Interview faite par mail par Minoushkha

C’est en 2005 qu’est sortie la première démo "Funeral Victorious March", et c’est donc cette année là que Sébastien Regnier décide de faire évoluer son groupe qui jusqu'à present jouait uniquement pour le plaisir et sans réelle ambition. Seb que l’on retrouve au chant mais qui s’occupe aussi de jouer tous les instruments sur Eclectika - dont le premier album "The Last Blue Bird" est sorti le 4 Juillet dernier – vient nous parler de sa formation fondée en 2001…

Pourquoi avoir décidé après quelques années d’officialiser le groupe en sortant une première démo ?

Tout simplement parce que nous avions plusieurs compos qui tournaient depuis un moment et nous voulions les fixer sur support. Il fallait également faire évoluer le groupe car celui ci commençait à stagner. C’est vraiment à partir de cette démo qu’ECLECTIKA est né.

Tu composes toutes les parties instrumentales, est-ce une motivation de ta part, ou simplement n’as-tu pas trouvé de musiciens qui correspondaient éventuellement au profil d’Eclectika ?
Principalement parce que je n’ai trouvé personne de motivé pour s’impliquer à fond dans le processus de composition. Mais il faut dire aussi que je suis assez directif et que j’aime bien tout gérer de A à Z. C’est donc assez naturellement que j’ai pris le taureau par les cornes et que j’ai composé cet album.

Justement, comment s’est déroulé la rencontre avec Alexandra Lemoine (au chant féminin) et Aurélien Pers (cris et hurlements) ?
Avec Alexandra, on s’est rencontré par annonce. Je cherchais une chanteuse pour l’enregistrement de l’album et elle était de loin la plus motivée. Tout s’est très bien passé et en plus je trouve sa voix magnifique. Avec Aurélien on se connaît depuis la Fac. C’est un ami et il a toujours fait parti d’ECLECTIKA.

Composé en 2006, comment s’est passée la gestation de "The Last Blue Bird" ?
Disons que j’ai des classeurs entiers de compositions et de riffs, j’ai fait une sélection et retravaillé les morceaux. J’ai beaucoup expérimenté en confrontant différentes sonorités et différents arrangements. La gestation et l’enregistrement de l’album ont étés très longs mais aussi très passionnants.

Vous êtes ensuite rentrés en studio en ce début d’année 2007. Eclectika est signé chez le jeune Label Asylum Ruins. Label dont tu es aussi le fondateur si je ne me trompe ?
Tout à fait. J’ai monté ce label en même temps que la sortie de l’album "The Last Blue Bird". Je veux aussi tenter l’aventure en tant que responsable de label. C’est surtout pour aider les groupes auto-produits et les artistes indépendants qui ont de plus en plus de mal à trouver des points de ventes.

Tu n’as donc pas souhaité démarché un label plus expérimenté pour ce premier opus ?
J’aime bien tout gérer, du début jusqu’à la fin. Pour moi, sortir cet album sous mon propre label était un aboutissement. De même, je m’occupe de sa distribution ce qui à mon tout petit niveau est suicidaire. Mais bon…

Pas trop de pression, ni d’imprévu pour un premier album ?
Pour l’instant non. Il faut dire que je me suis beaucoup préparé en amont avant la sortie de l’album. Il y a beaucoup de travail mais pas d’imprévu ou de problème.

Quel a été le plus dur pour vous ? La composition, l’enregistrement en studio… ?
Chaque étape de conception d’un disque est passionnante. On apprend beaucoup et c’est ce qui m’intéresse. Mais c’est sûr que le processus de composition est de loin le plus captivant. Pour en revenir à la question, le plus dur pour nous c’est la promotion et la distribution de l’album : une tonne de boulot pour peu de retours.



A l’écoute d’Eclectika, l’on reconnaît bien les influences musicales du trio (en passant d’Emperor à The Gathering). Un mélange qu’il fallait oser, mais un mélange pour le mieux réussi. Pourtant, "The Last Blue Bird" semble touché par un monde dans l’au-delà, nous faisant parcourir légendes et constellations… Est-ce votre monde à vous qu’il nous est conté tout au long de l’album ? Ou au contraire êtes vous inspirés par des histoires existantes ?
A l’instar de la musique, les paroles sont très variées. C’est un mélange de faits historiques, de croyances, de philosophie, d’expériences personnelles. Le tout est brassé avec beaucoup de conceptions oniriques. On peut effectivement dire que c’est le monde d’ECLECTIKA qui est décrit.

"Equarrissage" (cinquième chanson de l’album) est un dialogue. Entre qui et qui ?
Mentionné sur le livret comme The Infamy & The Purity, on peut assimiler les personnages à un tueur en série face à sa victime. Ce titre de l’album à été influencé par l’excellent film de Tobe Hooper, "Massacre à la tronçonneuse".

Le choix d’écrire les textes en anglais est une de tes idées ?
Pour moi c’est la langue la plus naturelle à chanter. J’aimerais bien écrire des textes en Français, qui en plus se rapprocherait plus précisément de mes idées, mais à chanter ça devient vite "casse-gueule", on frôle souvent le ridicule.

Alexandra Lemoine chante seule sur la chanson "Shibuya", pourquoi ce choix de ne pas avoir fait intervenir ta voix et celle d’Aurélien Pers ?
Je souhaitais avoir un titre un peu plus "pop" sur l’album, quelque chose qui se rapprocherait de The Gathering. C’est pourquoi il n’y a pas de chant masculin sur ce titre. Il se démarque un peu des autres, ce qui était l’effet escompté.

Le dernier oiseau bleu, c’est quoi pour toi ? Un dernier envol, un dernier espoir ?
La métaphore de l’évasion et de la connaissance.

Parlons de l’artwork de l’album : Comme un mystère, des visages apparaissent au milieu des étoiles. Comme un apaisement, l’artwork semble représenter "La quête" (ou sa réponse) que tout le monde cherche en vain dans son existence, notamment avec les premiers pas sur la lune. Mais il semble aussi que ces premiers pas dénoncent un système… Est-ce une certaine mélancolie voir un désespoir face à tout ce que l’humain touche et fini par détruire.. ?
C’est surtout un univers onirique, une quête vers des mondes inexplorés. C’est un échappatoire pour l’esprit et le mental.

Eclectika n’est donc pas qu’un groupe éclectique musicalement. C’est aussi un groupe qui rend hommage à l’univers et à ce qui est sacré ?
On peut dire ça comme ça. C’est aussi un profond respect et une attirance vers le savoir, les connaissances et l’apprentissage. C’est également faire une introspection de soi même et confronter toutes ses idées.

Malgré que tu sois seul à jouer, si des concerts sont envisagés, comment se retranscrirait toute cette ambiance sur scène ?
On envisage de donner des concerts dans le futur proche. Il faudra de nouveau se mettre à la recherche de musiciens motivés pour nous suivrent. Les compositions jouées en concerts seront plus "brut de décoffrage" que sur album (pas de clavier, ni de samples), histoire d’être plus direct et d’aller à l’essentiel.

Des projets futurs déjà envisagés pour Eclectika ?
Un prochain album est en chantier. Il devrait sortir courant 2008. Je pense qu’il sera un peu plus symphonique et complexe, même s’il est au stade embryonnaire à l’heure actuelle. De toute façon il y aura toujours une évolution entre chaque album. Donner des concerts est aussi dans nos objectifs futurs. Un grand merci à toi et à l’équipe de French Metal !

Merci à Seb pour ses réponses, et à Eclectika à qui je souhaite une très bonne continuation sur la scène metal française !


Le site officiel : www.eclectika.fr