Interview faite par Matthieu à Paris.

Peux-tu te présenter ainsi que le groupe ?
Ryoji (chant / guitare / clavier) : Je suis le guitariste, chanteur et compositeur, Ryoji, lui c'est mon frère, le batteur Shuji, et voici le bassiste, Aruta. Nous sommes GYZE, on vient du Japon, j'habite à Hokkaido, sur l'ile au nord du Japon. On joue ensemble depuis 2011, et avant je jouais dans un groupe avec Shuji appelé Suicide Heaven. On jouait ensemble depuis 2009, et on a change de nom, maintenant on s'appelle GYZE.

Comment décrirais-tu la musique de Gyze à quelqu'un qui ne vous aurait jamais entendus avant ?
Ryoji : En fait, c'est du death metal, et on inclut pas mal de mélodies. En particulier de la musique folklorique japonaise et russe, de la musique folk d'à peu près tous les pays. Un peu de pop japonaise aussi, quelques mélodies traditionnelles japonaises... Tout se combine. Des fois, il y a un peu de classique. La vitesse de la batterie, le fond de la musique à la basse, et des solos en shred.

Comment s'organise la création musicale dans Gyze ?
Ryoji : En fait, je m'inspire de la nature. Et des moments de ma vie, chaque ville dans laquelle je vais, quand je découvre de nouvelles musiques, et bien sûr du metal. Je compose, j'envoie ça aux autres, on fait des arrangements, et les morceaux sont terminés. Mais le chant c'est la dernière partie, on bosse d'abord sur l'instrumentale. Ensuite, j'ajoute du chant. Ma voix est comme un instrument supplémentaire.

En Europe, on connaît principalement la musique japonaise avec le visual kei. As-tu une explication sur le fait que les groupes de metal japonais soient si absents de la scène mondiale ? Est-ce qu'il y a beaucoup de groupes de metal au Japon ?
Ryoji : Je demande aux autres (rires) ! Il n'y a pas de bons groupes, très peu de bons groupes de metal. Shuji n'aime pas les groupes de metal japonais. Le metal japonais n'est pas vraiment cool. Je pense que le metal japonais et le visual kei, c'est la même musique. Mais le visual kei et le metal n'ont pas le même public. Pour le visual kei, ce sont plutôt des femmes, et dans le metal des hommes.

Est-ce que c'est facile de jouer du metal au Japon ? Comment les japonais considèrent les musiciens metal ?
Ryoji : On est vraiment chanceux. On a signé sur un gros label au Japon, on a sorti un album pour la première fois en Italie, alors les labels japonais ont voulu nous signer, alors on se sent chanceux. On a joué au Loud Park (festival de Metal au Japon, ndlr), et des gros festivals en Europe. Au Summer Breeze et en Slovaquie. Cette tournée est une énorme opportunité pour nous.

Le groupe est plutôt jeune, les Européens vous ont principalement découvert lors de votre tournée avec Children Of Bodom en Asie. Est-ce que l'exposition internationale a changé quelque chose pour le groupe ?
Ryoji : En fait, on voulait avoir une carrière internationale. On veut jouer dans tous les pays. Mais l'Europe est le meilleur endroit pour jouer du metal, surtout notre style. Maintenant on veut jouer dans d'énormes festivals en Europe. J'aime le Wacken, et bien sûr le Hellfest en France ! C'est mon rêve !

D'ailleurs, comment s'est passée cette tournée ?
Shuji (batterie) : Ils sont vraiment gentils. Et ils ressemblent à mon père !
Ryoji : Le batteur de Children Of Bodom ressemble au père de Shuji, et il appelait Jaska "Papa" !
Aruta (basse / chant) : C'était vraiment génial !
Ryoji : C'était une énorme opportunité pour nous, on a joué en Chine, quelques festivals à Beijing, on a été à Hong-Kong, et on est revenus au Japon ensemble. En fait, j'ai fait une interview avec Alexi Laiho et c'était une super expérience pour moi. C'est mon héros, depuis que j'ai commencé à jouer du metal à la guitare, c'est comme si mon rêve était devenu réalité. C'est super, et en fait on a du ajuster notre style. J'aurais toujours l'influence d'Alexi Laiho, mais j'ai du changer un peu, parce que je suis japonais. Je suis Ryoji de GYZE, je dois trouver ma propre manière de jouer.



C'est seulement une inspiration, il te faut trouver ton propre univers, ton propre style.
Ryoji : Exactement, je pense que nos morceaux sont différents. Il y a énormément de mélodies dans GYZE.

D'où viennent les inspirations du dernier album ? Le titre peut faire penser aux pays nordiques, comme la Suède, la Finlande...
Ryoji : L'inspiration vient presque de la Scandinavie. C'est le meilleur endroit pour jouer du metal. Mais notre ville est tout au nord de l'île, il fait très froid, comme en Scandinavie. On a peut-être le même ressenti que là-bas !

Il y a un moment, vous êtes venus en Europe pour le Summer Breeze. Qu'est ce que ça fait de revenir jouer en Europe ? Et en France particulièrement ? Vous avez eu le temps de visiter un peu ?
Ryoji : C'est super. En fait, on a joué trois fois en Allemagne, toujours dans de super salles, ça donnait envie. Je peux presque dire que c'est mon deuxième pays. Je me sens bien là-bas. Même avec le climat.

Quelques mots pour cette tournée avec Battle Beast et Majesty ? Vous connaissiez les groupes avant ? Vous pensiez tourner avec eux un jour ? Est ce que vous avez parlé un peu technique ou pratique avec eux, ou même joué avec ?
Ryoji : En fait, on ne les connaissait pas avant. On ne les avais jamais écoutés. Nos groupes ont un style vraiment différent.
Shuji : Ils parlent de ninjas !
Ryoji : J'ai regardé les deux groupes, et waw, je me suis éclaté ! Ils jouent un style bien différent. On joue du death, plus rapide. Ils jouent un peu... du "metal joyeux", mais c'est cool ! Surtout Noora, c'est une chanteuse exceptionnelle ! J'étais surpris. Elle n'avait jamais chanté de metal avant Battle Beast, ça m'a surpris.

Quel est le line-up avec lequel vous rêveriez de tourner ?
Shuji : DragonForce !
Ryoji : Hier on a rencontré DragonForce.
Aruta : Slayer !
Ryoji : Tous les groupes sont les bienvenus ! En fait, on commence notre activité en Europe, mais notre rêve serait de revenir en tant que tête d'affiche. C'est mon rêve. Mais on accepte tous les groupes, même les groupes de pop ! Bien évidemment, Slayer c'est cool, DragonForce sont toujours géniaux. Et Children Of Bodom aussi. J'aime énormément de groupes.

Tu préfères une guitare solo épique ou une rythmique lourde ?
Ryoji : Les mélodies ! Mais on peut mélanger les deux. Shuji fait de la musique quelque chose de vraiment lourd, et Aruta la rend vraiment profonde et lourde. Je m'occupe des mélodies épiques. Sur le dessus de la musique, il y a les mélodies. J'ajoute aussi des cris, pour la colère. Mes mélodies sont faites pour les choses tristes. Je préfère quand c'est épique, c'est important pour la musique de GYZE.

Parfois il y a un peu de musique classique dans les mélodies, comme du Beethoven ou du Mozart.
Ryoji : Ouais, en fait je suis un adepte de la musique classique. On va sortir un nouvel album, et on a fait une reprise de la "Moonlight Sonata" de Beethoven. On aime la musique classique, mais la musique folklorique également ! Surtout la russe !

Quel est le premier titre de metal que vous avez écouté ?
Ryoji : Ce n'est pas du metal, mais Kiss. Quand j'avais 18 ans, je jouais "Love Gun" à la guitare.
Shuji : DragonForce !
Aruta : Hmm... Children Of Bodom. J'ai commencé avec le metal finlandais.
Ryoji : Avant de jouer ensemble, on avait des groupes de reprises, et on a choisi Children Of Bodom, c'est pour ça qu'on a demandé à Shuji de jouer aussi vite.

Pourquoi avez-vous choisi de jouer du metal en tant que professionnels ?
Ryoji : C'est simple, le metal c'est cool ! Dans le metal, tu peux y mettre n'importe quelle influence : du classique, du folk, tout ! Et j'adore les amateurs de metal.



Est-ce que les fans européens sont différents des fans japonais ? Avez-vous remarqué plus de headbangs, mosh pits...?
Ryoji : On a été en Espagne, les mecs là-bas sont très énergiques ! Les Allemands aussi ! Les Japonais sont très calmes, ça m'a surpris. Ils sont devenus plus bruyants, les Japonais aiment tout. Mais il n'y a aucune frontière, juste du metal !

Après le concert, quand vous rencontrez vos fans, est-ce que les Japonais sont différents des européens ? Quelle est la preuve d'adoration la plus folle que tu retiens d'un fan ?
Ryoji : J'ai toujours adoré parler avec les fans après un concert, je ne pense pas que ce soit bizarre ou un peu fou. On adore prendre des photos avec eux, surtout Shuji, il est super populaire auprès des européennes !
Shuji : Je fais des expressions fun ! (rires)
Ryoji : Aruta a sa "marque de fabrique", son maquillage. Mais les Espagnols voulaient tous avoir mon médiator, c'est un peu bizarre !

Au Japon ils ne vous le demandent pas ?
Ryoji : C'est surtout les Espagnols qui le veulent ! C'est cool, mais bizarre !

Dernière question : quel a été ton dernier coup de coeur musical ? Ou un groupe à nous recommander ?
Aruta : Sevendust !
Ryoji : Je n'écoute pas vraiment de metal.
Shuji : Majesty !
Aruta : Battle Beast !
Ryoji : Oui, évidemment ! Chaque jour, chaque nuit !

Merci de votre temps, est-ce que vous souhaitez adresser un dernier mot en japonais à vos fans français pour conclure ?
Shuji : Hai minasan kyou wa furansu no pari ni kitemasu. Youroppa tsuaa hanbun no rikaishichiten desuga, shoujiki tottemo tsukaretemasuga, tottemo tanoshii hibi wo okuttemasu. Subarashii hibi wo arigatou gozaimasu. Shuji desu. (Salut tout le monde, aujourd'hui je suis à Paris en France. Nous ne sommes qu'à la moité de la tournée, honnêtement je suis très fatigué, mais je passe tout de même de très bons moments. Merci beaucoup pour ces jours magnifiques. C'était Shuji .)
Aruta : Arusa desu. Ima furansu, pari desuga, boku ha pari ga... pari yori furansu ga sugoku mukashi kara sukide, konkai koko ni korete hontou ni ureshiku omotte imasu. Ryokou to ieba, kankou mo shitakatta kedo koreru dake de manzoku nande, zettai mata kitai to omottemasu. Arigatou gozaimasu. (C'est Aruta. Je suis à Paris, en France et Paris pour moi... Plus que Paris, j'ai toujours aimé la France depuis longtemps, et cette fois je suis très heureux d'avoir pu venir ici. Pour parler voyage, j'aurais voulu faire des virées touristiques mais rien que d'avoir pu venir ça me suffit amplement, et je pense que je reviendrai à coup sûr. Merci beaucoup.)
Ryoji : Bonjour, I am Ryoji. Furansu no minasan, konkai ensou dekite sugoku ureshii desu. Kotoshi dake dewa naku, maitoshi kitai to omottemasu node minasan yoroshiku onegai shimasu. Ato atarashii arubamu ririizu saremasu node, yoroshiku onegai shimasu. (Bonjour, c'est Ryoji. Chers Français, je suis très content d'avoir pu faire nos concerts ici. Je pense revenir tous les ans et pas seulement cette année, donc merci beaucoup à tout le monde par avance. D'ailleurs, notre nouvel album va sortir bientôt, j'espère que vous nous soutiendrez.)


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