Salut L’Esprit Du Clan ! Comment vous sentez vous à l’approche de monter sur scène ?
Ben (guitare) : Bah écoute ça va, on va encore fumer quelques joints, boire quelques bières.
Clem (basse) : On a bien mangé, on est super bien accueilli, on va digérer.
Ben : Oui ça va très bien. On est super bien accueilli.

Cela va bientôt faire deux ans que le webzine vous a interviewé. Que s’est-il donc passé depuis ?
Ben : Depuis 2005 ? J’imagine qu’il nous a interviewé pour la sortie de "Révérence". Ben écoute ce qui s’est passé c’est que…
Clem : Une centaine de concerts déjà.
Ben : Oui, une centaine de concerts à travers l’Europe. En même temps qu’on tournait, on a commencé à bosser. On a travaillé chez nous en fait. On a un home studio, donc ça nous permet d’avancer plus facilement. Donc voilà, on travaille comme ça, on travaille à la maison. On a pas mal composé. On a travaillé pendant un an sur les morceaux de l’album qui est sorti le 23 Avril. Donc on a alterné tournée et compos.

Votre troisième album "Corpus Delicti" est donc sorti dans les bacs le 23 Avril. Comment a-t-il été accueilli par les médias pour l’instant ?
Ben : Bah plutôt bien.
Clem : On a été chroniqué plusieurs fois. On a eu de bonnes retombées pour le moment.

Et comment a-t-il été accueilli par le public ?
Ben : En fait, ce soir, c’est la quatrième date de notre nouvelle tournée, mais là, on va dire que c’est vraiment la deuxième date officielle de la tournée.

S’est-elle bien passée pour le moment ?
Ben : Ben ouais, ça s’est bien passé. Ecoute on était plus dans une philosophie de fin de tournée de "Révérence" que vraiment d’un début d’une nouvelle tournée.

Donc nous pouvons considérer que la sortie de l’album est un peu comme une transition entre les deux tournées ?
Ben : Oui voilà.
Clem : Donc on a commencé à Paris avec la sortie de l’album. Nos nouvelles chansons ont été super bien accueillies. On a l’impression que les gens ont eu le temps de les écouter vu que l’album est sorti il y a trois semaines. Il y avait une bonne ambiance. On attend ce soir pour voir …

Je pense que ça devrait aller étant donné que le public d’ici a une bonne réputation…
Ben : Carrément ! On a déjà joué deux, trois fois à Lille, et ça s’est super bien passé. On a joué un peu dans le coin comme à Valenciennes etc...

En parlant de tournée, avez-vous prévu de faire des dates à l’étranger ?
Clem : Ouais. On a prévu de partir en Espagne, en Pologne, au Canada et au Japon, mais le Japon reste vraiment un projet.

J’avais vu que vous distribuiez vos albums à l’étranger, comme au Canada…
Ben : Ouais. On distribue aussi au Japon sur "Révérence". On distribue aussi au Québec, en Hollande… Mais si on doit partir, ce sera l’été apparemment, pour un festival, ou quelques concerts. Mais pour le côté officiel vraiment, c’est ce qu’il a dit.

Donc finalement, ce serait un peu comme la consécration de partir là-bas ?
Clem : Ouais, mais j’ai peur de l’avion ! On serait super content !
Ben : Carrément ! Mais eux parlent Français, donc ça aide. Je sais que eux là-bas sont vachement attirés par toute la scène metal Française. Donc tout simplement, c’est un peu la terre mère, entre guillemets pour eux, et voilà. Et je sais que eux aussi, pour avoir écouté quelques compilations, etc... de là-bas, ça reste encore très très punk, ça reste vachement old school. Et puis ils n’ont pas vraiment de groupe metal.

Sinon, j’ai vu que vous avez encore une fois décidé de collaborer avec Stéphane Buriez. Etes-vous toujours autant satisfait de son travail en matière de production ?
Clem : Carrément. C’est la première fois qu’on travaille avec lui de A à Z. Sur Chapitre II, on avait juste fait les mixages. On est content.

Pensez-vous continuer de travailler avec lui par la suite ?
Ben : Pas forcément.
Clem : On est fermé à rien.
Ben : Oui voilà. C’est sur le moment, sur les compos, sur comment on le sent, quand c’est le moment venu de passer en studio. On projette pas forcément de travailler d’office avec lui tu vois. En l’occurrence, on a bossé avec celui-ci parce que son travail nous avait vachement plu sur "Chapitre II" mais comme il a dit, il a fait uniquement le mix donc on avait envie d’aller plus loin avec lui, de faire vraiment un enregistrement complet, de faire des prises de son plus le mastering. C’est ce qui s’est passé sur "Chapitre III Corpus Delicti", et donc voilà.

Quelles sont les principales innovations par rapport à son prédécesseur, "Révérence" ?
Clem : Bah déjà, c’est un peu plus heavy, plus thrash. Les textes ont changé.

Justement, de quoi parlent les textes en général maintenant ?
Ben : Un peu moins de nous déjà.
Clem : On a remplacé aussi le "nous" par le "je", donc c’est plus personnel.
Ben : Plus personnel mais en même temps plus global, puisque chacun peut se sentir concerné par telle ou telle parole tu vois, en employant le "je". Les chanteurs ont aussi fait pas mal d’efforts sur la prononciation. Ils avaient vachement tendance à américaniser entre guillemets le chant en Français, c’est-à-dire, arrondir les syllabes par exemple.

J’ai pu remarquer que depuis quelques temps, vous avez eu tendance à radicaliser le côté metal dans vos morceaux. Comment expliquez-vous cela ?
Clem : C’est venu naturellement en composant en fait. C’est aussi venu du fait qu’on maîtrise mieux nos instruments déjà. On s’est pas dit, on va faire tel ou tel style. C’est venu comme ça.
Ben : Disons qu’à part le batteur, le line up n’a pas changé depuis sept ans donc pendant sept ans, on a appris à se connaitre, on a appris à bosser ensemble, à mettre toutes nos influences en place si tu veux, donc ça donne ce que ça donne aujourd’hui. Je pense que sur "Révérence", on se cherchait peut-être un petit peu… C’était un album vachement dark, un album vachement sombre etc. Sur cet album, on s’est dit "soyons nous-même, reflétons ce que nous vivons" quoi.

Pouvons-nous dire que vous avez "évolué" ?
Ben : Carrément.

Je me suis rendue compte que vous n’avez jamais tourné autant de clips que sur les deux derniers albums. Vous avez commencé à y prendre goût ?
Clem : C’est surtout aussi qu’on a croisé des gens sur notre parcours qui s’appellent oneOone et qui ont commencé à faire des clips pour nous. Ca s’est bien passé. Et puis c’est bien aussi d’avoir un support visuel. C’est important.
Ben : Oui bien sûr que c’est important.

D’ailleurs, nous pouvons voir votre dernier clip "Circus Frenesie" sur votre page myspace. Comment s’est passé le tournage ?
Clem : Ouais. C’était un peu long. Mais on a pris aussi notre temps.
Ben : Bah tu vois, il yavait énormément de scénettes différentes. On a tourné maquillés, on a tourné démaquillé, on a fait des scènes avec, sans instruments. Donc ouais, ça s’est étalé sur un mois, un mois et demi. Enfin pas en tournant tous les jours, le temps de préparer les scènes correctement. Et donc voilà, c’est un concept pour nous. C’est la première fois qu’on fait ça, avec autant de scènes différentes, avec autant de maquillage.
Clem : On est super content du résultat.

Cela fait près de 12 ans que l’Esprit Du Clan existe. Comment pouvez-vous expliquer une telle longévité ?
Clem : C’est une vraie histoire d’amitié, de franchise.
Ben : C’est aussi parce qu’on se connait depuis longtemps.
Clem : C’est comme une famille, on est quasiment tous ensemble.
Ben : On a vécu ensemble pas mal de temps. On a toujours mis la musique en avant, c’est-à-dire que toute notre vie était en rapport avec L'ESPRIT DU CLAN avant toute chose si tu veux. On a aussi vécu en collocation. Et il y a eu des rapports humains aussi. On ne se tire pas la gueule pour un oui ou pour un non, donc forcément. Mais je dis pas que vivre en collocation, c’est la clé de la longévité tu vois. Moi je dis juste que naturellement, à vivre ensemble, à ne pas faire des chichis pour un truc ou pour un truc, ou des fois, des mecs qui gardent des trucs en eux pendant des années. Ca éclate au grand jour, et là, c’est un bordel monumental au sein d’un groupe. Ca se passe pas comme ça chez nous. On essaie au maximum de partager.

En 12 années de formation, vous avez sûrement beaucoup d’anecdotes. En avez-vous à raconter à nos lecteurs ?
Ben : Une anecdote en particulier ? Bah y’en a beaucoup… On fait pas mal les cons en concert, on est souvent bourrés, donc oui les anecdotes, ça manque pas. Mais une en particulier…. J’en vois pas comme ça. Non mais écoute ouais, y’a vraiment pas mal de souvenirs à chaque concert qu’on fait. Vraiment mettre le doigt sur un en particulier…c’est difficile.

N’y a t il pas un endroit où vous préférez jouer en particulier ? Plutôt à Paris ou en province ?
Ben : …Jouer tout simplement. Y’a pas d’endroit où on préfère jouer.
Clem : Là où on nous propose.
Ben : Maintenant, c’est sûr que pour avoir tourné partout, c’est vrai que dans le Nord, dans l’Est et aussi à Paris, on a un public metal plus important, que dans le Sud, par exemple du côté de Marseille ou quoique ce soit, où c’est plus festif, etc... Mais on aime jouer partout quoi.

Quels sont vos derniers coups de cœur musicaux ?
Ben : Euh bah ces derniers temps… Johnny Cash. On a une bonne grosse période Johnny Cash ouais. Rien à voir avec le metal mais bon. Neurosis aussi dernièrement. Mais sinon on a des coups de cœurs depuis des années, des classiques quoi

Comme quoi par exemple ?
Ben : Comme quoi… bah, pour ma part, moi c’est vachement des Suédois. Pas mal de groupes comme ça, thrash, death mélodique aussi. Mais après, chacun a ses coups de coeurs

Pour finir, on va parler un peu de politique puisque c’est le thème d’actualité principal. Comment voyez-vous la France durant les 5 années à venir ?
Clem : Merde.
Ben : Ca va être la grosse merde… ça va être la grosse merde. Enfin, c’est difficile de savoir.
Clem : On verra bien
Ben : C’est difficile de savoir vraiment…

L’interview est à présent terminée. Merci de m’avoir accordé tout ce temps. Je vous laisse le mot de la fin…
Ben : Bah merci à toi, et merci à French Metal. Pour conclure, écoute je vais boire un bon verre de whisky, je vais fumer un joint et puis voilà…
Clem : Pas de politique ce soir !
Ben : Quoiqu’il arrive, j’espère qu’il y aura une bonne ambiance.