Interview faite par mail par Byclown

Bonjour, c’est la premiere interview de Heaven Shall Burn pour notre webzine. Je suis vraiment fier de faire cette interview avec vous ! J’ai pas mal de questions à vous poser mais avant cela, merci de vous présenter et de présenter le groupe.
Matthias (batterie) : Salut, comment ça va ? Nous avons Maik et Alex à la guitare, Eric à la basse, Marcus au chant et moi-même à la batterie.

Bien, nous n’allons pas parler de la création du groupe, car je pense que n’importe qui peut en savoir plus sur ce sujet en allant sur Internet, mais j’aimerais tout de même savoir quelles sont vos influences musicales ? Pensez-vous que vos goûts musicaux ont évolué depuis que vous êtes musicien professionnel ? Si oui, qu’avez-vous découvert et aimé depuis que vous jouez dans HSB ?
Nous ne sommes pas vraiment des musiciens professionnels. On a commencé comme étant des fans de musique, et d’ailleurs on continue toujours à aller à des concerts et à acheter des CDs. J’écoute de la musique comme je l’ai toujours fait. Je ne porte pas plus d’attention que ça à la batterie par exemple. L’important pour moi c’est la chanson en elle-même et l’atmosphère qui s’en dégage qui m’importent. La musique ne devrait être qu’émotions et énergie et c’est comme cela que je choisis la musique que j’écoute. J’écoute pas mal de choses différentes et pendant des années je n’ai fait qu’ajouter des musiques à ma playlist. C’est un processus tout à fait normal je pense. Evidemment, les musiques les plus brutales sont ma passion mais j’ai aussi besoin de choses plus calmes parfois. Je prends ce dont j’ai besoin, peu importe le style. Il serait assez dur de parler de nos influences musicales car on écoute tous des choses très différentes qui ne se retrouvent d’ailleurs pas forcément dans notre musique. On fait les choses à notre sauce en ne tentant pas d’imiter les groupes qu’on aime.

Vous avez commencé à jouer ensemble à la fin des années 90 et sorti votre premier album "Asunder" en 2000. Depuis cet album, vous avez juste remplacé un guitariste mais tout le line+up est resté fixe. Quel est le secret d’une telle solidité après 13 ans de carrière ?
Nous ne sommes pas un groupe de musiciens qui se contentent de se réunir uniquement pour jouer de la musique. On se connaissait tous bien avant de commencer à jouer ensemble dans le groupe, je pense que cela fait une grande différence. On a tous grandi ensemble au même endroit et on a tous passé beaucoup de temps ensemble. Je prends un exemple : je ne peux plus jouer de batterie pour le moment en ce qui concerne les concerts, et ce pendant encore un bout de temps. Les mecs ont donc décidé de jouer avec un autre batteur jusqu’ à ce que je sois apte à retourner dans le groupe, alors ils me reprendront avec eux. Ca fait déjà un bout de temps que c’est comme ça mais ils me laissent le temps. Dans la plupart des autres groupes, cela ne se serait pas passé comme ça, donc je pense que les liens qui nous unissent sont un peu plus forts que dans la plupart des groupes. Notre ancien guitariste, Patrick, est parti de lui-même .Il avait envie de finir ses études et il avait envie de s’impliquer davantage dans sa vie de famille, sans les obligations qu’impose un groupe de musique, à savoir les tournées et les concerts le week-end. Nous sommes évidemment toujours amis mais il a décidé de partir et Alex, qui est aussi un ami, a pris sa place.

Nous sommes réunis pour parler de "Veto", qui est votre septième album. Première chose dites-moi pourquoi vous avez appelé cet album "Veto" ? On parle bien d’un veto, à savoir du droit de bloquer une loi ?
On a toujours des paroles fortes et critiques de la société, faites pour susciter des questions.  "Veto" veut effectivement dire "lever son vote ou sa voix contre quelque chose". On a trouvé que ça collait parfaitement à l’esprit du groupe et de l’album. En fait, on avait déjà un autre nom initial pour cet album mais il s’est avéré qu’il s’agissait déjà du titre d’un livre. On a demandé à la maison d’édition si on pouvait utiliser ce nom de livre pour notre album mais ils n’ont pas été très chauds et ont refusé, ce qu’on respecte bien évidemment. Ils ont donc opposé leur "veto" à notre demande, et ça nous a fait bien marrer pendant un temps mais après avoir rigolé on s’est dit que "Veto" serait justement un bon titre d’album.

Combien de temps avez-vous mis pour composer et enregistrer cet album ?
Dur à dire car ca a été un porcessus constant. On récolte des idées tout le temps. On joue beaucoup ensemble ce qui apporte toujours son lot de nouvelles idées. Depuid le dernier album, on a pas mal collecté de riffs et de groove. Prendre tout ça et convertir le tout en vraies chansons, ça nous a bien pris 3 mois. C’est un proccessus tres pointu, où tout le monde reste concentré, où on ne fait pas vraiment de breaks. Cest vraiment different de nos débuts, où nous jouions deux à trois fois par semaine ensemble et où on sortait un morceau apres 3 semaines. Avant un premier album, tu as tout ton temps pour faire ça, mais après les choses se précipitent un peu et tu es astreint à certaines dates butoires, que tu tu es toi-même fixées ou que ton label t’a fixées.

Avez-vous essayé de travailler différemment pour ce nouvel album ?
Le processus d’enregistrement a été quasiment le même que pour le précèdent album "Invictus". On a enregistré la batterie au Danemark avec Tue Madsen au Studio Antfarm et le reste au Studio Chemical Burn en Allemagne. C’est le studio de notre guitariste Alex. Alex est d’ailleurs le producteur de l’album et Maik le co-producteur. Tue Madsen a fait le mix et le mastering, mais cette fois-ci on a voulu essayer quelque chose de nouveau et on a laissé Colin Richardson mixer l’album. Malheureusement le mix était juste prêt à commencer lorsqu’une tempête de neige a éclaté en Angleterre, rendant les routes impraticables et interdisant les vols d’avion. Colin a donc dû mixer l’album seul, sans notre présence. On a tout de même aimé le résultat et on a choisi de garder sa version pour les vinyles et comme bonus de CD pour une édition limitée. Les gens qui achèteront le vinyle auront aussi en prime le CD original, avec le mix de Tue. On a pensé qu’il serait intéressant de garder ces deux mix, afin de pouvoir écouter le même album mais de deux manières différentes.



Comme je vous l’ai dit en début d’interview, c’est notre premier entretien donc j’aimerais savoir comment vous avez l’habitude de travailler dans le groupe pour créer les morceaux. Qui fait quoi ?
Evidemment tout le monde peut contribuer à ce qu’il veut, de maniere générale. Mais il est vrai que depuis un certain temps cela ne se passe plus comme ça. C’est Maik qui vient au studio avec toutes les idées ou presque et Alex et lui mettent ces idées sur un CD démo avant que l’on enregistre l’album. Avant ce "vrai" processus d’écriture, on teste de nouvelles idées ensemble en salle de repetition, mais ce n’est pas vraiment comme un travail d’écriture, c’est juste une collecte d’idées. On a bien vu que ça marchait mieux lorsque tout le monde n’éessayait pas d’écrire les morceaux.

Qu’en est-il du futur de HSB ? Allez-vous garder la même ligne musicale ou vous risquer dans des choses un peu différentes, comme ont pu le faire les mecs de Caliban avec leur dernier album par exemple ?
On gardera toujours notre son, car je pense qu’il est important d’avoir quelque chose de "remarquable", identifiable dans notre musique, qui fait que les gens savent tout de suite de quel groupe il s’agit après quelques secondes d’écoute. On veut vraiment garder ça. D’un autre côté, on est toujours ouvert à de nouvelles idées. Certaines petites choses changeront toujours mais ça sera toujours nous. Nous pensons qu’il y a toujours des manières d’évoluer et on veut faire ça avec le prochain album une fois de plus. On veut au moins sentir qu’on a fait quelque chose de mieux que l’album précédent.

D’après vous, après 7 albums et 13 ans de carrière, est-il plus dur ou plus facile d’écrire un nouvel album ?
Je pense qu’on a certaines "formules" qui fonctionnent, et on répète assez souvent ensemble. On a une manière de faire bien spécifique qui nous distingue des autres groupes pour le public. On veut garder ça à tout prix, donc on n’est pas forcement effrayé à l’idée de faire la même chose, de nous répéter. Si ça doit arriver, ça arrivera… Pour nous, c’est plus une question d’émotions et pas une question de technique ou d’originalité à tout prix.

Parlez-moi un peu de "Valhala".
C’est une reprise du groupe allemand Blind Guardian et Hansi Kürsh, le chanteur, a été très gentil et nous a énormément aidé. Cela a été un honneur pour nous de l’avoir sur l’un de nos disques, et nous sommes d’ailleurs, depuis cette expérience, tous très fans de Blind Guardian.

Pourrons-nous voir plusieurs clips video issus de cet album ?
On vient tout juste de sortir une vidéo pour le titre "The Hunters Will Be Hunted", il y a quelques jours. Cette chanson exprime notre collaboration avec Sea Shepherd, une organisation aux actions radicales qui protège nos océans des tueurs de dauphins et de baleines, par exemple. Je pense que la plupart des gens connaissent cette association mais si ce n’est pas le cas je les invite à se renseigner sur leur belle cause. Cette vidéo est assez singulière et ne colle pas exactement avec les paroles de la chanson, mais ça a quand même un sens car cela montre que l’espèce humaine est en train de se tuer elle-même en traitant mal la nature. Si vous regardez le clip, vous saurez de quoi je parle.

A propos de la tournée maintenant, jouerez-vous en France pour défendre cet album ?
Pour le moment, nous essayons de planifier une tournée complète pour Novembre ou Décembre 2013, mais c’est un peu tôt pour confirmer quoi que ce soir. Fort heureusement il y aura au moins une date en France, on essaye toujours d’ajouter Paris à nos tournées.

J’ai eu l’occasion de vous voir deux fois l’année dernière, une fois au Hellfest devant des miliers de personnes, et une seconds fois à Paris, sur un bateau, avec Suffokate ou encore Unearth devant quelques centaines de personnes. Que préférez-vous : jouer devant des milliers de personnes dans le cadre d’un festival ou jouer dans un petit club ?
Les festivals sont toujours un challenge pour nous, on adore donc y jouer ! D’un autre côté, je dois dire que les shows dans des clubs sont plus intenses. Il y a des avantages et des inconvénients à toute chose, cela dépend des circonstances.

Excepté les tournées et la promotion de l’album, quells sont vos projets pour cette année ?
C’est à peu près tout pour nous, et c’est déjà pas mal ! On n’est pas un groupe à temps complet et partir en tournée, ou jouer dans de gros festivals est toujours un challenge pour nous.

Pour qui aimeriez-vous faire la première partie ?
Je n’ai pas de préférences sur ce sujet. Il y a tellement de groupes que j’admire et que j’ai envie de continuer à admirer ! Quand tu ouvres pour un grand groupe, il y a toujours le risque que tu les aimes moins après le show ou la tournée. Ce cas m’est déjà arrivé, il y a longtemps et je ne pouvais même plus écouter un album du groupe concerné.

Une dernière chose à ajouter ?
Merci pour votre soutien et ce depuis le début. J’espère qu’on va pouvoir jouer en France le plus vite possible et le plus possible mais notre temps a toujours été très limité. On espère vous voir bientôt !
Cheers, Matthias.


Le site officiel : www.heavenshallburn.com