Interview faite par mail par Murderworks

Salut les gens, vous venez de signer pour cet album chez Metal Blade, ce qui est un sacré coup de maître, surtout dès le troisième album ! Comment s'est présenté l'opportunité ?
Vince (chant / guitare) : En réalité, c'est déjà notre deuixième album chez Metal Blade ! Tout s'est passé sur un Tweet. On savait qu'un employé du label nous suivait sur cette plateforme, on l'a tout simplement contacté en lui envoyant un lien d'écoute de "Rhizomes Of Insanity". Ca lui a plu, il en a parlé à toute son équipe et ça s'est fait comme ça ! C'est véritablement un plaisir de travailler avec des personnes aussi engagées et compétentes, et de figurer sur un roster aussi prestigieux.

Du coup avez-vous beaucoup de retour en dehors de nos frontières ? Pendant longtemps les groupes français ont eu du mal à se faire entendre, comment ça se passe pour vous ?
Oui, une majorité de notre fan-base provient de l'étranger en fait, dont une grande partie en Amérique du Nord, et ce, depuis nos débuts. Je pense que l'on évolue dans un style qui n'est pas vraiment lié à une zone géographique, et on a très vite généré de l'intérêt hors de nos frontières, avec une fan-base grandissante d'album en album.

Comment s'est déroulé l'enregistrement de l'album ? Vous avez eu le temps d'aller en studio avant tout ce foutoir ?
Ca s'est déroulé sans accroches, et pour cause : pour la première fois nous avons enregistré l'album intégralement dans nos propres studios respectifs. Ca nous a donné énormément de confort et de flexibilité, ce qui est un luxe pour une musique comme la nôtre. On a notamment pu prendre deux jours complets pour faire des essais de matériel, de micros, d'accordage sur la batterie, et j'ai pu prendre autant de temps que je le voulais pour faire et refaire les prises de chant. Pour le mixage / mastering, nous avons une nouvelle fois travaillé avec notre producteur de longue date, Flavien Morel du Boundless Production Studio.

En gros, votre style est qualifié de death technique et mélodique mais on sent qu'il y a beaucoup d'influences et de sonorités qui se mélangent là-dedans. Vous avez un noyau dur de compositeurs ou c'est une affaire plus collégiale ?
A vrai dire, on n' aime pas trop le terme de "death technique", car c'est assez réducteur de qualifier une musique par sa technicité, et ça ne veut finalement pas dire grand-chose ! Avec une bonne maîtrise de ton instrument, tu as simplement plus d'outils à ta disposition pour exprimer tes idées musicales librement. Pour ce qui est de la composition, c'est moi qui m'en charge. J'envoie des partitions et des maquettes au reste du groupe et on en discute et peaufine les détails ensemble. Et effectivement, on y retrouve des influences diverses et variées, et non limitées au metal. J'écoute et pratique notamment pas mal de jazz et de fusion, et je pense que cela se ressent dans mon approche de l'harmonie et du rythme.



Vos morceaux sont effectivement relativement techniques et précis, du coup il reste une place pour la spontanéité dans la composition ou tout est prévu et construit dès le départ ?
Quand je compose, même si ça part d'une idée spontanée, j'essaye de faire en sorte que chaque note soit un choix conscient, je vois cela comme un art du détail. Malgré cela, il restera toujours une part de spontanéité dans l'interprétation, que ce soit en studio ou en live !

Je suppose que vous avez des goûts musicaux en commun, c'est plus pratique pour un groupe quand même, mais est-ce que certains sont vraiment à part ? Vu la richesse de votre musique, on en vient à se dire que ça ne doit pas se limiter à du metal tout ça, du coup il y a peut-être des choses sur lesquelles vous ne vous retrouvez pas tous ?
On a tous un background assez différent, même si on se retrouve dans le metal progressif. Hugo par exemple a aussi étudié et pratique la guitare classique et le chant choral, je joue pas mal de jazz, Clément a commencé par le nu-metal, tandis que Val écoute aussi des groupes comme Behemoth ou Primus.

Pour la pochette vous avez travaillé avec le même illustrateur pour la troisième fois. Vous lui envoyez les thèmes abordés sur l'album, des morceaux, ou vous lui laissez carte blanche ? Parce que mine de rien les artworks des trois albums sont très réussis !
Comme par le passé, on lui a envoyé la musique, les paroles et une explication du concept, puis on lui a laissé carte blanche ! La seule indication qu'on lui a donné, c'est la couleur verte. A nouveau, il s'est surpassé sur cet artwork ! Ce qui est fascinant avec celui-ci, c'est qu'il a une structure fractale : on retrouve plusieurs éléments à différents endroits et échelles, ça regorge de détails.

Comment vivez vous l'absence de live en tant que groupe ? Est-ce que la frustration devient créativité ?
Il faut dire que cela commence à devenir assez frustrant ! Le live, c'est finalement la récompense pour nous pour tout ce travail acharné, c'est un moment de partage, un moment où les morceaux prennent vie. Cela étant dit, on essaye de faire au mieux pour pallier à ça : on a redoublé d'efforts sur la production de vidéos et on propose également pas mal de contenu sur Twitch. Et on reste également productifs musicalement : on a pas mal travaillé sur notre nouveau show en résidence et également commencé à travailler sur de nouveaux morceaux.



Je suppose que vous êtes contents du retour du vinyle, surtout avec de telles pochettes ? Seul "Engram Of Decline" n'est pas sorti dans ce format, est-ce qu'on peut espérer une réédition vinyle un jour ?
Tout à fait ! Même si je n'écoute pas de vinyles moi-même, c'est un très bel objet ! A l'air du digital, la musique a perdu une bonne partie de la valeur qu'on lui attache, et je pense que ce regain d'engouement pour le vinyle permet d'en prendre un peu le contre-pied. Pour ce qui est d'"Engram", nous y réfléchissons, ce sera certainement le cas un jour.

Est-ce que l'idée de repousser le travail sur ce troisième album vous est venue à l'esprit ? La pandémie n'a pas changé vos plans ?
Pas vraiment, on continue à rester productifs et on essaye de tirer le meilleur de la situation.

Le nom du groupe laisse penser que les thèmes abordés sont plutôt scientifiques, peut-être la physique ou l'astrophysique en particulier, mais apparemment cela va jusqu'à la psychologie. Vous laissez une porte ouverte à d'autres thèmes à l'avenir ou vous avez une idée bien définie de l'univers (sans mauvais jeu de mots) que vous voulez développer ?
Les textes traitent en géréral de thèmes plutôt philosophiques. Nos trois opus sont des concept-albums, le dernier en date s'intéressant à la question de la mort, et plus spécifiquement à ce que notre propre mortalité représente pour nous et comment nous nous en accomodons. On ne se ferme pas de portes pour d'autres thèmes à l'avenir ! C'est, comme à notre habitude, la musique qui guidera les paroles.

Merci d'avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions, si vous avez quelque chose à ajouter vous avez carte blanche.
Merci à toi pour cette interview ! Je vous invite à suivre le groupe sur les réseaux sociaux, et j'espère que nous aurons l'occasion de nous croiser sur un concert !


Le site officiel : www.fractaluniverseband.com