip. Merci à French Metal pour la chronique et cette interview. Au plaisir de croiser vos lecteurs à l’un de nos concerts.


Le site officiel : www.idensity-metal.com