Interview faite par Aurélie P. Lawless à Paris.

Nul besoin de présenter une énième fois Dagoba dont n'importe quel métalleux de France a déjà entendu parler de près ou de loin (à moins de vivre retiré du monde dans une cave). Si le groupe a désormais parcouru un bon bout de chemin dans le paysage musical français et international, rares sont les informations qui pleuvent au sujet des personnes que sont les musiciens en-dehors de la scène. Ainsi piquée par la curiosité, j'ose essayer de découvrir davantage qui peut bien être l'homme derrière le nom de "Shawter".

A l'heure où nous discutons, les élections régionales font rage en France. La question que tout le monde se pose donc à l'heure actuelle concernant Dagoba est la suivante : êtes-vous allés voter ?

Shawter (chant) : Non ! Et je n'ai pas de carte d'électeur. Et je jure que c'est la vérité.

Sais-tu ce qu'il en est pour les autres membres ?
Pas du tout. Je ne m'occupe absolument pas des choix politiques des gens.

On te connaît évidemment comme chanteur de Dagoba. Néanmoins, si tu n'en étais pas là actuellement et que tu avais dû faire autre chose, qu'est-ce que cela aurait été ?
Ca aurait pu être quelque chose nécessitant pas mal de discipline... J'aurais bien aimé faire footballeur aussi car j'avais un bon niveau. Ou alors dans le corps de l'armée.

Tu crois que tu aurais pu suivre les ordres de quelqu'un sans (trop) broncher ?
Oui bien sûr, j'ai un fort esprit d'équipe et la discipline ne me dérange pas !

Étonnant, quand on sait que tu as quand même un fort caractère !
Oh, je suis juste discipliné... Je pense que les forts caractères ne sont pas toujours ceux qu'on croit.



As-tu fait de longues études ? Si oui, quoi ?
Oui, j'ai passé un DEUG arts plastiques et après dans le cadre de mon ancien travail j'ai fait un BTS.

Tu n'as jamais pensé à faire carrière dans l'art en rapport à tes études ?
Euh, si, dans DAGOBA.

J'entends, mais hors musique ?
Alors dans ce cas, non.

Puisqu'au temps de cette interview tu joues ce soir à la Machine du Moulin Rouge, dis-moi qu'est-ce qu'un show de Dagoba ?
C'est de la précision et une réelle communion avec le public. Que ce soit sur la scène, ou en dehors. En tout cas on essaye !

Petit flashback du début d'année 2015, Franky avait dit que le public parisien était meilleur que le public marseillais, es-tu d'accord ? (rires)
Non ! Je pense qu'il y a de très bonnes soirées dans les deux villes. Malgré le fait que le metal ne soit pas une institution culturelle en France, je pense qu'on a la chance d'avoir un très bon public autant en province que dans la capitale. Mais c'est vrai que c'est génial de jouer ici, simplement tout autant que chez nous.



Le fait de venir de Marseille n'a jamais été un handicap pour vous faire un nom dans la sphère parisienne ?
Non, non. On a tout misé sur l'international car à l'époque quand on a commencé, il faut savoir que tous les groupes qui tournaient chantaient en français et la plupart du temps faisait du rap/metal. Nous on chantait déjà en anglais, et les labels nous conseillait toujours de rentrer dans le moule. Nous avons toujours gardé notre position et fait du "vrai metal" si on peut dire, pour pouvoir justement jouer partout dans le monde. On avait envie que ce soit un langage universel. Donc Paris n'était pas un frein, seulement une étape.

Question probablement la plus difficile pour toi : si tu n'habitais pas Marseille, où habiterais-tu ?
(il réfléchit un long moment) Porto-Vecchio, en Corse. Je ne suis pas du tout attiré par les grosses villes.

Enfin, question de circonstances, U2 et les Eagles Of Death Metal jouent à Bercy en ce moment-même, que penses-tu du fait qu'ils reviennent aussi vite ? Personne n'avait parié sur un retour rapide à ce point... Aurais-tu agi de la même façon en ayant vécu ce qu'ils ont vécu ?
Je pense que c'est bien. Après une chute de cheval, il faut remonter le plus vite possible comme on dit. Et bien entendu j'aurais fait exactement pareil.


Le site officiel : www.facebook.com/dagoba13