Interview faite par mail par Zemurion

Bonjour, et bienvenue pour cette première interview chez French Metal. Pouvez-vous nous présenter votre groupe ?
Tristan (batterie) : On est potes depuis déjà un bon moment et on a décidé de monter un groupe tous les deux en fin 2013 – début 2014. Le temps qu'on compose et qu'on enregistre, notre premier EP est sorti en Mai 2015 et notre premier album en Avril 2017.

Comment est né votre projet post-metal soviétique ?
Sébastien (guitare) : C'est venu d'un délire. Quand on était sur Rennes, on kiffait les fusils air-soft et on se marrait beaucoup à faire ça tous les deux. On appréciait tout particulièrement le fusil de précision russe, le dragunov, et on a trouvé ça cool comme nom. C'est parti vraiment sur un truc à la con !
Tristan : Il n'y avait aucune réflexion sur la violence, la guerre... Dans notre musique, il ne faut voir aucune attache politique avec la Russie. C'est juste un gros délire. On se sert de l'univers russe pour créer des ambiances, des atmosphères... Vu qu'il n'y a pas de chant, il faut qu'on arrive à créer un univers : un univers visuel dans les artworks et un univers sonore par les samples.

Vous êtes toujours restés dans l'optique de rester à deux ou est-ce que vous avez pensé à intégrer un chanteur ou d'autres musiciens ?
Sébastien : Sur ce point-là, comme je viens déjà du groupe Abysse qui est instrumental, le côté chant n'était pas un réflexe (rires). On a créé ce groupe à deux dans l'optique de ne pas se prendre la tête.
Tristan : On habite juste à côté l'un et l'autre, du coup c'est très pratique pour répéter. En fait, tout est hyper facile quand on est que deux. On a tous les deux des projets à côté avec plus de musiciens et, du coup, on s'est dit que ça pouvait aussi être cool d'être juste deux.

Pouvez-vous nous parler du concept de votre nouvel album ?
Tristan : Comme je disais tout à l'heure, on a tout un délire sur l'univers soviétique mais on tient à ne pas y être rattaché politiquement. Pour nous, il ne s'agit pas seulement d'une politique ou d'un pays. C'est un pays qui a fait beaucoup de découvertes scientifiques et technologiques. Donc sur le délire de l'album "Korolev", on s'est inspiré de toute la conquête spatiale et de l'univers aéronautique que les soviétiques ont pu développer pendant la Guerre Froide. Dans les titres des morceaux, on trouve des dates et des coordonnées de crashs, des noms de projets et autres. Tout s'inspire de la conquête spatiale.

D'où proviennent les samples que vous utilisez ? Est-ce qu'il s'agit d'éléments d'archives ?
Tristan : Il y en a qui sont des archives officielles. Certains trucs sont plus modernes, comme des communications avec la station spatiale russe, mais ça reste cohérent avec le délire. Et puis après, on a aussi tous les samples d'ambiance avec, par exemple, un bruit de missile qui part. Mais sur les deux premiers morceaux de l'album, ce sont bien des communications authentiques.

Comment est-ce que vous composez ?
Sébastien : On compose toujours tous les deux ensemble. Ça arrive que chacun fouine un peu de son côté pour trouver des petites idées en plus mais, à la base, on fait tout en mode feeling. On joue et on voit ce qui se passe. C'est que de l'improvisation et on chope ce qui nous intéresse.
Tristan : C'est Seb qui fait la gratte donc c'est lui qui amène les riffs. Mais ce ne sont que de petits bouts qu'on assemble au fur et à mesure, qu'on développe et qu'on affine tous les deux.
Sébastien : Le but c'est vraiment de créer à deux en se demandant ce qui groove bien ensemble. Il n'y a pas trop de travail à côté finalement. Créer à deux c'est plus intéressant que de jouer tout seul. J'arrive juste avec quelques riffs et des intentions.

Comment se fait l'intégration des samples ?
Sébastien : Ça se fait plus après, quand les morceaux sont finis. C'est plus Tristan qui gère cette partie-là.
Tristan : Déjà, on essaye de trouver des concepts. Là on a déjà trouvé un gros concept pour "Korolev", et on est en train de composer les prochains morceaux.

Pour les bruits de bottes dans le morceau "Karsny Marsh", qui fait beaucoup penser à la musique du jeu Alerte Rouge, est-ce que l'idée n'était pas là dès le départ ?
Sébastien : Dans la musique, on avait un riff qui s'y prêtait bien. Ça s'est fait assez naturellement de rajouter ces bruits de pas. Mais on est quand même parti du riff.

Et cette ressemblance avec la musique de Alerte Rouge, est-ce que c'est quelque chose qui était présent dans votre esprit ?
Sébastien : Ouais ! (rires) Si tu écoutes le premier EP, il y a une musique dans laquelle tu vas directement reconnaître la référence ! (rires)
Tristan : On a utilisé la musique du jeu comme sample sur le premier EP.

Comment se sont déroulés l'enregistrement et le mixage de l'album ?
Tristan : Pour "Korolev" on a tout fait à la maison. On a pu récupérer du matos plutôt haut de gamme. On a enregistré les guitares avec un keiper et moi j'ai une batterie électronique. Donc tout a été enregistré à la maison, par nous-mêmes, tous seuls. On a aussi mixé tout seuls avec les conseils de Raphaël Bovey, l'ancien batteur de Kruger. Il nous a donné pas mal de conseils sur le mixage, sur les décisions à prendre. Même s'il n'a jamais vraiment pris les manettes, il nous a quand même pas mal aidés.

Dragunov sur scène, ça ressemble à quoi ?
Tristan : On a dû faire une quinzaine ou une vingtaine de concerts depuis la sortie du premier EP, il y a deux ans. On a pas mal travaillé et on continue de bosser sur la présence scénique. Vu qu'on n'a pas de chant, il faut qu'on arrive quand même à se démarquer et à marquer les gens.
Sébastien : On n'est que deux, il faut qu'on se donne beaucoup. On est en train de développer le côté lumières. On a encore des essais à faire sur les prochaines dates. On essaye d'avoir des lights, de la fumée... On joue avec les masques aussi, sur le premier morceau : les masques à gaz qui sont sur l'artwork. Tout ça pour essayer de retranscrire l'univers qu'on a voulu créer.

En parlant de l'artwork, où et par qui ont été prises les photos ?
Sébastien : On a travaillé avec le frère de Tristan qui est photographe. Ils ont monté une boîte avec sa copine qui s'appelle "Monsieur et Madame Shoes". Vu que je suis graphiste, j'ai géré la direction artistique. Mais dans ce qu'on développe avec DRAGUNOV, c'est plutôt autour de la photo parce que ce sont nos tronches qu'on voit avec les masques à gaz. Du coup, on a travaillé de paire avec lui. J'avais mes idées de savoir comment on allait se placer, etc. Et lui il faisait les photos. Ça a été fait en Belgique.
Tristan : C'est moi qui ai trouvé le lieu. Je suis pas mal fan d'urbex. Mon frangin aussi. Sur son site ils ont pas mal de séries de photos d'urbex. J'ai trouvé ce lieu-là et je l'ai juste montré à Seb en disant : "Hé ça a l'air cool ce lieu ! Ce serait pas mal pour faire des photos". Et comme c'est lui qui gère tout le côté artistique / communication du groupe, je le laisse choisir. Je lui montre des trucs, en fait. Souvent, je lui donne des idées. Je lui dis ce que j'aime bien. Donc au final ça s'est fait. On a trouvé le lieu et on est monté en Belgique un week-end pour faire les photos. Et juste à côté de ce lieu avec les radars, il y a une base aérienne abandonnée où on est allé pour voir et on s'est dit que ce serait bien d'y faire des photos aussi. On a ressorti les costumes, on a refait des photos et elles sont trop bien aussi, donc on a utilisé un mix des deux sur l'album.



Vous rentrez du tournage d'un clip. Il sortira quand ? Vous pouvez m'en dire plus ?
Sébastien : Là on vient de faire les prises vidéo. C'est moi qui vais le monter derrière, donc pour le moment il n'y a pas de date de sortie prévue. Mais le plus tôt sera le mieux. Peut-être en début d'année.

Ce sera pour quel titre ?
Tristan : "Semïorka", le troisième morceau de l'album.
Sébastien : Ça va être cool !
Tristan : Les images brutes sont très très cool. Toujours dans l'imagerie qui correspond au groupe.

Est-ce que vous avez des concerts de prévus ?
Tristan : Le 15 Décembre on joue à Rennes. Pour le moment c'est tout. On cherche toujours des dates à droite, à gauche. On a fait une tournée avec six dates pour la sortie de l'album en Avril, des festivals cet été... Donc voilà, on joue à droite, à gauche. C'est cool.

On commence à avoir fait le tour des questions. Pour vous, ce serait quoi votre grand rêve pour Dragunov ?
Tristan : Continuer à faire des dates. Développer le nom et développer l'image. On verra jusqu'à où. On ne se prend pas trop la tête. On fait notre truc, ça nous fait marrer.
Sébastien : Après, le but ce serait d'arriver à faire de plus grosses dates et jouer avec de plus grosses têtes d'affiche. Tristan : Oui, rencontrer du monde, faire des dates et tourner le plus possible. Mais toujours en continuant à se faire plaisir. Avant d'être collègues de musique on est surtout potes. On passe des soirées ensemble, on va boire des coups... C'est surtout ça qui est important.

Est-ce que vous avez quelque chose à rajouter ? Un dernier mot ou un message pour nos lecteurs ?
Tristan : On a hâte de vous montrer le clip et de continuer à voir du monde à nos concerts. Et faites-nous jouez si vous pouvez !
Sébastien : Oui, faites-nous jouer ! S'il vous plaît ! S'il vous plaît ! (rires)

Merci à vous d'avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je vous souhaite un bon dimanche !
Sébastien et Tristan : Merci à toi !


Le site officiel : www.facebook.com/dragunovduo