Interview faite par mail par Arch Gros Barbare

Certainement un des fers de lance de la scène death mélodique française, qui a sorti son deuxième album "Beyond The Self", Fractal Gates est un groupe dont les membres peuvent être fiers de l'édifice qu'ils sont en train de construire. Un monde musicalement parfait, entouré d'une thématique travaillée, pouvant se payer le luxe d'avoir des invités de marque. C'est comme ça qu'il faut appréhender Fractal Gates car la manière de composer du groupe devient quelque chose de très rare... Pour découvrir tout ce que peut vous offrir ce nouvel album, interview avec Sébastien Pierre et Stéphane Peudupin, les pères fondateurs...

Bonjour à vous, alors le voici finalement quatre ans après "Altered State Of Consciousness", vous avez réussi à sortir ce second album tant attendu par les fans et également apprécié par ceux qui ne vous ont pas connu lors du premier album... Le délai entre ces deux albums reste tout de même conséquent, même si l'on sait que maintes fois lorsqu'un long moment sépare deux albums il est mis à profit pour mûrir plus que convenablement ce deuxième opus... Si cela est bien votre cas, j'ai lu que vous aviez eu aussi quelques frayeurs avec la SACEM... Alors que s'est-il vraiment passé pour que "Beyond The Self" n'arrive que maintenant ? Est-ce que l'écriture du deuxième album de Inborn Suffering est entré en ligne de compte pour participer à l'écart qu'il a y entre les deux albums de Fractal Gates ?

Sébastien (chant / clavier) : En effet plusieurs raisons ont fait que "Beyond The Self" ne soit prêt que 4 ans après "ASC". Nous voulions d’abord finir l’écriture du nouvel Inborn Suffering, mais aussi prendre plus notre temps pour avoir du recul sur les compositions, et mieux les perfectionner. A cela s’ajoute bien sûr les problèmes de disponibilité habituels pour tout album. Le souci avec la sacem est anecdotique, il y avait une personne avec les mêmes nom et prénom que moi inscrit dans leurs registres, nous avons donc dû prouver que j’étais bien une autre personne. C’est le premier label français à signer un de mes groupes d’où le fait que ce problème ne se soit jamais présenté auparavant, je suppose. (Le contrat avec Great Dane étant différent pour "ASC", en double signature)

Le temps est ce qu'il y a de plus précieux... Et ce temps a permis de coudre avec des riffs d'or les nouvelles compositions qui sont présentes sur "Beyond The Self". On sent que les thèmes sont toujours axés vers la science-fiction et les voyages astraux, l'artwork et les paroles sont là pour nous le rappeler, mais musicalement on a la véritable sensation que vous contrôlez mieux ce vers quoi vous voulez vous diriger, que vous maîtrisez plus facilement des rythmiques identitaires qui permettent à l'auditeur de vous reconnaître au premier "coup d'oreille" en se disant "Tiens, ça c'est Fractal Gates". Tout d'abord comment vous, vous avez ressenti votre propre évolution au travers des chansons de "Beyond The Self", comment vous vous êtes dit en écrivant ces nouveaux titres que vous aviez réussi à ne pas refaire la même chose que sur "Altered State Of Consciousness" ?
Sébastien : Entre les deux albums j’ai ressenti l’évolution pour la composition plus comme un palier franchi qu’un changement linéaire. Comme si avoir réalisé "ASC" nous avait d’emblée donné plus de confiance. Il y a aussi le fait de vouloir faire mieux, de placer la barre plus haut. Le challenge était d’avoir un rendu sonore plus complexe, tout en gardant une continuité avec le précédent opus. Cela s’est fait en modifiant maintes fois chaque morceau pour en extirper l’essence la plus pure possible. Quand tes compositions te font headbanguer machinalement, c’est que tu es sur la bonne voie. (rires)

Ensuite, je suppose que vous avez fait écouter ces titres à vos proches ou à des personnes intimes lorsque vous étiez encore en mode composition.... Est-ce que leur avis aura été un vecteur important dans l'orientation que vous avez voulu prendre et vous mêmes d'ailleurs avez-vous pris le temps de construire et "déconstruire" vos morceaux lors de l'écoute répétée de ceux-ci pendant le processus d'écriture ?
Sébastien : Oui tout à fait, nous voulions avoir une ouverture d’esprit et un recul suffisant pour savoir ce qui devait être amélioré, donc nous avons demandé leur avis à plusieurs personnes, mais c’est surtout le feedback au sein des membres du groupe qui nous a influencé je pense. Cela dit, difficile de dire à quel niveau, car Stéphane et moi savions vraiment où nous allions. Nous avons suivi notre ligne directrice en tentant de ne pas la perdre en route. Cela demande du temps, une introspection musicale. Aussi il est important d’être honnête avec soi même dans la phase de recul, de ne pas se laisser aller à la facilité. Savoir sans cesse se remettre en cause mutuellement, permet de garder un équilibre créatif, et de déconstruire, comme tu dis, plus aisément une structure pour mieux la réassembler.

Malgré tout, en dépit du côté mélodique et catchy de votre style, mettant aussi de côté votre signature personnelle, on ressent des facettes proches de Septicflesh, ce côté "spatial" qu'il y avait sur "Esoptron", celui qui faisait voyager très loin, et aussi celui du "Purgatory Afterglow" de Edge Of Sanity. Si ces références sont citées, c'est que personnellement elles me sont revenues lors de l'écoute de votre nouvel album. Alors une question me vient à l'esprit, attendu que Sotiris Vayenas (Septicflesh) est venu jouer sur sur les solos de "Timeless" et que Dan Swanö a participé sur certains vocaux de "Everblaze" et "Mighty Wings", est-ce que c'était une chose que vous aviez prévu dès le départ de la construction, de la composition de l'album, l'invitation de ces deux artistes ou c'est parce que malgré nous on distingue ce genre d'influences fausse ou pas, que vous avez invité par la suite ces deux artistes ? Lequel a découlé de l'autre en fait ?
Sébastien : Depuis "ASC" nous voulions produire un album avec Dan, c’est la seule chose qui était prévu à l’avance. Ensuite nous avons songé "pourquoi pas" en demandant de guests de participer. C’est à peu près au même moment où on a eu l’idée de faire la reprise de "Cheap Trick"... Je pense qu’on est passé par une phase où on a simplement voulu se faire plaisir au maximum, faire tout ce que nous n’aurions jamais osé jadis, et le choix des guests s’est vite tourné vers certaines de nos influences. Le choix de Sotiris paraissait évident, mais pour Dan, je ne pense pas que nous aurions eu le cran de lui proposer s’il ne s’occupait pas en plus de notre production. En fait Dan est aussi fan d’AOR des 80, lui même avait déjà enregistré en solo des reprises du genre. Donc l’idée de lui demander de chanter sur notre reprise est apparu en premier, puis nous avons ensuite tenté notre chance pour une participation vocale sur "Everblaze".

Et pour continuer sur la présence de ces artistes sur votre album, notamment celle de Dan Swanö, on a l'impression que d'avoir opté pour lui en matière de mastering et de mixage a nettement plus réussi au son de Fractal Gates que celui que vous aviez eu pour votre premier album au Hansen Studio. Et je n'ai pas dit que le premier était mauvais, mais que ce dernier collait parfaitement à la personnalité actuelle et totalement singulière de Fractal Gates... ? Là aussi vous saviez dès le départ que c'est avec lui que vous vouliez travailler ou pas ? A quel moment s'est décidée l'invitation de Dan Swanö au chant par rapport à celle du mixage et du mastering ?
Sébastien : Oui comme dit plus haut nous voulions produire notre prochain FG avec Dan, depuis "ASC". Swanö travaille ses "mixtering" uniquement à distance, par Internet. Donc nous avons commencé à échanger par mails, et l’idée de lui proposer de placer son chant est venue peu de temps après être entré en contact pour la production. Nous avons été impressionnés par sa capacité d’adaptation, sa réactivité et son professionnalisme.

Je sais que les comparaisons sont toujours mal acceptées par les groupes, mais elles permettent tout de même aux auditeurs de situer plus ou moins un groupe dans tout ce marasme qu'est la scène actuelle. Pour en finir sur celles-ci donc, hormis les influences dont on a parlé, j'avais trouvé que sur "On Your Own", chanson magnifique de surcroît, votre musique avait cet aspect très guerrier, sur certaines rythmiques en début et en fin de titre, aspect guerrier que Rotting Christ possède notamment sur leurs deux derniers albums. C'est un groupe qui fait partie de vos références actuellement, ou c'est totalement fortuit ? Ceci restant du domaine du subjectif, appartenant à tout un chacun...
Sébastien : Je n’ai pas écouté Rotting Christ depuis une décennie personnellement. Je pense que nous avons été influencé plus par l’ambiance ressortant de films SF, de jeux vidéo space opéra, de livres et de sujets ésotériques, que par des groupes précis, même si ceux-ci ont participé bien entendu à sculpter notre approche.



Sébastien tu as une fois de plus réalisé l'artwork de l'album, un peu comme pour Gorod, cela permet de faire pas mal d'économies de ce côté-là... Comme je le soulignais tout à l'heure les paroles et cet artwork mettent bien en valeur cette thématique "science fiction"... Dans un registre différent tant au niveau des couleurs que dans le visuel, est-ce que tu as mis autant de temps que tu avais pris pour le premier album, ou il t'a paru plus facile de réaliser celui-ci avec l'entraînement de son prédécesseur ? As-tu eu l'impression d'avoir plus ou moins travaillé le visuel par rapport au premier album, en simplifiant les paysages par rapport au premier où il y avait l'alien, les pyramides...
Sébastien : En effet, non seulement réaliser les visuels de son groupe permet une sacrée économie, mais aussi de garder un lien avec la musique et les thèmes. C’est difficile à dire, mais je pense avoir mis autant de temps si ce n’est plus que pour "ASC", pour qui j’avais étalé le processus sur un mois. Pour BtS cela a été plus compressé mais plus intense en terme de temps effectif devant l’écran. Je ne voulais pas reprendre exactement les harmonies colorées d’"ASC", mais aller plus loin, trouver des sujets visuels plus métaphoriques, car les thèmes de "BTS" sont moins SF/horreur que sur le premier opus, sont d’avantage centrés sur l’introspection. Je réalise beaucoup de visuels en 3D avant de les retoucher, cela m’a permis de faire des rendus vidéos pour le trailer. Je connais peu de groupes qui se permettent ça. La quasi-totalité de mes visuels est donc virtuellement animable, on peut s’y promener. C’est frustrant de ne pas avoir les moyens d’en faire des vidéos plus longues, mais après tout le résultat 2D suffit pour compléter la musique.

On peut trouver sur "Beyond The Self" une reprise de Cheap Trick : "Mighty Wings", groupe de rock des années 70... Comment avez-vous pris la décision de reprendre un tel groupe et plus particulièrement cette chanson, pour ensuite la mettre superbement en valeur grâce aux vocaux clairs de Dan Swanö qui ne sont pas sans rappeler Nightingale ? Comment un tel groupe a pu être un dénominateur commun pour tout les membres afin que vous en fassiez une sorte d'hommage grâce à cette reprise ?
Sébastien : Je pense que beaucoup de métalleux sont fans du rock des années fin 70/80, mais qu’on peut surprendre dans le mauvais sens en faisant une reprise de ce genre de musique. Il faut vouloir sortir temporairement du milieu, et oser. C’est enrichissant. Nous avons décidé d’oser, et c’est gratifiant de pouvoir s’accaparer fugitivement un hit du passé, et le remodeler. De plus nous savions que Dan était fan du même style, et quand on a entendu sa superbe reprise de "In The Heat Of The Night" de Sandra (aussi formidablement reprise par To Die For), on a décidé de se lancer dans l’aventure, avec lui.

On va parler des "Vision VII, VIII et IX"... Par leur aspect "fugace" et souvent froid, l'auditeur peut penser que ces interludes auraient pu être dispensables, même si dans l'absolu il est totalement vrai que ça peut permettre de faire une pause d'aération régulière dans le cheminement de l'album... Quand vous les avez écrits puis ensuite placés, est-ce que vous vous êtes dit à un moment que leur utilité pouvait être critiquée et discutable, voire remise en question ?
Sébastien : Ces interludes font partie de l’âme du groupe, permettent une immersion approfondie. Vouloir trop épurer peut se révéler néfaste pour l’identité. Personnellement j’aime quand un album est aéré. C’est une question de goûts, d’autres préfèreront sans doute du catchy non stop.

Lors du commencement de la promotion, si je ne me trompe pas c'est le titre "Timeless" qui a été mis en avant pour entamer la sortie de l'album. Il s'agit peut être du titre le plus représentatif, le plus synthétique de l'album, celui qui permet à tout le monde d'avoir un aperçu assez large en une chanson de ce que propose maintenant Fractal Gates... Tu me dis si tu acquiesces ce point de vue ou pas...
Sébastien : Oui on pense que "Timeless" était le choix le plus judicieux : il contient du mélodique entrainant, du riff plus "guerrier", un refrain spatial, et un des guests.

Et donc vous avez concocté une petite vidéo pour ce titre, une vidéo qui a été réalisée par toi je crois comme pour tout ce qui touchait au visuel du groupe. Ce travaille de titan t'a-t-il pris beaucoup de temps, et est-ce que vous n'auriez pas aimé réaliser un véritable clip vidéo, je veux dire moins artisanal avec plus de moyens, plutôt qu'indépendamment des insertions de nébuleuses, avec des passages autres que les captures du groupe pendant le clip. Ceci n'étant pas une critique négative, mais juste pour savoir si la réalisation d'un clip quasi cinématographique n'aurait pas mis plus en valeur la qualité musicale de "Timeless" ? Le choix de ce morceau était-il en rapport avec la présence de Sotiris sur celui-ci ?
Sébastien : Je me suis simplement fait plaisir en faisant un clip amateur le plus rapidement et simplement possible, nous n’avions pas de budget pour autre chose que la production et un petit peu de promotion. Cela prend beaucoup de temps en effet, et nous aurait soit coûté au moins autant que la production de l’album de faire réaliser un clip pro, ou m’aurait demandé trop de temps pour le faire seul. Nous voulions tant qu’à faire, mettre en avant un des morceaux ayant un des guests en effet. Cela attise d’avantage la curiosité.



Vous disiez dans une interview que "The Experiment" fait partie du groupe de quatre morceaux du premier album qui n'ont pas bénéficié d'une sortie physique et qui pourraient faire l'objet d'un EP digital... Certes cela évite le gaspillage, mais est-ce que vous ne craignez pas qu'une sortie de titres non réalisés après votre second album soit un peu régressif alors que Fractal Gates prend un chemin et une évolution un peu différents ?
Sébastien : A partir du moment où on précise la raison pour laquelle ils n’étaient pas sur l’album, à savoir qu’on les trouve inférieurs en terme de qualité, l’auditeur est prévenu et écoutera avec l’indulgence requise je suppose. "Revival" semble plaire à pas mal de monde sur YouTube, par exemple. Nous n’avons pas encore pris de décision.

Les paroles et musique sont encore écrites par toi et Stéphane, grâce à l'attrait que tu peux avoir sur la vie extra-terrestre, Fractal Gates peut se targuer d'avoir une source intarissable d'inspiration, mais est-ce que sur le long terme cela ne risque pas d'enfermer Fractal Gates dans un monde où il serait obligé de séjourner ?
Sébastien : "BTS" est d’avantage sur l’introspection, la sérénité contrastant avec la corruption, que sur la vie extra-terrestre, qui lui était le sujet principal d’"ASC". Les sujets sont bien différents, même s’ils restent emprunts d’une dose de SF dans l’approche. Les thèmes lyriques des différents morceaux sont autant variés que des épisodes de Fringe, pour les connaisseurs. De plus, quand on regarde une série comme X-Files, on n’a pas vraiment envie de voir les "gris" laisser place à des poneys, si tu vois ce que je veux dire. (rires) C’est justement cet univers qui participe à forger une âme à notre entité musicale, tant que les deux sont liées de manière équilibrée.

Et en ce qui concerne la composition est-ce que le fait de ne travailler qu'à deux sur les thématiques ne limite pas le champ de vision sur l'ensemble, et de plus est-ce que l'apport d'idées extérieures ne serait-elle pas un plus sur la composition des titres de Fractal Gates ?
Sébastien : Par le passé nous avons, avec plusieurs groupes, testé la composition commune par la technique de simplement jammer ensemble en répète, et trouvé cela pas assez productif. La plupart des groupes n’ont que deux voire trois membres participant activement à l’écriture des morceaux, le travail d’arrangement pouvant être commun. C’est plus simple et effectif au final, plus cohérent. La contribution de tous les membres se ressent surtout en concert quand chacun apporte sa touche de modification, donnant du dynamisme à l’identité du groupe sans la dénaturer.

C'est vrai qu'on ne vous voit pas souvent sur scène, vous avez joué un premier concert le 24 Avril 2013 à Nancy, comment ça s'est passé ? Est-ce que vos plannings vont vous permettre cette année de mettre un peu le feu aux planches pour promouvoir cet album ? Et-ce que vous savez déjà où l'on va pouvoir vous voir prochainement ou rien n'est encore joué ?
Sébastien : Notre prochain concert est à Paris le 11 Août, d’autres à venir. Nous avons des plannings assez chargés et d’autres projets, mais j’espère qu’on pourra faire un certain nombre de dates intéressantes dans un futur proche.

J'ai lu que pour Stéphane, un des meilleurs souvenir live reste un concert organisé au Star Café, en coopération avec Boris (ex-Psalm, Bristol Meyer Squibb, Solaris) le chanteur de Skyshift comment s'est passée cette rencontre avec lui ? Car pour le connaître également de longue date, c'est un individu très humain qui n'attire que la sympathie...
Stéphane (guitare) : On s'était rencontré à un concert de Inborn Suffering (groupe doom où je jouais avec Seb) il y a quelques années, on avait sympathisé. Il nous avait dit qu’il appréciait Inborn Suffering et le doom en général. Mes goûts musicaux sont assez proches des siens puisqu’on est de la même époque (vive le metal des 90’s !). Puis quelques années plus tard, on s’est retrouvé à partager une affiche melodeath au Klub. C’est un gars bien sympa effectivement et j’avais apprécié son groupe Skyshift. Devant la difficulté à trouver des dates death melodique, je m’étais dit qu’on pouvait organiser nous même une affiche de ce genre. J’en ai parlé à Boris qui a immédiatement adhéré. On a fait ce qu’il fallait et ça a été un "succès" puisqu’on a fait venir 140 métalleux ! On a franchement passé un bon moment, l’ambiance était vraiment incroyable et on a pris beaucoup de plaisir à jouer. Petite promo au passage, j’ai masterisé il y a 2 semaines environ le 2eme CD de Profundae Libidines (raw black metal) où Boris a posé quelques voix. Superbes voix au passage, à découvrir…

Est-ce qu'en live vous arrivez réellement à transposer cette ambiance si particulière de votre musique qui arrive à entourer l'auditeur ?
Sébastien : Je pense que cela dépend de la qualité du son de la salle, avant tout. Ensuite, ce qui serait vraiment entrainant, ce serait de pouvoir projeter des vidéos en lien avec le groupe sur une sorte d’écran projecteur en fonds sur scène durant les shows, comme le font certains groupes ayant les moyens. En tout cas, nos vivons notre musique sur scène et essayons chaque fois de la partager sincèrement, au travers des émotions.

Et cette signature avec Great Dane Records, j'espère qu'elle est à la hauteur de vos attentes, on a l'impression que Fractal Gates a plus de chances avec ses sorties d'albums que Inborn Suffering non ?
Stéphane : Pour Inborn Suffering, on a eu la "méga poisse" comme on dit. Le label de "Wordless Hope", Sound Riot Records, nous a arnaqué puis a disparu de la surface de la terre (ils seraient retournés au Brésil à ce qu’il paraît). Le deuxième label de Inborn pour le deuxième CD et la réédition du premier Cd, Solitude Production, était plus normal et sympa. Mais bon voilà on a décidé de mettre Inborn Suffering en pause. Concernant FRACTAL GATES, on a eu un bon label pour "ASC" (Rusty Cage Records), ils étaient honnêtes et ont fait du bon boulot, mais voilà : ils ont décidé de cesser leur activité. Great Dane Records je ne sais pas trop quoi dire, en fait nous sommes satisfaits de certains aspects et d’autres non. Il est très difficile de les joindre par exemple… Je pense que l’autoprod' est ce qu’il y a de mieux finalement. Do it yourself !

Vous avez tous les deux des projets parallèles qui vous prennent beaucoup de temps, avec Inborn Suffering en stand by, Enshine, l'album de trans/psyché pour Stéphane... Vous ne pensez pas que ça pourrait être un frein au développement que pourrait avoir Fractal Gates ? Car même si vous n'avez pas encore prévu de successeur à ce nouvel album, ce qui effectivement semble un peu tôt pour en parler, vu le potentiel du groupe vous pourriez vous lancer dans quelque chose de plus important, vous engager vers une voie plus emplie d'abnégation envers Fractal Gates non ? Ou alors vous préférez rester au niveau du "garde fou" et faire en sorte que Fractal Gates demeure un groupe tel qu'il est un peu comme Carcariass l'est pour ses créateurs ?
Sébastien : Nous avons l’habitude de toujours avoir plusieurs groupes, même si la composition de l’un peut ralentir celle de l’autre en théorie, en pratique, c’est surtout nos jobs qui nous prennent le plus de temps. Au contraire même, je pense qu’avoir plusieurs projets permet d’aller à l’essentiel avec chacun de nos groupes, en sachant mieux où aller musicalement.

Bon c'est la fin, merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre, aussi dernière question, comptez-vous refaire un peu de merch ou pas pour ceux que ça pourrait intéresser, attendu que les t-shirts sont soul-out me semble-t-il ? Je vous laisse clore cette entrevue, en vous remerciant encore une fois pour le temps accordé, en vous souhaitant le meilleur pour la longévité de ce superbe album et priant de vous voir en concert un de ces quatre...
Merci à toi pour cette interview. Oui nous songeons à refaire des tshirts prochainement, nous ferons même une sorte de sondage pour savoir quel type de visuel plairait le plus. Nous tiendrons comme d’habitude au courant les gens nous suivant sur notre page Facebook.
"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux."


Le site officiel : www.fractal-gates.com