Interview faite par mail par Gloomy

Bonjour Zuberoa ! Je suis heureuse de t’accueillir sur French Metal ! Comme il s’agit de ta première interview chez nous, pourrais-tu présenter l’univers de Diabulus In Musica à nos lecteurs ?
Zuberoa Aznárez (chant) : Salut, et merci pour l’accueil ! Nous sommes un groupe espagnol de metal symphonique. Gorka et moi sont passionnés par la musique classique et le metal. Nous avons fondé DIABULUS IN MUSICA en 2006, après avoir joué ensemble dans un autre groupe de metal. Nous avons gagné quelques concours grâce à notre première demo, donc nous avons décidé d’enregistrer notre premier album, "Secret", qui est sorti via Metal Blade Records en 2010. Cet album a reçu beaucoup de critiques positives, et nous avons eu la chance de jouer lors de gros festivals. Nous avons ensuite signé chez Napalm Records pour sortir notre deuxième album, "The Wanderer", en 2012, et notre troisième album, "Argia", est sorti le 11 Avril dernier.

Je ne pourrais pas t’interviewer sans te féliciter chaleureusement pour votre nouvel album fantastique, "Argia" J’ai sincèrement le sentiment que le groupe a atteint un palier supérieur. Pourrais-tu nous en dire advantage sur le processus de composition? Quelles étaient vos inspirations principales ? Aviez-vous en tête une ligne directrice, ou êtes-vous simplement venus avec des idées spontanées ?
Merci beaucoup du compliment ! Je dirais que nous avons travaillé très spontanément. Mon inspiration est venue à la base du départ de membres de notre groupe. Cette situation et d’autres que j’ai vécues et expérimentées en même temps m’ont fait réfléchir sur certains comportements humains ; j’ai essayé de comprendre mieux les autres, ainsi que moi-même. "Argia" n’est pas un album conceptuel comme l’était "The Wanderer", mais les paroles et la musique sont directement connectées à ce dont je viens de parler. Tout vient d’expériences personnelles et des ressentis. Certaines chansons traitent de notre nouvelle situation en temps que groupe, qu’êtres humains; d’autres sont plus critiques; le reste est plus introspectif et touche advantage certaines de mes croyances spirituelles.

Les influences musicales varient beaucoup sur cet album, des mélodies médiévales aux approches plus modernes comme sur "Mechanical Ethos". Dans quel style te sens-tu le mieux ?
Oh, c’est vraiment difficile de sélectionner un style favori, je ne pourrais pas choisir. Notre musique est très éclectique ; il en a toujours été ainsi, et maintenant, c’est le cas plus que jamais. Cette diversité vient du fait que nous n’aimons et n’écoutons pas qu’un seul style musical. Nous avons de nombreuses influences qui nous aident à exprimer certaines émotions- La musique doit avoir des sonorités différentes pour m’aider à exprimer tous ces sentiments ; elle doit être capable d’exprimer la rage, la joie, la tristesse, la tendresse, le déni… C’est très difficile d’en faire ainsi avec un style unique, et, aussi, ça m’ennuie. Ce que je cherche quand j’écoute de la musique, c’est la capacité de m’emporter dans une autre dimension. Je veux ressentir des émotions différentes, voir d’autres endroits, d’autres images, vivre d’autres rêves… Alors j’essaye d’en faire de même lorsque je compose ; ce que j’écris doit me faire rêver, et j’espère que ce sentiment se propage jusqu’aux auditeurs. Nous ne sommes pas toujours d’humeur égale, donc notre musique suit cette tendance ; c’est pourquoi qu’en fonction de mon humeur, je choisirais d’écouter l’un ou l’autre style, ou une chanson plutôt qu’une autre. Nous sommes constamment à la recherche de nouvelles couleurs et de contrastes pour nous aider à exprimer toutes nos émotions. A mes yeux, l’éclectisme, c’est la clef. Cela ne fait aucun doute.



Evidemment, il est impossible de parler du nouvel album sans mentionner ses deux invités prestigieux : Ailyn (Sirenia) et Thomas Vikström (Therion). Comment l’idée de les inviter vous est-elle venue ? Avez-vous écrit les morceaux en pensant à leur voix, ou apparaissent-ils "simplement" par chance dans le résultat final ?
Je n’ai jamais pensé à des chanteurs complémentaires avant de commencer la composition d’"Argia". Lorsque nous avons composé les deux morceaux auxquels ils participent, j’ai réalisé que ces titres avaient besoin de ces deux voix merveilleuses. Dans le cas d’Ailyn, quand j’ai composé "Furia De Libertad", jai compris que les paroles allaient être écrites en espagnol, puisque le morceau traite de la situation actuelle de l’Espagne. J’ai tout de suite pensé qu’Ailyn pourrait interpréter la chanson avec moi, parce que nous sommes devenues amies et qu’elle est espagnole également. En plus, nous avons des voix différentes et qui se complètent très bien. Alors je lui ai proposé de prendre part au projet. Elle aime beaucoup DIABULUS IN MUSICA, donc elle a accepté immédiatement. Je suis très heureuse que cette belle voix apparaisse sur un de nos morceaux !
L’histoire de Thomas Vikström est similaire. Je dois admettre que le morceau s’est presque écrit tout seul ! Gorka a commencé avec les vers, mais il n’était pas certain de son travail. Lorsque je l’ai écouté, il m’a été très facile de m’imaginer les refrains, et même les voix qui leur conviendraient, donc j’ai continué la composition. Je me suis demandé à qui appartenait la voix masculine que j’entendais… et devine qui était ce chanteur ?! Nous avions besoin d’un chanteur versatile, qui serait capable de donner à la musique une touche théâtrale, voire opératique. Thomas est un chanteur incroyable ; il a déjà chanté une large palette de styles, du classique au metal. Il était le candidat parfait. Chanter avec lui a été pour moi un grand honneur !

En parlant de Thomas Vikström, je dois avouer que j’aime particulièrement "Encounter At Chronos’ Maze", théâtrale et émotionnelle. Pourrais-tu s’il-te-plaît m’en dire plus sur son histoire ?
Merci ! C’est en effet très théâtral. Nous avons toujours aimé incorporer cet aspect à notre musique. L’histoire est plutôt dramatique aussi. Elle traite de réincarnation. Imagine que tu rencontres quelqu’un qui devient très spécial pour toi ; ton âme "se souvient", et tu réalises que tu as déjà rencontré cette personne dans une autre vie, et que vous avez été séparés il y a très longtemps… Ca pourrait être une bonne ligne directrice pour une pièce musicale théâtrale. C’est pourquoi nous avions besoin d’une voix très spéciale pour ce duo.

Nous savons que ce n’était pas la première fois que vous invitiez un autre artiste pour collaborer à l’un de vos morceaux. Qu’est-ce qui vous motive à travailler avec "l’extérieur" ? Et si vous n’aviez aucune limite (de temps, d’argent, de distance, peu importe), qui serait "l’invité de rêve" pour Diabulus In Musica ?
J’aime énormément de chanteurs, mais je n’ai pas vraiment d’idée "d’invité de rêve". Comme je l’ai expliqué auparavant, je pense que cela dépend beaucoup du type de morceau que nous écrivons. Chaque voix est particulière et peut fonctionner avec différents styles, différentes émotions. Donc comme je disais, dans notre cas, c’est la musique qui a imposé ses besoins. Qui sait ce que nos futures compositions nous demanderons… Tu peux t’attendre à n’importe qui !

Oh, au fait, que signifie "Argia" ?
"Argia" signifie "lumière" ou "clair" dans notre dialecte, le basque. Ce titre révèle notre état d’esprit actuel. Gorka et moi avons vécu des moments très difficiles quand les autres membres du groupe nous ont quittés. Mais malgré tout, nous sommes parvenus à composer des nouveaux morceaux, de trouver des nouveaux compagnons de route et de jouer quelques concerts en seulement un an. C’est pourquoi l’album porte ce nom ; nous avons retrouvé notre route après les mauvais moments vécus.



Finalement, selon toi, quels sont vos plus gros progrès depuis "The Wanderer" ?
Je ne sais pas si on peut vraiment parler de progrès, mais je pense que notre musique a gagné en maturité ; nous avons également apporté de nouvelles couleurs à notre son. Pour moi, cet album est le plus spécial d’entre tous, parce qu’il est le plus personnel et le plus honnête jusqu’à présent. Auparavant, nous étions quatre à composer. Cette fois, il n’y a eu que Gorka et moi. Nous étions les fondateurs et compositeurs principaux, alors, à mes yeux, sur "Argia", la véritable essence de DIABULUS IN MUSICA est plus présente que jamais. Nous avons vraiment fait ce que nous voulions faire. Peut-être que la plus grosse différence entre cet album et les précédents était la manière de travailler. Notre premier album, "Secrets", était composé des premiers morceaux que nous ayons jamais écrites, mais c’était la première fois que nous travaillions avec des chœurs et des éléments orchestraux. Nous nous cherchions toujours, à l’époque. Nous avons travaillé très dur, et nous avons appris beaucoup de choses que nous avons eu l’occasion de développer lors de notre deuxième album, "The Wanderer". Lors de cet album, nous avons apporté de nouvelles sonorités à notre musique, et nous avons changé notre manière de procéder. Cette fois, nous avons d’abord pensé à une histoire, et nous avons décidé de créer un album conceptuel ; nous avions une idée très claire de ce que nous voulions accomplir et du type de morceaux que nous désirions composer. Cependant, "Argia" est, comme je le disais, beaucoup plus honnête. Il découle directement d’expériences personnelles vécues par Gorka et moi durant ces deux dernières années. Rien n’était planifié à l’avance, tout s’est passé très naturellement, mais je dirais que notre musique sonne plus mature, et que l’éclectisme et les contrastes qui la caractérisent sont maintenant plus évident.

Question très évidente : quels sont vos projets pour les prochains mois ? Je sais par exemple que nous vous retrouverons lors de la prochaine édition du Metal Female Voices Festival, en Belgique.
Oui ! Nous sommes très impatients de retourner là-bas ! Nous y avons toujours vécu d’excellents moments avec les fans, les organisateurs et les autres groupes. Il y a une atmosphère très particulière, et un contact très direct avec le public. C’est ce qui fait du MFVF un festival si spécial. Nous sommes à présent à la recherche de davantage de dates de concerts. Rien n’est encore confirmé à l’heure actuelle, donc nous ne pourrions pas être plus précis. Ceci dit, il est possible que nous rendions prochainement visite à nos chers voisins français !

Notre interview s’achève ici. Merci beaucoup de votre disponibilité ! Je vous laisse le mot de la fin.
Merci beaucoup pour l’interview, l’intérêt et le soutien. Merci aussi aux lecteurs d’avoir pris le temps de nous lire. Nous nous réjouissons de vous rencontrer quelque part sur la route ! Votre soutien signifie tant pour nous ! Amitié, Zuberoa.


Le site officiel : www.diabulusinmusica.com