Interview faite par Jenna Williams et traduite par Marion

Vous avez sorti "Beast" le 22 Février cette année, dirais-tu que vous avez plus accroché avec celui-ci qu'avec "Pray For Villains" ?
Jeff Kendrick (guitare) : Je ne sais pas si on a plus accroché avec... Je pense qu'ils (les fans) ont adopté ce disque comme les fans ont adopté tous nos albums. Je pense que beaucoup de fans sont à fond sur l'album. C'est sans aucun doute lourd et technique et on a clairement repousser nos limites. Je pense que globalement, ils l'ont très bien accepté.

T'es dans le groupe depuis quasiment le premier jour, c'est exact ?
Ouais.

Donc dirais-tu que t'as plus accroché avec "Beast" qu'avec tous les albums que vous avez achevés avec DevilDriver ?
Ok, je pense que c'est notre... c'est le meilleur boulot que j'ai fait, tout comme c'est le meilleur boulot de tous les autres et j'en suis très fier. Donc de façon continue... sur chaque disque on a de bonnes chansons et tout et je suis continuellement plus satisfait des trucs qu'on a.

Tu grandis avec.
Ouais.

Ceci m'amène donc à ma prochaine question... Comment as-tu grandi avec le groupe sur ces plus ou moins 10 dernières années dans lesquelles tu as fait partie de DevilDriver ?
J'ai juste joué un rôle plus important et tu vois... On a tous grandi ensemble et on s'est tous amélioré ; individuellement, ça créé une meilleure situation collective. Donc, on s'est amélioré sur tous les points.

Comment dirais-tu qu'en tant que groupe, DevilDriver a grandi au sein du metal, enfin, si ça veut dire quelque chose ? Parce que vous avez sans aucun doute laissé une trace considérable.
Je pense que... je suis d'accord avec ça, je pense que (pause) le groupe est progressivement devenu meilleur. On est bien sûr resté dans le domaine de ce qu'on faisait et on a pas fait la même chose encore et encore. On a choisi un terrain plutôt large pour, tu vois, écrire notre musique et y exister à l'intérieur, et on a bien couvert ça. C'est pas trop étroit, mais c'est pas non plus si large que ça en perd complètement les gens.

Quand vous enregistriez "Beast" ; vous avez votre énergie scénique et la manière dont vous vous connectez avec le public ; comment est-ce que vous avez essayé de prendre cette énergie ressentie sur scène et essayé de la traduire sur l'enregistrement ? Est-ce que vous avez essayé, comme je sais que vous êtes très isolés quand vous êtes au studio.
On essaie juste de choper genre, des bonnes prises live et tu vois, faire des trucs directs, en espérant ne pas prendre trois plombes pour tout faire. Mais on essaie juste d'obtenir un son très bien produit, mais un son live qui sonne comme le groupe, tu vois ? C'est ce qu'on tente de faire.

Est-ce que vous bossez sur autre chose, en ce qui concerne un album ?
Hum... On a quelques riffs par-ci par-là, mais on a fait deux disques tellement rapidement qu'il y'a des chances qu'on ne fasse pas d'autre disque avant un moment. On verra ce qui se passera. Enfin, si on a besoin de composer, on est toujours prêt à faire ça. On passe notre temps s'essayer à des riffs et des idées.

Donc, c'est de l'art en évolution !
Ouais, exactement. C'est constamment quelque chose qui va de l'avant. On doit toujours passer notre temps à composer et à s'améliorer musicalement et améliorer nos capacités et la façon dont tout le monde bosse ensemble.

Comment dirais-tu que votre rapport avec les fans a progressé pendant tout le temps où tu as été dans DevilDriver ?
Le rapport avec les fans... Je pense qu'on est plus ou moins tous resté les mêmes personnes que lorsqu'on a commencé et on est tous très amicaux, et on est tous au même niveau que les autres qui ont un boulot normal, même si on a pas d'horaires de bureau. Y'a rien – y'a pas de gros encadrement ou de gros argent. Donc on est tous plus ou moins des gens normaux.

Ouais, c'est un business après tout. C'est ce que beaucoup de gens ne comprennent pas...
Ouais, c'est un business, mais on est toujours des gens normaux, tu vois ? On fait juste notre truc, on fait de la musique, et je pense que les gens s'en rendent compte.



Et évidemment, au cours des quelques dernières années, surtout cette année avec l'économie qui a été telle qu'elle a été, le téléchargement illégal a augmenté, les ventes de disques ont diminué... J'ai remarqué que de nombreux artistes, très récemment, ont vraiment pris de nouveau la parole via Facebook, Twitter, ainsi que lors d'interviews, à propos de ce sujet... Quelle est votre position là-dessus ?
Ouais, ça va mal. Je veux dire, ça a une incidence sur une industrie qui a elle même une incidence sur les musiciens parce que c'est des contrats d'album. Y'a un accord sur le disque, mais y'a un business du disque, et un groupe c'est une petite partie du business du disque. Y'a la maison de production et y'a leur façon de faire, ensuite y'a le groupe et y'a un accord entre les deux. Donc, quand on vole un disque, on vole essentiellement la maison de production, qui vole l'artiste. Mais maintenant, au point où on en est, ça va bien au-delà de ça. Je pense vraiment qu'il finiront par avoir une plateforme qui marchera, où les gens seront payés. Je pense pas – je pense qu'il y aura une période de temps sur laquelle il y aura des pertes irrécupérables, mais à un moment on trouvera une solution, et ça repartira de là. Et avec de la chance, ça sera amélioré.

J'ai plus ou moins posé cette question à Dez y'a quelques années quand je l'ai interviewé... Je trouve ça intéressant parce qu'il y'a presque une idée fausse à propos du nom DevilDriver, certains pensent que ça sonne maléfique, ou comme quelque chose que ça n'est pas du tout, mais de ce que je me souviens, le nom veut dire repousser le maléfique... Quelle symbolique penses-tu que DevilDriver ait au travers de vos fans inconditionnels, ou des gens en général ?
Eh bien je pense que ça se traduit par un retour dans la musique. Je pense qu'on est des mecs qui adorent faire du metal et on est à fond dedans, on adore traîner, s'amuser comme tout le monde ; c'est un peu cette manière qui est symbolique de nous. On reste fidèle à ce qu'on a commencé, on n'en dévie jamais.

Ouais... Tout le monde fait un voyage musical, qu'on soit guitariste, chanteur, batteur, bassiste etc. Est-ce que tu dirais que ce voyage musical est tel que tu l'avais imaginé, par rapport à ce qu'il est maintenant, ou que cette image que t'avais au début a changé au travers du chemin que tu as pris ?
Hum... c'est les deux... Je l'imagine et après j'apprend au cours du voyage. Tu peux jamais vraiment complétement imaginer une expérience jusqu'à ce que tu l'expérimentes. Mais tu peux toujours visualiser ce que ça sera, d'après toi, mais tu sais jamais avant d'avoir mis les pieds dedans et d'avoir parcouru les expériences. Y'a vraiment des trucs que je pensais et d'autres pas. Mais au fil des années, j'apprécie de plus en plus, je m'éclate, j'appréciais vraiment quand j'étais jeune mais c'est juste différent pour moi maintenant.

Parle-moi de quelque chose qui d'après toi a eu un impact sur toi depuis tout le temps que t'es dans DevilDriver, qui a vraiment changé ta perspective en tant que musicien.
Hum... Je dirais juste le fait d'avoir fait des tournées pendant des années et – on fait beaucoup de tournées dans les mêmes endroits, dans les mêmes salles, et on commence à se familiariser. C'est comme si j'avais été à tellement d'endroits, tellement de fois, que maintenant ça m'est familier. Donc je pense que c'est le caractère familier et tout, dont il est question.

Ok, donc c'était toutes mes questions.
Cool, c'était de super questions !

Merci ! Quelque chose à ajouter ?
Merci pour tout ce soutien au fil des années, et on sera présent tant que vous voudrez de nous !

Interview publiée avec l'aimable autorisation de thescreamqueen.com.


Le site officiel : www.devildriver.com