Si jamais Gokan réussissait à percer, pourriez vous abandonner votre emploi pour vous consacrer pleinement à la réussite du groupe ou est ce quelque chose d'impensable pour vous ?
Damien : C'est sûr que d'être professionnel nous apporterait énormément ! Si un tourneur nous propose de bons salaires, cela nous permettrait d'aller beaucoup plus loin. D'avoir du temps pour maîtriser au mieux les compositions, avoir plus de recul sur le vrai travail d'artiste, bosser sur une tournée avec des professionnels ! Le statut intermittent en France pour les artistes permet de composer des albums ou de faire des tournées sans pression et avec du temps ! Chose rare dans les autres pays. De toute façon, même si on n'en vit pas encore, on essaie de s'appliquer aux mieux sur nos morceaux et de prendre le temps de travailler comme des pros ! Faute de temps, nous sommes des amateurs qui ne s'en sortent pas si mal !
Scarinx : Pour ma part, faire de la zic reste un plaisir ! Avec mon deuxième groupe Eradicate, je n’ai jamais cru en vivre un jour car ça n’a jamais été le but ! En plus, j’ai du mal à imaginer qu’une passion reste équivalente lorsque celle-ci devient sa source de revenus ! Ca doit être incroyablement stressant à chaque album, il faut que ça marche, alors qu’en autoprod, que ça vende ou non, le CD est fait et tu as pu libérer tout ce que tu avais en tête, même si ce n’est jamais parfait ! Faire de la zic (comme pour une autre forme d’expression comme l’image), c’est de sortir un truc que tu cogites constamment et de trouver une manière de le concrétiser, de le figer, pour pouvoir passer à autre chose ! La différence, avec GOKAN, c’est que je ne pensais pas que le projet deviendrait aussi sérieux. Au début, les gars m’ont demandé de poser du chant sur 4 morceaux, puis il y en a eu d’autres, donc il me gardait d’une certaine façon  ! Du coup, je fais mon possible pour ne pas les décevoir !
Vince : Pour résumer, je crois que ça nous ferait plaisir d’en vivre mais on garde les pieds sur terre et on prend ce que la marrée nous apporte !

Quelles sont vos influences principales tant au niveau Français que sur des groupes de toute nature ?
Scarinx : C’est très large de mon côté, ça passe bien sûr par le metal mais aussi, le rock, l’electro, la world ou même les B.O de films ! La liste serait donc trop longue à citer !
Vince : On est tous éclectiques dans nos goûts musicaux.

Votre avis sur la scène metal Française actuelle ?
Scarinx : Elle est incroyablement dense et la qualité est en majorité au rendez-vous, il est donc difficile de sortir un groupe du lot ! La technologie permet maintenant de faire de bonnes productions même chez soi, bien évidemment avec beaucoup de travail ! Je pense que Gojira va rester une exception pour un moment avant qu’il y ait un nouveau chef de file Français pertinent !

De plus en plus les bars refusent de prendre des groupes pour des concerts et les grosses salles sont de plus en plus réticentes à prendre des groupes metal. L'avez-vous déjà vérifié en tournée ou sur des dates ?
Scarinx : Oui, bien sûr, c’est lié en parti à cette overdose de groupes et de styles qui scindent en petits groupes le public ! Paradoxalement, il y a un public plus large et un regain d’intérêt pour le metal ! Il y a plus de filles aussi dans les concerts ce qui n’était pas le cas dans les années 90 ! Du coup, les salles sont sollicitées pour faire jouer tout ce petit monde ! Ils prennent donc moins de risques et payent moins, quand ils payent ! Il y a, de nos jours, de nouvelles façons de procéder avec des échanges entre groupes de différents horizons ! L’un, fait jouer l’autre dans sa ville pour provoquer la réciproque ! Ce n’est vraiment plus évident de faire des tournées de nos jours !

Quel est votre meilleur souvenir avec le groupe jusqu'alors ? Si vous me répondez tous le Hellfest je vous dirai non ! Trouvez-moi autre chose (rires)
Scarinx : Non, pour moi ce sera la date au Zénith de Nantes ou on a fusionné GOKAN + Eradicate avec des guests : Omaïra, GTI et Tromatized Youth ! C’était un set unique pour l’évènement et ce fut jouissif de voir se mélange de potes zicos ensemble !
Vince : Le tournage du clip de "Un Immense Pouvoir" était aussi un petit moment privilégié appréciable.

Un rêve ou un désir ?
Scarinx : Continuer à faire de la zic tant que possible !
Damien : Tout à fait, quoi qu'il arrive c'est vital de se retrouver pour jouer ensemble !
Vince : Je crois que cette réponse fait l’unanimité.

Allez, je vous laisse le mot de la fin et vous remercie d'avoir bien voulu prendre un peu de temps.
Scarinx : Merci à French Metal pour cette interview et respect pour le taff que vous accomplissez, à bientôt j’espère !
Vince : Tout est dit !