Interview faite par mail par M.B.

Bonjour Furies, pouvez-vous nous présenter brièvement l’histoire de la formation du groupe ?
Lynda (chant / basse) : Salut Mathieu ! A l’origine, FURIES était un groupe 100% féminin mené par Zaza Bathory depuis 2013. En 2015, un ami m’a dit que le groupe recherchait une bassiste de session, j’ai donc été intégrée au groupe en basse session, et je montais dans le même temps, le mien à côté. Ma rencontre avec Zaza a été forte et on avait les mêmes objectifs musicaux, du coup les choses ont fait qu’on a voulu jouer ensemble et en 2016, nous avons intégré Billy Lazer avec qui nous traînions beaucoup. Puis j’ai rencontré Sam Flash dans un bar, et j’ai eu une intuition, nous l’avons donc auditionné et il s’est avéré qu’il connaissait Zaza, ils viennent de la même ville de banlieue ! FURIES est vraiment une affaire de connexions !

Quelles sont vos influences principales ?
Lynda : Nos influences viennent de ce nous écoutons vraiment. Nous avons donc une grosse base de heavy metal à la Judas Priest, et chacun a des préférences particulières, comme par exemple Billy est plus attiré par des groupes comme Yngwie Malmsteen, Symphony-X et Angra, Sam est plus dans le thrash comme Exodus, Overkill, Zaza adore les groupes Death et Sepultura, et pour ma part, j’aime aussi tout ça mais j’ai une affection particulière pour le hard rock à la Black Sabbath, Iron Maiden, Ted Nugent, voire du Annihilator et même du black metal mid-tempo.

Pouvez-vous nous parler de votre façon de travailler au sein du groupe ? Qui compose et qui écrit les textes dans le groupe ?
Lynda : Nous sommes multi-composteurs dans FURIES. Généralement les guitaristes arrivent avec des riffs que nous arrangeons ensuite tous. Il arrive que certains d’entre nous arrivent avec une grosse ossature de morceau, que nous arrangeons ensuite. Concernant les textes et mélodies de chant, je m’y attèle, en m’inspirant très souvent de l’atmosphère que les premiers riffs dégagent. Je pense qu’il y a une réelle alchimie dans le groupe, chacun y apporte sa pierre et c’est ce qui rend la chose magique !

Quelques mots sur la manière dont est né votre dernier album, "Fortune’s Gate" ?
Lynda : Depuis ce nouveau line-up de 2016, les compos ont pris une autre tournure, plus axées heavy et voire heavy / speed avec des éléments thrashy. Nous avons pris un peu de temps de le composer, le temps d’apprendre à bien se connaître et connaître aussi la façon de travailler, afin de d’appréhender et optimiser le processus de composition. Il y a donc des morceaux, et des riffs qui datent et de très nouveaux. Petit à petit nous trouvons la bonne formule. Une fois prêts, nous sommes allés enregistrer la voix, basse, batterie et choeurs au Labomatic Studio à Paris, studio réputé, plus axé variété, mené par Dominique Blanc-Francard et Bénédicte Schmitt. Le matériel y est dingue et nous avons rencontré Igor Moreno, ingénieur du son qui a de suite compris ce que nous voulions avant même que nous le disions ! #connexion ! Les prises guitares ont été enregistrées dans le home studio de Sam. Le tout a été envoyé à Simone Mularoni (DGM) au Domination Studio en Italie pour le mix et mastering. Nous adorions son travail pour Michael Romero de Symphony-X, et nous sommes très contents de son travail ! Aussi nous avons pris soin de bien travailler la sortie du disque et de s’entourer de professionnels qui nous font confiance.



Un mot sur l’artwork de l’album ?
Lynda : Oui, il a été réalisé par Slo Sombrebizarre que Billy connaissait pour avoir travaillé avec lui pour son tribute à Metallica The Four Horsemen. Et je connaissais Slo par ses BD “Metal Maniax” . Nous adorons son style “comics” et il a très bien su concrétiser nos idées. On nous y voit l’escalader, et nous diriger vers une sorte de Vortex, qui peut être interprété comme un portail magique, synonyme de renouveau. C’est une invitation à nous suivre vers nos nouvelles aventures ! Cet artwork est donc lié au morceau “The Fortune’s Gate” qui raconte tout ça.

Mis à part le metal, quels sont vos artistes de référence ?
Lynda : Pour ma part, j’aime bien certains morceaux de la variété française comme Balavoine ou Goldman ! Mais aussi le classique avec une nette préférence pour le pianiste Chopin.
Billy : Je suis un énorme fan du guitariste acoustique australien Tommy Emmanuel !
Zaza: Je viens de la musique classique et j’en réécoute beaucoup en ce moment. Notamment Purcell “Didon & Enée”, la musique baroque est comme un retour en enfance rassurant en ces temps incertains. J’aime aussi beaucoup Dalida pour son côté romantique et femme iconique. Certaines de ses chansons sont magiques !

Vous êtes, il me semble, des gros fans de metal français des années 80. Qu’est-ce qui vous attire dans ce style ?
Lynda : Oui, nous aimons pour la plupart le metal français des années 80 car cela fait partie de nos racines, et c’était bien orienté hard rock voire speed parfois. Des voix intéressantes étaient aussi présentes, et bien sûr, les textes en français nous touchent plus !

Pourquoi ne pas avoir fait le choix de chanter exclusivement en français ?
Lynda : Nous pensons que l’anglais est une langue plus internationale et nous permet de nous ouvrir plus à l’étranger. Mais aussi, l’écriture d’un texte en français est un exercice plus difficile pour trouver les bons mots qui sonnent et s’assemblent bien entre eux. Mais nous tenons à garder des textes en français car il s’agit de notre langue et nos pays !

Parmi les groupes de metal français actuels, lesquels appréciez-vous ?
Lynda : Nous aimons les groupes comme ADX, Existence, Blasphème, Hürlement, Désillusion, Animalize, Sortilège… et je rajouterai Eternal Majesty qui s’apprêtent à sortir un nouvel album apparemment !
Billy : Dans les actuels il y a mes potes de Kadinja qui sont dans un style bien plus moderne et sont extrêmement talentueux ! Dans un genre plus "death tech", j'adore Gorod !
Zaza : Je dirais No Return pour ma part, j’aime énormément ce death mélodique, des harmonies superbes et une section rythmique qui TUE. Loudblast restera aussi toujours dans mon coeur.

Lynda est montée sur scène avec le tribute à Sortilège. Quelques mots sur cette expérience ?
Lynda : Oui, écoutant depuis toujours Sortilège, ce fut assez incroyable de pouvoir participer à ce tribute et d’ensuite intégrer le groupe ! Comme dans un rêve, avec ces morceaux magiques qui transportent. Là j’ai pu jouer et côtoyer d’excellents musiciens dans le tribute, et puis plus tard quand Zouille est revenu, nous étions un peu comme le père et fille spirituels. J’ai adoré faire des duos avec lui et jouer avec les membres originaux. J’ai été un soutien pour eux, et on a pu partager de très bons moments, je suis bien contente d’avoir pu participer à cette reformation. Maintenant, malgré le split, on a hâte d’entendre la suite.



Pour l’écriture des lyrics, quelles sont vos sources d’inspiration ?
Lynda : J’aime bien qu’il y ait plusieurs lectures possibles de mes textes, et où les gens puissent les interprêter donc, se les approprier et s’y identifier. Généralement, ce sont des textes narratifs qui mettent en avant un concept, comme dans “Antidote” où chacun doit trouver le sien, que ce soit un projet, un rêve, une personne, une idée, une pensée..etc, . “Voodoo Chains” est plus axé sur l’addiction et notamment les relations toxiques, “Prince Of the Middle East” la tentation, tandis que “Never Say die” représente le combat avec la vieillesse. D’autre part, “Delusisons Of Daylight” est lié au concept de la liberté, notamment par la pensée. J’écris aussi sur le groupe, ce que nous vivons, comme par exemple “You & I” est la génèse du groupe, “Unleash The Furies” raconte que nous sommes dans notre grotte et “The Fortune’s Gate” est comme la suite où nous sommes “dehors” en train d’inviter les gens à nous suivre dans nos aventures comme je le disais plus haut.

Vous êtes surtout influencés par le thrash, le speed et le heavy metal traditionnel. En revanche, appréciez-vous le metal extrême et que pensez-vous de ce style ?
Lynda : Pour ma part, j’apprécie en effet beaucoup le black metal, avec une préférence pour le mid-tempo, que ce soient des groupes assez raw comme Carpathian Forest, Aura Noir, ou plus élaborés comme Dissection, Immortal ou Dimmu Borgir. J’ai toujours aimé les atmosphères sombres qui y sont présentes, et même les voix saturées dans ce style, les placements y sont toujours géniaux aussi.
Billy: J'ai eu plus jeune une grosse fascination pour le black norvégien avec DarkThrone, Emperor etc...Aujourd'hui pas mal de tech thrash et tech death, genre Vektor, Psycroptic, Revocation, Spawn Of Possession, Martyr (le groupe québécois) etc…
Zaza : Je suis une grosse fan de Death (le groupe) et de cette scène des 90’s qui a marqué mon adolescence : Sadus, Atheist mais aussi le premier album de Cynic “Focus”. Selon l’énergie que je recherche certains jours, j’ai vraiment besoin de réécouter ces disques que je considère comme des chefs d’oeuvre d’écriture.

Quel est l’artiste de metal que vous admirez le plus ?
Lynda : Je pense qu’il y en a beaucoup, car ils ont tous traversé beaucoup d’épreuves et ont toujours tenu bons. J’admire Dee Snider pour son côté frontman et réfléchi quand on le voit dans les reportages et interviews, ainsi que Bruce Dickinson qui a vaincu le cancer, et qui a toujours eu milles projets en tête, et qu’il a réalisés, sportif, pilote, homme d’affaire… Je peux dire que j’en admire beaucoup, tant pour leur talent, que les galères dans lesquels ils sont passé, que ce soit fauchés à ne pas savoir où dormir le soir des tournées ou surmonter le décès de leurs proches avec qui ils jouaient…
Zaza : Je voue un culte à Rob Halford, déjà car c’est un des meilleurs chanteurs de heavy, mais aussi parce que c’est un exemple de persévérance. Il a fait de ses différences une force, là où beaucoup se seraient découragés. Et j’aime énormément le second degré dont il fait preuve, tout cela pour nous rappeler certainement qu’il ne faut jamais trop se prendre au sérieux !

Dernière question, quels sont vos projets à court, moyen et long terme ?
Lynda : Nous espérons pouvoir remonter sur scène très rapidement ! Avec cette pandémie, tous nos concerts et notamment ceux de l’étranger ont été reportés ! Et bien sûr, nous en profitons pour continuer à écrire de nouveaux morceaux !
Zaza : En effet, difficile de monter des projets quand le monde entier avance dans le flou et qu’on n’a pas plus d’un mois de visibilité en plein confinement…!


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