Interview faite au téléphone par MissGayelles

Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir en interview Alex et Jérémie qui représente Dolorem Records. Salut les gars !
Jérémie : Salut Gaëlle, merci de nous recevoir !
Alex : Salut Gaëlle !

Pouvez-vous nous présenter un petit peu votre structure ?
Alex : Alors DOLOREM RECORDS est un tout jeune label que nous avons monté tous les deux sous forme associative, il y a presque an. Il a pour vocation principale de produire et dans une moindre mesure de distribuer par l'établissement d'une petite distro'. Ca faisait plusieurs années que l'on avait ce projet en tête. On a concrétisé la chose en début d'année en Février avec une compilation gratuite "Carmina Of Dolorem" qui regroupait tous les artistes (Dysmorphic, Savage Annihilation, Lord Shades, etc...) de notre région, la région centre, afin de bien mettre les pieds dans le milieu et de montrer que notre région n'avait pas à rougir de ces groupes. Et ensuite, nous avons eu la chance de pouvoir signer le groupe français de death metal, Abyssal Ascendant dont on sortira le premier album début 2015.
Jérémie : Pour la petite anecdote, le projet était au début un délire personnel qui au fur et à mesure des années s'est transformé en une réelle envie de concrétiser.

Est ce que vous étiez déjà dans le milieu musical ou vous aviez tout simplement envie d'aider les autres ?
Jérémie : Alors non, le seul rapport que nous ayons avec ce milieu est celui de la passion. Notre volonté est d'aider les groupes que nous aimons à percer ! On tire une satisfaction de savoir que la musique que nous aimons plaît également à d'autres personnes ! DOLOREM RECORDS vient de là, c'est avant tout un label de fans.
Alex : Voilà, Jérémie a bien résumé la chose, la label a été monté avant tout par passion, nous agissons donc par coup de cœur, et par plaisir de faire partager la musique que nous aimons au plus grand nombre.

Est-ce que vous connaissiez déjà des personnes ayant un label ou vous vous êtes lancés dans votre asso sans savoir où aller ?
Alex : Nous nous sommes lancés un peu dans l'inconnu car nous ne connaissions en effet personne qui avait un quelconque rapport avec un label de proche ou de loin. Mais on avait cependant une certaine idée du fonctionnement des choses de par différents témoignages d'amis. Après, nous ne l'avons pas monté sans savoir où aller, car nous avions l'envie, nous avions nos objectifs, nous savions très précisément ce que nous voulions faire de ce label. Donc malgré le fait de ne pas connaître des gens issus d'un label, cela ne nous a pas empêché d'avancer, nous nous sommes bougés pour pouvoir proposer un projet crédible auquel Abyssal Ascendant a su répondre favorablement. Même si cela nous a demandé du temps afin de nous structurer un minimum.
Jérémie : Et puis, on a cherché quand même beaucoup de renseignements sur les législations et règles par rapport au format associatif, ce sont des choses auxquelles on ne pense pas forcément mais qui sont pourtant le cœur même du fonctionnement du label.

La hargne et l'envie, les mots clés pour définir Dolorem Records ! Pourquoi avoir choisi justement de créer une association et non une entreprise ?
Jérémie : La hargne ? Plutôt le fun ! Et l'envie est primordiale. Pas d'envie, pas de DOLOREM RECORDS. C'est le moteur de toute chose. Le format associatif permet quelques souplesses par rapport au format d'une entreprise, à commencer par les impôts. Il faut savoir qu'aujourd'hui le but de DOLOREM RECORDS n'est pas de s'enrichir, enfin si, mais tous les bénéfices sont reversés dans l'association et alimentent à nouveau la machine. Nous sommes également dans une niche musicale, nous sommes conscients que le metal extrême en France n'est pas aussi populaire que d'autres styles de musique. L'entreprise est une autre philosophie et impose des contraintes plus handicapantes.
Alex : Vraiment comme dit plus hautDOLOREM RECORDS a été créé par passion sans aucun but de se faire des millions. Nous voulons nous faire plaisir avant tout en produisant et partageant ce qu'on aime. Après l'envie est primordial dans ce genre de projet, car ça demande beaucoup de temps et d'investissement, ce n'est un secret pour personne.



N'avez vous pas peur d'être débordés par la suite par l'investissement que cela demande ?
Jérémie : Ce n'est pas non plus un secret, l'investissement que nous avons dans le label empiète sur d'autres activités. Pour l'instant tout se passe bien. Mais pour te donner un exemple, le soir quand on rentre du travail, c'est généralement sur l'association qu'on bosse. 
Alex : Et on prend du plaisir à gérer tout cela, ce n'est pas une contrainte, car la passion est là. Donc on le fait plus facilement que si c'était quelque chose qui nous ennuierait. Et puis on est évidemment conscient, lorsque l'on sollicite un groupe pour une sortie, que cela va demander du temps de s'en occuper. Du coup, si on ne se sentait pas capables de répondre à cette charge d'investissement (tant en termes de temps que financièrement) on n'aurait jamais tenté l'aventure.

Actuellement quelles sont les actions de Dolorem Records ? Est ce que vous gérez aussi les tournées des groupes ?
Jérémie : Pour l'instant le label se concentre sur le disque. Nous sommes un label qui fonctionne (pour l'instant du moins) en édition phonographique. En quelque sorte, nous demandons une licence d'exploitation (des droits de commercialisation) sur une sortie d'un groupe. Les bandes appartiennent au groupe, il est toujours propriétaire de son œuvre. Nous essayons de proposer également une distribution d'autres labels que nous aimons. Mais aujourd'hui le label se transforme tu sais, on se retrouve également à chercher des dates et on joue le rôle de booker. On ne gère pas de tournées de groupes pour une seule et principale raison : l'argent. Une tournée c'est beaucoup d'argent et DOLOREM RECORDS est une petite structure. La très grande majorité de ses ressources sont nos dons personnels. Donc pour résumer en quelques mots : édition, communication et distribution !

Dolorem Records évolue à chaque minute et évoluera encore beaucoup dans l'avenir, est-ce que vous avez cherché d'autres personnes pour vous aider ?
Alex : En effet, avec le temps, DOLOREM RECORDS évoluera forcément, il sera amené à grandir. Après, pour le moment, nous ne ressentons pas le besoin de solliciter une énième personne. Nous arrivons à répondre à la charge de travail que demande le label. Après pourquoi pas dans le futur, si il y a besoin. Et puis il faut également prendre l'aspect relationnel, car Jérémie et moi nous nous connaissons depuis presque 10 ans, on sait comment fonctionne l'autre et donc intégrer une autre personne pourrait remettre en cause la machine.
Jérémie : Le label évoluera sur la forme peut-être, mais le fond demeurera le même : passion.
Alex : Voilà, cette énième personne devra avant tout avoir le même leitmotiv que nous, sans quoi, cela ne pourrait pas fonctionner.

Une asso c'est un peu comme un groupe, il faut qu'il y ait une sorte de symbiose qui se crée sinon c'est sûr que ce serait très compliqué.
Jérémie : Ouais c'est un peu ça ! De toute façon quand tu es deux, c'est très dur de se départager. Généralement on s'entend pour être d'accord sur tous les sujets. Le truc c'est d'être ouvert à l'écoute et à la discussion. 
Alex : On est obligés d'avancer dans le même sens car sinon c'est notre perte assurée. Mais c'est tout de même rare que l'on ne soit pas sur la même longueur d'onde.

Est-ce que vous pensez vous concentrer sur les groupes de la région Centre ou vous pensez étendre votre "terrain" d'action ?
Jérémie : On compte s'étendre. Bien sûr que si on a l'opportunité de signer un groupe de la région, c'est un satisfaction personnelle en plus. Mais en France, on a un vivier dans le metal extrême qui est génial. Les personnes disant le contraire ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Gorod, Seth, Ad Patres et j'en passe. Merde quoi, sans être chauvin on n'a pas à se plaindre !
Alex : Surtout ne pas oublier que nous avons eu la chance, il y a peu, de signer le groupe de death metal, Abyssal Ascendant, issu de Besançon, qui est pour nous une grande fierté car premièrement ce sont des gens exceptionnelles qui ont su nous faire confiance et parce qu'ils jouent de la putain de bonne musique, et inspirée par HP Lovecraft.



Il est certain que la France regorge de talents, c'est indéniable !
Jérémie : C'est aussi ce qui nous a poussé à créer DOLOREM RECORDS

Et musicalement, est-ce que vous pensez rester sur ce genre de groupes ou un groupe de metal symphonique par exemple pourrait vous intéresser ?
Alex : C'est vrai que notre style de prédilection est le metal extrême, death, black, thrash, grind etc... tout ce qui est extrême. Même si nous avons une très grosse préférence pour le death metal qui reste pour nous le style qui nous correspond et qui nous représente le mieux. Du coup, on n'a pas réellement pour objectif de signer ce type de groupe aujourd'hui car ce n'est pas ce qui nous fait réellement vibrer. Mais si un jour on tombe sur le groupe qui arrive à nous toucher, la porte n'est pas fermée.
Jérémie : Après rien n'est fermé, on prend ce qu'on aime. Mais c'est vrai que pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Alex a très bien résumé.

Votre site internet est scindé en deux parties, le label et la boutique, est-ce que c'était une réelle volonté de séparer les deux afin de ne pas tout mélanger et gérer les deux choses différemment ou peut-être aussi de permettre aux visiteurs de bien faire la différence ?
Alex : Déjà ce qu'il faut savoir c'est que la partie site, c'est du fait maison par mes soins et la partie shop est, quant à elle, un pack gratuit déjà tout prêt, car n'ayant pas assez de connaissance et sachant qu'il y a déjà tout dedans donc pourquoi se prendre la tête. Donc le fait que ce soit séparé est dans un premier temps juste une histoire de connaissances limitées. Après la seconde raison, est évidemment que nous souhaitions une différenciation entre la partie site où l'on retrouve toutes les infos relatives au label, aux groupes, aux sorties, et la partie shop où les gens passeront direct aux choses sérieuses. Cesdeux parties n'ont pas la même vocation. Cela permet aux gens de découvrir tranquillement ce que l'on a à leur proposer.

Avez-vous des projets bien concrets qui vont se réaliser dans les prochains mois ?
Jérémie : Notre première sortie à venir est la réédition sous format CD du second EP (disponible en version tape uniquement à ce jour) du groupe belge Torturerama, qui pratique un death metal suédois old-school et efficace. On donnera quelques nouvelles très prochainement ! Viendra ensuite début 2015, le premier full-lenght d'Abyssal Ascendant, projet qui nous tient très à cœur ! L'artwork sera confectionnée par l'artiste italien Daniele Lupidi.

Avez vous quelque chose à rajouter ? Un message à faire passer ?
Jérémie : Oui ! Merci aux groupes, à tout ceux qui nous font rêver. Et également aux personnes qui nous soutiennent ! Merci bien sûr à toi pour cette première entrevue, c'est une fierté d'apparaître dans French Metal. Et surtout, stay brutal !
Alex : Un grand merci à toi et French Metal pour cette interview et ton soutien ! Mais également merci à Abyssal Ascendant pour leur confiance, ainsi que Seb de Slave One qui nous soutient depuis le début ! Vous pouvez également retrouvez nos deux sorties en écoute et téléchargement gratuit sur notre Bandcamp (doloremrecords.bandcamp.com), y'a de quoi passer de bons moments ! Et préparez-vous à l'arrivée d'Abyssal Ascendant qui risque d'en déboussoller plus d'un !

Oh yeah !  Merci à vous et longue route à Dolorem Records, bonne continuation et à bientôt !


Le site officiel : www.doloremrecords.com