Interview faite par mail par Sabrina

Felicitations pour votre nouvel album, comment vous sentez-vous par rapport à ça ?
Kitty Saric (chant) : Merci, je suis contente que nous ayons fait cet album. Nous avons repoussé toutes les limites, avons travaillé comme des maladies et c'est génial de voir le nouveau cap que nous avons fait passer à DECADENCE. Nous sommes plus âges, plus sages j'espère, et plus determinés que jamais dans ce que nous voulons faire.

Votre nouvel album s'intitule "Undergrounder", comment définissez-vous un “undergrounder” et qui en fait partie?
“Undergrounder” c'est un nom, ou une description si tu préfères, qui correspond selon nous à DECADENCE après tout ce temps, mais qui correspond également à nos fans. C'est une constatation. DECADENCE a toujours été un promoteur de la scene underground. Nous encourageons le DIY (do it yourself), avons signé en licence pour notre album qui s'est le plus vendu sur trois labels différents et en même temps sur notre propre label HTI Records (qui s'appelle désormais Heavy Dose, tout comme le tout premier single de DECADENCE), nous encourageaons les autres groupes à faire de même, et toute notre promotion a été faite par les fans pour les fans via des street teams, des fan-clubs et simplement des métalleux du monde entier.

Qu'est-ce qui a changé musicalement depuis votre première démo “Land Of Despair” ?
13 années ont passé depuis, nous étions des adolescents, Kenneth Lantz n'était pas encore un membre permanent, il faisait seulement des sessions basse. Quand il est devenu notre guitariste lead, et quand lui et moi avons sérieusement commencé à ecrire pour DECADENCE, c'est là que tout a démarré. DECADENCE a toujours été un groupe hybride entre death mélodique et thrash metal, mais au début c'était plus axé sur le côté mélodique. Tout ceci a évolué avec les années, toujours avec le côté hybride mais la touche old school qui vient de notre passion commune pour le thrash de la Bay Area se ressent de plus en plus dans les veines de la musique de chaque album et cette touche brille désormais dans “Undergrounder”.

Quelles sont tes inspirations au niveau des paroles ? As-tu un thème récurrent ?
Dans le passé, les paroles étaient des analogies et des métaphores, mais ceci a evolué sur "Undergrounder". Il y a toujours une connection avec le titre de l'album. Le plus souvent, ce sont des idées qui me traversent l'esprit et que j'ai envie de partager, qu'elles soient édifiantes ou agressives. Cette fois-ci, j'ai voulu parler de thèmes plus terre-à-terre, et partager ma vision des choses à ce stade de ma vie et l'expérience que j'en ai tirée, sans non plus que ça tourne trop autour de ça comme j'ai pu le faire auparavant.



En quoi est-il si important pour un groupe de garder les droits sur sa musique et de ne pas dépendre d'un label ?
DECADENCE a été inspiré de le faire pendant toutes ces années. C'est une fierté d’avoir fait tout ceci seuls, c'est le meilleur des sentiments. Et sans être signés sur un label. Nous avons sorti 5 albums, dont 2 la même année, et une démo. Et maintenant nous sommes de retour pour continuer à partager notre message. Ce message, c'est d'être indépendent et de faire ce en quoi vous croyez sans dépendre de quoi ou de qui que ce soit. Il y a une certaine fierté à créer quelque chose en partant de rien, en étant rebelle, et en se mettant au défi de faire les choses soi-même parce qu'on y croit fortement. C'est ce que nous sommes et ceci explique le titre “Undergrounder”.

Est-ce une raison personelle qui vous a poussés à créer Heavy Dose et l'aspect DIY, ou bien tu veux simplement avoir le contrôle sur tout ?
Ce qui nous a poussés à creer Heavy Dose, c'était de faire connaître la musique de DECADENCE. Ce n'était pas suffisant d'être juste un groupe qui essaye de vendre sa musique par ses propres moyens. Il fallait une entreprise et un management, et garder les droits sur notre musique était très important. Tout le groupe était d'accord avec ça et cette mentalité fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui . Si les gens pensent que je veux avoir le contrôle sur tout, c'est leur droit, je suis animée par ma passion et je n'encouragerai jamais personne à faire le contraire. Bien sûr qu'il y a eu des moments difficiles et mais ça en vallait la peine.

Il y a une figurine Metallic Kitty Saric qui est sortie au au Japon, créée par Miho & Kisakino, que peux-tu nous en dire et quelle a été ta réaction quand tu l'as vue ?
Je surfais sur le net et j'ai atteri sur la page Myspace de Miho & Kisakino, j'en croyais pas mes yeux. Une figurine à mon effigie, une replique parfaite avec mes tenues de scène, avec le maquillage et même avec mes cheveux rouges ! J'ai trouvé ça super et bien sûr ils ont eu tout mon soutien. Les fans ont commencé à s'y intéresser et c'est devenu une édition limitée au Japon. C'est comme ça que ça a commencé. J'ai creé le site Internet metallickitty.decadence.se sur la base du travail de Miho & Kisakino et c'est devenu un produit officiel de notre merch', vendu avec un certificat d'authenticité et signé par moi-même. Le plus marrant dans cette histoire, c'est que nous sommes un groupe underground avec sa propre figurine ! C'est bien étrange !

On dirait que vous avez une relation particulière avec le Japon, que peux-tu me dire sur leur culture et leur musique ?
Le Japon nous a ouvert une porte incroyable et unique, comme personne ne l'avait fait auparavant. Je veux parler de notre collaboration avec le label Spiritual Beast de Tokyo qui nous a permis un deal de distribution avec Universal Japan. De cette façon, plein de nouveaux fans ont pu trouver notre musique et nous avons ainsi des fans japonnais fidèles depuis. Je me suis tenue éloignée de la musique pendant deux ans suite à la mise en pause de DECADENCE donc je ne peux pas trop parler de la musique là-bas, mais la culture, du moins par rapport à ce que j'ai vecu pendant le Loud Park festival à Tokyo où je ne jouais pas mais où j'étais simplement allée pour traîner avec les fans, les contacts du business, et les groupes en backstage, c'était tres bien organisé et les gens étaient aimables et généreux.



Kitty, tu t'occupes de la partie Internet et Kenneth Lantz de la musique. Est-ce le secret du succès de Decadence ?
Ce n'est pas le secret spécial principal (sourire). Il y a un autre secret plus important à mes yeux, j'en parle dans le refrain de “Manifesto” : “The one who is many”, ça fait référence à Decadence et à tous les fans autour de nous qui ont aidé le groupe à aller de l'avant.

Comment s'est faite la rencontre avec Josefine "Little Thunder" Lindgren Knutsson, une pratiquante de muay-thaï ? Qu'est-ce qui t'a motivée à lui faire une chanson pour son entrée sur le ring ?
Je m'entraîne au Allstars, le club où elle s'entraîne aussi. Son entraîneur est venu vers moi et m'a dit que ce serait un grand honneur pour lui si je pouvais écrire une chanson d'entrée sur le ring pour sa jeune protégée “Little Thunder” (actuellement championne de Suède). C'est un morceau que j'ai fait seule sous le nom de Metallic Kitty car Kenneth était occupé avec l'enregistrement de “Undergrounder” et “Little Thunder” avait besoin rapidement du morceau pour son championnat du monde. C'est un plaisir de suivre les entraînements et la carrière de “Little Thunder”. Dans ce morceau, j'ai pu faire appel à plein de choses qui me sont arrivées étant plus jeune et ça le rend encore plus spécial pour moi. J'ai une admiration pour les femmes qui pratiquent des sports de combat, j'apprécie l'esprit de combativité et la force qu'elles ont en elles.

Y a-t-il une tournée de prévue cette année ? Qu'attendez-vous le plus ?
Toutes les propositions de tournée sont les bienvenues. Kenneth et moi allons bientôt nous assoir autour de la table pour discuter de nos futurs projets. Honnêtement, le prochain concert, peu importe où et quand il aura lieu, mais ce sera probablement le sentiment le plus fort de ma vie. Tu sais, ce sentiment que tu ressens lorsque tu pensais que tout était fini mais en fait ce n'était que le début.


Le site officiel : www.decadence.se