Interview faite par mail par Kévin

Salut les General Lee ! Bon depuis le temps que vous faites partie du paysage musical français (je ne dis pas que vous êtes vieux !), vous devez avoir l’habitude de ce genre de formalités, donc pouvez-vous présenter le groupe à nos lecteurs de French Metal ?
Arnaud (chant) : Pour éviter d’endormir tout le monde dès la première question, je vais faire court. On a créé GENERAL LEE il y a maintenant un peu plus de dix ans et par je ne sais quel miracle 2 EPs, un split avec As We Bleed et trois albums ont vu le jour : "Hannibal Ad Portas" en 2008 chez Basement Apes, "Roads" en 2010 chez HipHipHip et le petit dernier "Raiders of the Evil Eye". Au niveau des concerts, nous avons eu l’opportunité de partager la scène en Europe avec des groupes que l’on apprécie beaucoup comme Baroness, Cult Of Luna, Will Haven, This Will Destroy You

Vous venez de sortir "Raiders Of The Evil Eye", c’est votre troisième album et c’est souvent celui que l’on nomme "l’album de la maturité" et après écoute on pourra se dire que c’est le cas. Mais vous, comment le percevez-vous cet album ? Qu’est-ce qu’il représente à vos yeux ?
Nous voulions faire découvrir ce nouvel album rapidement après la fin de l’enregistrement et ce avec ou sans l’appui d’un label. On trépignait comme des gamins donc nous avons décidé de balancer l’album sur le net le 1er Septembre dernier. Entre temps, le label new yorkais Play The Assassin nous a contactés et s’est montré intéressé pour bosser avec nous sur une sortie physique. Ce sera donc chose faite le 15 Novembre. Un beau digipack limité à 300 exemplaires avec les visuels signés par un talentueux jeune homme qui s’appelle Sinpiggyhead. Et pour les vinyl addicts, nous sommes à la recherche d’un label pour sortir la bête en LP au mois de Janvier.
Au sujet de la maturité, si on fait du hard c’est pour ne surtout pas le devenir. Etre en studio, voyager, monter sur scène, éviter les coups de guitares et prendre du plaisir entre copains sont les principales raisons de l’existence du groupe au jour d’aujourd’hui. La sortie de ce nouvel album nous permet de remettre ça et ça lui donne une saveur particulière à nos yeux, comme l’arrivée des grandes vacances. Le résultat est un grand défouloir plein d’urgence, de passion, d'énergie et de colère. La maturité signifierait que l’on ait atteint un état où quelque part on ne ferait pas mieux, hors le groupe évolue avec le temps et on espère tous que le prochain album sera encore meilleur. Nous recherchons perpétuellement à progresser tout en se faisant plaisir. Peut-être que dans deux ans notre musique sera fortement influencé pas des groupes de black metal satanique necrophile ou tendra vers de la new wave undergroud allemande (sourire).

Depuis le temps que vous répétez, jouez, tournez et enregistrez ensemble, est-ce que les manières de procéder sont restées les mêmes ou bien avec le temps vous faites les choses différemment  (en termes de composition, d’enregistrement, de choix des morceaux) ?
En 10 ans on a dû gérer quelques changements de musiciens et ça nous a donné l’occasion d’essayer pas mal de méthodes de travail pour venir au bout d’un album. Il n’existe de formule préétablie mais tout part très souvent d’un bon riff de guitare et on brode autour. Pour "ROTEE", on a essayé de retrouver une certaine spontanéité en composant directement en répétition alors que pour "Roads", les titres venaient tout d’abord d’un travail plus individuel, un des membre du groupe composait une ébauche de morceaux chez lui en ayant déjà une structure définie en tête puis on essayait tout ça en répétition. "ROTEE"  est vraiment le fruit d’un travail collectif, dans l’instantané, ce qui lui donne ce côté immédiat, direct dans les dents.

A parler avec des amis on sent un virage plus ou moins important qui a été opéré. Avez-vous abordé cet album différemment ou cette évolution est-elle naturelle ?
Il faut savoir qu’à l’origine le groupe jouait une musique beaucoup plus rock’n’roll. D’ailleurs, il suffit de regarder l’origine du nom du groupe : une voiture de série B américaine pilotée par des voleurs de poules Redneck ! Fruit d’un brainstorming du Samedi soir alcoolisé sans aucun doute. L’évolution du groupe a fait que l’on s’est tourné vers un post hardcore plus contemplatif que vraiment percutant. Le véritable déclic s’est produit en rejouant sur scène des vieux morceaux. Là on s’est dit : "merde, c’est tellement bon de faire une musique qui te donne cette envie de tout détruire autour de toi, sans tourner autour du pot". A partir de là, le groupe a souhaité exprimer cette énergie que l’on avait en nous et qui nous commençait à nous manquer.

Ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, il y a toujours des choses que l’on aurait voulu faire autrement sur un album, avez-vous des regrets sur celui-ci ou n’avez-vous pas encore assez de recul ?
Nous n’aimons pas trop regarder en arrière mais la scène est vraiment devenue notre terrain d’expression favori et je pense que ça se récent dans l’exécution des nouveaux titres qui ont encore gagné en intensité par rapport aux versions studio. Ce constat nous a donné l’envie de retourner au Boss Hog studio le 17 Novembre pour donner une seconde jeunesse à "Junon" un titre qui figure sur notre second EP "The Sinister Menace". Le but étant de nous enfermer tous ensemble, de brancher les amplis et de n’en sortir que lorsque que l’on sera venu à bout d’une nouvelle version de ce titre, enregistrée entièrement live et sans overdubs. On compte l’ajouter sur la version vinyle de l’album et sur une possible réédition européenne en 2013.



Après un premier album portant le nom d’un épisode de l’histoire romaine ("Hannibal Ad Portas"), vous nous proposez un album au visage de méduse, personnage atypique de la mythologie grecque. Lequel d’entre vous est passionné d’histoire ? Pourquoi le personnage de Méduse ?
C’est bien plus simple que ça en fait. Derrière "Hannibal Ad Portas" il y avait un concept qui liait les titres entre eux,  le tout racontant la traversé des Alpes par l’armée d’Hannibal Barca et ses éléphants de combats, en route vers les portes de Rome. Là c’est plus l’envie simple de se faire plaisir avec ce beau visuel de la Méduse.

Après plus de 10 ans d’existence et de vie commune c’est quoi une semaine type de General Lee ?
Malheureusement ou heureusement, nous ne vivons pas ensemble. D’ailleurs, Martin (guitare) vit sur Paris et Perdi (basse) sur Nantes ce qui ne facilite pas toujours les choses et ce qui demande une solide organisation. Avec la sortie imminente de l’album, je passe une bonne partie de la journée cloué devant l’écran, à communiquer avec notre label Play The Assassin, avec Naonoise qui bosse gère notre booking et avec Martin (guitare) qui lui s’occupe des visuels. On répète juste une fois par semaine donc ça bosse dur pour rattraper le retard, puis on enchaîne avec quelques bières au bar du coin tout en attendant impatiemment le prochain concert. Tout ça prend énormément de temps, c’est pour la gloire mais c’est une des choses qui m’aide à me lever de bonne humeur tous les matins.

Quel est le meilleur souvenir que vous ayez avec le groupe ?
Notre première signature sur un label (Basement Apes) pour la sortie de notre premier album "Hannibal Ad Portas" nous a fait vraiment plaisir. On s’est senti soutenu et c’était très motivant pour la suite des événements. Niveau concerts, notre participation au Madstream Music Festival à St Petersbourg en février dernier restera gravée dans nos mémoires. On a eu la chance de jouer dans une des plus belle ville de Russie avec des groupes vraiment talentueux, dans une très belle salle et l’organisation était vraiment au top. D’ailleurs on projette d’y retourner en 2013.

Et le pire ?
Heureusement, nous n’avons jamais eu de véritables pépins qui ont gâché la fête. Les rares mauvais souvenirs finissent toujours par devenir des anecdotes qui avec du recul te font bien marrer. Par exemple, lors d’un concert en suisse (dans une scierie !) nous avons dû dormir dans une pièce de trois mètres de large sans fenêtre, entassés comme des sardines, à 3 mètres d’une ligne de chemin de fer. Je peux t’assurer que nos voisins suisses sont de vrais petits cheminots car les murs de notre chambre ont tremblé toute la nuit.

Existe-t-il une question que vous aimeriez que l’on vous pose ? Si oui, faites vous plaisir, écrivez-là et répondez-y !
Ca vous fait quoi d’avoir réussi à booker votre tournée européenne de 2013 ? Ca soulage car on y a passé un temps fou !

Je vous remercie au nom de tous les lecteurs de French Metal, pour le temps que vous venez de nous accorder, je vous souhaite bonne continuation et vous laisse le mot de la fin…
Un grand merci à toi Kévin et à French Metal pour l’intérêt que vous portez au groupe depuis pas mal d’années et merci aux lecteurs qui ont eu envie de nous découvrir un peu mieux. On vous donne rendez-vous sur les prochains concerts et en attendant, on vous invite à poser une oreille sur le nouvel album : generalee.bandcamp.com


Le site officiel : www.myspace.com/generalee