Interview faite au téléphone par Sam

Rendez vous téléphonique fixé à 13h, Laurent le programmateur du célèbre festival Alsacien s'excuse de n'avoir pu répondre sur l'instant, et nous accorde quelques minutes de son précieux temps en cette dernière ligne droite pour nous éclairer un peu sur le festival ! Merci à lui !

Bonjour, cette année le célèbre festival Alsacien nous propose une affiche sur trois jours tout bonnement hallucinante... Mais avant de rentrer dans le vif du sujet je vous propose de passer par la case présentation, quel est votre poste / rôle, et vos missions ?

Bonjour, alors je suis Laurent Wenger fondateur de l'association Zone51 (créée en 1998) qui organisait des concerts à la base, j'assure la direction artistique du festival et je m'occupe de la programmation.

Un peu d’histoire sur ce festival qui monte qui monte qui monte ?
Le festival existe depuis 2001, il prenait la forme d'un festival sur deux jours en Juin tout au départ puis a doucement évolué pour devenir ce qu'il est aujourd'hui.

Pour cette année 2011, vous nous proposez trois jours, avec chaque jour de la grosse voire très grosse tête d’affiche, mais je vous laisse nous expliquez sur les 3 jours quelles sont les trois véritables têtes d’affiches.
Sur ces trois jours, il n'y a pas vraiment de "têtes d'affiches" à proprement dit. Nous avons une accumulation de gros "middle". Il n'y a pas forcément de groupe qui se détache mais chacun a finalement son importance et l'importance du groupe est à l'appréciation de chacun (un Epica est un leader dans son style, un Arch Enemy également...).

Pouvez-vous nous dire comment s’est faite la programmation ?
La programmation sur le festival est faite en fonction des gôuts et non par rapport aux prix des victoires de la musique et ceci est clairement assumé. Autant sur la journée plus à tendance metal que sur les deux autres journées, avec une importance sur la journée metal des différents types de metal, sur la deuxième journée un côté visuel et rock avec notamment une programmation qui va des Dubliner qui sont mythiques jusqu'aux punk-rockeurs de Sum 41, en passant par Pennywise, Shaka Ponk, Ezekiel VS Hint, ou encore la Phaze et Punish Yourself, nous remarquons que le coté visuel est très présent Le Vendredi sera également bien rempli avec Public Enemy, Grand Corps Malade car outre la musique l'impact des mots et l'importance de ceux-ci est primordial, mais on retrouve également des groupes comme Israel Vibration ou encore Tokyo Ska Paradise. Le plus inatendu reste sur cette dernière journée la paire Young Gods et Neurosis dont pour ces derniers c'est la seule date en France sur festival. Le festival est donc bien rempli avec quand même pas moins d'une dizaine de groupes dont il y a une date unique en France ou date unique en France sur Festival avec : Arch Enemy, Helloween, Spiritual Beggars, Death Angel, Ezekiel Vs Hint dont la par contre c'est la dernière date, ou encore Neurosis...

Vous faites chaque année un tremplin pour ce festival, il est un peu atypique et dégage une ambiance particulière, pouvez-vous nous décrire le principe ?
Chaque année nous recevons environ 140 candidatures de groupes qui souhaitent faire le festival, une première sélection est effectuée par les membres de Zone51, 8 groupes s'affrontent pour une finale dans le bar où nous organisions nos concerts au lancement de l'association et enfin 3 groupes sont sélectionnés. Cette année les trois groupes seront : Absurdity pour la journée metal, The Moorings pour le jour rock et enfin Djanta pour la troisième journée.



Là ou beaucoup de festivals ont une programmation qui est différente en qualité avec beaucoup plus de découvertes et moins de têtes d’affiches américaines notamment, pouvez-vous nous expliquer comment vous réussissez une telle programmation ?
La réponse est simple : la prise de risque. Il est sûr que la plupart des groupes que nous programmons ne sont pas connus de "Monsieur et Madame tout le Monde" néanmoins les groupes jouissent tous d'une certaine réputation. La prise de risque permet de hisser le festival à un niveau assez important avec l'apport de groupes de taille non négligeables. Mais par rapport à la Suisse ou à l'Allemagne où je vais régulièrement la France est clairement à la traîne musicalement.

Travaillez-vous qu’avec des grosses maisons de disques ou aussi avec des bookers indépendants et labels plus indépendants ?
Je travaille principalement avec les gros bookers Français et étrangers indépendants.

Avez-vous une "ligne programmatrice" chaque année ?
Il n'y a pas de ligne programmatrice particulière. Nous choisissons de grosses journées à thème comme par exemple cette année une journée metal , une journée plus rock et enfin une journée hip / hop reggae et alternative, même si l'inclusion de groupes d'un autre genre n'est pas exclue, par exemple Neurosis nous a été proposé et ils ne pouvaient que sur le troisième jour pour une date unique festival en France tu penses bien que nous allions pas refuser.

Prévoyez-vous des interventions extérieures ou autres surprises ?
Outre les traditionnels stands de market avec fringues et CDs, cette année des conférences avec trois maîtres de conférences se dérouleront à la médiathèque sur le chemin du festival depuis le campus, sur l'histoire du metal par exemple. Ces conférences débats sont très attendues. Une exposition photo existera également, toujours à la médiathèque, un collectif créera une fresque géante, ou encore un photographe sera présent pour immortaliser un peu tous les instants du festival. Mais il y a tellement de choses différentes que vous avez meilleur temps de faire une petite visite sur le site pour voir tout ce qu'il peut y avoir autour du festival.

Le festival gagne en notoriété, est ce que les subventions et moyens sont en conséquence ou est ce que tenir un budget comme ceci relève de l’exploit ?
Le festival fonctionne comme je te l'ai déjà dit principalement sur la prise de risque au niveau de la programmation. Etant auto-financé à hauteur de 86% par la billeterie et les produits dérivés tu penses bien que nous supportons au sein de l'association beaucoup de pression. Et nous dépendons directement de la fréquentation du festival d'une année sur l'autre. Le reste des financements sont de 4 à 5% au niveau des privés et le reste en subventions publics ce qui n'est pas énorme. Cet autofinancement nous permet une certaine forme d'indépendance. Le budget global se chiffre à 1 million d'euros alors que le budget artistique est quant à lui de 350 à 400 000 euros.

Je vous remercie de vos réponses et vous laisse le mot de la fin, et longue vie au festival !
Merci pour cette interview, je retourne travailler c'est la dernière ligne droite ! A bientôt.


Le site officiel : www.lezartssceniques.com