Interview faite par mail par E.L.P

Bonjour à vous les Helvètes ! Merci à vous d’avoir accepté de partager ces quelques mots avec moi pour cette entrevue. Pourrais-tu nous rappeler un peu quel vent vous amène aujourd’hui à passer par chez nous ?
Chrigel Glanzman (chant / instruments) : Bonjour à toi aussi ! Alors nos sommes ELUVEITIE, une formation death folklorique que j’ai fondé il y a de ça 12 ans ! Pour le reste, rendez-vous sur notre site web ou sur Wikipédia (rires) ! Nous sommes aujourd’hui de retour avec notre 6ème album studio : "Origins" et en pleins préparatifs de nos prochains cycles de tournées.

Si tu devais donner un ensemble d’adjectifs, une sorte de guide pour tenter de définir ce qu’est Eluveitie, que choisirais-tu ?
Hmm, c’est délicat, je choisirais plus une émotion suggérée par une expérience assez simple : allez dans les montagnes alpines, allez jusqu’au sommet et passez-y quelques longs instants en profitant de la qualité de cet environnement, seul... !

Nous sommes donc ici aujourd’hui pour tenter d’en apprendre un peu plus sur votre dernier né : "Origins" (Nuclear Blast) ! Mais avant cela, j’aurais aimé en savoir un peu plus sur le groupe en tant qu’ensemble, sur votre état d’esprit. Quel est donc ce nouvel équilibre que vous avez trouvé ces derniers mois malgré vos récents changements de line-up ?
Je pense que la chose la plus évidente aujourd’hui serait de dire que nous avons su devenir un groupe on ne peut plus passionné et vivant après nos 12 longues années d’existence, surtout sur scène. Nous avons la chance de pouvoir jouer, en moyenne, près de 200 concerts par an, à travers le monde, et ça nous a forgés, nous avons grandi ensemble, mais pas seulement musicalement. Nous sommes comme une grande famille désormais !

Quelle genre d’onde passait durant votre dernière session studio lorsque vous vous affairiez à créer ce nouvel album ? Était-ce difficile pour vous d’arriver à travailler ensemble sur ce nouveau "projet" ? J’ai souvent eu l’impression que vous vous étiez connectés à quelque chose de plus direct, de plus efficace. Comment te sens-tu avec cette nouvelle harmonie ?
Eh bien, disons que ça s’est déroulé de la même façon que d’habitude: quelque chose d’incroyablement intense, de fatiguant mais surtout de créatif, de fascinant et d’excitant au possible ! Donc non, en ce sens, rien n’a été spécialement "difficile" pour cet album, mais ça l’a malgré tout été puisque nous avons décidé de mettre en place quelques nouveautés comme un choeur classique, un choeur d’enfants, un orchestre et de nombreux artistes extérieurs invités à participer à cet énorme projet! Le fait que nous ayons deux nouveaux membres (enfin, pas si nouveaux que ça mais c’était leur première session studio à nos côtés), a véritablement rendu la chose encore plus excitante et ce sont tous deux d’incroyables musiciens !

À quoi ressemble, d’ailleurs, une "journée type" pour le groupe en ce moment ?
Difficile à dire, ça dépend du membre auquel tu poses la question et de la période à laquelle tu la poses... Lorsque nous sommes en studio notre monde et notre emploi du temps ne ressemble en rien à celui de nos tournée par exemple, mais pour résumer je dirais que nous sommes (et tentons de rester) des artistes entiers et un groupe très concentré, consciencieux. Nous travaillons beaucoup et dès que nous nous levons (tôt généralement (rires)), nous travaillons pour le groupe, et ainsi de suite tant que le travail n’est pas accompli.

Cela fait donc déjà quelques années que vous êtes actifs sur la scène au niveau mondial, comment voyez-vous la construction et la teneur de votre relation avec votre partenaire de toujours : Nuclear Blast ?
Exact, oui, cela fait maintenant 7 ans que nous travaillons ensemble ! C’est fou ce que le temps passe vite !... Nuclear Blast est vraiment une belle entreprise et un très bon partenaire. Le principal point positif que j’observe chez eux est que ce n’est certainement pas une entreprise sans visage et indifférente, mais un label de métalleux, constitué et construit par des métalleux passionnés et idéalistes ! C’est une belle relation professionnelle qui existe entre nous, mais il y a également un fort lien personnel, humain et affectif qui s’est installé au fil du temps. Nous sommes devenus plus que des collègues: des amis. Et c’est, pour moi, le plus important !

Vous avez sorti, entre "Helvetios" et "Origins", une version ré-enregistrée de vos premières pépites : "Vên" et "Spirit" sous un seul et même album : "The Early Years". Comment voyez-vous votre passé en le regardant avec votre expérience actuelle ?
Oui, nous avions décidé d’en faire le disque anniversaire de nos 10 ans, d’autant qu’aucun des deux CDs n’était encore disponible à la vente depuis pas mal de temps. Il nous fallait quelque chose de spécial pour combler les fans après ces 10 longues années de soutien, et c’est donc pour cette raison que nous avons ré-enregistré notre première démo, "Vên" et re-masterisé notre premier album, "Spirit" ! Ils ne nous ont jamais vraiment quittés puisque nous en jouons encore certains titres avec beaucoup de régularité mais c’était vraiment très agréable de retourner en studio pour se confronter à nouveau à ces morceaux !

J’ai lu, au-delà des différentes activités d’Anna et de ses quelques soucis de santé, de nombreuses questions concernant l’approche vocale de votre nouvel album et me suis donc demandé, entendant qu’il y avait peut-être moins de voix pleinement saturées ou de grosses explosions claires, quel avait bien pu être votre nouvelle ambition pour cet opus.
Malheureusement oui, Anna a eu quelques soucis de santé l’année dernière mais ils ne concernaient, heureusement, pas sa voix ni quoique ce soit mettant en danger son talent ! Pour ce qui est de son projet parallèle, elle le fait essentiellement pour assouvir ses besoins artistiques autres que ceux du metal, pour exprimer un autre aspect de sa créativité, donc la cohabitation se passe très bien pour tout le monde à ce niveau-là (rires). "Origins" n’a, à mon sens, rien de réellement différent de ce qu’elle apportait par le passé au sens où son expressivité est toujours restée aussi forte (comme avec "Helvetios" par exemple). Ce sont malgré tout des sonorités qui peuvent se ressentir sans pour autant avoir été le fruit d’un choix "conscient" de notre part. Quand j’écris de la musique, notre musique, tout se déroule de la façon la plus naturelle possible. Il faut que le processus soit libre et intuitif ! Je définis toujours l’instrumentation des morceaux en fonction de la structure même que je leur envisage, tout doit s’imbriquer (certains sont centrés sur le violon, d’autres sur le Hurdy Gurdy ou la cornemuse... etc). Ces éléments sont toujours pensés pour refléter une certaine émotion, traduire une ambiance bien précise. Après tout, la voix humaine n’est qu’un instrument parmi tant d’autres, c’est durant leur développement que les morceaux s’affinent dans mon esprit, et que leurs traits se dessinent (ou non), en fonction des mélodies, des instruments et la voix fait donc naturellement partie de cette maturation.



Continuons sur l’approche vocale, avec, la tienne, et certaines apparitions de lignes de chant clair comme sur "Celtos" ou "The Call Of The Mountains". Cet élément a-t-il toujours été sur la liste des choses à faire pour le groupe ? Ces lignes sont assez éclatantes et inattendues !
Eh bien, je ne dirais pas de "Celtos" qu’il s’agisse de réelles lignes de chant clair, ce sont plus des sons, des cris anarchiques (rires) ! En revanche, il y a effectivement beaucoup de passages clairs sur l’album, à commencer par le refrain de "The Call Of The Mountains" ou ceux de "Virunus", "Inception", "The Silver Sister" par exemple, mais ce sont très souvent des voix qui restent criées, je préfère en travailler la clarté de cette façon à vrai dire, au travers de ces lignes semi-claires truffées de mélodies et de puissance. Ce ne sont pas mes premières tentatives étant donné que j’adore chanter de cette voix assez hybride finalement (comme sur "Neverland", "Thousandfold", "Primordial Breath"... etc), mais j’essaye de les intégrer de façon très ponctuelle pour que l’élément reste spécial et l’émotion, intacte afin de préserver l’âme du morceau.

Pour continuer, donc, sur certains des mécanismes créatifs du groupe, j’ai eu l’impression qu’une part plus importante avait été faite au Fiddle et Hurdy Gurdy comme sur "The Nameless" par exemple. Comment avez-vous eu envie de creuser encore un peu plus dans cette direction folk de vos débuts au travers de certaines instrumentations ("From Darkness", "Celtos", "Virunus"...) ?
Je ne saurais pas dire s’il y a réellement plus de folk dans "Origins" que dans nos autres productions, mais si c’est le cas, ce n’est, encore une fois, pas fait sciemment (rires). Il faut que nos morceaux vivent, vibrent et respirent naturellement dès lors qu’ils sortent de mon esprit...

"King" et "The Call Of The Mountains" ont été les premiers titres à être largement diffusés sur les divers média habituels. Deux titres on ne peut plus opposés par de nombreuses différences mélodiques ou rythmiques et pourtant très entraînantes ! Ce choix vous a-t-il été complètement laissé ? A-t-il été fait dans le but de montrer au public de quel métal serait forgé votre album, d’en montrer l’ampleur ?
Bien sûr, oui, le choix nous a été laissé pour la bonne et simple raison que nous refusons une quelconque interférence avec notre musique, c’est notre domaine exclusif, là-dessus, pas de doutes ! Quant au choix, c’est exactement ce qui s’est passé, il nous fallait pouvoir balayer le spectre le plus large possible avec ces deux titres, montrer l’étendue de l’album.

Pourquoi avoir décidé de traduire "The Call Of The Mountains" en 4 langues, celles de la Suisse ? Était-ce pour tenter de faire passer une sorte de message d’unité ou alors simplement de la fierté quant à vos origines helvètes ?
Pas vraiment (rires), je ne suis pas spécialement fan des musiques ayant pour vocation première de transporter un quelconque message... C’est une idée assez spontanée qui nous est venue à l’esprit il y a quelques années déjà (bien avant l’enregistrement d’"Helvetios"). Nous avons toujours plus ou moins eu envie de le faire, ne serait-ce que pour nous amuser et tenter l’expérience au moins une fois! Les entendre dans ces langues nous aura bien fait rire en studio, c’est certain mais c’est peut-être aussi une sorte de déclaration d’amour plus ou moins masquée, adressée à notre terre ainsi qu’à nos fans suisses... !

Vous avez, une fois de plus, pour lier vos titres, ces transitions, ces choeurs et surtout, ces mystérieux conteurs ! ...Mais qui sont-ils ? Quelle place occupent-ils dans votre "Histoire" ? Jusqu’où iront-ils ?
Je pense que la musique devient bonne dès lors qu’elle parvient à peindre quelque choses éveillant les sens de l’auditeur. Créer, écrire et composer de la musique en passe systématiquement, du moins chez moi, par la création de ces "images", de ces atmosphères. Cette harmonie prend souvent la forme d’intermèdes, d’ambiances et de narrations, ce n’est peut-être qu’une question de goûts personnels mais j’adore ça ! (rires) En ce qui concerne ces fameux conteurs, nous avons, jusqu’ici, travaillé avec des acteurs réalisant la piste vocale de la narration, ils ont tous été choisis pour leurs talents et surtout, leurs accents après de longs mois de recherches ! Ça m’a pris énormément de temps mais j’ai, par exemple, fini par trouver (totalement par hasard d’ailleurs) l’acteur dont on entend plusieurs fois la voix sur nos derniers albums. Un soir je regardais le film "Valhalla Rising" (une sorte de saga viking), dans lequel apparaissait ce mystérieux vieux chaman... Je suis tout de suite tombé sous le charme de sa voix. Elle correspondait parfaitement à ce que j’avais en tête pour mes histoires. C’est de cette façon que j’ai donc pu rencontrer Alexander Morton, un brillant acteur écossais avec qui nous avons déjà eu la chance de pouvoir travailler sur "Helvetios" et "Origins" et je dois bien admettre qu’il est spectaculaire ! Il sait trouver chaque emphase et chaque vibration relative au morceau. C’est dans ces moments-là que l’on sait et que l’on sent que ce n’est pas qu’un simple doubleur mais aussi un très bon acteur...

Nous parlions, plus haut, des différentes instrumentales, ambiances et atmosphères présentes dans des morceaux comme "From Darkness", des passages allant parfois jusqu’à trouver la même profondeur et la même poésie que, par exemple, certains titres du groupe irlandais Lúnasa ! Que pourrais-tu me dire sur ce titre en particulier, ainsi que sur ce travail mélodique ou même son écriture ?
Merci beaucoup pour la comparaison ! C’est, en définitive, ce qui synthétise le plus l’esprit d’ELUVEITIE. Nous sommes un groupe 100% death mais aussi 100% traditionnel et folk, ce qui nous rend 200% plus authentique ! Si l’on retire le côté folk, nous ne deviendrons plus qu’un "simple" groupe de death aux titres fonctionnels, de la même façon que de retirer le côté death ferait de nous un "simple" groupe de musique traditionnelle. Les titres resteraient bons, mais l’esprit se serait égaré... C’est avant tout cette symbiose qu’il faut comprendre, c’est ce qui m’importe le plus puisque je n’ai jamais voulu me contenter de simplement jouer du metal en y incorporant certaines influences folkloriques. Il a toujours fallu que notre musique soit la plus «vraie» et traditionnelle possible, en respectant les us et coutumes de la culture celte, ses codes, son folklore, allant jusqu’à jouer sur de vrais instruments pour communier avec cette tradition. Encore merci pour la comparaison avec Lúnasa, je dois bien admettre que je suis un peu fan du groupe moi-même (rires). Ce sont vraiment d’excellents musiciens que j’ai déjà eu l’occasion de voir sur scène plusieurs fois bien que je n’apprécie que moyennement leurs récents excès de productions (mon album préféré restera leur premier, "Lúnasa") ! Pour ce qui est de l’écriture, les affinités des chaque membres sont, bien sûr, différentes, mais nous avons tous en commun cette passion pour la culture de nos ancêtres, en soigner la retranscription n’est qu’un juste hommage à leur héritage.



Vous avez eu une saison estivale plutôt fournie, avec des dates comme celle du Hellfest ou du Graspop, et maintenant, vous nous revenez avec un show rapidement annoncé comme complet au Trabendo ! Que pouvons-nous donc bien vous souhaiter pour la suite ?! Des dates en Afrique pour compléter les pages de vos passeports ? Toujours plus de tournées, d’échanges et de partages ?
Pour être honnête, nous ne sommes jamais que des Hommes avec un coeur et une âme tu sais... Nous permettre de nous exprimer, de jouer la musique qui nous plaît n’a pas de prix à nos yeux, quel que soit le lieu, donc ce que nous espérons par dessus tout serait de pouvoir continuer de vivre ce rêve, de prolonger toutes ces expériences ! Après, il y a bien sûr des pays que nous aimerions pouvoir visiter, comme la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud par exemple ! Pour le moment nous sommes encore en plein préparatifs pour la tournée "Origins World Tour" qui nous promet entre 2 ans et 2a ns 1/2 de route... Pour le moment, seuls quelques mois sont confirmés, mais toutes les dates seront annoncées dès que possible, et puis, qui sait où ce nouveau cycle de tournée pourra nous mener cette fois-ci ?!

Justement, toutes ces dates vécues durant toutes ces années de route (Amériques, Asie, Europe...) vous ont certainement fait engranger d’incroyables souvenirs mais aussi une bonne dose de sagesse. Quels souvenirs te viennent en tête quant aux meilleurs moments passés avec le groupe ?
Je pense que la meilleure expérience (qui est aussi la plus folle), a été de jouer en Inde ou nous étions en tête d’affiche d’un grand festival il y à plusieurs années déjà. Le choc des cultures nous a littéralement cloués sur place ! C’était absolument dingue comme expérience, je doute que nous l’oubliions de sitôt tant le poids de ces divers pans culturels nous a marqués !

Comment faites-vous pour conserver cette constance, cette somme de travail malgré toutes ces années de création et de tournées ?! Le contenu de vos albums reste toujours très dense et réfléchi sans pour autant que le propos ne semble tourner en rond ! Est-ce dû au fait que vous laissiez l'énergie circuler le plus librement du monde dans vos créations ? Que vous vous laissiez transporter par cette passion, par le voyage de chaque opus ?
Wow ! C’est une très bonne question, merci de me la poser ! Disons que, d’un côté, nous laissons effectivement les choses se faire le plus naturellement du monde, le courant passer au travers de nos créations, mais c’est également vrai que le travail à fournir n’est plus le même qu’il y a, par exemple, 8ans alors que nous ne tournions pas autant qu’aujourd’hui. Toute cette nouvelle expérience affecte fatalement notre vision des choses et notre travail... Il y a encore 10 ans nous sortions presque un album par an ("Spirit" en 2006, "Slania" en 2008 et "Evocation I" en 2009), nous ne pouvons plus avoir le même rythme aujourd’hui puisque chaque album nous assure désormais un minimum de 2 années de tournée (et je ne peux pas créer ni composer sur les routes, il me faut du calme et de la solitude pour y parvenir correctement). Il y a également le rapport qualité / quantité qui rentre en ligne de compte, il faut souvent revenir le plus rapidement possible mais nous sommes un groupe, pas une usine (rires) ! Nous avons à présent la chance de pouvoir prendre notre temps et de pouvoir créer quelque chose de beau, le concept textuel d’"Origins" m’a, par exemple, pris près d’un an avant de voir le jour...

Cette passion se traduit également par certaines de tes interventions dans des universités. Pourrons-nous un jour assister, du moins en France, à une quelconque leçon d’histoire sur les mythologies celtes et gauloises données par tes soins ?
(rires) J’adorerais le faire, mais je ne pense honnêtement pas que cela puisse arriver un jour, moi-même d’ailleurs n’ai jamais rien étudié de spécifique sur ces sujets, en tout cas rien de scolaire ! Cela dit, j’ai vraiment eu une chance incroyable lorsque l’université de Zurich m’a contacté pour que je prenne part à une discussion sur la guerre des Gaules. Quel honneur d’avoir pu y participer ! Je l’ai aussi ressenti comme une forme d’accomplissement pour notre travail, c’était un sentiment très fort...

Nous avons la chance d’avoir, en France, une riche base folklorique bretonne souvent utilisée par des artistes que vous connaissez bien comme Martial Tricoche du groupe Manau, Tri-Yann ou Alan Stivel. J’ai ressenti comme un étrange choc en tombant sur une vidéo de votre show durant lequel vous avez fait un duo avec Martial sur "Inis Mona", comme un retour en enfance ! Mais peut-on attendre encore quelques duos de ce genre (en plus de la participation de Kovan Mehvel sur cet album), dans les années à venir ?
Oui, c’était vraiment super d’avoir Martial sur scène (rires) ! Nous gardons un très bon souvenir de ce show avec Manau, c’était vraiment très amusant et ce sont des personnes adorables et bourrées de talent ! Mais, pour répondre à ta question, pourquoi pas ?! Peut-être un jour, oui ! (rires) En tout cas nous n’avons rien de précis en tête actuellement, mais c’est assurément quelque chose que je peux imaginer pour une collaboration. Vous avez la chance d’avoir une scène pleine de talent et je suis d’ailleurs fans de certains groupes comme Pevar Den ou Belenos par exemple !

"Eternity" et "Carry The Torch" sont les deux derniers volets de cet album, ces morceaux apportent, ne serait-ce que par leurs titres, une notion de cycle. Seriez-vous en train de nous dire que l’histoire n’est pas encore terminée ? Qu’il vous reste encore des pages à noircir et peut-être même une suite avec le prolongement d’"Evocation" ? Plus de travaux acoustiques ?
Il y aura un "Evocation II", oui, c’est certain, mais nous n’avons pas encore décidé du moment auquel nous entamerons le travail... Quoiqu’il en soit nous avons hâte de nous y mettre, d’autant qu’il y aura une certaine continuité entre "Origins" et "Evocation II", une connexion basée sur les textes, creusant profondément dans la mythologie celte, et axée sur les récits étiologiques gaulois. Certains aspects de ce travail trouvent également des échos dans les profondeurs spirituelles de la culture celte. "Evocation II" commencera là où "Origins" s’achève, pour, je pense, naviguer dans le panthéon gaulois.

Voilà qui est parfait pour clore cette interview. Un grand merci à toi pour toutes ces réponses, et pour avoir pris le temps de jouer le dur mais nécessaire jeu de la promotion ! Je te laisse ponctuer cet échange avec tes derniers mots de sagesse, à très bientôt sur les routes et sur scène !
Eh bien, il ne me reste plus qu’a te remercier également. Merci pour cette interview mais surtout, merci à toi ainsi qu’à tous les lecteurs pour votre intérêt quant à notre Art ! Rendez-vous sur la route !


Le site officiel : www.eluveitie.ch