Interview faite par mail par Grouge

PUTAIN CINQ ANS ! Coucou les gars. Désolé, mais déjà cinq ans que j'attendais votre retour. Alors, vous avez foutu quoi pendant tout ce temps ? Des tournées ?
Arsène (chant) Salut Hugo. Pour certains, oui on a eu d’autres projets musicaux. Pour les autres il y a eu le taf, la famille, et mille trucs différents… On a repris l’EDC parce que ça nous manquait, et on avait arrêté parce qu’on y retrouvait plus notre compte au niveau émotionnel, c’était devenu moins excitant.

Je me souviens vous avoir découverts il y a une dizaine d'années au BetizFest, entre Gronibard et Black Bomb Ä, j'avais pris une putain de raclée sur votre live. D'où vous vient cette colère toujours présente même après 20 ans de carrière ?
Je crois que malgré le temps et la maturité qui va avec, tu restes le même. J’adore faire et jouer cette musique agressive, c’est une sorte que de catharsis qu’on avait étant jeunes, et même si aujourd’hui on le vit différemment, je crois que c’est profondément la même chose. Prendre du plaisir et se libérer de pulsions négatives.

Même si ce "Chapitre VI" est la suite logique du "Chapitre V", on sent une nette évolution depuis vos débuts, avec des influences metalcore qui ont parfois tendance à prendre le dessus sur votre côté hardcore d'antan, sans jamais tomber dans la mollesse ni la paresse. Cela s'est fait naturellement ? Vos goûts et influences ont-ils évolué après tout ce temps ?
Oui bien sûr, nos influences évoluent sans cesse. Mais paradoxalement, on a voulu revenir à un style plus épuré, on pourrait dire hardcore tout simplement. Nous reste quand même des passages plus heavy et des envolées qu’on affectionne, mais ce chapitre VI est un peu un retour aux basiques musicalement.



Vos textes sont toujours incisifs, tranchants et clairement bandants. Quel est le message que vous souhaitez faire passer avec ce nouvel album ?
La forme à évolué. Mais le fond reste le même. Je n’écris jamais avec des thèmes. Les instrus m’inspirent, me donnent une direction, et après j’essaie d’écrire quelques chose qui relate ce que je ressens à ce moment là. Mais je m’inspire aussi de bouquins que j’ai lu ou bien même de films. Avec ce nouvel album, j’ai voulu être dans la suggestion, je ne voyais pas être trop premier degré à 38 balais. Je me suis beaucoup inspiré de Bashung. J’ai lu des poèmes. Et j’ai écouté beaucoup de hip-hop.

Quand on me confie la lourde tâche de présenter votre formation aux néophytes, j'ai du mal à trouver d'autres formations qui vous ressemblent, même si je vous compare parfois à The Arrs, dont j'ai particulièrement adoré le dernier album. Est-ce qu'il y a d'autres formations, françaises ou non d'ailleurs, qui produisent un peu le même style que vous ?
Je pense que nous avons désormais un style vraiment identifiable, une patte. Quand je parle aux gens, je ne m’embarrasse plus, je dis que nous faisons du metal, ou du hardcore, en français. Tout simplement.

Parlons un peu plus en détails de votre "Chapitre VI", franchement réussi à mon goût. Comment s'est passé l'enregistrement ?
Nous avons enregistré avec notre pote Sylvain Masure, qui était notre sondier en tournée depuis quelques années avant que l’on arrête. Il venait de monter un studio de très grande classe à Reims avec des potes à lui. On y a passé un super moment. Très zen, très pro. Ensuite le mixage a été fait par Chris "Zeuss" Harris, un gros bonnet US, qui a fait des Hatebreed, Whitechapel, Madball, etc… On voulait un mec super pro, et sans donner notre avis sur chaque détail. Au final, on est heureux du résultat. C’est gras et puissant. Bien naturel comme on voulait.

Vous avez une fois de plus opté pour le chant en français, choix risqué mais que j'approuve totalement en ce qui vous concerne (j'ai parfois un peu plus de mal avec Rise Of The Northstar, alors même que j'adore ce groupe). Qu'en pense le public étranger ? Arrivent-ils à être sensibles à ce que vous racontez ou bien cela semble secondaire pour eux ?
Nous ne jouons pratiquement que dans les pays francophones. Il y a bien des exceptions comme la Pologne, le Portugal ou l’Islande, ou on nous est un peu connus, mais sinon, nous nous sommes fais à l’idée que notre cercle d’écoute était principalement francophone. Ce qui représente tout de même beaucoup de monde.



Après toutes ces années, on s'imagine mal ce que vous pourriez réaliser de plus, ou comment vous pourriez aller plus loin. Quels sont vos projets à plus ou moins long terme, si ce n'est que cette belle aventure continue ?
On aimerait aller jouer au Japon. Mais sinon oui tu as bien saisi notre démarche : continuer quelques années et profiter des bons moments. On a des milliers de souvenirs mais on est partant pour s’en créer des nouveaux.

Il y a encore des groupes avec qui vous rêveriez de jouer ?
Rêver non. Mais faire des festivals ou tu peux voir différents groupes et dans différents styles, oui ça je suis preneur. Après c’est toujours agréable de partager une scène avec des potes, ou des groupes qu’on kiffait étant plus jeunes, c’est certain.

Quelles sont vos prochaines grosses dates ? Des festivals prévus cet été ?
On a enclenché tout tellement vite qu’on a laissé un peu de côté la recherche de dates pour être honnête. On a pas relancé notre tourneur et inversement. Mais maintenant que l’album est sorti, on se penche la dessus et on va annoncer quelques dates pour la fin de l’année 2016. On a tout de même cette grosse date à Paris le 21 Mai à la Flèche D’Or qui nous excite pas mal là.

Je vous laisse le mot de la fin. En tout cas merci pour cette interview, je vous souhaite une excellente continuation et j'espère vous voir bientôt en live.
Merci à toi pour cette interview.


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